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26 novembre 2023 7 26 /11 /novembre /2023 18:40

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samedi 21 janvier 2023

SOLEILS ET FLEURS
 

 https://chansonsdumonde.blogspot.com/2023/01/soleils-et-fleurs.html

SOLEILS ET FLEURS

 

Version française — SOLEILS ET FLEURS — Marco Valdo M.I. — 2023

d’après la traduction italienne Soli e fiori de Lorenzo Masetti — 2023

d’une chanson argentine (en espagnol) — Soles y floresLeón Gieco — 2022

 

avec Lila Downs

 

Du disque « El hombrecito del mar » — 2022

 

Texte : León Gieco

Musique : Luis Gurevich

 


 

 


 

MÉMOIRE ARGENTINE

Mural à Banfield (Buenos Aires)

 

 

« Soles y Flores (SOLEILS ET FLEURS) est né d’une image très spécifique, lorsque les Mères de la Place de Mai sont entrées dans l’Ex-Esma (centre de détention clandestin pour personnes à Buenos Aires à l’époque de la dictature), elles ont promis de remplir cet endroit de soleils et de fleurs afin d’apporter beaucoup de vie à un endroit qui avait vu tant de mort.

 

Et j’ai toujours pensé enregistrer cette chanson avec Lila Downs, parce que j’adore sa voix, pour ce qu’elle représente, et parce qu’elle connaît la douleur de son peuple, du nôtre et de toute l’Amérique latine…, cela me rend très heureux qu’elle ait accepté ". (León Gieco)

 

 

 

Les choses vraiment mauvaises font mal et blessent ;

À chaque instant du jour, elles repassent.

Les choses vraiment belles réconfortent et guérissent,

Elles peinent à descendre du train qui passe.

 

Il y a deux sortes de personnes,

Celles qui demandent

Et celles qui donnent.

Celles qui font le bien

Et celles qui ne font rien.

 

Que gagnent ceux qui vivent de la mort ?

La terre de la paix est chère,

Comme les drogues, comme les armes.

Je vais apporter des soleils forts,

De l’eau claire et des fleurs.

Pour ôter à la vie les douleurs.

 

Les fantômes de l’enfance, les peurs sont de retour,

La main dure et cruelle pèse lourd.

Que Dieu vous bénisse, si changent les vents

Qui portent les jours violents.

 

Deux sortes de tristesse prennent le cœur :

Celle du chant et celle des pleurs ;

Celles de l’âme

Et celles des larmes

 

Que gagnent ceux qui vivent de la mort ?

La terre de la paix est chère,

Comme les drogues, comme les armes.

Je vais apporter des soleils forts,

De l’eau claire et des fleurs.

Pour ôter à la vie les douleurs.

 

Parti de rien, je suis là

Dur comme le chêne noir :

Bois et oiseaux, guitare.

L’étoile du ciel à mes pieds se posa

Hier, l’obscurité a disparu, je crois

 

Il y a deux sortes de chemins,

L’un simple, l’autre confus.

Ceux qui font leur destin

Et ceux qui sont perdus.

 

Que gagnent ceux qui vivent de la mort ?

La terre de la paix est chère,

Comme les drogues, comme les armes.

Je vais apporter des soleils forts,

De l’eau claire et des fleurs.

Pour ôter à la vie les douleurs.

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Published by Marco Valdo M.I.
26 novembre 2023 7 26 /11 /novembre /2023 18:37

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lundi 23 janvier 2023

Les Vieilles et la Guerre
 

 

 

 

Les Vieilles et la Guerre

 

 

Chanson française — Les Vieilles et la Guerre Marco Valdo M.I. — 2023

 

 

 

LA ZINOVIE

est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.

La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.

 

 

 

Épisode 96


 

 

 

 

 

LES VIEILLES

 

 

 

Kitaev Ahmed Ibadullovitch — s.d.

 

 

 

 

Dialogue Maïeutique

 

 

 

Quoi, dit Lucien l’âne, encore une chanson où il est question de guerre.

 

Eh oui, que veux-tu, Lucien l’âne mon ami, c’est ainsi au pays du Guide. C’est un monde qui ne se sent lui-même que dans l’atmosphère belliqueuse et où, du coup, la vie est noyée dans l’inquiétude et la paranoïa. Remarque que la chose n’est pas nouvelle, elle dure depuis au moins un siècle. En Zinovie, même si Alphonse Allais a prétendu le contraire, les guides comme les ours se suivent et se ressemblent et tout ça, sous l’œil scrutateur des vieilles qui peuvent en attester. Car les vieilles, qui elles aussi se ressemblent, plus elles sont vieilles, plus elles en savent long sur cette ambiance mortifère. Les vieilles de Zinovie savent combien la Zinovie est un pays où règne l’ennui, un ennui pesant, morbide et désespérant.

 

J’imagine ça, dit Lucien l’âne, un pays où on étouffe et où on ne doit pas trop avoir envie de se lever matin. C’est déprimant.

 

Même le Guide et ses acolytes s’en sont rendu compte, répond Marco Valdo M.I., et les acolytes ont applaudi de confiance quand il a décrété le bonheur obligatoire.

 

« Le Guide dit : limpératif présent,

Utile, nécessaire et glorieux

Est d’obliger les gens et les enfants

À être heureux, à paraître joyeux. »

 

En voilà une idée, dit Lucien l’âne.

 

Et, reprend Marco Valdo M.I., la voix anonyme — peut-être celle du veilleur de nuit, qui sait ? — persifle :

 

« Le malheur est une abomination.

Bien sûr, avec l’avenir radieux,

Le bonheur sera une obligation.

Vivre heureux aujourd’hui, c’est mieux.

 

Et, à mon avis, dit Lucien l’âne, elle a raison ; vivre aujourd’hui est la règle absolue et en effet, heureux, c’est mieux. Quant à l’avenir radieux, il conserve sa place dans un futur toujours fuyant. Maintenant, dis-moi, qui sont ces vieilles ?

 

Ces vieilles, dit Marco Valdo M.I., ce sont n’importe quelles vieilles, des vieilles ordinaires, des anonymes dont ne sait pas grand-chose de plus que ce qu’en dit la chanson. Ce sont de vieilles femmes qui ont survécu jusque là à toutes les péripéties de la Zinovie. Elles ont connu tous les Guides et leurs aberrations. Dans les villages et les petites villes, elles sont les plus nombreuses, car les jeunes ont quasiment disparu. Filles et garçons sont partis pour les villes, pour les camps, pour les guerres ou pour l’étranger et ne sont jamais revenus. Sauf parfois, l’une ou l’autre qui s’en revient finir son existence ; ça fait des vieilles et quelques vieux en plus. Mais les vieilles de la chanson ne se désespèrent pas pour autant :

 

« À quatre-vingts ans bien faits,

Les vieilles vivent en Zinovie.

Les vieilles aiment la paix,

Les vieilles adorent la vie. »

 

Quant au Guide, lui, il se désespère de la liberté qui comme une sournoise maladie ronge continûment le pays et emporte les citoyens vers d’autres cieux tandis que lui, le Guide, il espère au fond de son bunker finir la guerre en apothéose.

 

« Pour laisser sa figure historique

En héritage à l’humanité médusée. »

 

Il me semble, dit Lucien l’âne, qu’on peut s’arrêter là. Alors, tissons le linceul de ce vieux monde vieillissant, étouffant, attristant, mortifiant et cacochyme.

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

En Zinovie, la situation est sérieuse

Tant la vie est ennuyeuse.

Le Guide dit : l’impératif présent,

Utile, nécessaire et glorieux

Est d’obliger les gens et les enfants

À être heureux, à paraître joyeux.

C’est possible à la seule condition

D’interdire à tous d’être malheureux.

Le malheur est une abomination.

Bien sûr, avec l’avenir radieux,

Le bonheur sera une obligation.

Vivre heureux aujourd’hui, c’est mieux.

 

À quatre-vingts ans bien faits,

Les vieilles vivent en Zinovie.

Les vieilles aiment la paix,

Les vieilles adorent la vie.

Les vieilles tirent une prescience

De leur laborieuse expérience,

Leur prudence est légendaire :

Toujours, elles préparent la guerre.

Pour le prochain affrontement,

Elles ont du thé, du sel et du savon,

Des allumettes, des bougies et des bonbons

Bref, de quoi faire la fête à leurs cent ans.

 

Le Guide lui aussi a entassé,

Dans son bunker, dans ses réserves,

Des vivres, il faudra bien qu’elles servent.

Tout est bon chez elles, il n’y a rien à jeter,

Des choses éternelles, de la vodka,

Des cornichons, des balalaïkas.

Et par-dessus, dressée, une fusée,

Un énorme pétard magnifique,

Pour laisser sa figure historique

En héritage à l’humanité médusée.

En ronflant, il rêve du moment béni

Où il ne restera plus que lui.

 

En Zinovie, le problème aujourd’hui,

Ce n’est pas le manque de liberté,

C’est l’excès de liberté.

Les gens désertent le pays.

Avec ces fenêtres et ces portes

Grand ouvertes à la brise

Et ces relâchements de toutes sortes,

Trop de choses sont permises.

Se préparer à la guerre,

C’est anticiper l’adversaire,

C’est se préparer à mourir,

C’est se préparer à fuir.

LA ZINOVIE

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode 5 : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l’État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ; Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ; Épisode 6: Que faire ? ; Épisode 65 : Ni chaud, ni froid ; Épisode 66 : Le Congé éternel ; Épisode 67 : À perdre la Raison ; Épisode 68 : Les Sauveurs de l’Humanité ; Épisode 69 : L’Eau qui dort ; Épisode 70 : Le Régime en Place ; 071. Épisode : Un Conflit avec l’Étranger ; 072 : Petit Manuel de Survie ; 073. La Banalité ; 074. La Ligne de Conduite ; 075 : Les Femmes de Zinovie ; 076. La Légende ; 077 : Le Devoir sacré ; 078 : Les nouveaux Soldats ; 079 : Bruit de Fond ; 080 : Une résistible Ascension ; 081 : La Zone interdite ; 082 : Les Pommes ; 083 : La Normalité ; 084 : L’Autorisation ; 085 : L’Exclusion ; 086 : Quelle Affaire ? ; 087 : Le Vase vide ; 088. Introspection ; 089. Le Pays gris ; 090. Tout un Style ; 091. L’État unique ; 092. Le Veilleur de Nuit ; 093. Le Questionnaire ; 094. Le Roi des Rats ; 095. Si tu veux la Paix

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26 novembre 2023 7 26 /11 /novembre /2023 18:29

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mercredi 25 janvier 2023

 
L’Étoile filante
 

 

 

 

L’Étoile filante

 

 

Chanson française — L’Étoile filante Marco Valdo M.I. — 2023

 

 

LA ZINOVIE

est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.

La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.

 

 

 

 

 

Épisode 97


 

 

 

 

 

 

LES GUIDES

 

 

 

Enrico Baj — 1985

 

 

 

 

 

 

 

 

Dialogue Maïeutique

 

L’Étoile filante ?, demande Lucien l’âne. Que vient faire ici une étoile filante ? Et puis, l’étoile filante, que voilà une belle image. Je me repais chaque année si la bonne saison s’y prête, de cette pluie d’étoiles qui éclaire le ciel. Cependant, je suppose que la chanson ne tient pas une chronique astronomique.

 

Non, certes non, répond Marco Valdo M.I., tel n’est pas le sujet de la chanson. Comme on peut le voir, d’abord, il s’agit d’une seule étoile. Ensuite, il faut entendre « étoile » au sens où les Anglophiles utilisent le mot « star » en parlant d’une actrice ou d’un acteur ; bref, d’une célébrité qui hante les pages des magazines et de certains journaux. D’ailleurs, voici ce qu’n dit la chanson :

 

« Celui qu’on a là :

Comète brillante, étoile filante,

Son éclatante gloire

Éclaire déjà l’Histoire

D’une flamme éblouissante. »

 

Elle parle en fait du destin historique filant, ignant, fuliginant du Guide actuel de la Zinovie.

 

Oh, dit Lucien l’âne, cette « étoile filante » me semble une star à la traîne fort courte ; elle paraît juste le temps d’un clin d’œil comme ces débris qui s’enflamment en tombant dans l’atmosphère avant de disparaître à jamais.

 

C’est bien ce qui pourrait arriver, Lucien l’âne mon ami, mais en la matière, rien n’est fixé d’avance quant à sa forme et à son moment. Ainsi, la chanson commence par évoquer le Guide et ses prédécesseurs identifiés par un trait typique de leur apparence physique. Ensuite, le grand-père (lequel ? Celui de la maman de la petite fille de la fin de la chanson ? En tout cas, un grand-père anonyme) raconte la grande guerre zinovienne et le rôle qu’il y joua en construisant des mensonges de bois, une armée Potemkine faite de fausses armes.

 

« On lui avait fait fabriquer

Des milliers d’objets en contre-plaqué :

De faux chars, de faux avions,

De faux canons, de faux camions,

De quoi équiper des régiments entiers

D’un armement hypertrophié »

 

À mon sens, dit Lucien l’âne, il vaut toujours mieux une véritable paix.

 

Au mien aussi, reprend Marco Valdo M.I., et le Guide a sa stratégie pour l’imposer. Pour terminer, la chanson raconte le gros chagrin de la petite fille zinovienne qui voudrait aller vivre en Zinovie, ce pays merveilleux que lui a décrit son institutrice et la tristesse n’est pas sans raison, car cette Zinovie de l’institutrice est celle des contes de fées et des élucubrations de la propagande du Guide.

 

Voilà qui est dit, conclut Lucien l’âne, la vérité sort de la bouche des enfants. Maintenant, tissons le linceul de ce vieux monde élucubrant, cacophonique, bafouillant et cacochyme.

 

 

Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

La Zinovie a eu de sages guides

Qui n’étaient pas si stupides :

Un chauve barbichu,

Un grêlé moustachu,

Un jovial ventru,

Un vieillard têtu,

Et j’en passe jusqu’à

Celui qu’on a là :

Comète brillante, étoile filante,

Son éclatante gloire

Éclaire déjà l’Histoire

D’une flamme éblouissante.

 

Le vieux de la vieille, mon grand-père

Raconte alors sa véritable guerre.

On l’appelle la plus grande des guerres.

Durant cette vraie guerre pleine de militaires,

On lui avait fait fabriquer

Des milliers d’objets en contre-plaqué :

De faux chars, de faux avions,

De faux canons, de faux camions,

De quoi équiper des régiments entiers

D’un armement hypertrophié

Et convaincre l’armée ennemie

De la puissance de la Zinovie.

 

Depuis si longtemps, on attend

Allez savoir quoi ? Pour la paix,

Le guide prépare la guerre activement ;

Objectif : créer un univers parfait,

Mettre fin à ce monde malheureux,

Et par un procédé civil ou militaire,

Conquérir la planète tout entière.

Par le bienfait apaisant des armes,

Les hommes du futur vivront heureux ;

Ils goûteront, satisfaits, les charmes

De l’insouciante douceur de la vie

Telle qu’on la vit en Zinovie.

 

Au jardin d’enfants, la maîtresse

Contait à la petite fille

Avec plein de délicatesse

La vie merveilleuse en Zinovie

Et l’enfant pleurait

À gros sanglots, à chaudes larmes.

À l’institutrice en alarme,

La fillette réclamait

D’aller là-bas dans cette Zinovie

Pour y vivre toute sa vie.

La vérité conclut la maman

Sort de la bouche des enfants.

LA ZINOVIE


 

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode 5 : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l’État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ;

Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ; Épisode 6: Que faire ? ; Épisode 65 : Ni chaud, ni froid ; Épisode 66 : Le Congé éternel ; Épisode 67 : À perdre la Raison ; Épisode 68 : Les Sauveurs de l’Humanité ; Épisode 69 : L’Eau qui dort ; Épisode 70 : Le Régime en Place ; 071. Épisode : Un Conflit avec l’Étranger ; 072 : Petit Manuel de Survie ; 073. La Banalité ; 074. La Ligne de Conduite ; 075 : Les Femmes de Zinovie ; 076. La Légende ; 077 : Le Devoir sacré ; 078 : Les nouveaux Soldats ; 079 : Bruit de Fond ; 080 : Une résistible Ascension ; 081 : La Zone interdite ; 082 : Les Pommes ; 083 : La Normalité ; 084 : L’Autorisation ; 085 : L’Exclusion ; 086 : Quelle Affaire ? ; 087 : Le Vase vide ; 088. Introspection ; 089. Le Pays gris ; 090. Tout un Style ; 091. L’État unique ; 092. Le Veilleur de Nuit ; 093. Le Questionnaire ; 094. Le Roi des Rats ; 095. Si tu veux la Paix ; 096. Les Vieilles et la Guerre

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26 novembre 2023 7 26 /11 /novembre /2023 18:26

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jeudi 26 janvier 2023

LA RONDE DES SORCIÈRES
https://chansonsdumonde.blogspot.com/2023/01/la-ronde-des-sorcieres.html

 

LA RONDE DES SORCIÈRES

 

 

Version française — LA RONDE DES SORCIÈRES — Marco Valdo M.I. — 2023

Chanson portugaise — Ronda das mafarricasJosé “Zeca” Afonso — 1971

 

 

 

 

 

L’ASSEMBLÉE DES SORCIÈRES

 

Francisco Goya — circa 1820

 

 

 

 

« Ronda das mafarricas » a été écrite et enregistrée par José Afonso, pendant son exil en France au temps de la dictature des colonels en Grèce (1967 — 1974). José Afonso est sans doute l’auteur moderne le plus célèbre du Portugal ; sa chanson « Grândola vila morena » a servi de signal radio pour donner le coup d’envoi de la révolution des œillets (1974). Grândola vila morena est une des chansons les plus célèbres de l’histoire et certainement la plus célèbre de toutes celles du Portugal.

 

Le texte de « Ronda das mafarricas » (La Ronde des sorcières) raconte en fait l’histoire des quatre cents colonels grecs qui ont effectué le coup d’État fasciste à Athènes en avril 1967.

 

 

 

 

Ensemble

Quatre cents sorcières

Attendaient

Attendaient

Attendaient

La pleine lune.

 

À l’assemblée des sorcières,

Un vieux bouc est venu

Danser au cimetière :

Quelqu’un mourut.

 

Arlindo, croque-mort,

Avec votre marteau,

Emmenez-moi d’abord

Vers mon tombeau.

 

Arlindo, Arlindo,

Danseur de fados,

Venez tout à l’heure

Creuser ma demeure.

 

Arlindo fossoyeur,

Creusez ma demeure,

Couvrez mon tombeau,

Je veux un marbre nouveau.

 

Arlindo, Arlindo,

Danseur de fados,

Venez tout à l’heure

Creuser ma demeure.

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26 novembre 2023 7 26 /11 /novembre /2023 18:22

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samedi 28 janvier 2023

 
La Guerre nécessaire
https://chansonsdumonde.blogspot.com/2023/01/la-guerre-necessaire.html

 

 

 

La Guerre nécessaire

 

 

Chanson française — La Guerre nécessaire Marco Valdo M.I. — 2023

 

 

LA ZINOVIE

est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.

La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.

 

 

 

 

 

Épisode 98


 

 

 

 

 

 

 

LA LETTRE À LA MÈRE

 

 

 

Nikolaï Bout — 1970

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dialogue Maïeutique

 

La guerre nécessaire, dit Marco Valdo M.I., est une idée en apparence saugrenue et pourtant fréquente. Cependant, quand on l’examine de plus près, on se dit qu’elle peut avoir du sens et même des sens fort différents. Ainsi, elle recèle des sens opposés selon que l’on se trouve être l’attaquant ou le défenseur, l’agresseur ou l’agressé, l’envahisseur ou l’envahi, l’occupant ou le résistant, etc. Cette position d’offenseur ou d’offensé impose évidemment ces points de vue diamétralement opposés.

 

 

C’est certain, dit Lucien l’âne, on voit tout de suite aisément quelle peut être la définition de la guerre nécessaire ou de la nécessité de faire la guerre quand il s’agit du point de vue de celui qui est attaqué. Aussi pacifique soit-il, il lui faut se défendre ; la guerre lui est imposée contre sa volonté et s’il ne veut pas disparaître ou être anéanti, envahi, réduit au servage ou à l’esclavage ou à un rang de sous-homme, il doit se résoudre à des actes guerriers. Cette position de guerre nécessaire est connue sous le nom de légitime défense. C’est le sens de l’antienne : « Ora e sempre : Resistenza ! », telle qu’on la retrouve dans la lapidaire de Piero Calamandrei : « Lo avrai, Camerata Kesselring ! ». Vue de l’autre côte, une justification est moins évidente.

 

 

En effet, Lucien l’âne mon ami, autant on comprend la nécessité de faire la guerre quand il s’agit de se défendre contre un envahisseur, autant on distingue mal ce qui peut expliquer la nécessité d’une guerre à l’encontre d’une autre nation, d’un autre État, d’un autre pays, d’un autre peuple, d’une autre tribu ou de gens d’une autre conviction. Dans la chanson, on trouve nettement formulée la justification de la guerre nécessaire, vue du point de vue du Guide zinovien :

 

« Le Guide veut empêcher la guerre

Et déclare la guerre nécessaire.

À la fin, la guerre se fait.

Si on gagne maintenant, c’est fantastique :

Dans cent ans, le monde sera magnifique. »

 

Le reste de la chanson parle de la peur et des cadavres.

 

En son temps, dit Lucien l’âne, Victor Hugo avait décrit la suite d’une tuerie, dans un poème intitulé « Après la bataille », une bataille de 1808, publié chez Hetzel en 1859 dans la monumentale Légende des Siècles.

 

« Mon père, ce héros au sourire si doux…

Parcourait à cheval, le soir d’une bataille,

Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit. »

 

ou on peut aussi lire Les Corbeaux de Rimbaud que chantait Léo Ferré et toujours, toujours les cadavres et la grande curée des charognards et le banquet des asticots. Oui, ta chanson a raison :

 

« Si on ne la recouvre pas de mots,

Le bilan d’une vie égale à zéro. »

 

et ces morts qu’on délaisse dans un silence méprisant n’ont même plus eu de vie. Bien sûr, les morts s’en moquent, mais leurs vivants ? Alors, tissons le linceul de ce vieux monde cadavérique, pourrissant, puant, grouillant de vermine et cacochyme.

 

Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

Oui à la paix, non à la guerre !

Faut pas qu’elle recommence,

Au Guide, il faut faire confiance.

En Zinovie, personne ne veut la guerre.

Parfois, elles démarrent toutes seules,

Sans que les gens ne le veulent.

Qui savait qu’elle commencerait ?

C’était un grand secret.

Avant, on avait la paix.

Le Guide veut empêcher la guerre

Et déclare la guerre nécessaire.

À la fin, la guerre se fait.

 

Si on gagne maintenant, c’est fantastique :

Dans cent ans, le monde sera magnifique.

C’est l’horreur en Zinovie,

L’angoisse rit à toute heure.

Le pire, c’est la peur ;

Rien à perdre au front, sauf la vie.

Ne reculez jamais d’un pas ;

On veut bien, mais on ne peut pas.

On recule, on recule encore.

La vie, la vie est notre seul trésor.

On recule, on laisse les morts

Au bord des routes, au bord.

 

Après l’hiver viendra le printemps

Sur les prés et sur les étangs,

Le premier soleil se lève déjà

Et tantôt la neige fondra.

Les cadavres des soldats resurgissent.

Sur leurs uniformes usés maculés,

La brume, le vent, la pluie glissent.

Par milliers sur les champs, les corps dégelés

S’en vont sans adieu, sans sépulture.

Il est pourtant une loi de nature :

L’adieu à celui qui s’en va est un droit

Pour le plus humble comme pour les rois.

 

Si on ne la recouvre pas de mots,

Le bilan d’une vie égale à zéro.

Les cadavres, vertigineux vestiges

D’une boulimie de prestige,

Solidaires dans la décrépitude,

N’ont même plus l’ivresse

Du solitaire en détresse.

Engoncés dans leur solitude,

Les morts ne font plus la moue,

La terre les embaume de boue.

Les vers insatiables s’attablent

Pour des agapes interminables.

LA ZINOVIE


 

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode 5 : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l’État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ;

Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ; Épisode 6: Que faire ? ; Épisode 65 : Ni chaud, ni froid ; Épisode 66 : Le Congé éternel ; Épisode 67 : À perdre la Raison ; Épisode 68 : Les Sauveurs de l’Humanité ; Épisode 69 : L’Eau qui dort ; Épisode 70 : Le Régime en Place ; 071. Épisode : Un Conflit avec l’Étranger ; 072 : Petit Manuel de Survie ; 073. La Banalité ; 074. La Ligne de Conduite ; 075 : Les Femmes de Zinovie ; 076. La Légende ; 077 : Le Devoir sacré ; 078 : Les nouveaux Soldats ; 079 : Bruit de Fond ; 080 : Une résistible Ascension ; 081 : La Zone interdite ; 082 : Les Pommes ; 083 : La Normalité ; 084 : L’Autorisation ; 085 : L’Exclusion ; 086 : Quelle Affaire ? ; 087 : Le Vase vide ; 088. Introspection ; 089. Le Pays gris ; 090. Tout un Style ; 091. L’État unique ; 092. Le Veilleur de Nuit ; 093. Le Questionnaire ; 094. Le Roi des Rats ; 095. Si tu veux la Paix ; 096. Les Vieilles et la Guerre ; 097. L’Étoile filante

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Published by Marco Valdo M.I.
25 novembre 2023 6 25 /11 /novembre /2023 16:34
JE SUIS LA GRANDE PEUR

 

Version française – JE SUIS LA GRANDE PEUR – Marco Valdo M.I. – 2023

établie d’après diverses versions italiennes de Riccardo Venturi

d’une chanson grecque - Είμαι εγώ ο μεγάλος φόβος - Alexandros Devetzoglou [Alex Devezoglu] / Αλέξανδρος Δεβετζόγλου – 1973

 

Paroles et musique : Alexandros Devetzoglou

 

 

THÉSÉE DANS LE LABYRINTHE

 

Cassoni Campana - circa 1500.

 

 

 

Petit Dialogue Maïeutique

 

 

Je commencerai, Lucien l’âne mon ami, par reprendre la réflexion de Riccardo Venturi à propos de cette chanson. Il dit ceci : « En 1973, Alex Devezoglu est en Italie, où il s’était réfugié pendant ses études alors que la Grèce étouffe sous la dictature des Colonels. Il a écrit cette chanson en grec, et en a fait (probablement en même temps) une version italienne, qui est en fait une réécriture autonome, avec des éléments et des strophes entières qui ne sont pas présents dans le texte grec. J'ai repris cette version du blog d'Alex Devezoglu, en adaptant la mise en page du texte et en corrigeant quelques fautes d'orthographe ici et là. [RV]. »

 

C’est bien intéressant, dit Lucien l’âne, mais qu’en tires-tu ?

 

J’en tire l’essentiel de ce dont j’avais besoin pour expliquer l’étrange version que j’ai concoctée comme je l’ai annoncé plus haut : «  d’après diverses versions italiennes de Riccardo Venturi ». Ainsi, il y a en grec et en italien, des versions si dissemblables – de la main de l’auteur lui-même que je me suis permis cette petite concaténation de strophes venues d’une ou l’autre version, mais je te rassure, au bon endroit dans la chanson. Et je laisse à chacun, à Riccardo Venturi et à toi pour commencer, le soin d’apprécier le résultat.

 

Fort bien, dit Lucien l’âne, c’est comme ça que fait notre mère à tous, personne très darwinienne, l’évolution et c’est ainsi que l’ancien se lie au nouveau. Faisons ainsi et reprenons notre tâche pour laquelle, tels les Canuts, nous tissons le linceul de ce vieux monde qui souffre toujours encore d’excessif accès de guerre, de dictature, d’oppression, de mensonge, de cruauté et cacochyme.

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

Méandres dans la plaine, sentiers cascadeurs,

Labyrinthes d’un cerveau, je suis la peur.

Je suis la peur, je suis la grande peur.

Labyrinthe de mon cerveau, je suis la peur,

 

Je suis la peur des rues bondées,

De tous les supermarchés et des lumières affolées

Des lumières et des supermarchés, je suis la peur,

Des feux de circulation devenus fous, je suis la peur.


 

Des armées affamées, je suis la grande peur

Des bourses closes, des discours racoleurs ;

Des discours racoleurs, je suis la grande peur

Des bourses closes, je suis la grande peur.


 

Je suis la peur de la bureaucratie assoupie,

Qui expédie ses réveils aux damnés de Sibérie.

En Sibérie parmi les damnés, je suis la peur ;

Des bureaucrates endormis, je suis la peur.


 

Je suis la peur asiatico-africaine,

Fièvre en Méditerranée, rage sud-américaine,

Rage sud-américaine, je suis la peur,

Fièvre en Méditerranée, je suis la peur.


 

Me sont tombés dessus l'État, l'Église et la magistrature

Quand un jour, j'ai crié : Je ne crois qu'à la nature,

Je ne crois qu'à la nature, je suis la peur.

Un jour, j'ai crié : Je suis la peur.


 

Des bureaucrates assoupis, je suis la peur ;

En Sibérie, je suis la peur parmi les damnés,

Je suis la peur des discours modéré,

Des armées affamées, je suis la peur.

 

Des bourses closes, je suis la peur,

Je suis la peur des rues bondées,

Je suis la peur, la fièvre en Méditerranée,

La rage sud-américaine, je suis la peur.


 

Des signaux fous, je suis la peur,

Et de tous les supermarchés, je suis la peur ;

Labyrinthe de mon esprit, je suis la peur,

Je suis la peur, je suis la peur.

 

Labyrinthe de mon esprit, je suis la peur.


 

 

THÉSÉE DANS LE LABYRINTHE   Cassoni Campana -  circa 1500.

THÉSÉE DANS LE LABYRINTHE Cassoni Campana - circa 1500.

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Published by Marco Valdo M.I.
23 novembre 2023 4 23 /11 /novembre /2023 11:07

 

 

Les Chiens enragés

 

Chanson française — Les Chiens enragés — Marco Valdo M.I. — 2023


 

 

LA ZINOVIE

est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.

La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.


 

Épisode 174

 

 

 

 

 

LES OISEAUX LIBRES ET LA FEMME

 

 

 

 

 

 

Dialogue Maïeutique

 

Ces chiens enragés, ceux dont parle la canzone, Lucien l’âne mon ami, sont ceux qui rodent dans les allées et les impasses du pouvoir et font un raffut guerrier. C’est la meute du Guide et ils ont comme principale fonction de disséminer la peur, d’impressionner le peuple, de faire se cacher les opposants. Ils sont aussi très enthousiastes pour conquérir un plus grand terrain de jeu pour leurs arrogantes fanfaronnades. Ils cherchent à asservir tout le monde. Avec eux, dit le proverbe, on ne se bat pas, on les évite autant que l’on peut. Ce n’est pas suffisant, car ils ne supportent pas d’être ignorés, ni d’être tenus pour ce qu’ils sont et alors, ils se lancent dans la provocation et cherchent de nouvelles victimes.

 

« ... ils l’ont interpellée,

La fille de Perse, insultée et fouillée.

Que pouvaient-ils chercher ?

Qu’aurait-elle pu cacher ? »

 

Oui, je vois de quoi il s’agit, dit Lucien l’âne, c’est l’oppression comme moyen de faire en permanence pression sur tout un chacun. L’oppression est cet état où on a les plus grandes difficultés à respirer. Ils créent un monde où nul n’est en sécurité, où on ne sait jamais ce qui va vous arriver. C’est épuisant, ennuyeux et déprimant de vivre sous une menace aléatoire. Il y a là un œil qui vous suit partout, une oreille qui dérobe jusqu’à vos murmures.

 

Justement, dit Marco Valdo M.I., et ainsi se développe un immense étouffoir. Ensuite, le trouvère ajoute une autre dimension à cette société muselée : l’ère du mensonge et de l’édification de la gloire. Ils réinventent l’Histoire, la font grandiose et magnifique pour glorifier leur nouvelle pratique et justifier les appétits pantagruéliques.

 

« Ils n’en ont que pour l’Histoire.

Sur les morts s’élève leur gloire.

Les souvenirs du grandiose passé

Incitent le futur à le dépasser. »

 

Et ceux qui ne s’y résignent pas, ils les arrêtent et les emprisonnent ; certains disparaissent et nul ne peut savoir comment. Cependant, même jugés, condamnés, les amis du trouvère gardent :

 

« Au fond de leurs yeux, la vie luit

Encore et encore au fond de cette nuit. »

 

J’en suis encore à me demander, Marco Valdo M.I. mon ami, jusqu’à quand un pays entier peut supporter pareille décomposition de soi.

 

Franchement, dit Marco Valdo M.I., je ne le sais pas. La seule chose que je sais, c’est qu’il n’y a pas de compromis possible avec la compromission ; c’est l’acceptation ou la résistance. Mais peut-être, y a-t-il dans l’intervention du soldat, qui vient ici rappeler la guerre en cours que mène la Zinovie contre un pays voisin, la réponse à cette interrogation :

 

« La dérive catastrophique est patente

L’erreur est dans l’usage de la force,

Plus on la corrige, plus on la renforce.

L’eau descend toujours la pente. »

 

Oui, dit Lucien l’âne, c’est la loi du réel que l’eau descend la pente et que la guerre finit toujours par céder à la paix. En attendant, tissons le linceul de ce vieux monde oppressif, opprimé, oppresseur, oppressé, oppressant et cacochyme.



Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

 

Avec les chiens enragés, on ne se bat pas ;

On les laisse de côté tout à leurs abois,

À grogner, à montrer leurs dents,

À gronder pour effrayer les passants.

Grand-Mère dit : ils l’ont interpellée,

La fille de Perse, insultée et fouillée.

Que pouvaient-ils chercher ?

Qu’aurait-elle pu cacher ?

Ses livres, ses objets, ses papiers ?

Tout semblait les dégoûter.

Rien de confisqué cette fois,

Ce sera pour une prochaine fois.

 

Le trouvère dit : La vraie liberté de création

Vit seule, s’anime et prospère sans autorisation.

Ici, les semi-vérités cachent la vérité.

Pour remplacer le mensonge évident,

On invente d’autres faussetés.

Les faits sont altérés. Sciemment.

Lentement, sur nous, l’étau se resserre.

Dans les allées du pouvoir, où vit le vide,

Les zélés collaborateurs du Guide

S’échinent à le parfaire.

Ils sont des millions à louer

La nouvelle manière de diriger.

 

Ils n’en ont que pour l’Histoire.

Sur les morts s’élève leur gloire.

Les souvenirs du grandiose passé

Incitent le futur à le dépasser.

En ouvrant le journal du matin,

On apprend des nouvelles des amis

D’enfance et de leur destin.

Ceux avec qui on avait tant ri,

Jugés, condamnés, emprisonnés,

Sur les photos, pincent le nez.

Au fond de leurs yeux, la vie luit

Encore et encore au fond de cette nuit.

 

Ah, dit le soldat, je connais la guerre.

La faire, c’est toute une affaire.

Soudain, elle commence,

Et le temps est atteint de démence.

L’enthousiasme bâtit le nid

D’un désarroi infini.

Tout avait bien débuté ;

Tout a bientôt déchanté.

La dérive catastrophique est patente

L’erreur est dans l’usage de la force,

Plus on la corrige, plus on la renforce.

L’eau descend toujours la pente.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA ZINOVIE


 

Tous les épisodes précédents sont accessibles ici :


 

 

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l’État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ; Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ; Épisode 64 : Que faire ? ; Épisode 65 : Ni chaud, ni froid ; Épisode 66 : Le Congé éternel ; Épisode 67 : À perdre la Raison ; Épisode 68 : Les Sauveurs de l’Humanité ; Épisode 69 : L’Eau qui dort ; Épisode 70 : Le Régime en Place ; Épisode 71 : Un Conflit avec l’Étranger ; Épisode 72 : Petit Manuel de Survie ; Épisode 73 : La Banalité ; Épisode 74 : La Ligne de Conduite ; Épisode 75 : Les Femmes de Zinovie ; Épisode 76 : La Légende ; Épisode 77 : Le Devoir sacré ; Épisode 78 : Les nouveaux Soldats ; Épisode 79 : Bruit de Fond ; Épisode 80 : Une résistible Ascension ; Épisode 81 : La Zone interdite ; Épisode 82 : Les Pommes ; Épisode 83 : La Normalité ; Épisode 84 : L’Autorisation ; Épisode 85 : L’Exclusion ; Épisode 86 : Quelle Affaire ? ; Épisode 87 : Le Vase vide ; Épisode 88 : Introspection ; Épisode 89 : Le Pays gris ; Épisode 90 : Tout un Style ; Épisode 91 : L’État unique ; Épisode 92 : Le Veilleur de Nuit ; Épisode 93 : Le Questionnaire ; Épisode 94 : Le Roi des Rats ; Épisode 95 : Si tu veux la Paix ; Épisode 96 : Les Vieilles et la Guerre ; Épisode 97 : L’Étoile filante ; Épisode 98 : La Guerre nécessaire ; Épisode 99 : Les Méditations ; Épisode 100 : La Guerre des Boutons ; Épisode 101 : Hurler avec les Loups ; Épisode 102 : Les Cantines éternelles ; Épisode 103 : L’Homme debout ; Épisode 104 : Les Nouveaux Cerisiers ; Épisode 105 : La Logique du Soldat Mort ; Épisode 106 : Les Fuites ; Épisode 107 : Les Ratures ; Épisode 108 : Les Lombrics philosophiques ; Épisode 109 : Les Réservistes ; Épisode 110 : La Logique de la Paix ; Épisode 111 : Le Citoyen et le Régime ; Épisode 112 : Les Ennemis extérieurs ; Épisode 113 : L’Oiseau de Feu ; Épisode 114 : Le Rêve du Guide ; Épisode 115 : Le Bourbier atomique ; Épisode 116 : L’Exilé ; Épisode 117 : La Journée ordinaire ; Épisode 118 : Les Commandeurs ; Épisode 119 : Sainte et Martyre ; Épisode 120 : La Patrie en Danger ; Épisode 121 : Les Églantiers sauvages ; Épisode 122 : Le Temps restant ; Épisode 123 : L’Invincible Armée ; Épisode 124 : L’Explorateur ; Épisode 125 : La Mémoire ; Épisode 126 : Souvenirs du Vieux Temps ; Épisode 127 : La Pauvreté chaleureuse ; Épisode 128 : Du Village à la Ville ; Épisode 129 : À l’École de la Capitale ; Épisode 130 : Le meilleur Élève ; Épisode 131 : Le Rire doux ; Épisode 132 : Les belles Jambes ; Épisode 133 : La Guerre et la Paix ; Épisode 134 : Le Moyen Âge ; Épisode 135 : Roman ; Épisode 136 : L’Aventure guerrière ; Épisode 137 : L’Âme de la Guerre ; Épisode 138 : Les Illusions perdues ; Épisode 139 : Contes et Mécomptes ; 140. Les Apories ; 141. Les Bâtisseurs de l’Avenir radieux ; 142. Les Écrevisses ; 143. La Fin des Ascèses ; 144. En aparté ; 145. Le beau Voyage ; 146. La Marche de l’Histoire ; 147. Les Morts froids ; 148. L’Industrie de la Guerre ; 149. Les Fruits mûrissent ; 150. Les Faux Pas ; 151. Les Soldats ; 152. Les Mamelles de la Guerre ; 153. Le Trouvère ; 154. Les Pillards ; 155. La sainte Reddition ; 156. Amiral, on coule ; 157. L’Art naïf ; 158. Les Filles de là-bas ; 159. Les Oies cendrées ; Épisode 160 : Les Grondements ; 161. L’État de Guerre ; 162. Comme autrefois ; 163. Traîtres à la Nation ; 164. Les Journalistes ; 165. Le Clown sénile ; 166 : Exils ; 167 : Écoutez les Gars ; 168. L’Acide nostalgique ; 169. Les Chaussettes roses ; 170. La Régurgitation ; 171 : Parlez-moi de la Paix ; 172 : Les Hybrides de la Foi ; 173 : L’Espace infini du Temps

LES OISEAUX LIBRES ET LA FEMME

LES OISEAUX LIBRES ET LA FEMME

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20 novembre 2023 1 20 /11 /novembre /2023 11:02
SI ON ME TUE


 

Version française - SI ON ME TUE – Marco Valdo M.I. – 2023

Après la traduction italienne de Lorenzo Masetti

d’une chanson mexicaine en espagnol – Si me matanSilvana Estrada – 2021

 

FILLE AU MASQUE DE MORT
[Niña con máscara de calavera]
Frida Kahlo – 1938



J'ai mis beaucoup de temps à écrire ["Si me matan"] parce qu'il était très difficile de trouver les mots. Il s'agit d'une histoire qui s'est déroulée il y a plusieurs années, lorsqu'une jeune fille [Mara Fernanda Castilla] - à l'époque, elle avait mon âge, elle et moi, 19 ans - a pris un [covoiturage] pour rentrer chez elle la nuit et qu'ils ne l'ont pas revue jusqu'à ce qu'ils trouvent son corps. C'est une histoire terrible, triste, épouvantable, mais nous l'entendons tous les jours, lamentablement. Ce qui m'a le plus choquée, et ce qui nous a le plus choquées en tant que femmes dans la société mexicaine, c'est le nombre de programmes d'information et de reporters radio qui l'ont blâmée en argumentant "s'ils l'ont tuée, c'est ce qu'elle a eu pour être sortie seule la nuit".

 

Cela a suscité beaucoup de douleur dans nos communautés, chez nos femmes, et a donné naissance à un merveilleux hashtag, "SiMeMatan", parce qu'au Mexique, il arrive souvent que lorsqu'une femme est tuée, on lui impute toujours la faute ... On dit toujours que c'est notre faute, c'est terrible, et j'ai vu cela depuis que je suis fillette et cela a toujours été un problème qui m'a beaucoup touchée, la déshumanisation des victimes dans ce pays. C'est un problème de racisme, de classisme, de mille choses.

Puis le mouvement #SiMeMatan a commencé et vous avez écrit sur Twitter ou ailleurs que vous vouliez que les gens parlent de vous...

"Je veux qu'on dise que je suis la mère de trois enfants, que j'ai travaillé, que j'ai étudié, que je me suis toujours battue pour obtenir ce que je voulais", et ainsi de suite. Beaucoup de gens ont commencé à écrire, à noter les choses qu'ils voulaient que l'on dise pour que les gens n'inventent pas toutes sortes de stupidités sur nos vies.


Silvana Estrada explora el amor como fuerza política en su nuevo EP 'Abrazo' - El Tecolote

 

 

Si on me tue,

Quand on me trouvera,

Que l'on dise toujours,

Que l'on dise toujours,

 

Que j'étais chanteuse

Vivant de rêves,

Que comme toutes nos sœurs,

J'ai grandi dans la peur.

 

Et pourtant, toujours

Je suis sortie seule

Voir les étoiles,

Marcher le jour.

 

Et pourtant, fille,

Je suis sortie seule

Voir les étoiles,

Aimer la vie.

 

S'ils me tuent,

Si tu me trouves,

Couvre-moi de fleurs,

Comble-moi de terre.

 

Je serai une semence

Pour celles qui viennent ;

Et que personne ne nous fasse taire,

Et que rien ne nous retienne.

 

Et que vos chansons flambent haut

Comme un manteau chaud

Pour guérir nos blessures

Et toutes nos déchirures.

 

Et qu'un cri comme le tonnerre

À notre deuil, nous arrache

Et que tant de nous se détache,

Et que jusqu’à la peur se désespère.

 

Et que demeure l’espérance,

Et que le bleu du ciel lui-même

Nous veille avec bienveillance.

Sœur, je t'aime.
 

FILLE AU MASQUE DE MORT [Niña con máscara de calavera] Frida Kahlo – 1938

FILLE AU MASQUE DE MORT [Niña con máscara de calavera] Frida Kahlo – 1938

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Published by Marco Valdo M.I.
19 novembre 2023 7 19 /11 /novembre /2023 17:28

 

L’Espace infini du Temps

 

Chanson française — L’Espace infini du Temps — Marco Valdo M.I. — 2023


 

 

LA ZINOVIE

est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.

La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.


 


 

Épisode 173

 

 

 

 

FACE À L'ESPACE INFINI DU TEMPS

 

Sofia Polova – 2023

 

 

 

 

 

Dialogue Maïeutique

 

Écoute-moi, Lucien l’âne mon ami, cette chanson aurait pu s’intituler « Quand va-t-on frapper à la porte ? », mais comme on le voit, elle s’intitule : « L’Espace infini du Temps ».

 

Ce me semble, dit Lucien l’âne, un titre étourdissant.

 

En effet, reprend Marco Valdo M.I., et face à ce titre étourdissant, qui nous confronte, à l’espace infini du temps, on se découvre soi-même à la dimension de ce temps.

 

Ah, dit Lucien l’âne, explique-toi un peu.

 

Eh bien, sache Lucien l’âne mon ami, que chacun a sa dimension propre à la taille d’un univers (le sien, incommensurable, insécable) et la dimension de cet espace (l’univers dont il est le centre) s’étend avec le temps. C’est le temps qui lui donne son sens (du début à la fin) et sa dimension, qui tant que dure temps, est infinie.

 

Si je suis bien, dit Lucien l’âne, à la fin, quand même, elle finit.

 

Oui, de fait, dit Marco Valdo M.I., vu de l’extérieur ; mais pour l’être-univers qu’est l’individu, chaque individu, le temps et l’univers sont infinis. Il n’en connaîtra jamais la fin. Tout ceci tient au fait que l’infini est un objet relatif non-fini. Tant qu’il est, il est infini ; après, il n’est plus.

 

Voilà qui est dit, intervient Lucien l’âne, mais que raconte cette chanson finalement ?

 

Cette fois, reprend Marco Valdo M.I., c’est une fille de Perse qui ouvre le bal du temps mort – ce qui depuis des dizaines d’années déroule, aride, sur la Perse ses draps noirs et les nuits d’angoisse de ses habitants. Ce sont d’ailleurs les mêmes que connaissent les gens de Zinovie. Comme si tout un peuple était atteint d’une maladie autoimmune.

 

Oh, dit Lucien l’âne, ce sont les nuits dictatoriales, les nuits totalitaires. La canzone le dit nettement :

 

« Mais la nuit, une fois rentrés,

On cauchemarde, on songe :

Qui sera le prochain arrêté ?

L’angoisse nous ronge :

Quand donc vont venir ces cloportes ?

Quand va-t-on frapper à la porte ? »

 

Et l’atmosphère qui en résulte, continue Marco Valdo M.I., fait de ce monde un enfer nauséabond où les institutrices dénoncent les enfants, où les ménagères sont font délatrices professionnelles. Il y a là toute une humanité plongée dans le purin d’État. Chacun vit dans un bain de suspicion puante. Les relents du régime s’insinuent partout. On n’ose plus parler, tout est sous écoute.

 

« Les oreilles du Grand Frère

Traînent leurs pavillons

Dans tous les coins de la nation. »

 

Finalement, dit Lucien l’âne, ce monde de sycophantes est pire que la guerre.

 

C’est ce qui semble au soldat, répond Marco Valdo M.I., qui dans son abri imagine encore un monde possible, un monde où vivre aurait du sens.

 

« Dans l’abri, j’imagine, dit le soldat,

Un monde sans combat

Où les rêves les plus beaux

Montrent un monde nouveau,

...

Où les brumes apaisées lentement

Laissent libre le ciel vivre

Et rendent aux oiseaux ivres

L’espace infini du temps. »

 

Oui, dit Lucien l’âne, pour ce que j’en ai vu, la guerre finit toujours par finir, mais les chapes de plomb pèsent infiniment plus longtemps sur l’esprit, le cœur et le corps des gens et pire encore, avilissent ceux qui le tolèrent sans rechigner. La pesanteur des imbéciles étouffe la planète. La question est donc : comment se débarrasser de l’idiotie du pouvoir ? En attendant, tissons le linceul de ce vieux monde perclus, reclus, cocu et cacochyme.

 

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

 

 

Le jour, dit la fille de Perse,

On court, on va, les pas nous bercent,

On n’a pas le temps de penser

Aux parents, aux amis morts,

Ni comment on a échappé à ce sort.

Mais la nuit, une fois rentrés,

On cauchemarde, on songe :

Qui sera le prochain arrêté ?

L’angoisse nous ronge :

Quand donc vont venir ces cloportes ?

Quand va-t-on frapper à la porte ?

 

On surveille, on fouille les maisons,

On espionne les gens et leurs relations.

L’école est l’œil du Président :

Pour un mot, pour un dessin,

Des institutrices, des enseignants,

Des voisins, des amis, des cousins

Dénoncent les petits et les grands

Qui critiquent la guerre

Et les crimes du gouvernement.

Les oreilles du Grand Frère

Traînent leurs pavillons

Dans tous les coins de la nation.

 

Une dénonciatrice fièrement

Dit : Moi, je renseigne la police,

J’ai écrit des milliers de fois

Pour activer la justice

Et punir ces traîtres à l’État.

En Zinovie et en Perse, dit Grand-Mère

Les garçons, les filles, les enfants

Subissent les mêmes tourments amers

Que leurs aînés et leurs parents.

Les tribunaux pour trahison,

Procès à huis clos et jugement

Condamnent à la prison.

 

Dans l’abri, j’imagine, dit le soldat,

Un monde sans combat

Où les rêves les plus beaux

Montrent un monde nouveau,

Où les canons calmes et lourds

Font des yeux tendres et doux

Aux pays somnolents et gourds,

Muets en leurs contours flous,

Où les brumes apaisées lentement

Laissent libre le ciel vivre

Et rendent aux oiseaux ivres

L’espace infini du temps.

 

 

 

 

LA ZINOVIE


 

Tous les épisodes précédents sont accessibles ici :


 

 

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l’État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ; Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ; Épisode 64 : Que faire ? ; Épisode 65 : Ni chaud, ni froid ; Épisode 66 : Le Congé éternel ; Épisode 67 : À perdre la Raison ; Épisode 68 : Les Sauveurs de l’Humanité ; Épisode 69 : L’Eau qui dort ; Épisode 70 : Le Régime en Place ; Épisode 71 : Un Conflit avec l’Étranger ; Épisode 72 : Petit Manuel de Survie ; Épisode 73 : La Banalité ; Épisode 74 : La Ligne de Conduite ; Épisode 75 : Les Femmes de Zinovie ; Épisode 76 : La Légende ; Épisode 77 : Le Devoir sacré ; Épisode 78 : Les nouveaux Soldats ; Épisode 79 : Bruit de Fond ; Épisode 80 : Une résistible Ascension ; Épisode 81 : La Zone interdite ; Épisode 82 : Les Pommes ; Épisode 83 : La Normalité ; Épisode 84 : L’Autorisation ; Épisode 85 : L’Exclusion ; Épisode 86 : Quelle Affaire ? ; Épisode 87 : Le Vase vide ; Épisode 88 : Introspection ; Épisode 89 : Le Pays gris ; Épisode 90 : Tout un Style ; Épisode 91 : L’État unique ; Épisode 92 : Le Veilleur de Nuit ; Épisode 93 : Le Questionnaire ; Épisode 94 : Le Roi des Rats ; Épisode 95 : Si tu veux la Paix ; Épisode 96 : Les Vieilles et la Guerre ; Épisode 97 : L’Étoile filante ; Épisode 98 : La Guerre nécessaire ; Épisode 99 : Les Méditations ;

 

Épisode 100 : La Guerre des Boutons ; Épisode 101 : Hurler avec les Loups ; Épisode 102 : Les Cantines éternelles ; Épisode 103 : L’Homme debout ; Épisode 104 : Les Nouveaux Cerisiers ; Épisode 105 : La Logique du Soldat Mort ; Épisode 106 : Les Fuites ; Épisode 107 : Les Ratures ; Épisode 108 : Les Lombrics philosophiques ; Épisode 109 : Les Réservistes ; Épisode 110 : La Logique de la Paix ; Épisode 111 : Le Citoyen et le Régime ; Épisode 112 : Les Ennemis extérieurs ; Épisode 113 : L’Oiseau de Feu ; Épisode 114 : Le Rêve du Guide ; Épisode 115 : Le Bourbier atomique ; Épisode 116 : L’Exilé ; Épisode 117 : La Journée ordinaire ; Épisode 118 : Les Commandeurs ; Épisode 119 : Sainte et Martyre ; Épisode 120 : La Patrie en Danger ; Épisode 121 : Les Églantiers sauvages ; Épisode 122 : Le Temps restant ; Épisode 123 : L’Invincible Armée ; Épisode 124 : L’Explorateur ; Épisode 125 : La Mémoire ; Épisode 126 : Souvenirs du Vieux Temps ; Épisode 127 : La Pauvreté chaleureuse ; Épisode 128 : Du Village à la Ville ; Épisode 129 : À l’École de la Capitale ; Épisode 130 : Le meilleur Élève ; Épisode 131 : Le Rire doux ; Épisode 132 : Les belles Jambes ; Épisode 133 : La Guerre et la Paix ; Épisode 134 : Le Moyen Âge ; Épisode 135 : Roman ; Épisode 136 : L’Aventure guerrière ; Épisode 137 : L’Âme de la Guerre ; Épisode 138 : Les Illusions perdues ; Épisode 139 : Contes et Mécomptes ; 140. Les Apories ; 141. Les Bâtisseurs de l’Avenir radieux ; 142. Les Écrevisses ; 143. La Fin des Ascèses ; 144. En aparté ; 145. Le beau Voyage ; 146. La Marche de l’Histoire ; 147. Les Morts froids ; 148. L’Industrie de la Guerre ; 149. Les Fruits mûrissent ; 150. Les Faux Pas ; 151. Les Soldats ; 152. Les Mamelles de la Guerre ; 153. Le Trouvère ; 154. Les Pillards ; 155. La sainte Reddition ; 156. Amiral, on coule ; 157. L’Art naïf ; 158. Les Filles de là-bas ; 159. Les Oies cendrées ; Épisode 160 : Les Grondements ; 161. L’État de Guerre ; 162. Comme autrefois ; 163. Traîtres à la Nation ; 164. Les Journalistes ; 165. Le Clown sénile ; 166 : Exils ; 167 : Écoutez les Gars ; 168. L’Acide nostalgique ; 169. Les Chaussettes roses ; 170. La Régurgitation ; 171 : Parlez-moi de la Paix ; 172 : Les Hybrides de la Foi

  FACE À L'ESPACE INFINI DU TEMPS     Sofia Polova – 2023

FACE À L'ESPACE INFINI DU TEMPS Sofia Polova – 2023

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19 novembre 2023 7 19 /11 /novembre /2023 09:00
 
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lundi 30 janvier 2023

CHANSON DE LA PAIX

https://chansonsdumonde.blogspot.com/2023/01/chanson-de-la-paix.html

 

 

 

CHANSON DE LA PAIX

 

Version française — CHANSON DE LA PAIX — Marco Valdo M.I. — 2023

D’après la traduction italienne CANZONE DI PACE — Riccardo Venturi — 2006

d’une chanson féroïenne — FriðarsangurFrændur — 1986

Texte : Steintór Rasmussen — Rani Nolsøe

Musique : Rani Nolsøe

Album : Frændur II

 

 

 

 

 

LUMIÈRE D’HIROSHIMA

 

 

 

 

Notice préalable :

 

Ci-après le commentaire « historique » de Riccardo Venturi, qui décrit assez bien déjà la manière dont fonctionne ce site bourré de traductions de langues les plus diverses (187 au moment où je rédige cette notice) langues en prenant parfois des chemins tortueux, mais d’une formidable perspicacité.

 

 

CANZONE DI PACE — Riccardo Venturi — 2006

 

 

Bienvenue à la langue féroïenne avec cette " Chanson de paix " (Friðar-sangur) tirée de l’album historique de Frændur de 1986, " Frændur II ".

 

C’est, je crois, la première fois de ma vie que je me suis aventuré à faire une traduction de la langue féroïenne, en mettant en pratique le « Føroysk-donsk orðabók » (un dictionnaire féroïen-danois, par M.A. Jacobsen et l’un des plus grands poètes des îles Féroé, Christian Matras), que j’avais acheté il y a des années à un prix exorbitant. C’est donc une traduction italienne qui passe d’abord par le danois. Le féroïen, heureusement, ressemble beaucoup à l’islandais, une langue avec laquelle je suis plus à l’aise ; voyons ce que cela donnera.

 

Une dernière note personnelle : l’auteur de la première grammaire de la langue féroïenne que j’ai pu trouver (« A Grammar of Modern Faroese »), l’Anglais John B. Lockwood, a dédié son ouvrage à son frère, qui avait disparu dans les eaux de l’Atlantique Nord près des îles Féroé pendant la guerre. C’est pour avoir des nouvelles de lui que l’auteur s’est rendu dans ces îles lointaines et a appris leur langue. Idéalement, j’aimerais moi aussi dédier ma traduction à ce garçon. [RV]


 


 


 


 


 

Dans le feu, les larmes ont coulé,

Quand Hiroshima a pleuré.

Sur les tombes errent les questions

Auxquelles personne ne répond.

On entend les battements

D’ailes des cendres dans les vents

En attente du souvenir, elles fourmillent

Sur notre terre fatiguée et sans vie.


 

Tombent les bombes encore,

Les armées continuent les guerres.

Les champs de bataille sont bondés,

On entend les cris du monde entier.

Pour notre forte requête de paix -

Car nous devons vivre -

Les vents frais

Cherchent les terres accueillantes

Où vivent la vie et les plantes.


 

De vos larmes, des fleurs éclosent ;

De la folie, des jardins croissent ;

Autour de l’humanité, bondissent les semis

Et toute la terre refleurit.


 

Dans les ruines fumantes, les bruits

D’ailes fondent la vérité dans mon esprit :

Des terres lointaines, fraternelle, une main

Cherche la paume de ma main.

Même le soleil sait

Où se terre la gigantesque absurdité.

Je sais aussi que demain

Au monde viendra un matin.


 

Des terres lointaines, fraternelle, une main

Cherche la paume de votre main.

Tant que sur notre Terre, la paix régnera

L’humanité continuera.

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