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26 avril 2024 5 26 /04 /avril /2024 17:32

Blogspot mardi 23 août 2022

 
Que faire ?
 

 

 

Que faire ?

 

 

 

Chanson française — Que faire ? Marco Valdo M.I. — 2022

 

 

LA ZINOVIE
est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.
La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.

 

 

 

Épisode 64

 

 

 

 

 

 

 

 

DÉFILÉ MILITAIRE
 

 

 

Konstantin Yuon — 1941

 

 

 

 

 

Dialogue Maïeutique

 

 

Une fois encore, Lucien l’âne mon ami, le chœur des voix s’emmêle dans la chanson où retentit plusieurs fois cette question angoissée : « Que faire ? » ; c’est la raison pour laquelle « Que faire ? » est le titre de la chanson.

 

Soit, dit Lucien l’âne, mais encore ?

 

Mais encore ?, reprend Marco Valdo M.I. ; d’abord, « Que faire ? », tout au long de la vie, est une question essentielle et même, existentielle et on peut y avoir souvent recours. Par exemple, sans qu’elle le dise ici, je suis certain que la grand-mère dont parle la chanson au début devait se la poser souvent cette question. Ici, Grand-mère parle de la santé et à sa manière, elle indique l’écart qui sépare le monde ancien (le sien) du monde nouveau (l’actuel) et l’incompréhension qui les sépare. Bien sûr, il faut avoir à l’esprit également, comme toujours dans les chansons qui racontent ce voyage en Zinovie, l’aspect symbolique de ces propos.

 

Oui, dit Lucien l’âne, le monde ancien a du mal à accepter l’évolution, à comprendre ce monde nouveau.

 

Ensuite, intervient une autre voix, dit Marco Valdo M.I., zinovienne qui reprend quasiment mot pour mot la doctrine officielle avec on ne saurait dire, un double sens, une distance d’ironie ou une énorme maladresse. J’en tiens pour preuve le très restrictif :

 

« Quand même en Zinovie,

Tout ne va pas si mal que ça. »

 

En effet, dit Lucien l’âne, c’est une formulation ambiguë. Logiquement, elle sous-entend et elle admet comme base que tout va mal, mais quand même pas si mal que ça. Ça ressemble fort à un vœu pieux, une façon d’atténuer le réel.

 

C’est bien ça, reprend Marco Valdo M.I., et ensuite, surtout, il y a ce passage :

 

« On a…

Une formidable technique militaire,

Et des guerres qu’on ne fait pas.

Certes, tout n’est pas parfait,

Mais dans le pays règne la paix. »

 

Oh, dit Lucien l’âne, on a souvent entendu ici et ailleurs, ce discours en porte-à-faux, ce discours faussé, ce discours faux, digne de la novlangue d’Orwell.

 

Ensuite, Lucien l’âne mon ami, les deux dernières strophes sont plus réalistes et lèvent le voile sur ce qui est réellement et examinent l’hypothèse d’un terrorisme intérieur comme solution à l’immobilisme de plomb (de ce plomb qui couvrait le toit de la prison vénitienne de Casanova ; de ce plomb qu’on envoie par balle dans le corps des gens), immobilisme plombé imposé par la dictature, installée depuis longtemps en Zinovie.

 

Eh bien, dit Lucien l’âne, on est loin de cette Zinovie tranquille que j’imaginais ; on dirait que sous la cendre refroidie des « rêves et des illusions » couve un feu nouveau et qui pourrait encore projeter des étincelles ou même provoquer l’effondrement du haut de l’édifice. On dirait qu’en Zinovie, la roue du destin s’est remise à tourner ; on verra le moment venu ce qu’il en sera. Cependant, tissons le linceul de ce vieux monde inconscient de lui-même, couvert de cendres, étouffé, rêveur, imaginatif et cacochyme.

 


Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

Ma grand-mère disait ainsi,

Elle se parlait à elle-même,

Elle me transmettait aussi

Une forme de sagesse suprême :

L’important, c’est de bien se porter,

Tant qu’on peut se servir de ses bras,

Marcher, courir, aller au pas

Respirer, chanter, faire mille activités.

Il y a les maladies terribles,

Celles qu’on voit ;

Et les malaises internes invisibles,

Ceux-là ne comptent pas.

 

Quand même en Zinovie,

Tout ne va pas si mal que ça.

On a le plein emploi,

Les soins gratuits à vie,

Des satellites tout autour de la Terre,

Au bout du cosmos, on ira.

Une formidable technique militaire,

Et des guerres qu’on ne fait pas.

Certes, tout n’est pas parfait,

Mais dans le pays règne la paix.

On accueille des touristes étrangers,

On est un pays très hospitalier.

 

La Zinovie du siècle dernier

Vivait de rêves et d’illusions.

En Zinovie, un nouveau monde était né.

Le grand Guide protégeait la nation.

En Zinovie, la révolution a apporté

Tant de promesses d’amélioration.

Le monde nouveau a engendré

Pour tous, de nouvelles obligations.

En Zinovie, de ce destin malcommode,

Les gens patients s’accommodent.

Que faire ? Comment sortir de ce marigot ?

Que faire ? Que faire pour changer le haut ?

 

 

Et le terrorisme ?, dites-vous.

En Zinovie, ça n’existe pas.

On parle de groupes parfois,

On dit qu’il y en a partout,

Mais on ne les voit pas.

Que faire ? Que faire ?

Tirer sur qui ? Sur quoi ?

Mettre des bombes ? Où ça ?

Ce n’est pas si facile à faire.

Si on étouffe l’affaire, qui le saura ?

Faudrait y aller carrément

Et dire pourquoi aux gens.

LA ZINOVIE

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode 5 : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l’État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ; Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ;

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Published by Marco Valdo M.I.
26 avril 2024 5 26 /04 /avril /2024 16:21

Blogspot vendredi 26 août 2022

 
CHANT DE LA PAUVRETÉ ENDORMIE
 

 

CHANT DE LA PAUVRETÉ ENDORMIE

 

Version française — CHANT DE LA PAUVRETÉ ENDORMIE — Marco Valdo M.I. — 2022

Chanson allemande — Lied von der schlafenden ArmutStrom&Wasser2007


Texte et Musique : Heinz Ratz

Album : Farbengeil

 

 

 

 


 
 

 

LA PAUVRETÉ EN MARCHE

 

Antonio Berni — 1934

 

 

 

 

Dialogue maïeutique

 

Voici, Lucien l’âne mon ami, une chanson qui illustre le principe fondamental de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres, les puissants aux faibles et aux désarmés pour imposer et maintenir leur domination et accroître leurs richesses et leurs privilèges.

 

Fort bien, dit Lucien l’âne, mais que dit-elle d’autre ?

 

Deux choses essentielles sont à retenir, répond Marco Valdo M.I. ; d’abord, elle pose le problème en termes de justice et d’injustice ; elle donne à l’injustice une personnalité, elle est en fait une force au service des riches dans l’affrontement en cours, tout comme l’argent. La chanson les désigne comme les facteurs de la misère des autres. De plus, tout cal avec une certaine apparence, un certain masque de bienveillance. C’est ce que raconte la première partie de la chanson.

 

« Les possédants ne veulent pas partager.

L’animal le plus avide pille le monde entier

Avec des gestes charitables et des couperets sanglants. »

 

C’est une accusation directe me semble-t-il, dit Lucien l’âne. Et que dit-elle d’autre ?

 

 

La deuxième partie, reprend Marco Valdo M.I., fait état de la réaction des gens qui subissent son emprise. Elle annonce le réveil de la pauvreté endormie sous la forme d’une mystérieuse menace dont la puissance est celle du nombre. Il ne s’agit s encore ici que d’une invocation, d’une sorte de prédiction :

 

« Entendez-vous le cri des nuits blêmes ?

La pauvreté endormie, même,

Même la pauvreté a de la force ! »

 

C’est déjà ça, dit Lucien l’âne, mais ça ne règle pas la question. Le réel reste le réel et le monde reste le monde ; et la discrimination et le déséquilibre restent ce qu’ils sont, à ceci près que les écarts augmentent et que le nombre des pauvres et des miséreux est toujours plus grand, ne fût-ce que parce que la quantité d’humains sur la Terre augmente à chaque instant et que les améliorations qu’a pu apporter l’évolution de ces derniers siècles ont des conséquences désastreuses.

 

Curieusement, dit Marco Valdo M.I., le progrès des uns ou celui réalisé dans un domaine, entraîne d’effroyables régressions pour d’autres. Un peu comme dans le domaine immense des sciences, la découverte de nouveaux domaines ouvre de nouveaux champs à découvrir ; le savoir croissant fait croître l’étendue de l’ignorance et il me semble qu’on ne peut échapper à ce processus paradoxal. Autrement dit, c’est comme sur l’océan, plus on avance, plus l’horizon recule — et encore, l’océan est fort limité. C’est encore plus pertinent dans l’espace.

 

Laissons ici ces questions en suspens, dit Lucien l’âne, et tissons le linceul de ce vieux monde déséquilibré, injuste, insensé, insane, inéquitable et cacochyme.

 

 

Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.

 


 

L’injustice court en de plus fins habits,

Elle tue en douceur par délégation.

Elle s’entoure d’envieux polis

Et change les mots d’or en poison.

Elle rit de bon cœur d’opprimer.

Derrière les murs, elle parle de liberté.

L’injustice regrette de manière très convaincante

Sa malheureuse démarche oppressante.


Construit sur le dos bosselé du pognon,

Le sort balance entre les morts.

On se familiarise avec la dépression

Et l’acier pour décor.

Le prix de la liberté est toujours l’argent.

Les possédants ne veulent pas partager.

L’animal le plus avide pille le monde entier

Avec des gestes charitables et des couperets sanglants.
 

L’argent s’octroie plus de concessions

Et se célèbre avec passion.

Entendez-vous le cri des nuits blêmes ?

La pauvreté endormie, même,

Même la pauvreté a de la force !

 

Les infirmes, les vieillards, les mendiants,

Jetés comme des ordures,

Surgissent soudain dans la froidure

De votre monde de comptes et de bilans.

Ils sortent de leurs trous comme les rattes,

Le regard plein de misère et d’impuissance.

Alors, la peur grimpe sur vos cravates,

Et vous criez protection et surveillance.

 

Vous pouvez toujours les écraser, les briser,

Comme des bêtes, les repousser dans les coins secrets.

Entre violences et cris désespérés,

Leur nombre sera plus grand que jamais.


À la nuit, vous vous enfermez.

Dehors, la faim déchire le silence.

Ils sont des millions à crier.

Vos fenêtres étouffent la souffrance.

 

Vous les riches, les beaux, vous les toujours raison,

Vous vous célébrez avec passion.

Entendez-vous le cri des nuits blêmes ?

La pauvreté endormie, même,

Même la pauvreté a de la force !

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Published by Marco Valdo M.I.
26 avril 2024 5 26 /04 /avril /2024 16:16

Blogspot dimanche 28 août 2022

 
SANS SENS
 

 


SANS SENS

Version française — SANS SENS — Marco Valdo M.I. — 2022

D’après la version anglaise – MAKES NO SENSE de Farzana Marie (Poétesse afghane résidant en Arizona)

d’une chanson en langue persane (afghane) دخت افغان — - Dokhte Afghan (Fille afghane) — Nadia Anjuman — 2005

 

Poème : Nadia Anjuman
Musique : Farid Zoland

Interprétée par : Sohaila Zaland [
سهیلا زلاند] ;
Molly Fairhurst


LA FEMME AFGHANE

Shamsia Hassani – ca. 2020 (s.d.)

 

 

 

 

 

Le texte de la chanson est le poème de Nadia Anjuman intitulé ebeth [dari : عبث] / Sans signification, mis en musique par Farid Zoland, frère de la célèbre chanteuse afghane Sohaila Zaland, éclipsée par les restrictions imposées par le régime taliban. Les personnes qui regardent le clip vidéo sur la chaîne Tolo de la télévision afghane pourraient être amenées à croire que le chanteur et le public sont des expatriés afghans. Ce n’est pas le cas, quelques semestres se sont écoulés depuis que les femmes afghanes se produisent ou font des reportages à la télévision et peuvent circuler sans hijab sans difficulté, du moins dans les centres urbains les moins arriérés.

Dans la deuxième et la troisième interprétation, le poème est récité en dari.

Droits de l’homme et reconnaissance internationale

 

Les fondamentalistes islamiques au pouvoir en Afghanistan se donnent beaucoup de mal pour rétrograder le temps, c’est bien connu. Moins connue et beaucoup moins débattue est la question de la reconnaissance internationale de l’émirat islamique. Les pays européens et les États-Unis sont contre la reconnaissance tant que le régime ne donne pas de garanties sur le respect des droits de l’homme et la gestion du territoire. Les pays voisins, en revanche, sont plus accommodants, tant pour des raisons économiques que pour éviter qu’un effondrement de l’Afghanistan ne donne lieu à un exode incontrôlable de millions de réfugiés et à l’intensification du trafic de drogue.

 

La conséquence la plus importante de la non-reconnaissance est le maintien des sanctions économiques imposées à l’Afghanistan. Les sanctions sont une arme de pression contre les talibans, mais en réalité, elles affament directement et indirectement la population, rendant l’existence de millions de personnes toujours plus précaire. Sans parler de la décision de M. Biden d’allouer la moitié des fonds afghans, soit 7 milliards de dollars gelés aux États-Unis, aux familles des victimes du 11 septembre, plutôt qu’en aide humanitaire directe comme cela avait été annoncé précédemment. Les Talibans ont proposé de mettre en place un organisme commun pour la gestion de l’aide humanitaire et du programme « nourriture contre travail » déjà en place.

Cependant, sans une forme de reconnaissance internationale, tout plan visant à aider concrètement la population reste sur le papier et un nombre croissant de millions d’Afghans vivent sous le seuil de pauvreté.

[Riccardo Gullotta].


 

 

 

La musique n’a plus de sens — pourquoi composer,

Abandonnée par le temps, me taire, chanter.

 

Pour ma langue, mes mots sont un poison,

Mon violeur étouffe mes chansons.

 

Personne, nulle part, ne voit, ne s’inquiète

Que je pleure, rie, meure ou vive encore

 

Ici, dans cette cellule entre chagrin et remords ;

pourquoi vivre, si ma langue est scellée, encore.

 

Tout doux, cœur, pour cueillir le doux printemps,

Mes ailes brisées vont apaiser ce tremblement.

 

Les mélodies coulent de ma mémoire, fanée par le silence,

Et encore, les chansons affluent des soupirs de l’âme.

 

La pensée du jour où ma cage, je briserai,

Me fait, soûlote sans souci, gronder,

 

Car je ne suis pas un saule tremblant au vent, et

Femme afghane, je gémirai et je chanterai !

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23 avril 2024 2 23 /04 /avril /2024 17:02
LE SALAIRE GARANTI

 

 

 

Version française – LE SALAIRE GARANTI – Marco Valdo M.I. – 2024

Chanson italienne – Langue: napolitainSalario garantito99 Posse1992

 


 


 

 

LA REPASSEUSE

 

Edgar Degas – 1869

 

 

 

 

Descends, vite, maman, il y a la manifestation,

Le bordel, la police, les bourrades, le cordon

Les cris dans les rues, les luttes, l'occupation.

Manger un bout et filer à l'université, à la réunion.

Au soir, le seau, la colle, les affiches.

À minuit, avec les copains, on s’amuse, on veille ;

On rentre vers quatre heures et on se couche.

Trois ou quatre heures de sommeil ; maman réveille :

"Tu as l'air d'une loque, d'une épave, et tes cours ?

Moi, je me tue à la tâche tous les jours."

 

Une pensée, une obsession, un tourment

Je ne peux rester plus longtemps

Sur le dos de papa et maman

Rançonné, obsédé, entretenu, parasite

Je veux un salaire garanti et vite.

 

Le salaire garanti,

Le salaire garanti !

 

Bonne excuse, grosse voix et deux promesses

J’ai fait semblant, chère maman, de toi, je me suis moqué

Le problème, c'est ma conscience qui me blesse

Je me suis moqué de toi, et alors, toi, tu dois travailler :

Un travail rémunéré pour un maître

Ce labeur, cette humiliation pour remplir mon ventre

Je me sens merdeux, comment c’est possible ?

Je devrais me dépêcher, me diplômer.

Mais l'université, c’est déjà difficile

Alors, sans pouvoir s'arrêter ...

Travailler me rend malade, je déteste cette société,

Non, je ne veux pas travailler pour réussir

Et je ne veux pas étudier comme un martyr

Je méprise l'acharnement, le carriérisme,

Ce sont deux plaies du capitalisme.

J'étudie pour comprendre, je suis pragmatique ;

Je ressens le besoin de lutter contre cet État tyrannique.

Pour mon diplôme, je me fous s’il me faut dix ans,

Mais je suis ici à chanter et à danser pendant

Que ma mère travaille comme une bourrique.

 

Une pensée, une obsession, un tourment,

Je ne peux rester plus longtemps

Sur le dos de papa et maman.

Rançonné, obsédé, entretenu, parasite,

Je veux un salaire garanti et vite.

 

Le salaire garanti,

Le salaire garanti !

 

De Jamaïque, Macka déjà disait :

"Pour toutes les mères, le plus grand respect",

Un maximum pour ceux qui vous soutiennent

Et le font car ils vous aiment ;

Respect aussi pour ceux qui résistent et tiennent,

Pour ceux qui s’en foutent du carriérisme

Pour ceux qui tranquilles, étudient sans se presser,

Sans se soucier de la productivité.

Les mères et les enfants doivent vivre

Sans disputes, sans tracas, sans malentendus.

Avec le salaire garanti, le problème est résolu :

La mère peut laisser son travail salarié et vivre

Et vous pouvez étudier sans être rançonné.

Ce serait bien, mais ce n'est pas encore réalité,

Car ce gouvernement est fécal,

Au service de l’Otan et du capital,

Il se fout complètement du prolétariat,

Des exploités, de ceux qui ne produisent pas.

Alors, organisons-nous et luttons contre tout ça.

 

Une pensée, une obsession, un tourment,

Je ne peux rester plus longtemps

Sur le dos de papa et maman.

Rançonné, obsédé, entretenu, parasite,

Je veux un salaire garanti et vite.

 

Le salaire garanti,

Le salaire garanti !

 

Le salaire garanti,

Le salaire garanti !

 

LA REPASSEUSE Edgar Degas – 1869

LA REPASSEUSE Edgar Degas – 1869

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22 avril 2024 1 22 /04 /avril /2024 20:17
LA LIBERTÉ ENCHAÎNÉE


 

Version française – LA LIBERTÉ ENCHAÎNÉE – Marco Valdo M.I. - 2024

Chanson allemande – Freiheit in ketten – Erich Mühsam – 1928 (Sammlung 1898-1928, Berlin (J. M. Späth-Verlag), 1928.

Texte : Erich Mühsam
Musique : Christoph Holzhöfer

 

 

 

ERICH MÜHSAM

 

Hans Schmitz - 1920

 

 

 

 

L’histoire véridique d’Éric le Gênant

 

 

Lorsqu'il s'agit d'Éric le Gênant (Erich Mühsam en français) sur le "Net", il est en effet toujours très gênant de déterminer en quelle année un de ses poèmes a été écrit. C'est le cas pour ce poème, mis en musique et chanté par l'auteur-compositeur-interprète Christoph Holzhöfer en 2011. Il semble évident qu'Erich Mühsam a dû l'écrire pendant qu'il était en prison ; or, il avait été emprisonné à plusieurs reprises depuis 1919. Après la fin de la Räterepublik (République des Conseils) bavaroise, il a été accusé de "haute trahison" et condamné à 15 ans de prison, mais il a été libéré au bout de cinq ans et a repris ses activités, jusqu'à ce qu'en 1933, après l'accession d'Adolf Hitler à la chancellerie et l'incendie du Reichstag, il soit à nouveau arrêté et emprisonné dans des conditions innommables dans diverses prisons et camps de concentration, soumis à des passages à tabac et à des tortures qui n'ont cependant pas brisé son esprit jusqu'à la fin. Il fut, comme on le sait, assassiné au camp d'Oranienburg le 10 juillet 1934.

Il y a des éléments pour situer ce poème après 1919, et d'autres après 1933. Cependant, le fond ne change pas, car dans ce poème, il y a tout Erich Mühsam. Surtout son âme inébranlable dans ses convictions de liberté absolue, qui n'était pas individualiste. Erich Mühsam mettait sa liberté individuelle au service de la liberté de tous, et en particulier des esclaves terrifiés et exploités. Il voulait que sa liberté soit une incitation pour les esclaves à apprendre à se libérer en prenant conscience de leur condition et en agissant en conséquence ("une âme libre donne naissance à l'action", la meilleure définition possible de l'action directe). Or, nous dit amèrement Erich Mühsam, si les esclaves n'en prennent pas conscience, ils sont destinés à rester esclaves. Ils cherchent un "guide" qui les conduise à la liberté et qui les libère de l'État et de la loi qu'on les incite à enfreindre (ce qu'on appellera plus tard la "légalité", parce que la "légalité" appartient toujours aux classes dominantes). Il en résulte invariablement que l'État et la loi frappent fort, tandis que les esclaves traitent l’Erich Mühsam de service de "bavard" et de "tricheur" parce qu'il ne les a pas dirigés. Les esclaves, eh oui, ont toujours besoin d'un guide qui, en allemand, s'appelle nonchalamment "Führer". Dux, duce, conducător et j'en passe. Ce n'est pas pour rien que les esclaves allemands se sont rapidement trouvé un beau Führer qui, bien sûr, les extermina.
 

Voici donc notre Erich Mühsam enchaîné, battu quotidiennement et destiné à une élimination rapide. Il faisait peur, Erich Mühsam, parce qu'il disait la vérité non seulement sur les oppresseurs, mais aussi sur les opprimés. Sur les opprimés esclaves et prolétaires (du moins quand on pouvait encore parler de prolétariat) et aussi sur les opprimés de la petite et moyenne bourgeoisie qui s'érigeaient périodiquement en révolutionnaires (là, il faut aller relire et écouter le fameux Revoluzzer). Les opprimés, malgré quelques sursauts sporadiques "générationnels", ont éternellement tendance à vouloir rester tranquillement opprimés, à essayer de joindre les deux bouts sans qu'un exalté ne vienne leur casser les couilles avec la "liberté" et autres (le fameux dicton : "La liberté, ce n'est pas du pain"). Des exaltés qui finissent régulièrement très, très mal et à qui, une fois mis hors d'état de nuire et en attente d'une mort atroce, il ne reste plus qu'à faire appel à leur âme indestructible qui les maintient libres même au plus profond de l'enfer sur terre. Exactement ce qui est arrivé à Erich Mühsam et à tant d'autres et qui, il faut le dire, continue malgré tout d'arriver à beaucoup tandis que les esclaves, les opprimés, les laissés-pour-compte se jettent allègrement dans les griffes des "guides", les Führers.

 

En conclusion, voici ce qu'Erich Mühsam nous a dit depuis sa prison. Quatre-vingt-dix ans se sont écoulés depuis son élimination. Il est né à Berlin le 6 avril 1878 ; à sa mort, il avait cinquante-six ans. Et dire qu'il aurait pu mener une vie plutôt confortable, en tant que fils de riches pharmaciens juifs (pour finir quand même gazé quelque part, mais ce sont les choses inattendues que l'on obtient quand les masses opprimées trouvent leur orientation). [RV]

 

 

 

 

 

Petit Dialogue maïeutique.

 

 

Lucien l’âne mon ami, je finissais la version française de cette chanson allemande de Christophe Holzhöfer, chanson récente de 2011, mais texte poétique d’Erich Mühsam, texte édité dans ses Sammlung 1898-1928 à Berlin par J. M. Späth-Verlag en 1928. Voilà une date sûre et répond partiellement à la question de Ventu, à savoir quand a été écrit ce poème. Je pencherais volontiers pour la période qui a suivi la République des Conseils en Bavière, laquelle dura du 7 avril au trois mai 1919.

 

Arrête-toi là, Marco Valdo M.I. mon ami, on ne va pas refaire les Histoires d’Allemagne en cent épisodes.

 

Donc, reprenons, dit Marco Valdo M.I., je finissais cette version française quand notre ami Ventu a inséré sur l’écran blanc des Chansons contre la Guerre, sa « versione italiana ». Comme ma version en français était finie, je ne l’ai pas modifiée, même si j’eus préféré la travailler (car c’est un vrai travail) à partir du texte de Riccardo Venturi, comme j’ai pris l’habitude de le faire. Ce serait une contre-vérité d’affirmer ce mensonge.

 

En effet, dit Lucien l’âne en riant de toutes ses dents, affirmer une contre-vérité est toujours un mensonge.

 

Même si j’ai pris la liberté de traduire le long commentaire de Riccardo Venturi, reprend Marco Valdo M.I., j’avais la nécessité de cette petite conversation avec toi pour dire deux ou trois choses utiles. La première est de conseiller au lecteur d’aller lire également la chanson que j’ai consacrée à Mühsam : Erich Mühsam, poète, anarchiste et assassiné en 1934 . C’était en 2011, mais elle reste d’utilité publique. Une deuxième chose est que je voulais qu’on se souvienne qu’Erich Mühsam et Ernst Toller , tous deux écrivains, mêlés aux événements de Bavière avaient un immense goût pour la vie. Toller est connu aussi pour sa pièce « Hoppla, wir leben ! » (Hoplà, nous vivons !) - voir la chanson Hoppla ! Wir leben ! de Walter Mehring – 1927). Et la troisième et dernière considération est que nous avons maintenant deux versions (italienne et française) qui sont différentes, très proches comme peuvent l’être des enfants d’un même lit ( les CCG) et je dis tant mieux.

 

Et moi, dit Lucien l’âne, je complète ta pensée en disant que c’est là un des charmes des Chansons contre la Guerre que de permettre et de promouvoir la diversité de la pensée transmise en chanson : multiplier les chansons, multiplier les langues, multiplier les versions, il fallait être anarchistes pour imaginer et mettre en œuvre un pareil opéra et le tenir au jour le jour. Chapeau bas !

 

Juste un dernier petit mot, Lucien l’âne mon ami, pour attirer ton attention sur le fait que les Chansons contre la Guerre sont aussi quand on les regarde bien une formidable iconothèque et à bien des égards, une hétéroclite pinacothèque. J’arrête là.

 

Eh bien, dit Lucien l’âne, ce n’est pas trop tôt. Je te voyais commencer à parler de la peinture et des peintres… Tout un univers.

 

Je voudrais quand même dire que le portrait que je propose ici de Mühsam est un portrait pris sur le vif en 1920 par un de ses amis peintres…

 

Alors, c’est parfait, dit Lucien l’âne. Maintenant, tissons le linceul de ce vieux monde triste, malade, infecté par la guerre, infesté de noires et stupides pensées et cacochyme.

 

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien l’âne

 

 

 

 

 

Je vois les hommes traqués par la peur;

J’entends les esclaves forcés au labeur.

Alors je crie à pleine voix : Cassez la Loi !

Brisez l'État ! Courage ! Ne reculez pas !

 

Que vaut La loi ? Que vaut l'État ?

Que l'homme soit libre ! Que soit libre le droit !

L'homme libre suit sa propre voie :

Faites sauter la Loi ! Détruisez l'État !
 

Déterminés et clairs, les yeux regardaient

Et beaucoup d'opprimés accouraient :

Vive la liberté ! Tu dis vrai !

Libère-nous de l'État et de la contrainte !

Libère-nous de l'État et de la contrainte !

 

Vous devez vous libérer vous-mêmes. Pas moi !

Déchirez la ceinture qui vous entrave !

Personne d'autre ne doit vous servir de guide.

Brisez la Loi ! Brisez l'État !
 

Non, tu es intelligent et nous sommes idiots,

Conduis-nous vers la liberté que tu dépeins !

Déjà ils courbent le dos :

Oh, regarde, l'État serre le poing ! ...

 

Brutal, la main par le cou m’attrapa,

L’État violait sa Loi !

On m'a chassé. Alors mon regard décela

L’angoisse et l’anxiété,

L’angoisse et l'anxiété...

 

La troupe d’esclaves arrivait du petit pas

Et me criait : Applique ton blabla,

Tu es un menteur, fais-le toi !

Maintenant, l'État t'apprends sa loi !

 

Idiots ! Frappez mes bras et mes jambes

Enchaînés, et moi, dans ma tombe,

La meilleure des libertés m'appartiendra

La liberté promise sera pour moi.
 

On peut torturer au sang, on peut lier le corps ;

Face à la Loi et l'État, l'esprit est fort.

Libre est mon courage, encore

Et le courage libre engendre l'action !

Le courage libre engendre l'action...

 

Je vois les hommes traqués par la peur;

J’entends les esclaves forcés au labeur.

Alors je crie à pleine voix : Cassez la Loi !

Brisez l'État ! Courage ! Ne reculez pas !
 

On peut torturer au sang, on peut lier le corps ;

Face à la Loi et l'État, l'esprit est fort.

Libre est mon courage, encore

Et le courage libre engendre l'action !

Le courage libre engendre l'action...

 

On peut torturer au sang, on peut lier le corps ;

Face à la Loi et l'État, l'esprit est fort.

Libre est mon courage, encore

Et le courage libre engendre l'action !

Le courage libre engendre l'action...

ERICH MÜHSAM   Hans Schmitz - 1920

ERICH MÜHSAM Hans Schmitz - 1920

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Published by Marco Valdo M.I.
21 avril 2024 7 21 /04 /avril /2024 18:05
ANTONIO SCURATI :
MONOLOGUE CENSURÉ PAR TELEMELONI, ANCIENNEMENT CONNUE SOUS LE NOM DE "RAI"


 

Version française – ANTONIO SCURATI : MONOLOGUE CENSURÉ PAR TELEMELONI, ANCIENNEMENT CONNUE SOUS LE NOM DE "RAI" – Marco Valdo M.I. – 2024

Texte italien – Antonio Scurati: Monologo censurato da Telemeloni, precedentemente nota come "RAI" – Introduction de Riccardo Venturi – 2024


 

 

GIUSTIZIA E LIBERTÀ

Carlo Levi - 1945


 

 

Le retour de flammes tricolores


 

20 avril 2024. À la date qui, par une coïncidence fortuite, correspond avec l'anniversaire d'Adolf Hitler (1889-1945), l'homme politique autrichien naturalisé allemand, le célèbre écrivain et journaliste napolitain Antonio Scurati - auteur d'une série de romans biographiques à succès centrés sur la figure de Benito Mussolini (1883-1945), homme politique italien d'origine socialiste maximaliste - a l'intention de prononcer un monologue à la télévision, dont le texte est reproduit ci-dessous.

L'écrivain, qui a un contrat avec une grande chaîne de télévision italienne anciennement connue sous le nom de RAI (Radio Audizioni Italiane) et souvent appelée "Servizio Pubblico", se voit refuser la diffusion du monologue pour de prétendus motifs économiques et, en fait, contractuels.

Le fait est que l'ancienne "RAI" - et par conséquent l'ancien service public - s'appelle depuis un certain temps "Telemeloni", en référence à Giorgia Meloni (Rome, 15 janvier 1977), femme politique et mère de famille italienne, et actuelle première ministre, fasciste (je rejette catégoriquement tout type de préfixe, tel que "néo" ou "post", même si Scurati lui-même a apostrophé la susdite Meloni avec l'épithète "post-fasciste", s'exposant ainsi à des "querelles" (procès) comme dans le cas du philologue classique Luciano Canfora).

Le contenu du soliloque, qui commence par rappeler la figure et les actes de Giacomo Matteotti (1885-1924), dont on célébrera bientôt le centenaire de l'enlèvement et de l'assassinat par la brigade fasciste, et dont Benito Mussolini assumera de facto la responsabilité au Parlement en instaurant la dictature fasciste en Italie par le "discours des manipulateurs" du 3 janvier 1925, n'appelle pas d'autres commentaires et sa lecture suffira.

Dans son monologue, l'auteur entendait utiliser le "service public" de la télévision pour diffuser un message clairement antifasciste dans les foyers italiens, dans une République qui prétend être fondée sur une Constitution issue de la Résistance et inspirée par les valeurs démocratiques, bien que son application réelle ait presque toujours été négligée, pour ne pas dire plus.

C'est cette même Constitution qui, entre autres (12ème disposition transitoire et définitive), interdit la reconstitution, sous quelque forme que ce soit, du Parti fasciste dissous. Cette reconstitution est tellement interdite que, dès 1946, la formation d'un parti fasciste a été autorisée sous le déguisement du "Mouvement social italien" (qui, par ailleurs, se référait déjà au nom de la République sociale italienne, connue sous le nom de "République de Salò"). Parti dans lequel s'est déroulé tout le début de l'histoire politique de Giorgia Meloni et dont le symbole (la flamme tricolore adoptée ensuite par le Front national français) se trouve encore à la base de celui de l'actuelle formation à laquelle elle appartient, "Fratelli d'Italia". Nous passons sous silence les nombreuses autres formations de partis et de groupes fascistes, voire nazis dans certains cas, qui sont parfaitement autorisées par la loi.

Soulignant donc le fait que la Constitution de la République italienne, définie - parfois de manière quelque peu exagérée et avec une pointe de nationalisme - comme la "plus belle Constitution du monde", n'est rien d'autre qu'une liste purement esthétique de beaux mots ignorés dans la pratique et l'histoire de ce pays misérable, il va sans dire que le fascisme sans préfixes, une fois revenu au pouvoir, n'a pas l'intention de repartir. Il est venu pour rester et agit en ce sens. Il a même pris le contrôle total de la télévision "de service public", en n'autorisant plus aucune voix d'opposition. C'est pourquoi il convient désormais d'appeler l'ancienne RAI "Telemeloni", en attendant qu'elle s'appelle, avec une glorieuse renaissance historique, "EIAR" ou "Istituto Luce".

Si cela peut être utile, depuis le certes très modeste et discret point d'irradiation qu'est ce site, nous exprimons notre solidarité avec Antonio Scurati et contre la lâche censure dont il a fait l'objet, et précisément dans les environs du 25 avril. Son texte est donc publié dans son intégralité et j'espère qu'il sera traduit dans d'autres langues.


 

Le « Noël de Rome » de Madame Meloni


 

Il semble que la femme-mère italienne Meloni, présidente du conseil et cheffe du gouvernement et du régime fasciste actuellement en vigueur en Italie (un pays aussi épais et vigoureux que le voulait la DVCE, et où nous nous préparons à donner des enfants à la patrie), dans un élan de démocratie ait publié le texte du monologue d'Antonio Scurati sur l'un de ses comptes sociaux, je ne sais pas si c'est Facebook ou un autre -gram, Instagram, Telegram, Electroencéphalogramme... -. Oui, belle fiha ! Elle tient à montrer qu'elle ne censure rien, et que tout est de la faute de l'écrivain cupide qui ne s'intéresse qu'à l'argent vil. Nous tenons cependant à préciser que c'est une chose de publier un texte sur son compte social privé, et une autre de le diffuser à la télévision d'État - désormais, elle aussi, sur son compte privé. Inversement, on pourrait dire que le compte de Meloni a désormais une fonction de "service public" : Telemeloni, Facemeloni et Instameloni se mélangent. Nous citons ici l'inégalable titre de la première page du "Manifeste" du 21 avril 2024 d'aujourd'hui, qui résume bien l'ensemble. Le 21 avril, comme on le sait, était célébré pendant le Ventennio comme le "Noël de Rome". [Riccardo Venturi].


 

La longue mémoire de Giacomo Matteotti

 

 

Le fascisme n'est pas une opinion : c'est un crime.

Giacomo Matteotti


 

Giacomo Matteotti a été assassiné par des tueurs fascistes le 10 juin 1924.  Cinq d'entre eux, tous des squadristes milanais, professionnels de la violence engagés par les plus proches collaborateurs de Benito Mussolini, l'attendaient devant sa maison. L'honorable Matteotti, secrétaire du Parti socialiste unifié, dernier parlementaire à s'opposer encore ouvertement à la dictature fasciste, est enlevé en plein centre de Rome, en plein jour. Il s'est battu jusqu'au bout, comme il l'avait fait toute sa vie. Ils l'ont poignardé à mort, puis ont démembré son cadavre. Ils l'ont plié pour le pousser dans une fosse mal creusée avec une scie de forgeron.

"Mussolini fut immédiatement informé. En plus du crime, il s'est rendu coupable de l'infamie d'avoir juré à la veuve qu'il ferait tout son possible pour lui ramener son mari. Pendant qu'il jurait, le Duce du fascisme gardait les papiers ensanglantés de la victime dans le tiroir de son bureau". "En ce faux printemps, nous ne commémorons pas seulement l'assassinat politique de Matteotti, mais aussi les massacres nazis-fascistes perpétrés par les SS allemands, avec la complicité et la collaboration des fascistes italiens, en 1944. Fosse Ardeatine, Sant'Anna di Stazzema, Marzabotto. Ce ne sont là que quelques-uns des lieux où les alliés démoniaques de Mussolini ont massacré de sang-froid des milliers de civils italiens sans défense. Parmi eux, des centaines d'enfants et de nourrissons. Beaucoup ont même été brûlés vifs, certains décapités". "Ces deux anniversaires funèbres concomitants - printemps 24, printemps 44 - proclament que le fascisme a été tout au long de son existence historique - et pas seulement à la fin ou occasionnellement - un phénomène irrémédiable de violence politique systématique meurtrière et massacrante. Les héritiers de cette histoire le reconnaîtront-ils pour une fois ? Tout porte malheureusement à croire que non. Le groupe dirigeant post-fasciste, ayant remporté les élections d'octobre 2022, avait deux voies devant lui : répudier son passé néo-fasciste ou tenter de réécrire l'histoire. Il a sans aucun doute choisi la seconde voie.

Après avoir évité le sujet pendant la campagne électorale, la Première ministre, lorsqu'elle a été contrainte de l'aborder à l'occasion d'anniversaires historiques, s'est obstinée à suivre la ligne idéologique de sa culture néo-fasciste d'origine : elle a pris ses distances avec les actes de cruauté indéfendables perpétrés par le régime (la persécution des juifs) sans jamais renier l'expérience fasciste dans son ensemble, elle a reporté sur les seuls nazis les massacres perpétrés avec la complicité des républicains fascistes, et enfin elle a renié le rôle fondamental de la Résistance dans la renaissance italienne (au point de ne jamais prononcer le mot 'antifascisme' à l'occasion du 25 avril 2023)." "Au moment où je vous parle, nous sommes à nouveau à la veille de l'anniversaire de la Libération du nazi-fascisme. Le mot que la Première ministre a refusé de prononcer résonnera encore sur les lèvres reconnaissantes de tous les démocrates sincères, qu'ils soient de gauche, du centre ou de droite. Tant que ce mot - antifascisme - ne sera pas prononcé par ceux qui nous gouvernent, le spectre du fascisme continuera à hanter la maison de la démocratie italienne.


 

Giacomo Mattetti et Carlo LeviGiacomo Mattetti et Carlo Levi

Giacomo Mattetti et Carlo Levi

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20 avril 2024 6 20 /04 /avril /2024 16:32


 

NOVITCHOK


 

Version française – NOVITCHOK – Marco Valdo M.I. – 2024

Chanson italienne – NovichokPiero Pelù2024



 

 

 

Notre visage est jaune et bleuté.

 

COFFEE SHOP – Robert Holewinsky – 2008




"Le Novitchok est le poison sournoisement utilisé par Poutine pour tuer ses opposants et, par métaphore, c'est le poison dont nous sommes nourris chaque jour, nous les citoyens, par le biais d'environnements contaminés et d'une propagande de plus en plus invasive et mensongère".
 

Piero Pelù

 

 

 

 

Dans la rue compter les vivants, on est descendus.

Ça sentait le bluff à plein nez, ce qu'on a entendu.

Les armes, les ennemis, les invasions barbares :

Toujours, les vainqueurs racontent l’Histoire.


 

Mille mensonges, phobies par milliers ;

Tous à la maison à se demander pourquoi,

Comment cela a-t-il pu nous arriver ?

Vous, vous savez le pourquoi du pourquoi.


 

À la récréation, on se promène à l’air.

Nous voyons le ciel qui n'est pas à la télé,

Dans une lumière beaucoup moins précaire,

Notre visage est jaune et bleuté.


 

On est coincés dans une bulle d'air ;

On se croyait dans un café ;

On ne se souvient pas de notre affaire ;

De Novitchok, on est chargés.


 

Novitchok, café ;

Novitchok novi ;

Novitchok, café ;

Novitchok novi novi.


 

On boit et mange, puis on s’en fout ;

Notre évolution s'est arrêtée là.

Mais où étais-je ? Mais où étiez-vous ?

Comment en est-on arrivé à ça ?


 

À la récréation, on se promène à l’air.

Nous voyons le ciel qui n'est pas à la télé,

Dans une lumière beaucoup moins précaire,

Notre visage est jaune et bleuté.


 

On est coincés dans une bulle d'air ;

On se croyait dans un café,

On ne se souvient pas de notre affaire ;

De Novitchok, on est chargés.


 

Coffee shop, Novitchok,

Novi Novitchok,

Coffee shop, Novitchok,

Novi novi Novitchok,

Coffee shop, Novitchok,

Novi Novitchok,

Coffee shop, Novitchok,

Novi novi Novitchok.


 


 

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Published by Marco Valdo M.I.
19 avril 2024 5 19 /04 /avril /2024 19:22

 

La Profession du Trouvère
 

 

Chanson française – La Profession du Trouvère – Marco Valdo M.I. – 2024

 

 

 

LA ZINOVIE

est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.

La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.


 


 

Épisode 200


 

 

 

 

 

 

 

ARRACHER LA FLEUR DE VIE

 

EXCISION – Michel Debray – 2011

 

 

 

 

 

 

 

Dialogue Maïeutique

 

 

 

 

Eh bien quoi, dit l’âne Lucien, quel titre que celui-là ! Enfin, c’est clair, la profession du trouvère, c’est être trouvère.

En effet, Lucien l’âne mon ami, trouvère peut être une profession, certains ont pu dans des temps moyenâgeux vivre de ce beau métier ; mais il ne s’agit pas de ca ici. Il s’agit – s’agissant du trouvère de ce voyage en Zinovie – d’une profession de foi, en quelque sorte ; il y raconte sa vie et son engagement de conteur des rues. Engagement au sens sartrien, bien entendu. En clair, quoi qu’il fasse, en tant qu’être agissant, il s’engage et plus encore en racontant des histoires comme ce voyage ; en Zinovie, c’est déjà aller trop loin. Il montre ainsi en quoi il se distingue des anciens trouvères qu’étaient les aèdes homériens de l’Antiquité.

 

« Avant, dans le temps antique,

L’aède d’autrefois dramatique

Contait les rois de l’Histoire.

Dans mes contes, il n’y en a pas.

Il n’y a que le Guide, ses sbires, vous et moi. »

 

Il teint aussi, dit Lucien l’âne, comme je le comprends à se distinguer des usages royaux shakespeariens ; tout simplement, car en Zinovie, il n’y a plus de rois, il n’y a plus que le Guide et son appareil policier politique. Voilà pour la première strophe.

 

Ah, dit Lucien l’âne, je comprends et je vois. Mais le reste, qu’en est-il ?

 

Pour le reste, reprend Marco Valdo M.I., en l’occurrence la deuxième strophe, il alterne la présentation des personnages, des voix principales qu’on entend dans ce voyage et les dégâts que la guerre en cours occasionne à l’armée et à la Zinovie.

 

« Pour le reste, il y a le lament du soldat,

Il y a la conscience du Veilleur,...

Il y a l’échappée belle du Revenant

Qui rentrait de vingt ans de camps…

Et les cinquante mille enterrés

De la guerre ; tous identifiés. »

 

À la troisième intervient le soldat qui lance dans les rues de la ville son lament et cherche à élucider le mystère.

 

« Ce qu'un soldat au fusil cassé doit faire

Au front, à part finir en viande hachée,

Sans bêche pour creuser une tranchée,

Pour tous est un grand mystère ! »

 

En effet, remarque Lucien l’âne, il y a là un insoluble mystère. La solution doit se trouver dans le mental chaotique du Guide. Et pour terminer, n’est-ce pas la Grand-Mère et les voix de filles de Perse ?

 

Précisément, dit Marco Valdo M.I., les filles de Perse y revendiquent leurs voix au chapitre de cette histoire du monde, vue de Zinovie. Elles se veulent les porte-voix des fillettes vilainement amputées de leur « fleur de vie » par des religieux de tout poil et elles s’exclament :

 

« Excision, mutilation, mutilation !

La peste soit des religieux et des religions ».

 

Elles montrent la méchante obsession des hommes et leurs rancœurs inconscientes qui fondent leur domination et lui servent de béquilles.

 

Ah, dit Lucien l’âne, j’en ai la nausée. Oui, la peste soit de ces gens et de leurs marottes et qu’ils disparaissent de ce vieux monde claudiquant, émasculé, dément, lamentable et cacochyme.

 

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le trouvère dit : Dans le fond,

Je suis un aède, je conte au jour le jour

Chaque jour, chacun à son tour,

Sans détour, ce que les hommes font.

Je suis la voix des voix

Je raconte chaque fois

L’histoire de l’Histoire,

Avant, dans le temps antique,

L’aède d’autrefois dramatique

Contait les rois de l’Histoire.

Dans mes contes, il n’y en a pas.

Il n’y a que le Guide, ses sbires, vous et moi.

 

Pour le reste, il y a le lament du soldat,

Il y a la conscience du Veilleur,

Il y a les flammes en couleurs

Dessus la raffinerie là-bas,

Il y a l’échappée belle du Revenant

Qui rentrait de vingt ans de camps.

Il y a les sirènes dans le port

Et des bateaux qui coulent encore.

Il y a les discrets sycophantes

Qui toujours nous hantent.

Et les cinquante mille enterrés

De la guerre ; tous identifiés.

 

Chaque mission est une naissance.

Soyez prêts à mourir, ayez confiance !

L’homme blessé, le fusil brisé

Sont impossibles à remplacer.

La bureaucratie militaire est sévère :

Fusil et soldat font la paire.

Le temps d’en commander,

Le fantassin est déjà décédé.

Ce qu'un soldat au fusil cassé doit faire

Au front, à part finir en viande hachée,

Sans bêche pour creuser une tranchée,

Pour tous est un grand mystère ! 

 

 

Grand-Mère dit : Les filles de Perse veulent parler

Des femmes et des filles du monde entier,

Des fillettes de partout et de Gambie.

Qui veut leur arracher la fleur de vie ?

Qui ? Les vestales poilues et autres

Prêtres, prêtresses, imams et apôtres.

Excision, mutilation, mutilation !

La peste soit des religieux et des religions,

Quel mal caché les pousse à prendre,

À arracher le cœur des fleurs,

À tuer la femme en son ventre ?

Obsession d’hommes et de rancœurs.

 

 

 

 

 

 

 

LA ZINOVIE


 

Tous les épisodes précédents sont accessibles ici :

 

 

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode 5 : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l’État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ;

Épisode 50 : La Queue ; Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ; Épisode 64 : Que faire ? ; Épisode 65 : Ni chaud, ni froid ; Épisode 66 : Le Congé éternel ; Épisode 67 : À perdre la Raison ; Épisode 68 : Les Sauveurs de l’Humanité ; Épisode 69 : L’Eau qui dort ; Épisode 70 : Le Régime en Place ; Épisode 71 : Un Conflit avec l’Étranger ; Épisode 72 : Petit Manuel de Survie ; Épisode 73 : La Banalité ; Épisode 74 : La Ligne de Conduite ; Épisode 75 : Les Femmes de Zinovie ; Épisode 76 : La Légende ; Épisode 77 : Le Devoir sacré ; Épisode 78 : Les nouveaux Soldats ; Épisode 79 : Bruit de Fond ; Épisode 80 : Une résistible Ascension ; Épisode 81 : La Zone interdite ; Épisode 82 : Les Pommes ; Épisode 83 : La Normalité ; Épisode 84 : L’Autorisation ; Épisode 85 : L’Exclusion ; Épisode 86 : Quelle Affaire ? ; Épisode 87 : Le Vase vide ; Épisode 88 : Introspection ; Épisode 89 : Le Pays gris ; Épisode 90 : Tout un Style ; Épisode 91 : L’État unique ; Épisode 92 : Le Veilleur de Nuit ; Épisode 93 : Le Questionnaire ; Épisode 94 : Le Roi des Rats ; Épisode 95 : Si tu veux la Paix ; Épisode 96 : Les Vieilles et la Guerre ; Épisode 97 : L’Étoile filante ; Épisode 98 : La Guerre nécessaire ; Épisode 99 : Les Méditations ; Épisode 100 : La Guerre des Boutons ;

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ARRACHER LA FLEUR DE VIE   EXCISION – Michel Debray – 2011

ARRACHER LA FLEUR DE VIE EXCISION – Michel Debray – 2011

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17 avril 2024 3 17 /04 /avril /2024 16:17

ÉPIPHANIE

 

Version française – ÉPIPHANIE – Marco Valdo M.I. – 2024

d’après la traduction italienne de Lorenzo Masetti – EPIFANIA 2024

Chanson étazunienne (Angloétazunien) – Epiphany - Taylor Swift - 2020

 

Écrite par Aaron Dessner (The National) & Taylor Swift

 


 

LA FÊTE D'ÉPIPHANIE

LE ROI BOIT – Jacob Jordaens - 1638

 

 

 

 

 

Commentaire de Lorenzo Masetti – 27 juillet 2020


 

Le nouvel album de Taylor Swift marque un tournant par rapport à la pop de ses deux précédents albums, revenant en quelque sorte à sa vieille passion de la country mais avec des atmosphères absolument minimalistes et éthérées grâce aussi aux arrangements d'Aaron Dessner de The National. L'album a été entièrement conçu et enregistré à distance pendant le lockdown.

Cette"épiphanie" commence par une dédicace au grand-père de Taylor, Archie Dean Swift (1914-1998), qui a participé à la campagne de Guadalcanal en 1942. L'expérience de la guerre, avec la privation de sommeil, fait rêver, dans les rares moments de repos, à quelque chose qui donne un sens aux horreurs vécues par le soldat. Il en va de même pour les médecins et les infirmières qui se sont retrouvés en première ligne lors de l'épidémie de Coronavirus. La chanson est aussi un hommage sincère à tous les travailleurs de la santé.

La comparaison entre les deux situations peut paraître saugrenue, pourtant la pandémie de Coronavirus a déjà fait au moins 148 000 victimes aux États-Unis ( Le commentaire d’origine date de 2020 ; en août 2023 : on recensait plus de 1.100.000 morts dus au Covid aux USA), soit près de trois (vingt ?) fois le nombre de victimes - alliées et japonaises - de la bataille de Guadalcanal.


 


 


 

Tiens ton casque, tiens ta vie, fils ;

C’est juste une blessure, voici ton fusil.

Il rampe sur la plage maintenant :

"Monsieur, je crois qu'il se vide de son sang"

Certaines choses, jamais on ne les dit.
 

Avec toi je sers, avec toi je tombe, tombe ;

Je te regarde inspirer, expirer, tu expires.

 

Ça, la médecine ne l'a pas enseigné.

Une fille, une mère de quelqu'un maintenant

Tient ta main à travers le plastique transparent.

"Doc, je pense qu'elle est en train de s'effondrer" ;

Il y a des choses dont on ne peut pas parler.

 

Vingt minutes endormi,

Tu rêves d’une épiphanie,

D'un seul clin d'œil de répit

Pour donner un sens à ceci.

 

Avec toi je sers, avec toi je tombe, tombe ;

Je te regarde inspirer, expirer, tu expires.

Avec toi je sers, avec toi je tombe, tombe ;

Je te regarde inspirer,

Je te regarder expirer, expirer.

 

Vingt minutes endormi,

Tu rêves d’une épiphanie,

D'un seul clin d'œil de répit.


 

 

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16 avril 2024 2 16 /04 /avril /2024 16:53

Blogspot lundi 29 août 2022

Ni chaud, ni froid
 

 

 

Ni chaud, ni froid

 

 

 

Chanson française — Ni chaud, ni froid Marco Valdo M.I. — 2022

 

 

LA ZINOVIE
est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.
La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.

 

 

 

 


 

 

Épisode 65

 

 

 

 

LA MORT ET LES MASQUES

James Ensor — 1897

 

 

 

Dialogue Maïeutique

 

 

Dans la chanson, Lucien l’âne mon ami, la voix s’emmêle, on ne sait trop laquelle, ni si c’est à chaque fois la même ou à chaque fois une autre, mais sûrement, elle soliloque. Ce monologue ressemble à une longue réflexion, dont on ne sait jamais dans quelle tête, forcément anonyme, mais toujours très personnelle. C’est la Zinovie vue de l’intérieur non seulement de son territoire où se déroule notre voyage, mais en plus, de l’intérieur de la tête, du cerveau, et même, de la conscience d’un Zinovien.

 

Soit, dit Lucien l’âne, mais en tout cas, pas d’un Zinovien quelconque à voir ce qu’il (il, elle, ils) nous a raconté jusqu’à présent. Et que dit-elle cette fois, cette voix ?

 

Comme on commence à en prendre l’habitude, dit Marco Valdo M.I., je vais souligner quelques traits et laisser le reste de la chanson à découvrir en comptant sur ta patience et ta proverbiale sagacité. Brièvement – curieux ce mot ; pour moi, on pourrait aussi bien dire « brèvement » ; l’étrangeté est que si brièvement existe encore, son origine est «  brief », c’était il y a des siècles, et il est quand même devenu depuis le mot « bref, brève ». Pourquoi donc pas ne pas adapter l’adverbe ? Nul ne le sait.

 

Là, Marco Valdo M.I. mon ami, tu t’égares.

 

Mais oui, je me suis égaré, reprend Marco Valdo M.I., revenons en Zinovie. Le titre d’abord ; il renvoie à la dernière ligne de la chanson, qui dit : « Tout ça ne me fait ni chaud, ni froid. » On y reviendra donc à la fin. Au début, la voix parle de l’enseignement de l’histoire aux élèves de Zinovie Important, l’enseignement de l’histoire, comme on va le voir. La chanson montre comment en Zinovie, on instille dès l’enfance une mentalité d’esclave à la population et on lui inculque la conviction de la puissance et de la grandeur de l’empire. C’est un procédé insidieux.

 

Ah, dit Lucien l’âne, on a donc en Zinovie, selon la voix, une population formatée pour se penser elle-même comme esclave du Guide et des dirigeants. C’est là une belle manière de cultiver la barbarie.

 

En effet, reprend Marco Valdo M.I. ; ensuite, l’anonyme, qui s’est replié sur lui-même, s’extrait de son univers et se rend compte de sa marginalité. Il s’est détaché du « nous », s’est posé en « moi » et de ce fait, il ne participe plus de ce qui fait la vie routinière du Zinovien moyen.

 

C’est un peu logique, dit Lucien l’âne, qu’il soit à l’écart ; d’ailleurs, j’imagine que ça l’arrange. Il devrait y trouver une vie plus tranquille.

 

Bien vu, Lucien l’âne mon ami, car c’est ce que disent les deux dernières strophes. Sa démarche est la suivante : à défaut d’un but honorable – un devoir ou une œuvre, tel qu’on pouvait en avoir « avant » (sous-entendu : avant le régime en place), il s’agit de refuser la collaboration ou la soumission, en ne s’impliquant pas dans le « social ». Le résultat est plaisant :

 

« Maintenant, sans but à atteindre,

Je n’ai plus rien à feindre.

Sans obligation, sans mode,

Ma vie est simple et commode.

À présent, en Zinovie, je dors

L’esprit tranquille et sans remords. »

 

Évidemment, dit Lucien l’âne, je connais cette situation. Elle est confortable jusqu’à ce que la « socialité » se mette en quête du « pelé, du galeux d’où vient tout le mal ». Comme âne, je suis témoin de cette ignoble pratique. Et le reste ?

 

Le reste, dit Marco Valdo M.I., c’est la fin de la chanson. En gros, c’est la réponse à la question qui l’introduit : « À quoi bon remuer tout ça ? » En fait, c’est encore l’ataraxie comme mode d’existence. Candide avait un objectif similaire, il entendait « cultiver son jardin ». Pour condenser le propos, la voix conclut que quoi qu’il arrive au monde, ça ne lui fait ni chaud ni froid. Il faut le comprendre comme règle d’existence, comme une condition fondamentale de la survie et par conséquent, de la vie elle-même.

 

Dans le fond, dit Lucien l’âne, elle a raison la voix de la chanson, car cette tranquillité d’esprit et de conscience qui la mène est la manière de vivre une vie qui vaut d’être vécue, de se tenir en état de résistance face au grégarisme et à l’esclavage institués. Enfin, tissons le linceul de ce vieux monde asservi, grégarisant, esclavant, pesant et cacochyme.

 


Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

En Zinovie, à l’école, en histoire,

On nous raconte la Rome antique,

Ses armées, ses légions, sa gloire,

Sa grandeur, son aura romantique,

Son pouvoir, son immensité, son empire,

Tout ce qui faisait son bel âge.

Le cirque, les massacres, l’esclavage,

Tout ce qu’elle a fait de pire.

Ici, les élèves doivent prendre parti

Même à Rome, en solidarité rétrospective,

Les enfants se doivent d’être des esclaves.

En Zinovie, on apprend la vie ainsi.

 

Les bateaux filent les voiles sous le vent.

Les cavaliers avancent bannières au vent,

Au soleil, les épées étincellent.

Des villes, des vallées, des îles surgissent.

Au palais, les femmes dansent entre elles,

Mystérieuses, inaccessibles, elles glissent.

Les images tremblent et m’émerveillent.

Alors, en Zinovie, je me réveille.

Que se passe-t-il autour de moi ?

Que font tous ces gens, là ?

Ils ne me regardent même pas.

Pour eux, je n’existe pas.

 

En Zinovie, avant, on venait au monde

Avec un devoir à remplir,

Avec une œuvre à accomplir.

Les anciens savaient la terre ronde.

Et mission achevée, satisfaits,

Nous quittaient la conscience en paix,

Maintenant, sans but à atteindre,

Je n’ai plus rien à feindre.

Sans obligation, sans mode,

Ma vie est simple et commode.

À présent, en Zinovie, je dors

L’esprit tranquille et sans remords.

 

À quoi bon remuer tout ça ?

Juste pour dire ce que je pense, moi.

Passons sur le climat et la pollution,

La menace nucléaire, la guerre.

Mourir d’une mine, d’une explosion,

Quelle importance ? Et l’avenir de la Terre ?

Tout ça ne m’empêche pas de dormir.

Qu’on soit dix milliards à l’avenir,

Ne me fait pas sauter de joie.

Et que d’un mouvement souterrain,

Ensuite, on s’éteigne tous soudain.

Tout ça ne me fait ni chaud, ni froid.

 

 

 

 

 

LA ZINOVIE

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