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14 janvier 2024 7 14 /01 /janvier /2024 12:43

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mardi 29 novembre 2022

 
CERVANTÈS
 

 

CERVANTÈS

 

 

Version française — CERVANTÈS — Marco Valdo M.I. — 2022

D’après la traduction italienne de Riccardo Venturi — Cervantes — 2022

d’une chanson polonaise — CervantesJacek Kaczmarski — 1979

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MIGUEL CERVANTÈS

Bernard Buffet — 1989

 

 

Bien que tous connaissent Don Quichotte (au point même de décider de le lire un jour), il convient de préciser que cette chanson de Jacek Kaczmarski est dédiée à son auteur, Miguel de Cervantès Saavedra. Cervantès, comme on sait, avait combattu en 1571 à Lépante (sur la galère Marquesa, qui faisait partie de la flotte de la Sainte Ligue) ; dans cette bataille, il avait été blessé par une arquebuse et, par la rupture d’un nerf, avait perdu à jamais l’usage de sa main gauche. Hospitalisé pendant des mois à l’hôpital de Messine, Cervantès a pris le nom de Saavedra (au lieu de matronyme) à partir d’un terme d’argot espagnol (dérivé de l’arabe sha'ibedraa) signifiant “manchot”. Néanmoins, Cervantès, une fois rétabli, poursuit sa carrière militaire, en Tunisie et en Grèce. En 1575, parti de Naples pour l’Espagne sur la galère Sol avec des lettres de recommandation qui auraient dû lui assurer le commandement d’une compagnie, il est fait prisonnier par les pirates du renégat albanais Arnaut Mami et retenu à Alger pendant cinq ans jusqu’à ce qu’une rançon soit versée par les missions trinitaires. Cervantès a été libéré le 24 octobre 1580.

 

C’est précisément à ces moments-là que se situe la chanson historique de Jacek Kaczmarski, qui pourrait être résumée par quatre mots et un point d’interrogation : « À quoi bon ? » De retour en Espagne, la vie de Cervantès n’est qu’une succession de malheurs, d’humiliations, d’épreuves et de difficultés financières ; vers 1590, il parvient même à subir non pas une, mais deux excommunications. En 1597, il est emprisonné pour banqueroute frauduleuse, et en 1602 pour des infractions administratives. Comme le lui fait dire Jacek Kaczmarski dans le dernier couplet : il est dans l’immondice (mieux dit : dans la merde) jusqu’à la taille. Et pourtant, avec ses regrets, avec sa certitude que sa carrière militaire n’a servi à rien d’autre qu’à perdre une main et à collectionner les malheurs et les emprisonnements, il part, immergé dans ces déchets, parcourir les chemins de la gloire immortelle grâce, finalement, à un gigantesque parodie de chevalerie, de gloire militaire et de vertus héroïques — même si « le monde s’en fout de rire ». Et pour finir, il se fit donc que parmi les nombreux monuments qui lui sont érigés, il y en a aussi un à Lépante. [RV]

 


 

 

 

 

 

 

« Ah, si les gens se divisaient seulement

Entre croyants et incroyants… »

J’ai pensé à ce moment-là,

Quand les galères allaient à leur perte

Et les Turcs criaient et nos croix

Enfumées sur la vague verte.

Mes pensées furent étouffées ;

Avec l’acier, ma main paralysée.


« Ah, si vraie était la vérité

Que le monde va s’améliorer… »

J’ai pensé à la double garde,

À l’éclat des yatagans,

À la puanteur des cendres

À la viscosité du sang,

Aux têtes coupées en prière,

J’ai demandé de combien d’humains

S’augmentera la lignée des saints.

 

« Ah, si la cause que je sers

Devenait digne de ses serfs… »

J’ai pensé dans la file des prisonniers,

Marchant aux coups de fouet répétés,

Aux trafiquants d’esclaves, à leur cupidité,

À l’animalité des humiliés,

J’ai imaginé une autre vie,

J’ai rêvé dans une nuit d’insomnie.


« Ah, le ridicule de vouloir donner

Du sérieux et du sens au destin ! »

Racheté de l’esclavage, j’ai pensé,

Sans amertume, sans chagrin,

À la grossièreté, la saleté et l’amour monnayé.

Ils ont accueilli l’héroïque spadassin

Où ce qui est, sera, était à venir

Dans le monde par des rires.

 

Dans la nostalgie de ma maison sombre,

L’épée rouillée s’irise,

Et les bastions font de l’ombre

Sur les plaines d’immondices

D’où chevalier enlisé jusqu’à la taille, je me carapate.

De la gloire, je suis les sentiers ;

Les tempêtes orageuses se battent

Dans mon corps estropié.

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Published by Marco Valdo M.I.
14 janvier 2024 7 14 /01 /janvier /2024 12:40
 
 
 
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mercredi 30 novembre 2022

BARRICADES DE TOUS PAYS
 

 


 

BARRICADES DE TOUS PAYS

 

Version française — BARRICADES DE TOUS PAYS — Marco Valdo M.I. — 2022

Chanson italienne — Barricate in ogni paeseFrancesco Pelosi — 2022

 

Paroles et musique : Francesco Pelosi
Album : Cantata per Picelli

 

 

 

 

GUIDO PICELLI ET LES BARRICADES DE PARME - 1922

 

 

Francesco Pelosi est de retour, lui qui, à vrai dire, était dernièrement un dessinateur de bandes dessinées ; mais la bande dessinée, la chanson et le théâtre se confondent, ou se fondent, dans sa remarquable initiative en cette morne année 2022 qui marque, comme vous le savez, le centenaire de la prise du pouvoir par le fascisme en Italie. Tout part d’un roman graphique que Francesco Pelosi a écrit, avec des dessins de Rise, à l’occasion d’un autre centenaire : celui de la révolte des Oltretorrente, à Parme, dans les premiers jours d’août de la même année 1922. Une révolte antifasciste avant même que le fascisme ne prenne le pouvoir, dix mille chemises noires menées par Italo Balbo repoussées par les prolétaires d’Oltretorrente, Naviglio et Saffi et chassées de la cité ducale : Balbo, t’è pasè l’Atlantic, mo miga la Pèrma ! (Balbo, tu as passé l’Atlantique, mais sûrement pas Parme !)

Le roman graphique de Francesco Pelosi et Rise est intitulé : Guido Picelli, un antifascista sulle barricate (Edizioni Round Robin, Parma 2022), et se concentre sur la figure et la vie de Guido Picelli, le combattant militant et antifasciste qui a inspiré et guidé les barricades d’Oltretorrente et qui est mort, dans des circonstances d’ailleurs très obscures (sans doute assassiné par le NKVD, service secret soviétique), pendant la guerre civile espagnole, à Algora, le 5 janvier 1937. À partir de ce roman graphique, Francesco Pelosi a réalisé un album de ses chansons, la Cantata per Guido Picelli, et une pièce de théâtre, ou lecture chantée, avec Simone Baroni, qui porte le même titre que le roman graphique.

Comme ce soir, avec quinze autres personnes, je suis allé voir le spectacle (dans lequel Francesco Pelosi, en plus de ses chansons, interprète des chansons de lutte comme L’Internazionale de Fortini, Figli dell'officina et, bien sûr, ¡A las barricadas !), qui s’est déroulé dans l’étonnant décor du XVIIIe siècle de l’usine historique Richard Ginori à Sesto Fiorentino (qui abrite la bibliothèque publique Ernesto Ragionieri — voir ici sur le site de l’Institut Ernesto De Martino), j’ai immédiatement voulu mettre cette chanson sur le site.

 

Une chanson pour laquelle je passe immédiatement un mot dont je n’ai pas l’habitude : bouleversant. Une chanson, d’ailleurs, qui va des barricades d’il y a un siècle à celles d’aujourd’hui, ou qu’il serait nécessaire de dresser aujourd’hui dans chaque pays. Une chanson comme un pont entre l’histoire et l’actualité et qui prolonge un passé à son retour, sous des formes seulement apparemment différentes. Une chanson qui fait transmigrer les barricades d’hier, d’Oltretorrente à l’Espagne, vers les barricades d’aujourd’hui, à ériger non seulement dans des situations de lutte et de conflit ouvert, mais aussi dans toute situation humaine d’oppression : travail, dégradation urbaine, inégalité, consommation, marginalisation, exploitation. Les barricades étendues à l’environnement, aux cris de douleur des fleurs, des arbres, des animaux. Maintenant et toujours, Résistance, oui ; résistance globale ! [RV]

 

 


Avec les pierres du ruisseau, avec les pierres de la place,

Avec des armoires et des charrettes, avec des bancs d’église,

Barricades dans les maisons, barricades dans les rues,

Barricades dans chaque village !

 

Avec les habits de la fête, avec les haillons du travail,

Avec le paysan, avec l’ouvrier, avec la mère, avec l’enfant,

Barricades dans chaque poing, barricades dans chaque cœur,

De l’Oltretorrente au Naviglio.

 

Nous sommes des gens que personne ne voit, que personne n’entend,

Nous sommes des vies à peine commencées, déjà presque finies.

Nous sommes le cri qui explose au cœur de la nuit,

Nous sommes le feu, nous sommes vos peurs de ne plus rien avoir.


Avec la faim qui nous dévore, avec la soif qui nous brûle,

Avec des mains et des visages tout noirs, tout défaits,

Barricades de Syrie, barricades d’Espagne,

À Paris, à Val di Susa, à Gênes.

 

Des plages des migrants aux champs du caporalat,

De chaque centre commercial, entreprise, bureau,

Prison, favela, bidonville, township, ghetto.

Barricades ! Barricades ! Barricades !

 

Nous sommes des gens que personne ne voit, que personne n’entend,

Nous sommes des vies à peine commencées, déjà presque finies.

Nous sommes le cri qui explose au cœur de la nuit,

Nous sommes le feu, nous sommes vos peurs de ne plus rien avoir.


Du silence des glaciers tombant dans la mer

Au cri de chaque fleur, de chaque arbre, de chaque animal,

Barricades dans chaque poing, barricades dans chaque cœur,

Barricades dans chaque maison, barricades dans chaque rue,

Barricades dans tous les pays !

 

Nous sommes des gens que personne ne voit, que personne n’entend,

Nous sommes le feu, nous sommes vos peurs de ne plus rien avoir.

Nous sommes le feu, nous sommes vos peurs de ne plus rien avoir.

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Published by Marco Valdo M.I.
14 janvier 2024 7 14 /01 /janvier /2024 12:37

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jeudi 1 décembre 2022

L’Exclusion
 

 

 

L’Exclusion

 

 

Chanson française — L’Exclusion Marco Valdo M.I.

 

 

 

LA ZINOVIE
est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.
La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.

 

 

 

 

 

Épisode 85

 

 

 

 

 

 

 

PIERROT ET LA LUNE

 

 

 

Max Ernst — 1973

 

 

 

 

 

 

Dialogue Maïeutique

 

 

 

Et puis, dit Marco Valdo M.I., après cette malédiction d’un monde soumis à l’obligation de l’autorisation, d’un monde à domination collective, il ne reste plus à l’être humain qu’à fuir, là-bas fuir, où les oiseaux sont ivres et où les femmes et les hommes et les enfants et les vieillards sont libres ; autrement dit, il convient d’établir une société où la vie individuelle prime, quitte à s’arranger du collectif quand il y a péril en la demeure.

 

Certes, répond Lucien l’âne, il ne m’a jamais paru commode de subir la loi du troupeau et mes amitiés sont toujours allées à celle ou celui qui se tenait paisible à l’écart, quitte à se fondre au moment opportun dans la masse le temps d’éviter le coup de grâce. Décidément, Tonton avait raison : « Le pluriel ne vaut rien à l’homme », ni à la femme, ni à l’âne. Mais au fait, qu’en est-il de la chanson ?

 

Oui, précisément, dit Marco Valdo M.I., qu’en est-il de la chanson ? On s’est égarés. Pourtant, pas vraiment, tu vas voir. Comme le titre l’indique, il s’agit d’une exclusion, mais de laquelle ? Telle est la question, comme disait l’homme d’Elseneur. D’une exclusion volontaire et ça change tout. L’homme dont on entend la voix ne veut plus user des mots de la tribu, il entend tenir sa propre harangue.Et que dit-il ? D’abord, il raille les rodomontades glorieuses du Guide et de ses tenants ; il pressent le vent qui emporte les gloires et l’illusoire avenir radieux. Bref, comme il le déclare, il n’en peut plus, il ne veut plut plus jouer le jeu du temps perdu. Il ironise et finit par s’éloigner au sein-même de la Zinovie. Il s’enfonce dans l’insignifiance.

Il se déchoit lui-même de sorte qu’à ce stade, il s’enfonce dans la nuit du veilleur qui lui est un refuge d’où projeter son impitoyable regard et décomposer le spectre qui hante la Zinovie.

 

Ciel, dit Lucien l’âne, voilà le spectre maintenant et que va-t-il nous apprendre ?

 

Oh, dit Marco Valdo M.I., sans doute en aura-t-on des échos dans la suite du voyage.

 

Sans doute, dit Lucien l’âne, en attendant, tissons le linceul de ce vieux monde spectral, lunatique, lunaire, lugubre et cacochyme.

 

Heureusement !

 

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

 

N’écoutez pas les voix ennemies,

Tous avec le Guide pour l’unité !

Vive la Zinovie, notre belle patrie,

Avenir radieux de l’humanité !

Le vent efface les restes de la fête,

Avec les « Gloire ! » de circonstance,

Le vent écrête mes maux de tête,

Et balaye mon intolérable souffrance.

Enfin, ils ont inauguré le machin.

La nuit passe, vient le matin,

Je n’en peux plus, je ne veux plus

Jouer le jeu du temps perdu.

 

Discours, discours, discours,

 Le Guide promet de beaux jours.

La Zinovie doit avoir la Lune.

Temps vermoulus, paradis perdu,

Pierrot, Pierrot, où c’est la Lune ?

 

Papier perdu, bois disparus.

Pâte à papier, pâte à papier,

Pourquoi gâcher tant de papier ?

Pierrot, Pierrot, où est la Lune ?

Question importune, silence !

Les yeux clos faire confiance

Ou fermer la porte et partir :

On ne peut soi-même se trahir.

 

Donc, je suis un exclu,

Un exclu volontaire,

Une sorte de citoyen déchu

Pour opinions singulières.

Un je ne sais quoi à sanctionner,

À mettre dehors, à enfermer.

Dehors, où ça ? À l’étranger ?

Dedans, chez les fous, l’interner ?

Comment s’en débarrasser ?

Finalement, on m’a licencié.

Sans boulot, où aller ?

À gauche, à droite, j’ai traîné.

 

On m’a ôté mes diplômes aussi.

Alors, je suis veilleur de nuit.

Un salaire de misère,

Tout mon temps à moi

Et une vie nocturne pépère.

Veilleur de nuit, c’est un emploi.

Avec ça, j’ai des papiers

Avec le cachet au bon endroit

Et tout le temps pour étudier

La Zinovie et son État,

Comment on prépare en haut

La venue de l’homme nouveau.

LA ZINOVIE

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode 5 : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l’État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ; Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ; Épisode 6: Que faire ? ; Épisode 65 : Ni chaud, ni froid ; Épisode 66 : Le Congé éternel ; Épisode 67 : À perdre la Raison ; Épisode 68 : Les Sauveurs de l’Humanité ; Épisode 69 : L’Eau qui dort ; Épisode 70 : Le Régime en Place ; 071. Épisode : Un Conflit avec l’Étranger ; 072 : Petit Manuel de Survie ; 073. La Banalité ; 074. La Ligne de Conduite ; 075 : Les Femmes de Zinovie ; 076. La Légende ; 077 : Le Devoir sacré ; 078 : Les nouveaux Soldats ; 079 : Bruit de Fond ; 080 : Une résistible Ascension ; 081 : La Zone interdite ; 082 : Les Pommes ; 083 : La Normalité ; 084 : L’Autorisation ;

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Published by Marco Valdo M.I.
14 janvier 2024 7 14 /01 /janvier /2024 12:28

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dimanche 4 décembre 2022

Quelle Affaire ?
 

 

 

Quelle Affaire ?

 

 

Chanson française — Quelle Affaire ? Marco Valdo M.I. — 2022

 

 

 

LA ZINOVIE
est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.
La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.

 

 

 

 


 

Épisode 86

 

 

 

 

 

 

LE VEILLEUR

 

Eduard Steinberg — s.d.

 

 

 

 

Dialogue Maïeutique

 

 

Il te souviendra, je pense, dit Marco Valdo M.I., de celui-là, je veux dire de cet anonyme-là de la dernière chanson qui, volens nolens, avait fini par s’exclure volontairement de la communauté et de l’atmosphère délétère du collectif pour la raison qu’il avait des idées assez personnelles ou qu’il avait eu l’audace d’exprimer un point de vue tout aussi particulier. Et, il te souviendra également qu’il avait été chassé de son poste et avait fini par dégotter un emploi de veilleur de nuit.

 

Oui, dit Lucien l’âne, je me souviens de tout ça.

 

Fort bien, car, Lucien l’âne mon ami, voici que ce même personnage devenu veilleur de nuit est la voix de cette chanson « Quelle Affaire ? » et à voir ce titre, on dirait qu’on met en doute son existence.

 

Justement, demande Lucien l’âne, quelle affaire ? De quelle affaire peut-il s’agir ?

 

La chanson dit justement, répond Marco Valdo M.I., je résume : De quelle affaire ? N’en parlons plus. Hormis l’exclu lui-même devenu veilleur de nuit, plus personne, à commencer par les autorités et tous les autres ensuite, ne veut plus entendre parler d’une affaire et même, les autorités surtout veulent effacer jusqu’au souvenir de cette ténébreuse affaire, qui d’ailleurs n’aurait jamais dû être. Bref, proclament-ils, n’en parlons plus.

 

C’est vite dit, remarque Lucien l’âne.

 

En effet, reprend Marco Valdo M.I., et d’ailleurs, la voix — celle du veilleur de nuit — continue son soliloque. Elle raconte — à l’entendre on devinera pourquoi — l’histoire de l’oncle Anton, bien aimé des enfants du veilleur. Puis, il revient à sa méditation interrompue sur le monde comme il va en Zinovie. Et dans sa nuit, il ressasse quelques réminiscences que je t’invite à élucider.

 

Eh bien, dit Lucien l’âne, voyons ça : Aragon (« Je chante pour passer le temps »), Céline (Ce voyage au bout de la nuit) et bien évidemment, la conclusion « Dans le siècle, il est toujours minuit » renvoie à Victor Serge qui fit la clarté sur le monde obscur de la Zinovie de son temps avec son roman : « S’il est minuit dans le siècle » et sans doute aussi, « Quelle Affaire ? » renvoie à son autre roman « L’Affaire Toulaïev ». Maintenant, reprenons notre tâche tout aussi sempiternelle et tissons avec patience et obstination et nocturnement le linceul de ce vieux monde sombre, barbare, insane, insensé, insupportable et cacochyme.

 

Heureusement !

 

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

 

 

En Zinovie, seule l’autorité

Exprime la pensée du peuple,

En Zinovie, le Guide est l’autorité,

L’autorité est la voix du peuple.

Les masses approuvent l’autorité

Et réprouvent les dégénérés.

Je n’ai pas pu me taire

Et me voilà, exclu volontaire.

Ils ont dit : « Quelle affaire !

On ne sait plus que faire. »

Sans traîner, ils m’ont exclu.

Alors, n’en parlons plus.

 

Parlons plutôt de l’oncle Anton.

Les enfants sont en adoration

Devant l’oncle Anton.

D’où vient cette admiration ?

Quand il est revenu du front,

Ils ont arrêté l’oncle Anton,

Un héros multidécoré,

Ils l’ont interné

Douze ans dans un camp.

Mais pour les enfants,

C’est toujours : l’oncle Anton.

Que dit, que pense l’oncle Anton ?

 

Bouillie mangée, c’est bien ;

Bol renversé, c’est vilain.

Si on observe notre existence,

Comme l’œil de l’éthologue voit

Les fourmis, les singes et les rats,

On ne trouve pas grande différence.

Et puis, à tout prendre,

Il n’y a rien comprendre.

En Zinovie comme ailleurs :

Chante mal, mauvais chanteur.

Guide ou veilleur, pire ou meilleur ?

Mauvais costume, mauvais tailleur.

 

Seul éveilleur de bonne nuit,

Chaque soir mécontent,

Je chante pour passer le temps

De ce voyage au bout de la nuit

Et le matin revient au jour

Tout arrangé d’avance.

Voter contre, voter pour,

Tout avance dans l’indifférence.

Que dit-on encore du bonheur ?

En Zinovie, respire la peur ;

Je chante, veilleur d’ennuis.

Dans le siècle, il est toujours minuit.

LA ZINOVIE

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode 5 : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l’État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ; Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ; Épisode 6: Que faire ? ; Épisode 65 : Ni chaud, ni froid ; Épisode 66 : Le Congé éternel ; Épisode 67 : À perdre la Raison ; Épisode 68 : Les Sauveurs de l’Humanité ; Épisode 69 : L’Eau qui dort ; Épisode 70 : Le Régime en Place ; 071. Épisode : Un Conflit avec l’Étranger ; 072 : Petit Manuel de Survie ; 073. La Banalité ; 074. La Ligne de Conduite ; 075 : Les Femmes de Zinovie ; 076. La Légende ; 077 : Le Devoir sacré ; 078 : Les nouveaux Soldats ; 079 : Bruit de Fond ; 080 : Une résistible Ascension ; 081 : La Zone interdite ; 082 : Les Pommes ; 083 : La Normalité ; 084 : L’Autorisation ; 085 : L’Exclusion ;

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Published by Marco Valdo M.I.
10 janvier 2024 3 10 /01 /janvier /2024 13:45


 


 

CONTINE COURTE ET FOLLE

 

Version française - CONTINE COURTE ET FOLLE – Marco Valdo M.I. – 2024

Chanson italienne - Filastrocca corta e mattaGianni Rodari – 1981

 

 

 

PAPILLONS VOILES

 

Salvador Dali - 1920

 

 

Une autre contine : Pigeon vole – Charles Trenet

 

 

 

Petit dialogue maïeutique

 

Mon ami l’âne Lucien, je te convie à un petit exercice pratique, à une sorte de démonstration de la différence entre une traduction et une version, telle que j’ai l’usage d’en proposer à la sagacité publique.

 

Ohlala, dit Lucien l’âne, en voilà une idée. Qu’est-ce qui t’a mis sur cette nouvelle manière de démontrer ta marotte ?

 

D’abord, reprend Marco Valdo M.I., celle de Gianni Rodari lequel est féru de ce qu’il nomme en italien – c’est bien normal, puisqu’il s’exprime en italien - « filastrocca ». On traduit généralement par comptine et le terme est assez exact ; je n’ai rien à y redire. D’ailleurs, une bonne définition en italien forcément de « flilastrocca » - quand il s’agit de chanson, de chansonnette – dit : « Canzonetta o composizione cadenzata (talvolta anche in forma di dialogo), generalmente in metri brevi assonanzati o rimati, con ritmo celere, formata di frasi collegate tra loro da richiami meramente verbali, che viene recitata o cantata dai bambini nei loro giochi, o anche dagli adulti per divertire, quietare, addormentare i bambini stessi. » , ce qui donne en français  : « Chanson ou composition cadencée (parfois aussi sous forme de dialogue), généralement en mètres courts assonancés ou rimés, au rythme rapide, formée de phrases reliées entre elles par des références purement verbales, qui est récitée ou chantée par les enfants dans leurs jeux, ou aussi par les adultes pour les divertir, les calmer ou les endormir. »

 

Là, dit Lucien l’âne, il n’y a rien à redire. Une comptine est une comptine et una filastrocca est una filastrocca. À mon avis, on pourrait aussi dire berceuse. Mais je trouve qu’on pourrait aussi bien dire « contine », sorte de petit conte du soir qui se raconte, se récite, se réplique de soir en soir au coucher d’un enfant.

 

Il n’y a pas à dire, dit Marco Valdo M.I., cette contine a toute sa place dans les soirées enfantines. On dira donc « contine » et on l’intitulera ainsi ; ça la différenciera de toutes les autres. Mais revenons à la chanson.

 

Disons plutôt à la canzone, remarque Lucien l’âne.

 

Soit, dit Marco Valdo M.I., à la canzone et à Gianni Rodari, grand faiseur de filastroccas, comme apparaîtrait le pluriel, si on adoptait tel quel le mot « filastrocca » en français : une filastrocca, des filastroccas. Celle d’aujourd’hui est fort réussie et cerise sur le gâteau, est une véritable canzone contre la guerre, destinée aux petits et aux grands. C’est ce que tu pourras découvrir à la lecture de ce qui suit.

 

Fort bien, dit Lucien l’âne, et que s’ensuit-il ?

 

Eh bien, dit Marco Valdo M.I., je t’ai annoncé un petit exercice de différenciation entre la traduction et la version, selon mes habitudes. Juste deux textes exemplaires, sans commentaire. D’abord, on verra la traduction – faite par un traducteur automatique et qui est fort proche du texte d’origine, mais ne tient pas compte de son caractère particulier de « filastrocca », notamment de l’assonance et de la rime ; ensuite, la version française que j’ai concoctée. Voilà tout, je n’en dirai pas plus. Juste une dernière précision, la Mélanie est celle de la chanson de Georges Brassens: Mélanie.

 

Alors, dit Lucien l’âne, je n’en dirai rien non plus, sauf qu’elle me paraît avoir certain rapport avec ce que raconte notre Voyage en Zinovie – la dernière en date est « Les Fils sont partis » et tissons le linceul de ce vieux monde vieux, vieillissant, plus vieux chaque jour pluvieux, cramé l’été, gelé l’hiver et cacochyme.

 

 

Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


 

La traduction automatique :

 

Comptine longue et loufoque ;

Le port veut épouser la porte ;

L'alto étudie le violon ;

La mule dit : "Mon fils est le moulin" ;

La pomme dit : "Mon grand-père est le melon" ;

Le fou veut être une brique.

Et l'homme le plus fou du monde

Savez-vous ce qu'il veut ?

Faire la guerre !

 

 

 

La version française :

 

Le conteur incontinent conte content

La contine continue, la contine courte :

La contine contient un continent.

Le port veut épouser la porte.

La viole aime le violon.

La mule dit : « Mes enfants poussent des moulins ».

La Mélanie dit : « Dieu le Père est un melon ».

Le m’as-tu vu veut être maté le matin.

Le fou veut être foulon.

Et du monde, l’homme le plus fou,

Ce qu’il veut, le savez-vous ?

Faire la guerre !

Et prendre pour lui toute la Terre.

 


 


 

PAPILLONS VOILES - Salvador Dali - 1920

PAPILLONS VOILES - Salvador Dali - 1920

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Published by Marco Valdo M.I.
9 janvier 2024 2 09 /01 /janvier /2024 15:05

 

 

Les Fils sont partis

 

Chanson française – Les Fils sont partis – Marco Valdo M.I. – 2023

 

 

 


 

 

LA ZINOVIE

est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.

La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.


 


 

Épisode 182


 

 

 

 

 

 

ZINOVILLE PAISIBLE

 

Valentina Vladimirovna Ivanova – ca 1980

 

 

 

 

Dialogue Maïeutique

 

Eh oui, Lucien l’âne mon ami, c’est une complainte. C’est la complainte des mères et des filles de Zinovie qui se lamentent du départ et de la disparition des fils, des frères, des pères et des amis ; certaines même de leur mari. Où sont-ils donc partis tous ces maris, pères, fils, frères, amoureux et amants de ces dames et damoiselles aux cœurs dolents ?

 

C’est la question, dit Lucien l’âne.

 

Eh bien, reprend Marco Valdo M.I., ils s’en sont allés - certains sur l’eau, les matelots – combattre (c’est la version officielle) les militaires et en réalité, massacrer les civils – femmes, enfants, vieillards et autres gens – du pays voisin. Bref, volens nolens, d’accord ou pas, on les a obligés – manu militari pour la plupart – à attaquer les voisins avec la plus grande brutalité, la plus aveugle barbarie. Et qui donc a eu cette idée saugrenue ? C’est à l’évidence, le Guide. Et savez-vous pourquoi ? Pour édifier sa plus grandiose gloire glorieuse personnelle, lui qui était si nul et si minuscule, si terne et si gris qu’il en était à douter de sa propre existence ; c’est que tel le singe qui monte à l’arbre pour se pavaner et ne réussit qu’à montrer son cul, le paradoxe, c’est que plus le Guide se grandit, plus se gonfle de son insignifiance.

 

En doutant de sa propre existence, dit Lucien l’âne, il n’avait pas tort. Sans ses rodomontades, ses fanfaronnades, des fanfaronneries, ses vanteries, ses menteries, ses charlataneries, ses sottises, ses vantardises, ses chantages, ses intimidations et toutes ses exagérations hyperboliques, sans ses apparitions médiatiques continuelles, il n’existerait tout simplement pas. Mais, foin du triste personnage, que dit la canzone ?

 

Eh bien, allons-y, Lucien l’âne mon ami, et comme il se doit, commençons par le commencement, c’est-à-dire la première strophe. Là, c’est simple, c’est ce que je viens de détailler : la lamentation d’une mère et son affirmation tranquille de sa paisibilité et de son désenchantement de la vie en Zinovie.

 

Si je comprends bien, dit Lucien l’âne, même dans la paix, en Zinovie, les gens s’ennuient, s’y désespèrent doucement. Et moi, je ne connais rien de plus désespérant et de plus ennuyeux que l’ennui – je parle de l’ennuyeux ennui, même si je n’ai jamais réussi à le trouver. Plus j’essayais, plus il fuyait.

 

Moi, c’est pareil, répond Marco Valdo M.I., c’est un grand mystère que l’ennui. Quant au deuxième couplet ou à la deuxième strophe ou deuxième stance, c’est l’intervention du soldat. Est-ce le même soldat que les autres fois ? Je ne sais et à la vitesse où les soldats sont consommés dans l’armée zinovienne, on ne peut en être sûr. Mais ce soldat-là n’y va pas par quatre chemins, c’est un soldat révolutionnaire et sans doute précurseur :

 

« On devrait refuser d’être des militaires.

On n’aurait jamais dû envahir

Ce pays ; on devrait tous repartir. »

 

Puis, la mère dit ne pouvoir quand même se résoudre à abandonner ses fils et nonobstant la guerre odieuse qu’ils sont contraints de mener et qu’elle déteste, elle revendique d’être à la fois, une mère aimante et aidante portant un peu d’attention familiale au fils soldats (tant qu’il vit encore) et d’être tout à fait hostile à la guerre d’agression, fût-elle grande et patriotique.

 

Elle a parfaitement raison cette femme-là, dit Lucien l’âne. Si elle l’avait connu, elle dirait comme Prévert : « Oh, Barbara ! Quelle connerie la guerre ! » Quant à moi, face à cette absurde, démentielle et idiote guerre du Guide, il me revient à l’esprit notre antienne, fort peu pétainiste : « Ora e sempre : Resistenza ! » (Lo avrai camerata Kesselring !)  - Maintenant et toujours, Résistance !

 

Bien sûr, reprend Marco Valdo M.I., et d’ailleurs, le soldat de la canzone le dit clairement :

 

« Nous soldats, on ne veut pas de ça

Et ainsi, la plupart de nous se perd

Pour mener et soutenir cette guerre.

On devrait résister aux ordres et tout faire

Pour sauvegarder notre dignité

Et les valeurs et les droits de l’humanité. »

 

Enfin, le dernier couplet est celui de la Grand-Mère qui ne laisse pas oublier les filles de Perse et leur long et difficile combat contre la religieuse peste qui ravage leur pays et le monde.

 

« … les filles de Perse

Un peu partout, dans les rues, manifestent

Contre les effets de la religieuse peste ;

Le vent et les pluies les transpercent,

Les filles, les femmes avancent pourtant. »

 

Et elle rappelle leur résistance, aux filles de Perse, face aux exactions des hommes violents du régime.

 

Pour sûr, dit Lucien l’âne, Grand-Mère fait bien de ne pas lâcher et de persister à faire connaître cette résistance ordinaire, ce combat quotidien des femmes de là-bas aux résonances universelles, mais on y reviendra. Cependant, arrêtons-là, il le faut bien et tissons le linceul de ce monde décidément absurde, méprisant, méprisable et cacochyme.

 

 

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

 

Oh, dit la mère, mes fils sont partis

Faire la guerre dans l’autre pays ;

Mes filles sont angoissées depuis.

Toute la famille a bien compris

L’idiotie criminelle de cette agression.

Nous, on n’attaque pas le voisin,

On partage avec lui le pain et les oignons.

Des fois, on boit ensemble le vin.

Paisibles, on vit en bonne entente,

Même si ici rien ne nous enchante

Et surtout pas les discours du Guide,

Ses rodomontades et ses paris stupides.

 

Vous avez raison, dit le soldat,

Je confirme nos massacres inutiles

D’enfants, de femmes, de milliers de civils.

Nous soldats, on ne veut pas de ça

Et ainsi, la plupart de nous se perd

Pour mener et soutenir cette guerre.

On devrait résister aux ordres et tout faire

Pour sauvegarder notre dignité

Et les valeurs et les droits de l’humanité.

On devrait refuser d’être des militaires.

On n’aurait jamais dû envahir

Ce pays ; on devrait tous repartir.

 

La mère dit : on ne peut laisser

Nos enfants ainsi s’en aller se tuer

Sans rien faire pour les aider,

Leur écrire, leur téléphoner,

Leur envoyer des encouragements,

Leur porter des vêtements,

Leur remonter le moral.

Tout ça est bien normal,

C’est le rôle de la famille

Et celui, dit le trouvère,

Des sœurs et des filles,

De condamner la guerre.

 

Ah, dit Grand-Mère, les filles de Perse

Un peu partout, dans les rues, manifestent

Contre les effets de la religieuse peste ;

Le vent et les pluies les transpercent,

Les filles, les femmes avancent pourtant.

Les groupes d’hommes violents

De plus en plus nombreux

S’excitant de la voix entre eux,

Encerclent la manifestation.

Armés de pierres, de couteaux,

Ils se préparent à l’assaut

Pour la rituelle provocation.

 

 

 

 

 

 

 

LA ZINOVIE


 

Tous les épisodes précédents sont accessibles ici :


 

 

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode 5 : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l’État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ;

Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ; Épisode 64 : Que faire ? ; Épisode 65 : Ni chaud, ni froid ; Épisode 66 : Le Congé éternel ; Épisode 67 : À perdre la Raison ; Épisode 68 : Les Sauveurs de l’Humanité ; Épisode 69 : L’Eau qui dort ; Épisode 70 : Le Régime en Place ; Épisode 71 : Un Conflit avec l’Étranger ; Épisode 72 : Petit Manuel de Survie ; Épisode 73 : La Banalité ; Épisode 74 : La Ligne de Conduite ; Épisode 75 : Les Femmes de Zinovie ; Épisode 76 : La Légende ; Épisode 77 : Le Devoir sacré ; Épisode 78 : Les nouveaux Soldats ; Épisode 79 : Bruit de Fond ; Épisode 80 : Une résistible Ascension ; Épisode 81 : La Zone interdite ; Épisode 82 : Les Pommes ; Épisode 83 : La Normalité ; Épisode 84 : L’Autorisation ; Épisode 85 : L’Exclusion ; Épisode 86 : Quelle Affaire ? ; Épisode 87 : Le Vase vide ; Épisode 88 : Introspection ; Épisode 89 : Le Pays gris ; Épisode 90 : Tout un Style ; Épisode 91 : L’État unique ; Épisode 92 : Le Veilleur de Nuit ; Épisode 93 : Le Questionnaire ; Épisode 94 : Le Roi des Rats ; Épisode 95 : Si tu veux la Paix ; Épisode 96 : Les Vieilles et la Guerre ; Épisode 97 : L’Étoile filante ; Épisode 98 : La Guerre nécessaire ; Épisode 99 : Les Méditations ; Épisode 100 : La Guerre des Boutons ; Épisode 101 : Hurler avec les Loups ; Épisode 102 : Les Cantines éternelles ; Épisode 103 : L’Homme debout ; Épisode 104 : Les Nouveaux Cerisiers ; Épisode 105 : La Logique du Soldat Mort ; Épisode 106 : Les Fuites ; Épisode 107 : Les Ratures ; Épisode 108 : Les Lombrics philosophiques ; Épisode 109 : Les Réservistes ; Épisode 110 : La Logique de la Paix ; Épisode 111 : Le Citoyen et le Régime ; Épisode 112 : Les Ennemis extérieurs ; Épisode 113 : L’Oiseau de Feu ; Épisode 114 : Le Rêve du Guide ; Épisode 115 : Le Bourbier atomique ; Épisode 116 : L’Exilé ; Épisode 117 : La Journée ordinaire ; Épisode 118 : Les Commandeurs ; Épisode 119 : Sainte et Martyre ; Épisode 120 : La Patrie en Danger ; Épisode 121 : Les Églantiers sauvages ; Épisode 122 : Le Temps restant ; Épisode 123 : L’Invincible Armée ; Épisode 124 : L’Explorateur ; Épisode 125 : La Mémoire ; Épisode 126 : Souvenirs du Vieux Temps ; Épisode 127 : La Pauvreté chaleureuse ; Épisode 128 : Du Village à la Ville ; Épisode 129 : À l’École de la Capitale ; Épisode 130 : Le meilleur Élève ; Épisode 131 : Le Rire doux ; Épisode 132 : Les belles Jambes ; Épisode 133 : La Guerre et la Paix ; Épisode 134 : Le Moyen Âge ; Épisode 135 : Roman ; Épisode 136 : L’Aventure guerrière ; Épisode 137 : L’Âme de la Guerre ; Épisode 138 : Les Illusions perdues ; Épisode 139 : Contes et Mécomptes ; 140. Les Apories ; 141. Les Bâtisseurs de l’Avenir radieux ; 142. Les Écrevisses ; 143. La Fin des Ascèses ; 144. En aparté ; 145. Le beau Voyage ; 146. La Marche de l’Histoire ; 147. Les Morts froids ; 148. L’Industrie de la Guerre ; 149. Les Fruits mûrissent ; 150. Les Faux Pas ; 151. Les Soldats ; 152. Les Mamelles de la Guerre ; 153. Le Trouvère ; 154. Les Pillards ; 155. La sainte Reddition ; 156. Amiral, on coule ; 157. L’Art naïf ; 158. Les Filles de là-bas ; 159. Les Oies cendrées ; Épisode 160 : Les Grondements ; 161. L’État de Guerre ; 162. Comme autrefois ; 163. Traîtres à la Nation ; 164. Les Journalistes ; 165. Le Clown sénile ; 166 : Exils ; 167 : Écoutez les Gars ; 168. L’Acide nostalgique ; 169. Les Chaussettes roses ; 170. La Régurgitation ; 171 : Parlez-moi de la Paix ; 172 : Les Hybrides de la Foi ; 173 : L’Espace infini du Temps ; 174 : Les Chiens enragés ; 175 : Les Lombrics de Darwin ; 176 : Gare au Gorille en Zinovie ; 177. Le Dictateur ; 178. L’Éternité ; 179 : L’interminable Victoire ; 180. Les trois Rosiers ; 181. Les Obus

ZINOVILLE PAISIBLE   Valentina Vladimirovna Ivanova – ca 1980

ZINOVILLE PAISIBLE Valentina Vladimirovna Ivanova – ca 1980

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Published by Marco Valdo M.I.
4 janvier 2024 4 04 /01 /janvier /2024 20:04

  

QUE FAITES-VOUS DE LA LIBERTÉ ?

 

 

Version française - QUE FAITES-VOUS DE LA LIBERTÉ ? – Marco Valdo M.I. – 2024

D’après la traduction italienne - CHE VE NE FATE DELLA LIBERTÀ? - Anerneq
Chanson polonaise - Po co wolność? - Kult - 1985

 

 

DANS LA TÊTE DU GUIDE

 

Stanisław Ignacy Witkiewicz - circa 1935

 

Dramaturge, philosophe, pamphlétaire, peintre Stanislaw Ignacy Witkiewicz, né en 1885, s'est suicidé en 1939, lors de l'invasion russe et allemande de la Pologne.
 

 

 


"Po co wolność" est une chanson du groupe de rock polonais Kult, incluse dans l'album "Kaseta" sorti en 1989. Les paroles ont été écrites par Kazik Staszewski et la musique composée par Janusz Grudziński. La chanson, considérée comme l'un des hymnes générationnels contre le régime communiste, a été composée à l'origine en 1985 mais, en raison de la censure, n'a été jouée qu'en direct avant d'être officiellement enregistrée.

 

Les paroles de "Po co wolność" font référence à la situation sociopolitique de la Pologne communiste, dans laquelle la population semblait accepter l'oppression en échange de quelques privilèges accordés par les autorités. La pièce prend la forme d'un discours officiel, commençant par les mots "Przemówienie z dnia siódmego roku bieżącego" (Discours de la septième année en cours), une référence à la rhétorique de l'époque. Divers avantages obtenus par la population en échange de ses libertés sont mentionnés, parodiant la propagande socialiste.
 

 


 

Petit Dialogue maïeutique

 

 

Mon ami Lucien l’âne, je reviens volontairement et en quelque sorte nécessairement sur la distinction essentielle que j’ai l’habitude de faire entre la traduction et ce que j’appelle, la version. Pour que ce soit bien clair – et c’est utile (ô combien!) ici – il faut comprendre que si la traduction entend (et se doit de) faire une translation aussi proche possible (quasiment technique) des mots et du sens du texte qu’elle traduit, la version – de par sa revendication poétique – se réserve une plus grande liberté de mots, de sens et de ton. Elle se veut aussi plus souple et plus adaptée à l’évolution des choses et du temps.

 

Certes, dit Lucien l’âne, mais elle a, en plus, le mérite d’annoncer ses intentions et sa pratique de liberté. Pour mieux indiquer ce qu’elle est, je dirais de la version qu’elle est sans modèle fixe, qu’elle peut prendre des distances parfois considérables avec l’original. Elle est au texte de la chanson, ce que peut être l’interprétation d’un artiste. On sait très bien qu’elle peut aller jusqu’à la parodie ou à l’interprétation ironique. Un phénomène similaire est courant en peinture.

 

Cela posé, dit Marco Valdo M.I., en traduisant (car dans un premier temps, je traduis ou je m’inspire d’une traduction) cette chanson qui raconte la Pologne d’il y a plus de trente ans, j’ai eu la sensation de me trouver dans un moment de notre Voyage en Zinovie – le dernier en date étant Les Obus, d’entendre une de ces multiples voix qui racontent l’Histoire de la Zinovie d’aujourd’hui, vue de l’intérieur. C’est ainsi que j’ai transposé sans aucune réticence dans cette chanson le personnage du Guide, être grandiose, glorieux et omnipotent qui dirige le pays.

 

C’est intéressant, dit Lucien l’âne, car ça ouvre le champ des multiples variations et apporte des développements qui relient cette chanson ancienne à ce qui se passe aujourd’hui là-bas en Zinovie et notamment, la guerre faite au pays voisin ( guerre : appelée comme il se doit « opération militaire spéciale », joyeux euphémisme qui camoufle l’ambition impériale du Guide, le retour du colonisateur et couvre du voile pudique de la propagande des centaine de milliers de morts).

 

Avant de te laisser conclure, Lucien l’âne mon ami, je voudrais éclaire ce mystérieux « septième jour de l’année en cours » dont parle la canzone. Il s’agit d’une référence au calendrier orthodoxe russe, qui en fait le premier jour de l’an. Comme bien tu le penses, le simple fait de le désigner comme tel (septième jour de l’année) est déjà en soi une façon de marquer la dissidence par rapport au colonisateur – au moment de la conception de la chanson, la Pologne était sous occupation et colonisation de l’URSS, c’est-à-dire clairement russe.

 

Oui, dit Lucien l’âne, j’avais bien cette distinction en tête et je veux terminer en insistant pour que ceux qui ne l’ont pas encore fait, aillent lire le Voyage en Zinovie, qui comporte actuellement 181 épisodes et selon toute vraisemblance, va se prolonger encore. En attendant, tissons le linceul de ce vieux monde désespérant, désastreux, déprimé et cacochyme.

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


 

 

Discours du septième jour de l'année en cours

 

 

La liberté. Que faites-vous de la liberté ?

Vous avez déjà la télévision.

La liberté. Que faites-vous de la liberté ?

Vous avez l’Intervision, l’Eurovision.

La liberté. Que faites-vous de la liberté ?

Vous avez déjà tellement d'argent....

La liberté. Que faites-vous de la liberté ?

...Et vous en aurez plus avec le temps.

 

Main dans la main, marchons

Vers le soleil d'un monde nouveau.

Construisons un nouveau pont

Portant du Président, le glorieux nom.

Main dans la main, marchons

Vers le soleil d'un monde nouveau.

Construisons un nouveau pont

Portant du Guide, le glorieux nom.

 

La liberté. Que faites-vous de la liberté ?

Vous avez des bus pour aller travailler...

La liberté. Que faites-vous de la liberté ?

Vous avez vos rations d’alcool pour rêver.

La liberté. Que faites-vous de la liberté ?

Vous avez un Guide à vénérer

La liberté. Que faites-vous de la liberté ?

Et la Coupe du monde à gagner.

 


La liberté. Que faites-vous de la liberté ?

Vous avez des films fantastiques.

La liberté. Que faites-vous de la liberté ?

Des manifestations sporadiques,

La liberté. Que faites-vous de la liberté ?

De chaque exposition jaillit l’avenir radieux.

La liberté. Que faites-vous de la liberté ?

Vous avez du pain et des jeux.
 

Main dans la main, marchons

Vers le soleil d'un monde nouveau.

Construisons un nouveau pont

Portant du Guide, le glorieux nom.

Main dans la main, marchons

Vers le soleil d'un monde nouveau.

Construisons un nouveau pont

Portant du Guide, le glorieux nom.

 

Marchons main dans la main

Vers le soleil de notre monde.

Baissons tous nos têtes rondes

Devant notre Guide si humain.

 

Écoutez, écoutez, écoutez !

Ce qui se passe ici depuis longtemps !

Le bruit que ce monde funeste fait !

Un monde désastreux, désespérant

Par des frontières divisé, défait !

Vous ne parlez que par courrier

Aux gens que vous aimez,

La colle postale porte vos baisers

Car ils doivent vivre à l’étranger.

Il est avide et rapace, notre monde ;

Il veut de l'argent et des entreprises, notre monde.

Les imbéciles dirigent notre monde ;

Et notre Guide veut le pouvoir sur le monde.

Quel monde désastreux, désespérant....

...le discours du septième jour....

Quel monde terrible, déprimant...

...de l’année en cours.


 


 

DANS LA TÊTE DU GUIDE   Stanisław Ignacy Witkiewicz - circa 1935

DANS LA TÊTE DU GUIDE Stanisław Ignacy Witkiewicz - circa 1935

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Published by Marco Valdo M.I.
1 janvier 2024 1 01 /01 /janvier /2024 18:56

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lundi 5 décembre 2022

LA FERME DES ANIMAUX

https://chansonsdumonde.blogspot.com/2022/12/la-ferme-des-animaux.html

 
 
 
LA FERME DES ANIMAUX

 

 

Version française — LA FERME DES ANIMAUX — Marco Valdo M.I. — 2022

Chanson italienne — La fattoria degli animali — Ucroniutopia2011

Directement tirée du roman de George Orwell — Animal Farm — 1945

Texte et musique : Gianluca Lalli


 

La Ferme des animaux (titre original : Animal Farm. A Fairy Story) est un roman court de George Orwell, publié en 1945. Découpé en dix chapitres, il décrit une ferme dans laquelle les animaux se révoltent, prennent le pouvoir et chassent les hommes.

Il s’agit d’un apologue écrit sous la forme d’une fable animalière, mais également d’une dystopie. Dans ce roman, Orwell propose une satire de la Révolution russe et une critique du régime soviétique, en particulier du stalinisme, et au-delà, des régimes autoritaires et du totalitarisme.

(tiré de Wikipédia — LA FERME DES ANIMAUX)

 

 

 

 

TOUS LES ANIMAUX SONT ÉGAUX


 


 

Le vieux major est un cochon très sage ;

Il parle de révolte, d’avoir du courage,

Mais sa sagesse depuis longtemps,

Est morte desséchée, dispersée par le vent.


 

Boule de neige est houle de rêve,

Ses utopies ont la vie brève.

Depuis qu’un moulin est son obsession,

Il ne peut plus guider la Révolution


 

Pipo exhale des vérités sublimes.

Il raconte à ses poules des histoires.

Quatre jambes, bien, deux jambes, faut voir :

Quatre jambes bien, deux jambes… Divines !


 

Bonnes jambes sans bonne tête

Ne sauvent pas la bête ;

De Malabar médiocre monture,

On fera des affiches avec sa fourrure.


 

Avez-vous déjà vu un âne mort

Qui lit, qui écrit, qui comprend son tort ?

Benjamin, âne de l’intelligence,

Se garde de dire ce qu’il pense.


 

Mollie n’aime pas la révolution,

Elle aime la télévision.

Si les choses tournent mal,

Elle change de canal.


 

Le corbeau Moïse parle d’un paradis

Après la mort : LE SUCRE CANDI !

Mais dans cette vie, sa mission sacrée :

Ne jamais céder une bouchée.


 

Minimus, le porc chante

Une propagande virtuelle.

Ce cochon se vante

D’être une bête intellectuelle.


 

Depuis que le monde est monde, les chiens

Se disputent les restes et ne laissent rien.

Sûrs toujours que personne ne les voit,

En ville, les moutons font de vilains dégâts.


 

Les rats et les lapins doivent se démener,

Parfois, ils n’ont pas de quoi subsister,

Ils n’ont pas étudié, ils savent pas parler.

Poursuivis par les chiens, ils cherchent à manger.


 

Le cochon est sur le plus haut siège,

Au-dessus des autres races, vêtues de rouge.

Il y a les chiens qui pour l’os se disputent.

Toute leur histoire est litige et lutte.


 

C’EST L’EMPEREUR DE TOUS LES COCHONS,

MAINTENANT D’UNE NATION, LE LEADER…

IL FAIT DE LA RÉALITÉ UNE ILLUSION AMÈRE.

TELLE EST L’HISTOIRE DE NAPOLÉON LE COCHON.


 

Sage l’Ancien va sur deux jambes, a des principes moraux,

Il pense d’aucuns sont des maîtres.

Sans doute, tous les animaux sont égaux.

Cependant, certains sont plus égaux que d’autres,

C’est bien connu : plus ÉGAUX que les autres.

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Published by Marco Valdo M.I.
1 janvier 2024 1 01 /01 /janvier /2024 18:53

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vendredi 9 décembre 2022

NOUS QUI DÉSIRONS SANS FIN

https://chansonsdumonde.blogspot.com/2022/12/nous-qui-desirons-sans-fin.html

NOUS QUI DÉSIRONS SANS FIN

 

Version française — NOUS QUI DÉSIRONS SANS FIN — Marco Valdo M.I. — 2022

Chanson italienne — Noi che desideriamo senza fineFrancesco Pelosi — 2022

[2022]
Musique : Francesco Pelosi
Paroles : Francesco Pelosi

Inspirée de Raoul Vaneigem
Album : Cantata per Guido Picelli (2022)

 

 

Nous qui désirons sans fin fait l’examen critique d’une société marchande en déclin et d’une société vivante appelée à la dépasser. Le capitalisme mondial n’est plus qu’un système parasitaire déterminant l’existence d’une bureaucratie ou le politique est aux ordres d’une pratique usuraire. Toute l’organisation sociale est ainsi menacée jusque dans sa contestation qui, ne cherchant d’autre solution en dehors de l’économie d’exploitation, se dégrade avec elle.

 

Le morceau d’ouverture original qui donne le coup d’envoi de la Cantata per Guido Picelli de Francesco Pelosi, le plus bel album en langue italienne publié en cette malheureuse année 2022, aussi malheureuse que ses nombreuses célébrations centenaires (de la naissance du fascisme en Italie), s’inspire de Raoul Vaneigem ; et ce n’est pas un hasard. Il y a plusieurs années, en 2010, un très jeune Francesco Pelosi est venu sur ce même site pour me demander des informations sur une pièce qu’il était en train de traduire pour la chanter : la pièce était La vie s’écoule, la vie s’enfuit. C’est à partir de ce retour à Vaneigem que l’histoire de Guido Picelli commence à se dérouler, remontant aux simples vers de l’Internationale, s’entremêlant avec une Patrie de plus en plus pauvre et remémorée parmi les vieux quartiers de Parme lors de promenades solitaires. Un chant qui, comme tous ceux contenus dans la Cantate, est un pont, un système de ponts traversant un Oltretorrente qui est l’Océan du présent. C’est à nous autres de faire en sorte que les Balbo d’aujourd’hui ne la franchissent jamais. [RV].

 

À propos de Guido Picelli et de Parme, voir le documentaire SI ERANO VESTITI DELLA FESTA ; pour les Barricades, voir Enrico Fereoli, “Barricate di Parma”

 

 

 

 

 

 

 

 

LA FUITE DES FASCISTESPARME 1922

 

Enrico Ferreoli — 1982


 

 

 

 

Nous avons vécu des siècles inquiétants

Les clartés de l’aube nous illuminaient.

L’hiver rêvait, lentement,

De ses cendres, le printemps renaissait

Chantant la chanson d’Orphée,

Apprenant les enchantements d’Orphée.

 

Une chanson pour nous

Qui désirons sans fin, sans fin, sans fin.

Une chanson pour nous

Qui désirons sans fin, sans fin.

 

Debout, les damnés de la terre !

Debout, les forçats de la faim !

Le sommeil de l’imaginaire

A généré ces monstres de la fin.

Peuple esclave, debout, debout !

Nous ne sommes rien, soyons tout.

Peuple esclave, debout, debout !

Nous ne sommes rien, soyons tout.

 

De Guido Picelli, j’aime me souvenir

De ces jours de Vingt-deux, encore.

Le printemps, quant à lui, tarde à venir ;

La chanson dit : « La liberté ou la mort ! »

 

Une chanson pour nous

Qui désirons sans fin, sans fin, sans fin.

Une chanson pour nous

Qui désirons sans fin, sans fin.

 

Une chanson pour nous

Qui désirons sans fin, sans fin, sans fin.

Une chanson pour nous

Qui désirons sans fin, sans fin.

 

Une chanson pour nous

Qui désirons sans fin, sans fin, sans fin.

Une chanson pour nous

Qui désirons sans fin, sans fin.

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Published by Marco Valdo M.I.
1 janvier 2024 1 01 /01 /janvier /2024 18:50

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samedi 10 décembre 2022

Le Vase vide

https://chansonsdumonde.blogspot.com/2022/12/le-vase-vide.html

 

 

Le Vase vide

 

 

Chanson française — Le Vase vide Marco Valdo M.I. — 2022

 

 

 

 

 

LA ZINOVIE
est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.
La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.

 

 

 

 

Épisode 87

 

 

 

 

 

 

 

LES FILLES DE L’AUTOBUS

 

 

 

Iouri Pimenov — 1963

 

 

 

 

 

 

 

 

Dialogue Maïeutique

 

 

 

Assurément, Marco Valdo M.I. mon ami, ce titre doit être une sorte de symbole, une objectivation du réel.

 

C’est le cas, en effet, répond Marco Valdo M.I., et ce qu’il symbolise tel un totem, ce qu’il incarne à vrai dire, c’est la vie morne, terne et vide qui — à l’exception d’une très réduite minorité excentrique — est celle des citoyens de Zinovie et même de ceux qu’on doit considérer comme des privilégiés — les dirigeants. Eux aussi sont condamnés au terne, au morne, au vide et à l’ennui grisâtre de leur quotidien.

 

Oh, dit Lucien l’âne, ça me rappelle la chanson de mon ami le macchabée, un gars un peu maigre, qui chantait dans un amphithéâtre ; je te résume le morceau :

 

 

« Dans un amphithéâtre, il y avait un macchabée.

Ce macchabée disait ; « Ah, ce qu’on s’emmerde ici ! ».

 

Et à mon avis, il avait raison, reprend Marco Valdo M.I., pareil pour les dirigeants, comme le dit la chanson :

 

« Ça sue l’ennui et la sottise de chez nous.

Un bureau et son fauteuil, une table noire,

Un coffre-fort, des téléphones, des armoires

Un canapé, un guéridon, un vase vide ;

Aux murs, les portraits des chefs et du Guide. »

 

A-t-on idée, demande Lucien l’âne, à qui est la voix qui conte ces histoires, car elle me paraît assez courageuse ?

 

Oui, dit Marco Valdo M.I., c’est encore le veilleur de nuit qu’on imagine entrant durant son tour de garde dans le bureau du directeur. Il se lance alors dans une série de réflexions à propos du bureau, puis du directeur (qui est le symbole, l’incarnation, la personnification de tous les dirigeants de Zinovie) et ensuite, il enchaîne une méditation de plus en plus nostalgique à propos de sa propre vie pour conclure à la manière du Pauvre Rutebeuf que chantait Léo Ferré.

 

« Mes amis ont disparu,

Mes femmes ne me voient plus.

La nuit encore me supporte,

Le jour, la mort frappe à ma porte.

Ma vie amère n’en peut plus.

La peur ne peut pas tout ternir,

Tout ce qui m’était à venir

M’est advenu. »

 

Ah, dit Lucien l’âne, je le trouve décidément bien mordu, de réminiscences et de bribes de poésie ce veilleur de nuit. Ce n’est certes pas un reproche, tout au contraire. Quelle jouissance ! Ce sont là des clins d’yeux, des deux, des phares antibrouillard à travers les brumes du temps, fût-il bientôt millénaire et puis, ça ravive ces mots disparus que le brouhaha étouffe et pour un peu éteindrait.

 

Oh, dit Marco Valdo M.I., ne te désespère pas. Tiens, pour ce qui est de raviver, je ne saurais trop te conseiller de jeter un œil sur ces jeunes filles en rose (évocation triviale de la vie en rose) qui viennent colorer ce paysage trop gris monochrome et piquer au vif le soliloqueur.

 

Eh bien ou mal, d’ailleurs, reprend Lucien l’âne, après tout ça, il ne nous reste plus qu’à tisser le linceul de ce vieux monde en berne, terne, inerme, inerte, infirme, infernal et cacochyme.

 

Heureusement !

 

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

 

La profonde salle est immense

On dirait une piste de danse,

Meublée d’un ramassis d’horreurs.

C’est le bureau du directeur.

Un chef-d’œuvre du mauvais goût

Inhérent à chaque dirigeant,

Indépendamment de son rang.

Ça sue l’ennui et la sottise de chez nous.

Un bureau et son fauteuil, une table noire,

Un coffre-fort, des téléphones, des armoires

Un canapé, un guéridon, un vase vide ;

Aux murs, les portraits des chefs et du Guide.

 

Comme tout le monde, le dirigeant

Est né, a été petit enfant,

Sali ses couches, mangé la bouillie,

Fait pipi au lit, grandi en famille,

Fréquenté la maternelle, été à l’école,

Dans la cour, joué au foot, fait le mariole.

Et puis, été amoureux, et puis, élu.

Quelles aventures, quelles émotions,

Quelle épopée, quelles situations,

Quels glorieux combats, il a connus.

Soudain, un cri : « Qui commande ici ? »

La voix du Guide, le chef se fait tout petit.

 

Moi, je n’ai jamais eu à moi

Ni table, ni bureau, ni toit.

Le boulot est loin de mon logement,

Une heure et deux changements

Dans des autobus brinquebalants,

Pleins à craquer. Trois filles en rose,

À chaque tressaut, à chaque chaos.

Coincées tout contre mon dos,

M’accusent des pires choses.

On arrive en ville,

Il me faut descendre bientôt.

Avec tout ça, j’ai perdu le fil.

 

L’institutrice de mon enfance,

Enchifrenée, n’enseigne plus.

La vieille maison des vacances

Et le village n’existent plus.

Mes amis ont disparu,

Mes femmes ne me voient plus.

La nuit encore me supporte,

Le jour, la mort frappe à ma porte.

Ma vie amère n’en peut plus.

La peur ne peut pas tout ternir,

Tout ce qui m’était à venir

M’est advenu.

LA ZINOVIE

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