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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 21:04

LE DIEU BLINDÉ

 

 

Version française - LE DIEU BLINDÉ – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson italienne – Dio blindato – Isztensales – 1995 (Paroles : Gigi Sanna)

 

On peut imaginer que le Turc en question serait un émule et un successeur d'Ali Agça qui le 13 mai 1981 tira trois balles Place Saint Pierre sur le pape de l'époque, Jean-Paul II. Comme il apparut par la suite, Ali Agça manqua son coup. Il est sorti de prison en 2010.

 

À propos de Turc, mon ami Marco Valdo M.I., je suggère également d'aller voir ta chanson «La Croisade de Pierre » , dont l'antienne est assez proche de celle de cette chanson du Dieu blindé. Rappelle-toi, elle disait parlant du déferlement des chrétiens au travers de l'Europe, aller-retour Jérusalem et la soi-disant Terre Sainte :

 

« À la fin, savez-vous ce qui arriva
Ce fut le Turc qui nous en délivra. »

et

la chanson du Dieu blindé dit très exactement :

 

« Il est temps d'en finir et les gens le répètent

Il faudrait un Turc, un Turc pour chaque prêtre, tout de suite. »

 

C'est assez proche, en effet, dit Lucien l'âne en riant de tout son piano. Et de notre côté, mon ami Marco Valdo M.I., tissons le suaire de ce monde par trop catholique et cacochyme.

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

La pire race sur terre est celle qu'impose le clergé

Pendant des années, ils ont professé la guerre et maintenant, on les voit vêtus de noir

Leur couleur de deuil ; ils savent te conduire dans la voie juste

Ils tirent profit de chaque chose : « Christ régna et ainsi de suite ».

Des miracles et des mystères font partie de leur bagage

Comme d'ailleurs le reste de leur histoire inventée selon la situation

Ils s'en sortent toujours vainqueurs et avec gloire.
Il est temps d'en finir et les gens le répètent

Il faudrait un Turc, un Turc pour chaque prêtre, tout de suite

Le temps est venu d'en finir et les gens le répètent

Il faudrait un Turc, un Turc pour chaque prêtre, tout de suite

 

 

Les églises et les monastères sont ouverts à tous

Faites la communion et n'oubliez pas les offrandes

Et pour cela, braves gens si vous ne le savez pas encore :

Il y a le compte courant et les tarifs sont les mêmes.

Sources énigmatiques, étranges apparitions font partie du Saint Siège

Les vierges blessées, cicatrisées qui pleurent

Ne peuvent les voir que ceux qui ne voient pas.

Ils ont un pouvoir immense et dément ; il suffit de penser à l'Inquisition

Eux s'excusent, c'est un temps passé, c'est un Dieu blindé.

 

Il est temps d'en finir et les gens le répètent

Il faudrait un Turc, un Turc pour chaque prêtre, tout de suite

 

Le temps est venu d'en finir et les gens le répètent

Il faudrait un Turc, un Turc pour chaque prêtre, tout de suite

Le temps est venu d'en finir et les gens le répètent

Il faudrait un Turc pour chaque misérable prêtre, tout de suite

Le temps est venu d'en finir et les gens le répètent

Il faudrait un Turc, un Turc pour chaque prêtre, tout de suite

Il est temps...

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Published by Marco Valdo M.I.
8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 16:49

PARMI LES LOUPS

 

Version française – PARMI LES LOUPS – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson italienne – Tra lupi – Piero Ciampi – 1976 (Piero Ciampi et Gianni Marchetti)

 

 

« Un Marocain condamné à un an. Il avait dérobé quelques fruits.»



Condamnation à un an. C'est la peine que le Tribunal de Bergame a infligé aujourd'hui 24 septembre (2010, pas du temps de Victor Hugo et des Misérables, rappelle Lucien l'âne) à un Marcocain de 52 ans pour avoir dérobé quelques fruits et légumes à la Pam de la via Camozzi. Le fait s'était déroulé le mercredi 28 août vers 20 heures. (Remarque, dit Lucien l'âne, qu'il n'y a même pas un mois entre le « délit » et la condamnation. Pas question d'invoquer le « légitime empêchement », pas question de renvoyer à plus tard et à encore plus tard... Pas question d'une loi « ad personam », pas question... Tout le monde n'a pas droit aux mêmes égards que ce multidéliquant – Silvio la Magouille, dit « il Nano Malefico », dit « Silvio la Menace », dit le « Loup de Rome », dit l'Imbrogliatore... ).

Selon l'accusation, l'homme était entré dans le supermarché avec une amie polonaise et les deux avaient pris des fruits et des légumes et sont sortis dans payer. Une vendeuse, s'apercevant du vol, a avertit le responsable qui a son tour, après avoir alerté les vigiles du Corps de Vigilance de la Ville de Bergame (encore une belle invention celle-là !, dit Lucien l'âne) et les carabiniers, à chercher à arrêter lui-même les deux personnes.

L’Eco di Bergamo del 24 settembre 2010



 

Les mains tordues cueillaient en tremblant

Des grappes de raisins rouges comme sa blessure

Blessure du cœur par la faim du corps

Blessure du corps par la douleur du cœur.
Les yeux révulsés,

Les bras remplis,

Il fuit parmi les champs à la recherche d'un refuge.
D'une colline voisine

Assise en silence pour un juste repos

Une centaine d'yeux découvrirent le vol

Et hurlèrent en chœur

Au voleur, au voleur, au voleur...

Il tourna la tête et se tut,

Puis, il reprit sa fuite

Pour poursuivre sa dignité exaspérée.

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Published by Marco Valdo M.I.
8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 10:54

 

RÊVE ALBANAIS

Version française – RÊVE ALBANAIS – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson italienne – Sogno albanese – Radici nel Cemento – 1998

 

 

Il s'est acheté une nouvelle espérance

En vendant tout ce qu'il a

Pour un besoin de survie

Pour un destin loin de là.

 

On lui avait parlé d'un peuple ami

Cousin, frère, qui l’accueillera

On lui a parlé de pain et de travail

De maison, de décence et de dignité.

 

Et finalement, une nuit, il s'embarque

Avec sa famille il n'y a pas tant de place

Sur le bateau; les gens s'entassent

Comme si c'était l'Arche qui les sauvera...

 

Et le soleil se lève dans un port italien

Un lieu plus humain où travailler

Et puis, ce peuple amical et fraternel

Et certainement le trahira pas.

 

Tu ne le vis pas qu'ils prient, parlent

Rient et puis, pleurent.

Tu les entendis qui grondent,

Espèrent, vivent , maintenant même sourient

Voici : à présent, ils arrivent !

 

On les a tous mis dans une salle

Très grande, mais sans fenêtre

Ils l'appellent Centre de premier accueil

C'est toujours ainsi pour qui arrive là.

 

Ils l'ont fouillé, fiché, insulté.
Ils lui ont dit qu'il devrait retourner chez lui

Mais lui, il voulait seulement du pain et du travail

Un peu de paix et de dignité.

 

Dans la baraque les gens ne mangent pas

Mieux vaut mourir que retourner

S'ils sont gentils, ils lui donneront quelque chose

Mais tu peux être sûr qu'il retournera...

 

Et ils s'en vont avec les papiers d'expulsion

Quel étrange conception de démocratie

Et quel peuple amical et fraternel

Qui le chasse avec la matraque.

Ne vois-tu pas qu'ils prient, parlent rient et puis, pleurent

Écoute -les comme ils font du bruit, espèrent, vivent, maintenant ils ne sourient plus

Sont-ils si mauvais ou non ?

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Radici nel cemento
6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 21:24
CINQ MILLE ANS

Version française – CINQ MILLE ANS – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson italienne – Cinque mille anni – La Tresca

Ötzi [ˈœtsi] est le nom donné à un être humain congelé et déshydraté découvert fortuitement le 19 septembre 1991 à 3 200 mètres d'altitude, à la frontière entre l'Italie et l'Autriche dans les Alpes de l'Ötztal (d'où son nom), non loin des Dolomites italiennes, par des randonneurs venus de Nuremberg, Helmut et Erika Simon[1]. Enseveli pendant des millénaires sous une couche de glace, la fonte importante du glacier, cet été-là, a révélé son existence. Dans les médias français, il a été connu sous le nom d'Hibernatus, par référence au film du même nom[2].

 

La momie congelée est celle d'un homme d'environ 45 ans, de 1,59 mètre et de 40 kilogrammes. La datation par le carbone 14 indique que l'individu a vécu durant une période comprise entre 3 350 et 3 100 av. J.-C.

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%96tzi

 

 

Et dire qu'il y en a qui s'extasient sur les racines chrétiennes de l'Europe … Qu'en penserait Ötzi, qu'en dirait Cro-Magnon ? (http://fr.wikipedia.org/wiki/Homme_de_Cro-Magnon)

 

À mon sens,dit Lucien l'âne, ils demanderaient ce dont il s'agit, puis, ils riraient de bon cœur de telles fariboles.

 

Mais la chanson met surtout en évidence deux morts violentes : celle d'Ötzi, sans doute tué par une flèche et celle de Gianni, tué par une explosion à l'usine d'automobiles où il travaillait.

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

Ötzi était un berger, mais qui sait si c'est vrai

Peut-être un chasseur, d'il y a des milliers d'années

Ötzi ce matin-là, sorti de chez lui

Se dirigea vers ce sentier qui conduit à la montagne.

 

Qui sait ce qu'il cherchait, qui sait ce qu'il pensait

Une tempête froide était là qui l'attendait

Ötzi ne sait pas encore qu'au-dessus de ce précipice

Le vent glacé du Nord le prendra dans ses bras.

 

5000 ans, 50 siècles d'histoire

5000 ans d'histoire ancienne et de progrès

5000 ans pour finir sur la rue

50 siècles et comprendre qu'on crève comme avant

 

Gianni était ouvrier à l'usine automobile

Au moment de la guerre, il avait environ quarante ans

Deux enfants et une maisonnette, une femme attentionnée

Une envie de futur et une vie généreuse.

 

Qui sait ce qu'il cherchait, qui sait ce qu'il pensait

Une tempête chaude était là qui l'attendait

Gianni ne sait pas encore qu'au long de son chemin

Le vent chaud du matin le prendra dans ses bras.

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Published by Marco Valdo M.I.
6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 20:16

LE TRAIN DU DÉSESPOIR

 

Version française – LE TRAIN DU DÉSESPOIR – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson italienne – Il treno della disperazione – Del Sangre

 

 

Dans les années 1920, les lois étazuniennes qui limitaient l'afflux des étrangers et les lois fascistes sur l'abandon des campagnes étouffèrent en grande part l'émigration comme soupape de sécurité du chômage. C'est seulement après la seconde guerre que reprit de façon appréciable le flux migratoire. Les lignes des mouvements principaux toutefois sont différents : la direction est le Nord, au-delà des Alpes ou vers les centres industriels de Turin et de Milan, et les dimensions de l'exode croissent en proportion du développement industriel. Vers la fin des années 50 et au début des années 60, environ deux millions de personnes se sont déplacées vers le Nord. Le symbole de ce voyage est le train, sombre et étrange trajet d'une terre de couleurs à une ville de brouillard et de béton armé.

 

 

La production de chants sur l'émigration de ces années est très différente de celle qui précède ;celle de la plupart d'entre elles peut être rapportée à un auteur déterminé ; c'est parfois de la poésie cultivée mais souvent, et c'est peut-être l'aspect le plus intéressant, c'est l'œuvre de travailleurs émigrés qui se servent de la chanson pour faire connaître le réalité dans un milieu plus vaste que leurs seuls pays et qui donc écrivent en italien plutôt qu'en dialecte. Les thèmes reflètent le changement survenu dans les modes de vie et dans la conscience des gens du Sud ; les possibilités de communication sont énormément plus amples; du Nord arrivent les nouvelles de la vie des émigrés, et ce sont des nouvelles tristes qui parlent de haines raciales, de devoirs sans droits, de morts blanches : le Nord est seulement une amère nécessité ; il ne devînt jamais, même pour un instant, un mythe. On retrouve dans ces chants les accents de tristesse pour la séparation du pays natal, mais on regarde avec un grand sens critique l'histoire des émigrés, la sienne propre ou celle des autres. Ce n'est plus le destin, impersonnel et sans faute, qui pousse les foules d'une terre de misère à la terre promise, ni la souffrance immanente à la naissance du paysan méridional pauvre qui l'accompagne dans la solitude dans un pays étranger ou dans la mort sur le travail, mais c'est l'histoire des hommes et à cause des hommes.

 

 

 

Oh, dit Lucien l'âne, c'est manifestement là une chanson des débuts de l'émigration vers le Nord.

 

Et pourquoi, dis-tu cela, demande Marco Valdo M.I., Lucien l'âne mon ami.

 

Tout simplement, pour ce qu'elle raconte. Le désespoir du départ et surtout, la croyance au retour : « Le jour du retour approche

Le jour du retour approche

Pour ne plus repartir de notre terre.

Pour ne plus repartir de notre terre. »

Maintenant, près de soixante ans après, on découvre que pour beaucoup d'entre eux, la croyance au retour était une illusion, une erreur de jugement. Les émigrés d'hier, de ce temps-là, sont devenus des immigrés, puis, des intégrés. Ils ont fait souche et leurs enfants ne sont pas rentrés et moins encore, leurs petits-enfants. Eux non plus d'ailleurs. Comment quitter sa famille, sa maison – celle qu'on a bâtie ou transformée, ses amis, ses réseaux sociaux, la considération dont on jouit dans son quartier, dans son village, ses habitudes... Et pour rentrer dans un pays où on est devenu un étranger … Où l'on parle une langue différente de celle que l'on a connue avant le départ... ou l'on parle une langue différente de la langue dont on use quotidiennement depuis des années ; souvent, des dizaines d'années. Voilà pourquoi je dis que c'est une chanson du début de l'émigration... Et puis, tu sais, Marco Valdo M.I., vu de l'Europe du Nord et vue par l'exilé-émigré-immigré-intégré, l'Italie a l'air ,comment dire, moins prospère, plus tourmentée, au destin fort incertain, très gangrenée par la mafia et en proie à une droite égoïste et stupide, avec des relents de fascisme, très hostile aux travailleurs, peu accueillante aux émigrés... Et cela, cette chanson ne le sait pas encore...

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.

 

 

Regardez ce train comme il est noir

Regardez ce train comme il est noir

C'est le train du désespoir

C'est le train du désespoir

 

Pleurez fort femmes, pleurez mères

Vous les mères pleurez

Vous devez laisser vos hommes

Vos hommes vous devez laisser

 

Pour pouvoir nourrir les enfants

Oh ces enfants

Nous devons nous en aller très loin
Nous devons nous en aller très loin

 

Nous devons abandonner notre terre

Nous devons abandonner

Pour vingt francs de ces noirs corbeaux

Pour vingt francs de ces noirs corbeaux

 

Nous la terre nous devons la payer

Nous dans le Nord nous devons payer

De notre vie un morceau de pain

De note vie un morceau de pain.

 

Travailleurs qui suez le sang

Travailleurs qui suez le sang

Pendant des années et des années sur une terre lointaine

Pendant des années et des années sur une terre lointaine

 

Le jour du retour approche

Le jour du retour approche

Pour ne plus repartir de notre terre.

Pour ne plus repartir de notre terre.

 

Regardez ce train comme il est noir

Regardez ce train comme il est noir

C'est le train du désespoir

C'est le train du désespoir

 

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Published by Marco Valdo M.I.
4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 23:04

 

LAISSEZ LES BONS TEMPS ROULER

 

Version française – LAISSEZ LES BONS TEMPS ROULER – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson étazunienne de langue anglaise – Laissez les bon temps rouler – David Rovics – 2010

 

[Cette chanson a été faite en ]« Entendant les histoires des communautés de pêcheurs désœuvrées de Louisiane, en pensant à l'histoire du peuple Cajun et comment les réfugiés du Canada sont à nouveau devenus des réfugiés. Cette fois, la raison n'est plus l'Empire britannique, mais une société transnationale avec une histoire très très British et impériale... »

Tu vois, Lucien l'âne mon ami aux oreilles si brillantes et si douces, il y a des gens et des peuples que le malheur suit à la trace. Parmi tous ceux là, il y a notamment le peuple Cajun, un peuple d'origine française, que la misère poussa en Amérique et tout d'abord au Canada – aux temps où le Canada était encore en balance entre l'Angleterre et la France. Finalement, ces gens-là furent chassés par le Grand Dérangement – on était dans les années 1755 à 1765. Ils s'embarquèrent vers une autre Nouvelle France et ce fut la Louisiane. Elle porte bien son nom, qui date du temps où en France il y avait des rois qui avaient l'idée saugrenue de presque tous s'appeler Louis.

 

Étrange idée, en effet, dit Lucien l'âne, mais passons. Continue à me parler de ces gens-là... Que deviennent-ils ensuite ?

 

En Louisiane, ils croyaient avoir reconnu la fameuse « terre promise » – à chacun la sienne. Eux la situaient tout simplement à l'endroit où ils pourraient vivre de leur travail...

 

Excellente façon de voir les choses, dit Lucien l'âne. J'en connais d'autres – des gens et des peuples – qui ont un point de vue bien plus irrationnel et fanatique et comme disait à peu près Brel : « On est mille contre mille à se croire les plus forts, mais alors, imbéciles, cela fait deux mille morts... ». Et encore, deux mille morts, c'est peu et cela depuis des dizaines d'années et même, depuis des centaines d'années et toujours au même endroit... Et, crois-moi, ce n'est pas près de finir... Il y aura encore de grands massacres dans ces coins-là. Mais le pire, c'est qu'ils risquent d'entraîner le reste du monde dans leurs disputes absurdes. Donc, je dis mon admiration pour les Cajuns et David Rovics a bien raison d'insister un peu sur cet aspect des choses. C'est d'ailleurs une très chouette chanson...

 

C'est pour cela que je la traduis, car comme tu le sais, mes connaissances en anglais sont fort limitées...Mais, mon ami Lucien l'âne, permets-moi de revenir à l'histoire des Cajuns, telle qu'elle est vue ici par David Rovics, car elle n'est pas finie. Nous en étions à la Louisiane, terre et possession française qui fut vendue aux Américains par Napoléon. Comme le chante Michel Fugain dans une chanson qu'il faudra bien mettre elle-aussi sur ce site, intitulée d'ailleurs Les Acadiens. En voici le refrain :

« Tous les Acadiens, toutes les Acadiennes

Vont sauter, vont danser sur le violon

Ils sont Américains, elles sont Américaines

La faute à qui donc ?

La faute à Napoléon »

 

Et puis, dit Lucien l'âne, que s'est-il encore passé ?

 

Tout allait finalement pas trop mal pour eux et même, l'ouragan Katrina, qui rasa presque tout le pays, n'avait pas pu entamer leur optimiste conception de la vie : Laissez les bons temps rouler... Il a fallu que l'on fore sous l'océan, dans le golfe pour trouver du pétrole – le même pétrole qui nous a valu les guerres en Irak (par exemple), et que cette glorieuse source de profits tue tous les poissons pour que les Cajuns, descendants des Acadiens soient à nouveau condamner à l'exil. Que ferait donc Lucien mon mai, je te le demande, un pêcheur d'une mer sans poisson ?

 

Terrible histoire que celle-là. Décidément, on ne peut plus laisser le monde aux mains de ces maniaques du profit, de vrais cinglés ces mecs-là, ils vont foutre toute la planète en l'air et nous avec elle. Je te le dis, Marco Valdo M.I. mon ami, il nous faut tisser le linceul de ce vieux monde pétrolifère et cacochyme.

 

Ainsi parlait Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.

 

 

Nous sommes venus au Canada il y a bien longtemps

Mais les Brits n'eurent aucune pitié de nous et nous dûmes partir

Nos villes abattues et nous appareillâmes

Des rivages de la Nouvelle France dans la tempête...

En Louisiane, nous prîmes un nouveau départ

Nous devînmes pécheurs et fermiers, refaisant une nouvelle vie ici et alors

Nous avons célébré un jour nouveau

Et nous chantions : « Laissez les bons temps rouler »

« Laissez les bons temps rouler »

 

Tout ce que nous demandions était qu'on nous laisse seuls

Dans cette parcelle de paradis qu'on pouvait dire nôtre

Pêcher dans le Golfe, danser et prier

Mais quand vînt la Révolution, nous nous joignîmes au combat

Et quand nous rentrâmes défaits de cette malheureuse guerre,

La bataille de Bâton Rouge nous donna des cauchemars jour et nuit

Mais nous sortîmes les violons pour jouer

Et nous avons chanté

« Laissez les bons temps rouler »
« Laissez les bons temps rouler »

 

Nous avons pêché toute la mer – et quand nous sommes revenus

C'était le moment de « faire dodo » et tout l'écrevisse qu'on avait pu ramener

De mémoire de Grand Dérangement

Avait depuis longtemps été vendu comme crevette et joie de vivre

Le Great Upheaval était depuis longtemps passé

Maintenant nous avions trouvé un monde nouveau et on pensait qu'il serait le dernier

La musique Cajun roule dans la baie

« Laissez les bons temps rouler »
« Laissez les bons temps rouler »

 

Quand les compagnies pétrolières commencèrent à exploiter

On fit de notre mieux pour se tenir à l'écart et nous avons réussi à continuer à pêcher

Ce fut dur, mais nous avons persévéré

Comme on faisait depuis deux cents ans, nous portions nos prises au marché.

L'un ou l'autre est parti au Texas pour travailler dans le pétrole

Mais la plupart sont restés ici sur le sol Cajun

Il nous fallait œuvrer dans le Golfe, rentrer chez nous et dire

« Laissez les bons temps rouler »

« Laissez les bons temps rouler »

 

Nous avons survécu à Katrina et plus encore

Mais quand le pétrole a commencé à s'étaler sur l'océan

J'ai pensé, il est temps de se tirer

Il n'y a plus de vie ici pour un pêcheur depuis que tout le poisson est mort

La Californie sera peut-être mon pays

J'ai entendu dire que là, il y a encore du poisson au delà du sable d'or

Pour l'instant, je peux juste pleurer quand j'entends un fou dire :

« Laissez les bons temps rouler »
« Laissez les bons temps rouler »

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Published by Marco Valdo M.I.
2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 16:07

LA BALLADE DE PEREIRA

 

Version française – LA BALLADE DE PEREIRA – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson italienne – La ballata di Pereira – Marco Valdo M.I. – 2010

 

 

Jusqu'à présent, mon ami Lucien l'âne aux sabots inusables, je t'avais fait connaître des chansons que j'avais écrites à partir de textes de Carlo Levi et je les avais appelées des canzones lévianes. Eh bien, voici une chanson tabucchiane, qui, comme son nom l'indique, vient tout droit d'une œuvre de l'écrivain Antonio Tabucchi, grand connaisseur du Portugal et traducteur de Pessoa, entre autres choses. Elle raconte à sa manière, il faudrait dire à ma manière, l'histoire rapportée par Tabucchi lui-même dans un roman intitulé « Sostiene Pereira », dont tu retrouveras la trace dans l'antienne (Prétend Pereira) qui ponctue et termine ainsi chacun des quartets. Comme l'indique le titre, ceci est la version française...

 

Qu'est-ce à dire ?, ce serait donc une chanson que tu as traduite ?

 

Exactement. Je l'ai composée directement en italien avec l'aide du roman de Tabucchi, sans lequel je n'aurais rien pu faire. C'est d'ailleurs une incitation à lire Tabucchi et c'est une canzone italienne que j'ai traduite en français – forcément, a posteriori. Il est très étrange de se traduire soi-même, mais tel est le fait. Je dirais qu'en voilà assez sur moi et mon travail et qu'il est temps de parler de la canzone. D'elle, on pourrait dire qu'elle est un roman-express, sous forme de poème, sous forme de chanson. Mais tel est le défaut du barde, fût-il gaulois, même si on ne sait pas trop de quoi un gaulois peut bien être constitué, ni à quoi il devrait sa qualité (si c'en est une...) de gaulois. Tel est donc le défaut du barde qu'il ramène tout sous forme de canzone.

 

Mais, Marco Valdo M.I. mon ami, tu as là mis le doigt sur un point sensible. Car ce qui vaut pour ton Gaulois vaut évidemment pour toutes les nationalités du monde...

 

Si tu dis cela, Lucien l'âne mon ami, tu vas comprendre parfaitement la canzone, dont c'est un des thèmes sous-jacents : la mise en cause de toute nationalité, en particulier en ce cas, de la portugaise. Et plus encore, la mise en cause de l'idée de race chez les hommes...si, si... crois-moi, on a réussi à inventer l'existence de races chez les humains. Passe encore, tu l'admettras qu'on distingue des races chez les animaux et qu'entre l'éléphant et la mouche, on puisse faire des distinctions raciales. Mais chez les humains, c'est une aberration. Bien entendu, si l'action se situe au Portugal, elle aurait pu se situer ailleurs et on peut très facilement la transposer dans d'autres lieux et dans d'autres temps. C'est d'ailleurs bien ainsi que les Italiens l'avaient interprété lorsque le roman fut publié. Antonio Tabucchi s'en était expliqué dans le magazine littéraire français : Lire. Voici ce que disait Antonio Tabucchi : « C'est une lecture politique de mon roman qui est responsable de son succès. « Pereira prétend » est arrivé au bon moment. Sans que je l'aie prévu. Il est sorti en janvier 1994, trois mois avant les élections qui ont vu la victoire de Berlusconi et de sa droite douteuse, typiquement italienne. Beaucoup de gens se sont reconnus dans le personnage et l'époque. Ils ont découvert dans l'air qu'ils respirent aujourd'hui quelque chose qui ressemble aux années 30 – 40, celles des Salazar, Franco, Mussolini et Hitler. Surtout, ils ont perçu le livre comme l'histoire d'une mort et d'une renaissance civique dans un environnement nationaliste, xénophobe et raciste. Et Pereira est devenu le symbole, le porte-drapeau de tous les opposants, de tous les résistants à cette droite berlusconienne. » (Antonio Tabucchi, Lire, Juillet 1995)

 

Oui mais, dit Lucien l'âne en agitant les oreilles en points d'interrogation, elle raconte quoi ta chanson ?

 

En gros, c'est l'histoire de Pereira, un journaliste portugais, un vieux journaliste, malade, cardiaque, presqu'arrivé à l'orée de la retraite, un grand spécialiste des faits divers qu'on a recyclé dans la rubrique culturelle. C'est là une des choses les plus intéressantes du livre, car tout va découler finalement de ce glissement. Pour bien m'expliquer, les « faits divers » dans la presse, c'est ce qui (sauf exception) remplit à bon compte les journaux sans impliquer jamais d'engagement sur le terrain politique. Des faits, des faits, des faits et si possible, des fesses, des fesses, des fesses, qui ne doivent même pas être vrai(e)s et même, la plupart du temps sont manipulé(e)s. C'est l'état de la presse actuelle... Disons de la "grande presse", à quelques exceptions près. Le fait-divers construit une société conservatrice à souhait : les bons sont toujours du côté de l'ordre établi ; les mauvais sont des délinquants, des criminels. Il n'y a pas de possibilité de changement dans un tel univers et c'est bien son but. Les bons se composent des juges (impartiaux et justes), des autorités (démocratiques, ou censées l'être, qui protègent les citoyens contre eux-mêmes) et des forces de l'ordre : les policiers, les militaires et leurs aides en tous genres, y compris les indicateurs, les milices... (qui protègent les autorités). Les mauvais, c'est simple : ce sont tous ceux que les premiers nommés désignent comme tels. Le policier, le juge, l'autorité t'accusent, te désignent et te voilà suspect, inculpé... Et s'instille ainsi la peur, car « ils » ont le pouvoir et les moyens (financés par ton travail...) de te condamner, te punir, t'enfermer, te taper dessus, te priver de ressources, te mettre en prison, t'enfermer dans des asiles ou dans des camps d'internement... Finalement aussi, de te torturer, de te tuer. C'est ta pauvre parole contre l'ordre établi.

 

Je vois, je vois, dit Lucien l'âne en piaffant. Mais où veux-tu en venir ?

 

À ceci donc, Lucien l'âne mon ami : quand on vit dans l'univers du fait-divers, on est enfermé dans la pensée unique, dans le respect de celui qui est au pouvoir, de ceux qui ont en mains les clés du royaume, de ceux qui protègent. En somme, si on regarde cela du point de vue qui est habituellement le nôtre, qu'on mesure cela à l'aune de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux aux pauvres afin de se rendre plus riches et plus puissants encore, on voit bien que le fait-divers, c'est le journalisme qui (à de très rares exceptions, très vite éliminées) ne met jamais en cause le pouvoir des riches, qui sert à distraire les gens des vrais enjeux... Donc, notre Pereira à qui l'on va confier la rubrique culturelle, qu'on relègue dans une pièce sordide où il pue en permanence la friture, Pereira sans le chercher et sans le vouloir vraiment, parce qu'il s'ouvre l'esprit par la littérature, va basculer du camp des riches vers celui des pauvres. Il va très exactement effectuer une révolution et changer de régime, y compris alimentaire. Il va même être amené – en raison de ses actes, à changer de personnalité, de pays et même de nom – Pereira deviendra François Baudin . Pour le reste, voir la canzone et si affinités, voir le roman de Tabucchi.

 

Dois-je comprendre que Pereira et Antonio Tabucchi, comme nous, tisseraient patiemment et obstinément le linceul de ce monde obscène et cacochyme ?

 

En effet...

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo MI. et Lucien Lane.

 

 

Cette journée rayonnait sur Lisbonne

Il puait la friture dans le bureau du Lisbôa

Moi, Pereira, je pensais à la mort

Précisément en ce beau jour d'été

Prétend Pereira

 

Cette ville pue la mort

Toute l'Europe pue la mort

Dans l'Alentejano, la veille, la police avait

Assassiné un charretier socialiste

Prétend Pereira

 

La rédaction du Lisbôa se trouve

À deux pas de la boucherie casher

La concierge est une mégère

Une informatrice de la police.

Prétend Pereira

 

La guitare et le violon jouaient

Marta dansait une valse avec l'homme gras

D'un coup elle dit : J'en marre de cette fête salazariste

Remontant son chapeau, Marta nous laissa.

Prétend Pereira

 

Pas de Garcia Lorca, c'est un subversif

Il y a une guerre civile en Espagne

Les autorités portugaises sont alliées de Franco

Pas de Garcia Lorca au Lisbôa.

Prétend Pereira

 

 

La guitare et le violon jouaient

Marta dansait une valse avec l'homme gras

D'un coup elle dit : J'en marre de cette fête salazariste

Remontant son chapeau, Marta nous laissa.

Prétend Pereira

 

Pas de Garcia Lorca, c'est un subversif

Il y a une guerre civile en Espagne

Les autorités portugaises sont alliées de Franco

Pas de Garcia Lorca au Lisbôa.

Prétend Pereira

 

Écoutez Céleste, vous êtes la concierge

Vous avez le défaut de foutre votre nez

Dans les choses qui ne vous regardent pas

C'est justement ça qui ne me convient pas.

Prétend Pereira

 

Je passe devant la boucherie

Je note les débris de la vitrine

Et les inscriptions qui salissent la façade

Ce sont des voyous. Et la police ?

Prétend Pereira

 

Eh bien, Marinetti est une charogne

Marinetti a commencé par chanter la guerre

Il a salué la marche sur Rome

Il faut le dire : Marinetti est une charogne...

Prétend Pereira

 

Pereira s'installe dans un compartiment

Il y a une femme belle, blonde, avec une jambe de bois

Le Portugal vous plaît ? Il me plaît beaucoup

Mais ce n'est un pays pour le peuple auquel j'appartiens.

Prétend Pereira.

 

Au dessus de lui, il y avait son directeur

Un personnage du régime et il y avait le régime.

Au Portugal, tous étaient bâillonnes.

On ne pouvait pas exprimer ses opinions.

Prétend Pereira

 

Il vaut mieux apprendre les nouvelles par la rumeur, Manuel

Par les journaux, on ne sait jamais rien

Quelles sont les nouvelles, Manuel ?

Des choses turques, des choses turques, docteur.

Prétend Pereira

 

Mon cousin est arrivé d'Espagne

Pour recruter des volontaires pour les brigades

Et alors ? Alors, docteur, il faut le cacher

Je connais une pension pour couples clandestins, peut-être...

Prétend Pereira

 

Cessez de fréquenter le passé

Il est trop plein de nostalgie et de souvenirs

Il faut fréquenter le futur

Il faut connaître les jeunes

Prétend Pereira

 

Savez-vous ce que crient les nationalistes espagnols ?

Ils crient : Vive la Mort !

Et moi, de la mort, je ne veux rien savoir

La vie me plaît et tous ses rebondissements.

Prétend Pereira

 

Il était amoureux d'une fille couleur de cuivre

Monteiro Rossi est mort battu à sang

Ils lui avaient fracassé le crâne

À coups de crosse de revolver et de matraque

Prétend Pereira

 

Dans ma petite valise, je mis le nécessaire

Un passeport français tout neuf

Avec la photo d'un homme, comme moi, gras

Un certain François Baudin, un beau nom.

Prétend Pereira

 

La ballata di Pereira

 

Canzone italiane – La ballata di Pereira – Marco Valdo M.I. – 2010

 

 

Canzone tabucchiane, scritta in Italiano e commentata in francese, dopo essere tradotta per l'autore stesso. Insomma, un'autotraduzione.

Dunque, per il commento, veder LA BALLADE DE PEREIRA.

 

In quella giornata sfavillante su Lisbona

Puzzava di fritto nella stanza dell'Lisbôa

Io, Pereira, pensavo alla morte

Proprio in quel bel giorno d'estate

Sostiene Pereira

 

Questa città puzza di morte

Tutta l'Europa puzza di morte

In Alentejano, la vigilia, la polizia aveva

Ammazzato un carrettiere socialista

Sostiene Pereira

 

La redazione dell'Lisbôa sta

A due passi della macelleria ebraica

La portiera è una megera

Un'informatrice della polizia

Sostiene Pereira

 

La chittara e la viola suonavano

Marta ballava un valzer con l'uomo grasso

Subito disse : di questa festa salazarista sono stufa

Rimettando il cappello, Marta ci lasciava

Sostiene Pereira

 

Niente Garcia Lorca, è un sovversivo

C'è una guerra civile in Spagna

Le autorità porthoghesi sono alleate di Franco

Niente Garcia Lorca all'Lisbôa

Sostiene Pereira

 

Senta Celeste, lei è la portiera

Lei ha il difetto di ficcare il naso

Nelle cose che non la riguardanno

È proprio questo che non mi va

Sostiene Pereira

 

Passo davanti alla macelleria

Noto i frantumi della vetrina

E le scritte chi imbratanno la facciata

Sono teppisti. E la polizia ?

Sostiene Pereira.

 

Ebbene Marinetti è una carogna

Marinetti ha cominciato a cantare la guerra

Ha salutato la marcia su Roma

Bisogna dirlo : Marinetti è una carogna..

Sostiene Pereira.

 

Pereira si accomoda in un scompartimento

È una signora bella, bionda, con una gamba di legno

Le piace il Portogallo ? Mi piace molto.

Ma non è il paese per il popolo a cui appartengo.

Sostiene Pereira

 

Sopra di lui, c'era il suo dirretore

Un personaggio de regime e c'era il regime

In Portogallo, tutti erano imbavagliati

Non si poteva esprimere propri opinioni.

Sostiene Pereira

 

Meglio prendre notizie a voce, Manuel.

Dai giornali non si sa mai niente

Che notizie ci sono, Manuel ?

Cose turche, cose turche, dottore.

Sostiene Pereira.

 

Dalla Spagna è arrivato mio cugino

Per reclutare volontari per le brigate

E allora ? Allora, dottor, bisogna nasconderlo

Conosco una pensioncina per coppiette clandestine, forse...

Sostiene Pereira.

 

Smetta di frequentare il passato

È troppo pieno di nostalgia e di ricordi

Bisogna di frequentare il futuro.

Bisogna di conoscere i giovani

Sostiene Pereira

 

Lo sa cosa gridano i nazionalisti spagnoli ?

Gridano : Viva la Muerte !

E io di morte non voglio sentire

Mi piace la vita e tutti i suoi eventi.

Sostiene Pereira

 

Era innamorato d'una ragazza color di rame

Monteiro Rossi è morto pestato a sangue

A colpi di calcio della pistola e di manganello

Gli avevano fracassato il cranio.

Sostiene Pereira

 

Nella piccola valigia misi il necessario

Un bel nuovissimo passaporte francese

Con la foto d'un uomo, come me, grasso

Un certo François Baudin, un bel nome.

Sostiene Pereira

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 19:22

IL FAISAIT NUIT ET ILS EMMENÈRENT

Version française – IL FAISAIT NUIT ET ILS EMMENÈRENT – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson portugaise – Era de noite e levaram – José « Zeca » Afonso – 1969

d'après la version italienne de Riccardo Venturi

 

 

Ils arrivaient de nuit ou à l'aube. Ils entrent. Ils cherchent quelqu'un et l'emmènent. Quelqu'un qui, souvent, ne reverra plus jamais plus sa maison, son lit, ses proches. Cela ne leur suffit pas : ils volent tout ce qu'ils trouvent. Parfois, ils violent. Ce sont les polices « secrètes », « politiques » des régimes dictatoriaux, les criminels d'État, les assassins au nom de la « loi » et de l' « ordre ». Au Portugal, en Espagne, en Grèce, au Chili et partout où existent des régimes militaires, des États policiers et des « hommes forts » avec parades, fanfares et serviteurs. Reste la désolation vide, reste la disparition. [R.V.]

 

Cette chanson, Lucien l'âne mon ami, me rappelle l'histoire de Pereira, journaliste lisboète du temps de Salazar, le dictateur au long cours qui tînt le Portugal sous sa férule (il se faisait passer pour professeur d'économie) pendant plus de trente ans. Histoire que raconte magistralement Antonio Tabucchi en un roman en italien sous le titre « Sostiene Pereira » et traduit en français sous le titre « Pereira prétend ». C'est une excellente introduction à ce que fut le régime portugais et sa police politique.

 

Je pense, dit Lucien l'âne, je pense, mon ami Marco valdo M.I., que si tu en as le temps, tu devrais essayer d'en faire une chanson. En atetndant, tissons le linceul de ce monde décidément putride et cacochyme.

 

 

 

Ainsi Parlaient Marco valdo M.I. et Lucien Lane.

 

Il faisait nuit et ils emmenèrent

C'était de nuit et ils emmenèrent

La personne qui dormait dans ce lit

Dans ce lit, dans ce lit

 

Ils lui bâillonnèrent la bouche

Ils lui bâillonnèrent la bouche

Avec des draps de soie

De soie froide, de soie froide

 

C'était de nuit et ils volèrent

C'était de nuit et ils volèrent

Ce qu'il y avait dans la maison

Ce qu'il y avait là, ce qu'il y avait là

 

Restèrent seulement les noirs corbeaux

Restèrent seulement les noirs corbeaux

Au dedans de la maison vide

La maison vide, la maison vide.

 

Rose blanche, rose froide

Rose blanche, rose froide

Dans la bouche du petit matin

Petit matin, petit matin

 

Un jour je devrai te planter

Un jour je devrai te planter

Dans ma poitrine, brûlée

Au petit matin, au petit matin

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 15:13

PAROLES ET ANNÉES PERDUES

Version française - PAROLES ET ANNÉES PERDUES – Marco Valdo M.I. – 2010

d'après la « versione italiana » de Riccardo Venturi d'une chanson grecque – Tα λόγια και τα χρόνια τα χαμένα – Yannis Markopoulos / Γιάννης Μαρκόπουλος – 1974

 

Poème de Manos Eleftheriou. Μάνος Ελευθερίου
Musique de Yannis Markopoulos
Premier interprète: Charalambos Garganourakis
Altri interpreti: Yannis Markopoulos || Marios Frangoulis || Nikos Xylouris || Yorgos Dalaras || Alkinoos Ioannidis

En Italie (et dans d'autres pays), il peut arriver, en certains cas et peut-être, avec un peu d'autodérision de l'intéressé, que soit reconnue la qualité de « poète » : le cas de Fabrizio De André est celui qui sans doute vient à l'esprit. En Grèce, la chose est radicalement différente. En Grèce, tous les plus grands poètes contemporains ont par nature interagi avec la musique, avec les plus grands musiciens (Theodorakis, Xarchakos, Markopoulos…) et les plus grands interprètes. À leur tour, les musiciens et les interprètes ont écrit de la poésie, de la poésie de grande valeur, et tout cela reproduit une tradition millénaire, tout comme est millénaire l'engagement civique constant de l'artiste. Il ne faut donc pas s'étonner de retrouver une chanson du « genre » où les vers d'un grand poète – Manos Eleftheriou, sont accompagnés de la musique de Markopoulos ; quant aux interprètes, le refus de toute exclusivité est une caractéristique hellénique. Il y a les vers, il y a la musique, l'interprétation, elle, est partagée. Xylouris, Garganourakis, Dalaras… tous y ont contribué jusqu'à une rock star comme Alkinoos Ioannidis (une rock star qui s'appelle « Alcinoos », pensez un peu).

 

Les vers de cette poésie-chanson sont ardus. Là, nous ne sommes pas en présence de « paroles », mais face à une inaccessible poésie contemporaine. Le thème est l'exil , thème qui en 1974 concernait tous les Grecs au seuil de la fin d'une dictature sombre et sanguinaire, une dictature durant laquelle la poésie et la musique, atteignant souvent au mythe, avaient été parmi les principales formes de lutte et de résistance. C'est une poésie-chanson qui « sous le voile », cache l'image d'un exilé politique fuyant les persécutions dans son pays et qui un certain soir (« vendredi soir à neuf heures », image reprise du célèbre « neuf heures du soir » de Kavafis est écrasé par le poids du souvenir (spécialement de la femme aimée) et de la douleur.

 

La chanson, dans son errance entre les divers interprètes, a subi des variations de texte. Son premier interprète, Charalambos “Babis” Garganourakis la chanta dans un texte plus accessible et, peut-être, plus clairement politique ; Nikos Xylouris la chanta, par contre, en un texte plus cryptique, qui certainement comporte de plus grands problèmes d'interprétation. J'ai voulu présenter ici les deux versions, car le texte que l'on trouve sur le net est exclusivement celui de la version de Xylouris. J'ai dû reconstituer l'autre à l'oreille.

Texte peu accessible et par certains côtés cryptique, certainement, mais la réalité ne peut faire moins que d'être exprimée. Dans l'amer et terrible souvenir de l'exilé, surgit à un certain moment l'image de ce que furent les circonstances qui ont provoqué l'exil. La « maison vide et dévastée » et les « gens qui ont vu le mal qui tient les bouches cousues. ». Et ici, il semble que l'on aille à l'extrémité de l'Europe, au Portugal de Era de noite e levaram. Portugal et Grèce, au deux extrêmes du continent ont partagé beaucoup de choses et continuent à les partager. Comme si le grand José Afonso avait voulu écrire le prologue à cette chanson. [R.V.]

 

 

 

 

 

 

Comme tu vois, Lucien l'âne mon ami, comme toi et sans doute grâce à toi et à tes origines, j'ai un certain penchant pour la poésie grecque. Elle a quelque chose de particulier, comme si elle se souvenait – comme toi – d'avoir été à la source des grandes épopées, des chants, des chansons qui courent tout le continent. L'aède aveugle, réel ou feint, chante sur les places des villages l'histoire commune et s'il le fait pour l'amour de son art de conteur, il le fait aussi pour la mémoire des choses et des gens et pour dire les joies et les douleurs, pour porter enfin un message de résistance aux coups du sort. La paix profonde se construit contre la guerre et contre les guerriers. Tant que le civil tient le militaire en respect, le peuple peut respirer. C'est là, la seule voie de paix.

 

Te voilà bien hermétique, Marco Valdo M.I mon ami. Peux-tu, me décrypter un peu ce que tu viens de me dire... à propos du civil et du militaire...

 

Et bien, voilà... C'est assez simple finalement, même si il faut examiner cette affirmation à plusieurs niveaux de signification. En premier lieu, il faut se souvenir (car je ne parle pas dans le vague) qu'en 1974, la Grèce renvoyait ses colonels à leurs écuries. En clair, elle mettait fin à la dictature de ces colonels qui avaient pris le pouvoir en 1967 et fait subir aux Grecs quelques années d'enfer. Vu de là, il est facile de comprendre combien il est important que le civil tienne le militaire en respect. Une autre approche est qu'il s'agit là de la transposition d'un principe de droit : « le pénal tient le civil en l'état ». Je te passe les considérations juridiques. L'essentiel est qu'il convient de reléguer le militaire dans sa caserne – dans un premier temps, avant de le soumettre et enfin, de le faire purement et simplement disparaître en tant que tel. Pour le reste, comme tu le sais aussi bien que moi, il faut mesurer ces propos à l'aune de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches mènent contre les pauvres afin d'accroître leurs, richesses, leur pouvoir, leur domination et leurs privilèges. Ainsi l'on voit que cet épisode des colonels est un moment dans cette guerre-là et que de s'être débarrassé des colonels n'a pas pour autant permis à la Grèce ni surtout au peuple grec d'échapper à la domination des riches sur leur destin quotidien. Se débarrasser des colonels n'était qu'un premier pas, il eut fallu poursuivre bien au-delà... Comme tu l'entends partout à présent, nos amis grecs paient très cher de s'être arrêtés à l'éradication du régime des colonels. Une fois encore, comme dans bien d'autres pays, on a réussi à leur vendre et leur faire boire la soupe à la démocratie...Faut dire que leur attitude et leur acceptation candide, cela ressemble assez à la tradition socratique... où le dénommé Socrate accepta également de boire...

 

Je vois, je vois, dit Lucien l'âne en tournant brusquement la tête, je vois et je comprends que là comme ailleurs, il a fallu changer pour que rien ne change, on a liquidé les colonels, mais on a gardé le régime où les riches se veulent toujours plus riches et où il faut en conséquence, que les pauvres soient toujours plus pauvres. Je vois bien que c'est ce qui se passe actuellement en Grèce et que c'est ce qu'on veut étendre partout ailleurs. Mais, toi et moi, Marco Valdo M.I. mon ami, moi l'âne venu de l'antique Ionie et toi l'aède qui continue une si ancienne tradition, nous devons assidûment poursuivre le tissage du linceul de ce monde avide, menteur et cacochyme.

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.

 

 

 

LES PAROLES ET LES ANNÉES PERDUES (1)

Version de Manos Eleftheriou.

 

 

Les paroles et les années perdues

Et les peines recouvertes par la fumée

L'exil les a retrouvées réunies.

Et les joies inattendues qui me sont échues

Étaient comme un éclair dans une forêt profonde,

Comme les pensées que je pouvais t'adresser.

 

Je te parle dans des salles et sur des terrasses

Et dans des jardins perdus de Dieu

Pourtant, je crois que reviendront les rossignols

Avec les paroles et les années perdues,

Ici où auparavant tu étais partout

À présent, tu es dans les gels et les neiges.

 

Le destin et le temps en ont décidé ainsi

Vendredi à neuf heures

Revint la nuit pour mille ans

Et chanta la fin de la fête

Vendredi, le soir de l'assassin

Qui frappa à la porte du peuple

Qui frappa à la porte du peuple

Qui frappa à la porte du peuple

 

Non, l'horloge n'était pas arrêtée

Dans une maison vide et dévastée,

Les rues qui m'ont pris et m'attendent

Les paroles que je ne sais pas, je te les lis

À l'unisson de gens qui ont vu le mal

Qui tient les bouches cousues.

 

Celui qui sème larmes et terreur

À l'aube recueille la pestilence

Des oiseaux noirs lui indiquent le chemin

t à son épaule, une blessure cachée

Signe mystérieux et radical

Qu'il a fui de l'enfer et du monde.

 

Le destin et le temps en ont décidé ainsi

Vendredi à neuf heures

Revint la nuit pour mille ans

Et chanta la fin de la fête

Vendredi, le soir de l'assassin

Qui frappa à la porte du peuple

Qui frappa à la porte du peuple

Qui frappa à la porte du peuple

 

 

 

LES PAROLES ET LES ANNÉES PERDUES (2)

Version de Nikos Xylouris

 

 

 

Les paroles et les années perdues

Et les peines recouvertes de fumée

L'exil les a retrouvées réunies.

Les joies inattendues qui me sont advenues

Étaient comme un éclair dans une forêt sombre

Comme les pensées que je pouvais t'adresser.

 

Je te parle dans des salles et sur des terrasses

Et dans des jardins perdus de Dieu

Pourtant, je crois que viendront les rossignols

Avec les paroles et les années perdues,

Ici où auparavant tu étais partout

À présent, tu es dans les gels et les neiges.

 

Le destin et le temps en ont décidé ainsi

Que de cette manière je m'en vais pêcher

Que revint la nuit pour mille ans

Et chanta à la fin de la fête

Celui qui n'a pas connu ses parents

Qui frappa à la porte de la douleur

Qui frappa à la porte de la douleur

Qui frappa à la porte de la douleur

 

Non, l'horloge n'était pas arrêtée

Dans une maison vide et dévastée,

Les rues qui m'ont pris et m'attendent

Les paroles que je ne sais pas, je te les lis

À l'unisson de gens qui ont vue le mal

Qui tient les bouches cousues.

 

Celui qui sème larmes et terreur

À l'aube recueille un océan

Des oiseaux noirs lui indiquent le chemin

Et à son épaule, un tableau peint

Signe mystérieux et radical

Qu'il a fui de l'enfer et du monde.

 

Le destin et le temps en ont décidé ainsi

Que de cette manière je m'en vais pêcher

Que revint la nuit pour mille ans

Et chanta à la fin de la fête

Celui qui n'a pas connu ses parents

Qui frappa à la porte de la douleur

Qui frappa à la porte de la douleur

Qui frappa à la porte de la douleur

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28 novembre 2010 7 28 /11 /novembre /2010 22:52

BIENFAISANCE SOCIALE

 

Version française – BIENFAISANCE SOCIALE – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson allemande – Bürgerliche Wohltätigkeit – Ernst Buch (1933) – Texte : Kurt Tucholsky (1929) – Musique Hans Eisler – 1930.



Une chanson écrite par le grand Kurt Tucholsky (voir aussi sa Rote Melodie) qui fera plaisir à notre barde Marco Valdo M.I.Qui inlassablement chante toujours la « Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres ». [[http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=7951&lang=it]]

Dédiée à Marchionne, à Montezemolo, à Mercegaglia (les patrons des patrons italiens) et à tous les industriels riches et gras (industriels et cochons) qui font de la démagogie populiste, cherchent à se faire passer pour de grands stratèges et des bienfaiteurs et ne sont au contraire rien d 'autre que de tristes affameurs, tournés comme toujours vers la privatisation des profits et la socialisation des pertes et des désastres sociaux et culturels qu'ils continuent à provoquer avec leurs choix et leur cupidité.

Pour nous les miettes, pour eux le banquet... Qu'ils aillent se faire foutre...







Là, Marco Valdo M.I. mon ami, tu m'étonnes. Te voilà à traduire de l'allemand, à présent. Je croyais que tu ne connaissais pas cette langue...



Mais enfin, Lucien l'âne mon ami, je me suis déjà expliqué avec toi sur cette histoire de langue. Je résume : je ne connais pas plus l'allemand que l'anglais ou l'espagnol. Quant à l'italien, je m'efforce (comme pour les autres langues d'ailleurs) de le comprendre et ce n'est pas facile. C'est bien pour ça que je traduis. Mais tu remarqueras, toi qui as circulé dans le monde, que ce sont là des langues assez proches du français ou des langues qu'on apprend peu ou prou à l'école. Il n'y a pas de miracle et je n'ai pas la science infuse. Voilà pour cette version allemande. Maintenant, la chanson de Tucholsky... Un exemple de question qui se pose au traducteur : fallait-il – comme je l'ai fait – garder le pfennig et le mark ou parler de centime et d'euro ? Traduit-on le mot ou le concept ? Traduit-on dans l'histoire ou dans un monde intemporel ? Faut-il adapter le passé au présent, le présent au passé ? Tout est affaire de décor... C'est pour cela qu'il est important que ce soit un barde qui traduise...



Avant de parler de la chanson de Tucholsky, Marco Valdo mon ami, laisse-moi quand même le temps de remarquer que te voilà baptisé « barde », ce qui veut dire plus ou moins poète, aède... car le barde est une sorte d'aède gaulois... C'est joli comme qualification... Je te félicite. À présent, quid de Tucholsky ?



Un personnage étonnant et fascinant, Tucholsky et je suis en effet très heureux de traduire une de ses chansons, un des ses poèmes... Surtout, surtout qu'outre d'avoir été un des grands poètes allemands (journaliste, satiriste...) du début du siècle dernier, ce fut aussi un des grands résistants au nazisme, un de ces hommes atterrés et désespérés par cette coulée de merde qui recouvrait , emportait et in fine, anéantissait tout ce que la culture allemande avait pu créer dans les siècles précédents. C'était à nouveau le temps des bûchers avant d'être celui des crématoires. Crois-moi, Lucien l'âne mon très poilu ami, l'Europe actuelle a des allures de République de Weimar à vous faire froid dans le dos... Certains pays plus que d'autres, certes... mais tous sont frappés et si l'on n'y prend garde et si l'on n'y met pas le holà, nous y passerons tous.



Voilà que tu te prends pour Cassandre à présent...



Ce n'est pas de cela qu'il s'agit, Lucien l'âne mon ami. Ce ne sont pas des songes creux, ce cauchemar que vit la Grèce et que vit l'Irlande, demain, le Portugal, l'Espagne, depuis longtemps déjà, l'Italie, sans compter ce qui écrase les populations d'Allemagne, anciennement Démocratique, de Hongrie... Tout cela a des relents terriblement parfumés. On peut faire semblant de ne pas voir, on peut faire semblant de croire qu'en détruisant le « welfare state » – en français comme en italien : l'État du bien-être pour développer l'État de misère (« Starvation state » ?), qu'en déconstruisant ce qui avait fait la grandeur des générations précédentes : un boulot tranquille et assuré, la réduction du temps de travail, l'amélioration des conditions de travail, les congés payés, la mutualisation des risques de maladie et de perte de revenu, les indemnités de chômage presque correctes, une pension presque correcte elle aussi, bref, une (ébauche de) sécurité sociale, en asphyxiant les écoles et l'éducation, en poussant les jeunes dans l'inactivité ou dans des boulots d'esclaves, en laissant s'écrouler les maisons de Pompéi,en cassant les salaires, en liquidant les indemnités de chômage, en chassant les chômeurs, en réduisant les revenus des retraités et des fonctionnaires, en détruisant les services publics, en les dépeçant et en donnant les meilleurs morceaux à vil prix aux margoulins des marchés ( en somme, comme disait Bertolt Brecht : au gang de Chicago), en laissant mourir des pans entiers de compétences culturelles, intellectuelles, professionnelles, industrielles, on va améliorer le destin des hommes. Mais il n'y a que des idiots absolus ou des escrocs tout aussi imposants pour soutenir pareille énormité. Comme dit Boby Lapointe : « Pour des sonneries, ce sont de belles sonneries ! »



En fait, dit Lucien l'âne aux regards aussi sombres que le fond des mines, l'Europe d'aujourd'hui, c'est la République de Weimar juste avant l'arrivée au pouvoir du nain du Reich de Mille Ans, du Tambour de fer blanc (Die Blechtrommel). Et comme tu le sais sans doute, dans la mythologie germanique, les nains sont généralement maléfiques... D'ailleurs, dans l'Europe d'aujourd'hui aussi, nous avons des nains maléfiques... Et il est plus que temps de s'en débarrasser de ces lilliputiens hargneux et mégalomanes. Nous sommes en plein dans la Guerre de Cent Mille Ans et l'affrontement actuel est des plus dangereux ; l'offensive patronale (celle du camp des riches) est de plus en plus virulente. Crois-moi, Marco Valdo M.I. mon ami, il nous faut obstinément continuer à tisser le linceul de ce monde misérable, autodestructeur, suicidaire, puant et cacochyme.



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.







Voyez ! Là se trouve la maison de repos

D'un groupe de sociétés anonymes.

Le matin, il y a du gruau d'avoine

Et le soir, de la soupe d'orge

Et les travailleurs ont même droit au parc...

Bien. C'est le pfennig.

Mais où est le mark ?



Ils vous tendent des aumônes

Sous leurs pieuses prières chrétiennes.

Ils soignent la parturiente

Comme ils ont besoin de sa progéniture

Ils fournissent même un cercueil...

C'est le pfennig.

Mais où est le mark ?

 

Des milliers et des milliers de fois, le mark

A glissé dans des poches étrangères

Le Conseil d'Administration a décidé

Avec fracas du dividende

Pour vous le bouillon, pour eux, la moelle

Pour vous le pfennig, pour eux, le mark.

 

Prolétaires !

Ne tombez pas dans ce piège !

Ils vous doivent plus qu'ils ne vous donnent

Ils vous doivent tout ! Les terres,

Les mines et les laines de couleur...

Ils vous doivent le bonheur et la vie

Prends, ce que tu gagnes et fiche-toi de leurs foutaises.

Pense à ta classe ! Et renforce-la !

À toi le pfennig ! À toi le mark !

Au combat !

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Published by Marco Valdo M.I.

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