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20 novembre 2023 1 20 /11 /novembre /2023 11:02
SI ON ME TUE


 

Version française - SI ON ME TUE – Marco Valdo M.I. – 2023

Après la traduction italienne de Lorenzo Masetti

d’une chanson mexicaine en espagnol – Si me matanSilvana Estrada – 2021

 

FILLE AU MASQUE DE MORT
[Niña con máscara de calavera]
Frida Kahlo – 1938



J'ai mis beaucoup de temps à écrire ["Si me matan"] parce qu'il était très difficile de trouver les mots. Il s'agit d'une histoire qui s'est déroulée il y a plusieurs années, lorsqu'une jeune fille [Mara Fernanda Castilla] - à l'époque, elle avait mon âge, elle et moi, 19 ans - a pris un [covoiturage] pour rentrer chez elle la nuit et qu'ils ne l'ont pas revue jusqu'à ce qu'ils trouvent son corps. C'est une histoire terrible, triste, épouvantable, mais nous l'entendons tous les jours, lamentablement. Ce qui m'a le plus choquée, et ce qui nous a le plus choquées en tant que femmes dans la société mexicaine, c'est le nombre de programmes d'information et de reporters radio qui l'ont blâmée en argumentant "s'ils l'ont tuée, c'est ce qu'elle a eu pour être sortie seule la nuit".

 

Cela a suscité beaucoup de douleur dans nos communautés, chez nos femmes, et a donné naissance à un merveilleux hashtag, "SiMeMatan", parce qu'au Mexique, il arrive souvent que lorsqu'une femme est tuée, on lui impute toujours la faute ... On dit toujours que c'est notre faute, c'est terrible, et j'ai vu cela depuis que je suis fillette et cela a toujours été un problème qui m'a beaucoup touchée, la déshumanisation des victimes dans ce pays. C'est un problème de racisme, de classisme, de mille choses.

Puis le mouvement #SiMeMatan a commencé et vous avez écrit sur Twitter ou ailleurs que vous vouliez que les gens parlent de vous...

"Je veux qu'on dise que je suis la mère de trois enfants, que j'ai travaillé, que j'ai étudié, que je me suis toujours battue pour obtenir ce que je voulais", et ainsi de suite. Beaucoup de gens ont commencé à écrire, à noter les choses qu'ils voulaient que l'on dise pour que les gens n'inventent pas toutes sortes de stupidités sur nos vies.


Silvana Estrada explora el amor como fuerza política en su nuevo EP 'Abrazo' - El Tecolote

 

 

Si on me tue,

Quand on me trouvera,

Que l'on dise toujours,

Que l'on dise toujours,

 

Que j'étais chanteuse

Vivant de rêves,

Que comme toutes nos sœurs,

J'ai grandi dans la peur.

 

Et pourtant, toujours

Je suis sortie seule

Voir les étoiles,

Marcher le jour.

 

Et pourtant, fille,

Je suis sortie seule

Voir les étoiles,

Aimer la vie.

 

S'ils me tuent,

Si tu me trouves,

Couvre-moi de fleurs,

Comble-moi de terre.

 

Je serai une semence

Pour celles qui viennent ;

Et que personne ne nous fasse taire,

Et que rien ne nous retienne.

 

Et que vos chansons flambent haut

Comme un manteau chaud

Pour guérir nos blessures

Et toutes nos déchirures.

 

Et qu'un cri comme le tonnerre

À notre deuil, nous arrache

Et que tant de nous se détache,

Et que jusqu’à la peur se désespère.

 

Et que demeure l’espérance,

Et que le bleu du ciel lui-même

Nous veille avec bienveillance.

Sœur, je t'aime.
 

FILLE AU MASQUE DE MORT [Niña con máscara de calavera] Frida Kahlo – 1938

FILLE AU MASQUE DE MORT [Niña con máscara de calavera] Frida Kahlo – 1938

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Published by Marco Valdo M.I.
19 novembre 2023 7 19 /11 /novembre /2023 17:28

 

L’Espace infini du Temps

 

Chanson française — L’Espace infini du Temps — Marco Valdo M.I. — 2023


 

 

LA ZINOVIE

est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.

La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.


 


 

Épisode 173

 

 

 

 

FACE À L'ESPACE INFINI DU TEMPS

 

Sofia Polova – 2023

 

 

 

 

 

Dialogue Maïeutique

 

Écoute-moi, Lucien l’âne mon ami, cette chanson aurait pu s’intituler « Quand va-t-on frapper à la porte ? », mais comme on le voit, elle s’intitule : « L’Espace infini du Temps ».

 

Ce me semble, dit Lucien l’âne, un titre étourdissant.

 

En effet, reprend Marco Valdo M.I., et face à ce titre étourdissant, qui nous confronte, à l’espace infini du temps, on se découvre soi-même à la dimension de ce temps.

 

Ah, dit Lucien l’âne, explique-toi un peu.

 

Eh bien, sache Lucien l’âne mon ami, que chacun a sa dimension propre à la taille d’un univers (le sien, incommensurable, insécable) et la dimension de cet espace (l’univers dont il est le centre) s’étend avec le temps. C’est le temps qui lui donne son sens (du début à la fin) et sa dimension, qui tant que dure temps, est infinie.

 

Si je suis bien, dit Lucien l’âne, à la fin, quand même, elle finit.

 

Oui, de fait, dit Marco Valdo M.I., vu de l’extérieur ; mais pour l’être-univers qu’est l’individu, chaque individu, le temps et l’univers sont infinis. Il n’en connaîtra jamais la fin. Tout ceci tient au fait que l’infini est un objet relatif non-fini. Tant qu’il est, il est infini ; après, il n’est plus.

 

Voilà qui est dit, intervient Lucien l’âne, mais que raconte cette chanson finalement ?

 

Cette fois, reprend Marco Valdo M.I., c’est une fille de Perse qui ouvre le bal du temps mort – ce qui depuis des dizaines d’années déroule, aride, sur la Perse ses draps noirs et les nuits d’angoisse de ses habitants. Ce sont d’ailleurs les mêmes que connaissent les gens de Zinovie. Comme si tout un peuple était atteint d’une maladie autoimmune.

 

Oh, dit Lucien l’âne, ce sont les nuits dictatoriales, les nuits totalitaires. La canzone le dit nettement :

 

« Mais la nuit, une fois rentrés,

On cauchemarde, on songe :

Qui sera le prochain arrêté ?

L’angoisse nous ronge :

Quand donc vont venir ces cloportes ?

Quand va-t-on frapper à la porte ? »

 

Et l’atmosphère qui en résulte, continue Marco Valdo M.I., fait de ce monde un enfer nauséabond où les institutrices dénoncent les enfants, où les ménagères sont font délatrices professionnelles. Il y a là toute une humanité plongée dans le purin d’État. Chacun vit dans un bain de suspicion puante. Les relents du régime s’insinuent partout. On n’ose plus parler, tout est sous écoute.

 

« Les oreilles du Grand Frère

Traînent leurs pavillons

Dans tous les coins de la nation. »

 

Finalement, dit Lucien l’âne, ce monde de sycophantes est pire que la guerre.

 

C’est ce qui semble au soldat, répond Marco Valdo M.I., qui dans son abri imagine encore un monde possible, un monde où vivre aurait du sens.

 

« Dans l’abri, j’imagine, dit le soldat,

Un monde sans combat

Où les rêves les plus beaux

Montrent un monde nouveau,

...

Où les brumes apaisées lentement

Laissent libre le ciel vivre

Et rendent aux oiseaux ivres

L’espace infini du temps. »

 

Oui, dit Lucien l’âne, pour ce que j’en ai vu, la guerre finit toujours par finir, mais les chapes de plomb pèsent infiniment plus longtemps sur l’esprit, le cœur et le corps des gens et pire encore, avilissent ceux qui le tolèrent sans rechigner. La pesanteur des imbéciles étouffe la planète. La question est donc : comment se débarrasser de l’idiotie du pouvoir ? En attendant, tissons le linceul de ce vieux monde perclus, reclus, cocu et cacochyme.

 

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

 

 

Le jour, dit la fille de Perse,

On court, on va, les pas nous bercent,

On n’a pas le temps de penser

Aux parents, aux amis morts,

Ni comment on a échappé à ce sort.

Mais la nuit, une fois rentrés,

On cauchemarde, on songe :

Qui sera le prochain arrêté ?

L’angoisse nous ronge :

Quand donc vont venir ces cloportes ?

Quand va-t-on frapper à la porte ?

 

On surveille, on fouille les maisons,

On espionne les gens et leurs relations.

L’école est l’œil du Président :

Pour un mot, pour un dessin,

Des institutrices, des enseignants,

Des voisins, des amis, des cousins

Dénoncent les petits et les grands

Qui critiquent la guerre

Et les crimes du gouvernement.

Les oreilles du Grand Frère

Traînent leurs pavillons

Dans tous les coins de la nation.

 

Une dénonciatrice fièrement

Dit : Moi, je renseigne la police,

J’ai écrit des milliers de fois

Pour activer la justice

Et punir ces traîtres à l’État.

En Zinovie et en Perse, dit Grand-Mère

Les garçons, les filles, les enfants

Subissent les mêmes tourments amers

Que leurs aînés et leurs parents.

Les tribunaux pour trahison,

Procès à huis clos et jugement

Condamnent à la prison.

 

Dans l’abri, j’imagine, dit le soldat,

Un monde sans combat

Où les rêves les plus beaux

Montrent un monde nouveau,

Où les canons calmes et lourds

Font des yeux tendres et doux

Aux pays somnolents et gourds,

Muets en leurs contours flous,

Où les brumes apaisées lentement

Laissent libre le ciel vivre

Et rendent aux oiseaux ivres

L’espace infini du temps.

 

 

 

 

LA ZINOVIE


 

Tous les épisodes précédents sont accessibles ici :


 

 

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l’État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ; Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ; Épisode 64 : Que faire ? ; Épisode 65 : Ni chaud, ni froid ; Épisode 66 : Le Congé éternel ; Épisode 67 : À perdre la Raison ; Épisode 68 : Les Sauveurs de l’Humanité ; Épisode 69 : L’Eau qui dort ; Épisode 70 : Le Régime en Place ; Épisode 71 : Un Conflit avec l’Étranger ; Épisode 72 : Petit Manuel de Survie ; Épisode 73 : La Banalité ; Épisode 74 : La Ligne de Conduite ; Épisode 75 : Les Femmes de Zinovie ; Épisode 76 : La Légende ; Épisode 77 : Le Devoir sacré ; Épisode 78 : Les nouveaux Soldats ; Épisode 79 : Bruit de Fond ; Épisode 80 : Une résistible Ascension ; Épisode 81 : La Zone interdite ; Épisode 82 : Les Pommes ; Épisode 83 : La Normalité ; Épisode 84 : L’Autorisation ; Épisode 85 : L’Exclusion ; Épisode 86 : Quelle Affaire ? ; Épisode 87 : Le Vase vide ; Épisode 88 : Introspection ; Épisode 89 : Le Pays gris ; Épisode 90 : Tout un Style ; Épisode 91 : L’État unique ; Épisode 92 : Le Veilleur de Nuit ; Épisode 93 : Le Questionnaire ; Épisode 94 : Le Roi des Rats ; Épisode 95 : Si tu veux la Paix ; Épisode 96 : Les Vieilles et la Guerre ; Épisode 97 : L’Étoile filante ; Épisode 98 : La Guerre nécessaire ; Épisode 99 : Les Méditations ;

 

Épisode 100 : La Guerre des Boutons ; Épisode 101 : Hurler avec les Loups ; Épisode 102 : Les Cantines éternelles ; Épisode 103 : L’Homme debout ; Épisode 104 : Les Nouveaux Cerisiers ; Épisode 105 : La Logique du Soldat Mort ; Épisode 106 : Les Fuites ; Épisode 107 : Les Ratures ; Épisode 108 : Les Lombrics philosophiques ; Épisode 109 : Les Réservistes ; Épisode 110 : La Logique de la Paix ; Épisode 111 : Le Citoyen et le Régime ; Épisode 112 : Les Ennemis extérieurs ; Épisode 113 : L’Oiseau de Feu ; Épisode 114 : Le Rêve du Guide ; Épisode 115 : Le Bourbier atomique ; Épisode 116 : L’Exilé ; Épisode 117 : La Journée ordinaire ; Épisode 118 : Les Commandeurs ; Épisode 119 : Sainte et Martyre ; Épisode 120 : La Patrie en Danger ; Épisode 121 : Les Églantiers sauvages ; Épisode 122 : Le Temps restant ; Épisode 123 : L’Invincible Armée ; Épisode 124 : L’Explorateur ; Épisode 125 : La Mémoire ; Épisode 126 : Souvenirs du Vieux Temps ; Épisode 127 : La Pauvreté chaleureuse ; Épisode 128 : Du Village à la Ville ; Épisode 129 : À l’École de la Capitale ; Épisode 130 : Le meilleur Élève ; Épisode 131 : Le Rire doux ; Épisode 132 : Les belles Jambes ; Épisode 133 : La Guerre et la Paix ; Épisode 134 : Le Moyen Âge ; Épisode 135 : Roman ; Épisode 136 : L’Aventure guerrière ; Épisode 137 : L’Âme de la Guerre ; Épisode 138 : Les Illusions perdues ; Épisode 139 : Contes et Mécomptes ; 140. Les Apories ; 141. Les Bâtisseurs de l’Avenir radieux ; 142. Les Écrevisses ; 143. La Fin des Ascèses ; 144. En aparté ; 145. Le beau Voyage ; 146. La Marche de l’Histoire ; 147. Les Morts froids ; 148. L’Industrie de la Guerre ; 149. Les Fruits mûrissent ; 150. Les Faux Pas ; 151. Les Soldats ; 152. Les Mamelles de la Guerre ; 153. Le Trouvère ; 154. Les Pillards ; 155. La sainte Reddition ; 156. Amiral, on coule ; 157. L’Art naïf ; 158. Les Filles de là-bas ; 159. Les Oies cendrées ; Épisode 160 : Les Grondements ; 161. L’État de Guerre ; 162. Comme autrefois ; 163. Traîtres à la Nation ; 164. Les Journalistes ; 165. Le Clown sénile ; 166 : Exils ; 167 : Écoutez les Gars ; 168. L’Acide nostalgique ; 169. Les Chaussettes roses ; 170. La Régurgitation ; 171 : Parlez-moi de la Paix ; 172 : Les Hybrides de la Foi

  FACE À L'ESPACE INFINI DU TEMPS     Sofia Polova – 2023

FACE À L'ESPACE INFINI DU TEMPS Sofia Polova – 2023

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Published by Marco Valdo M.I.
19 novembre 2023 7 19 /11 /novembre /2023 09:00
 
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lundi 30 janvier 2023

CHANSON DE LA PAIX

https://chansonsdumonde.blogspot.com/2023/01/chanson-de-la-paix.html

 

 

 

CHANSON DE LA PAIX

 

Version française — CHANSON DE LA PAIX — Marco Valdo M.I. — 2023

D’après la traduction italienne CANZONE DI PACE — Riccardo Venturi — 2006

d’une chanson féroïenne — FriðarsangurFrændur — 1986

Texte : Steintór Rasmussen — Rani Nolsøe

Musique : Rani Nolsøe

Album : Frændur II

 

 

 

 

 

LUMIÈRE D’HIROSHIMA

 

 

 

 

Notice préalable :

 

Ci-après le commentaire « historique » de Riccardo Venturi, qui décrit assez bien déjà la manière dont fonctionne ce site bourré de traductions de langues les plus diverses (187 au moment où je rédige cette notice) langues en prenant parfois des chemins tortueux, mais d’une formidable perspicacité.

 

 

CANZONE DI PACE — Riccardo Venturi — 2006

 

 

Bienvenue à la langue féroïenne avec cette " Chanson de paix " (Friðar-sangur) tirée de l’album historique de Frændur de 1986, " Frændur II ".

 

C’est, je crois, la première fois de ma vie que je me suis aventuré à faire une traduction de la langue féroïenne, en mettant en pratique le « Føroysk-donsk orðabók » (un dictionnaire féroïen-danois, par M.A. Jacobsen et l’un des plus grands poètes des îles Féroé, Christian Matras), que j’avais acheté il y a des années à un prix exorbitant. C’est donc une traduction italienne qui passe d’abord par le danois. Le féroïen, heureusement, ressemble beaucoup à l’islandais, une langue avec laquelle je suis plus à l’aise ; voyons ce que cela donnera.

 

Une dernière note personnelle : l’auteur de la première grammaire de la langue féroïenne que j’ai pu trouver (« A Grammar of Modern Faroese »), l’Anglais John B. Lockwood, a dédié son ouvrage à son frère, qui avait disparu dans les eaux de l’Atlantique Nord près des îles Féroé pendant la guerre. C’est pour avoir des nouvelles de lui que l’auteur s’est rendu dans ces îles lointaines et a appris leur langue. Idéalement, j’aimerais moi aussi dédier ma traduction à ce garçon. [RV]


 


 


 


 


 

Dans le feu, les larmes ont coulé,

Quand Hiroshima a pleuré.

Sur les tombes errent les questions

Auxquelles personne ne répond.

On entend les battements

D’ailes des cendres dans les vents

En attente du souvenir, elles fourmillent

Sur notre terre fatiguée et sans vie.


 

Tombent les bombes encore,

Les armées continuent les guerres.

Les champs de bataille sont bondés,

On entend les cris du monde entier.

Pour notre forte requête de paix -

Car nous devons vivre -

Les vents frais

Cherchent les terres accueillantes

Où vivent la vie et les plantes.


 

De vos larmes, des fleurs éclosent ;

De la folie, des jardins croissent ;

Autour de l’humanité, bondissent les semis

Et toute la terre refleurit.


 

Dans les ruines fumantes, les bruits

D’ailes fondent la vérité dans mon esprit :

Des terres lointaines, fraternelle, une main

Cherche la paume de ma main.

Même le soleil sait

Où se terre la gigantesque absurdité.

Je sais aussi que demain

Au monde viendra un matin.


 

Des terres lointaines, fraternelle, une main

Cherche la paume de votre main.

Tant que sur notre Terre, la paix régnera

L’humanité continuera.

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19 novembre 2023 7 19 /11 /novembre /2023 08:58

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mardi 31 janvier 2023

LES FLOCONS BLANCS
https://chansonsdumonde.blogspot.com/2023/01/les-flocons-blancs.html

 

 

LES FLOCONS BLANCS

 

Version française — LES FLOCONS BLANCS — Marco Valdo M.I. — 2023

d’après la traduction italienne — FIOCCHI BIANCHI — Riccardo Venturi — 2009

d’une chanson féroïenne — Hvítar flykrur — Frændur — 1986

 

 

 

 

NUIT D’ÉTÉ AUX FÉROÉ

 

Ingálvur av Reyni — 1948

 

 

 

 

Tórshavn, îles Féroé

 

En l’an de grâce 1979, je me suis retrouvé de passage dans les îles Féroé pour une escale de quelques heures. Juste le temps de débarquer, de me promener dans Tórshavn sous un blizzard de toutes sortes (eau mêlée de neige, vent à quatre-vingts à l’heure — et on était à la mi-juin…) et de remonter sur le bateau qui m’emmènerait en Islande. Quelque temps plus tard, un type que je connaissais et qui était également passé par les îles des Moutons m’a donné deux ou trois choses : des photocopies du seul manuel de conversation italo-féroïen (féroïen, féringien ou autre) et une cassette pirate d’un album récemment sorti de Frændur, les “Parenti” (Les Parents), le groupe de rock le plus célèbre de l’archipel, également accompagnée d’un paquet de photocopies avec les paroles. L’album, Frændur II, a alors connu un succès si retentissant qu’il a été l’album le plus vendu de l’histoire en langue féroïenne. Il y avait, dans cet album, une petite chanson que j’avais apprise par cœur à l’époque et qui m’a fait connaître, quelques années plus tard, dix minutes de popularité dans un bus florentin ; comme j’ai l’habitude de la chanter à voix haute, au moment où je la fredonnais dans un bus, j’ai été dévisagé par un couple à l’air incrédule qui m’a parlé dans une langue étrange. J’étais tombé sur le seul couple de Føroyingar (Feroïens?) qui visitait Florence. Je leur ai répondu en bafouillant quelque chose en islandais (une langue similaire, mais pas trop) et j’ai fini quand ils sont descendus à l’arrêt piazza del Duomo d’un air entre amusé et interrogatif. Le temps et les déménagements m’ont ensuite fait perdre à la fois la cassette et les photocopies. J’ai oublié le texte, à l’exception des deux premiers vers qui remontent parfois à la surface : hvùitar flikkrur leggia sé au greinar, tràii sgal nu hùila eina tùi, et de reproduire ainsi au mieux la prononciation. Passé, tout passé. Imaginez aujourd’hui quand j’ai réalisé qu’il y avait cette petite chanson sur YouTube, bon sang. Et que, en la réécoutant après des années de fracas, je me suis soudain souvenu du reste des paroles et me suis mis à la chanter en caleçon ce matin, seul à la maison. Si vous étiez passé par là, vous auriez vu une scène digne de finir sur YouTube, je le jure. Une jolie petite chanson d’amour sans prétention, chantée par Eyðun Nolsøe, qui est la sœur de Rani Nolsøe, le leader de Frændur dont la Wikipédia féroïenne me dit qu’il est toujours en activité. S’ils savaient ! Oui, sans prétention, mais un petit bout de ma vie que, comme toujours, je sauve ici en m’excusant. Je n’avais pas encore envie de le laisser partir. Je ne l’oublierai donc plus. Et peut-être aussi, pour ceux qui captent cette page, une chance d’entendre une petite et très ancienne langue [RV].

 

 

 


 

Les flocons blancs posés sur les branches,

L’arbre pourra se reposer un peu,

Les flocons se posent sur mes épaules

Et pèse sur moi le temps sombre

Qui maintenant m’encombre.

Un que j’aime me manque,

Un que j’aime tant me manque.

 

Suis-je blanc comme le bel arbre

Qui attend le soleil dans le froid ?

Tous les flocons vont fondre

Et deviendront mes souvenirs d’autrefois

Et je conçois mes affres :

Un que j’aime me manque,

Un que j’aime tant me manque.

 

Je sais ma peine, je sais mon manque :

Un que j’aime me manque,

Un qui m’aime tant me manque.

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19 novembre 2023 7 19 /11 /novembre /2023 08:52

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mercredi 1 février 2023

https://chansonsdumonde.blogspot.com/2023/02/les-meditations.html
 

 


 


 

Les Méditations


 


 

Chanson française — Les Méditations Marco Valdo M.I. — 2023


 

 

LA ZINOVIE

est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.

La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.


 

 

Épisode 99


 

 

 

 

MÉDITATIONS

 


 

 

Enrico Baj — 1975


 

 


 

 

Dialogue Maïeutique

 

Les méditations, dit Lucien l’âne, voilà un titre que ne renieraient ni le philosophe (Descartes), ni le poète (Lamartine) qui, rameur poétique et amoureux, sur le lac, méditait paisiblement ainsi :

 

« Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices,

Suspendez votre cours !

Laissez-nous savourer les rapides délices

Des plus beaux de nos jours ! »,

 

ni sans doute un théologien porté sur la mystique, mais j’imagine qu’il ne s’agit d’aucun des personnages du genre ici évoqués.

 

Non en effet, répond Marco Valdo M.I., et j’ai un peu de mal à formuler ma réponse. Enfin, voici. Comme toujours dans les chansons qui relatent ce voyage, on entend percer dans le brouhaha qui fait le quotidien sonore de la vie en Zinovie une ou plusieurs voix ; par ailleurs, anonymes. En fait, ici, une seule voix nous parle, mais elle se contente pour l’essentiel de rapporter ce que dit le Guide, ce qu’il pense, ce qu’il médite. En quelque sorte, elle s’est introduite dans la tête du Guide et de là, elle répercute son monologue intérieur, ses ruminations, qu’elle appelle pudiquement ses méditations.

 

C’est plus chic, dit Lucien l’âne, je le concède. Alors, qu’est-ce qu’elle nous chante cette chanson ?

 

Comme les précédentes, Lucien l’âne mon ami, elle est faite de quatre parties. Cela, tu le sais déjà. Dans la première, il est fait écho au « grand projet d’avenir sacré » que ressasse le Guide.

 

Encore l’avenir radieux ?, demande Lucien l’âne.

 

Oui, reprend Marco Valdo M.I., mais cette fois, sacralisé, nimbé d’une aura religieuse. On s’attend à voir surgir derrière le Guide un Patriarche barbu, vindicatif, inspirateur, imprécateur et belliqueux. Il y a là un ton de danse macabre perverse.

 

« Faire une fête, faire une foire,

Inviter le monde à danser.

Entraîner le monde dans la guerre,

Au grand bal des horreurs… »

 

Et puis, la suite ?, demande Lucien l’âne.

 

La suite ?, dit Marco Valdo M.I., se décline en trois morceaux. Les propos de l’appel à la mobilisation des hommes de Zinovie, avec en fond encore une sorte de délirante ballade d’un nouveau Grand Macabre. C’est le second morceau.

 

« Il nous faut mener une vraie guerre,

Déployer une armée fantomatique

D’hommes véritables, d’hommes décidés,

D’hommes capables de décisions fatales,

D’hommes coupables d’actions létales :

Hommes viables, hommes décédés,

Hommes dessiqués, hommes disséqués,

Hommes dépiautés, hommes dépités. »

 

Puis, le troisième où le Guide consterné se lamente de l’échec de son grand plan :

 

« C’est toujours ainsi en Zinovie,

À peine lancé, tout fout le camp. »

 

Et finalement, la quatrième partie, nous apprend le destin du « responsable désigné » de cette déculottade.

 

« Général le plus décoré en place

Il est mort secrètement à l’hôpital.

C’est la règle, c’est normal :

Qui on envoie à l’hôpital,

En Zinovie, perd sa place ;

Sans attendre, un autre le remplace. »

 

En somme, dit Lucien l’âne, ça m’a l’air d’un grand classique de l’Histoire cette disparition hospitalière opportune de ce général, mué ainsi en victime expiatoire du délire impérial. Vae victis ! — Malheur aux vaincus !, disait aux sénateurs romains le barbare gaulois. Enfin, c’est ce qu’on raconte ; m’est avis que c’est une phrase légendaire aussi crédible que les rodomontades du Guide de Zinovie. Cela étant, tissons le linceul de ce vieux monde barbare, idiot, fanfaron, lunatique et cacochyme.

 

Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


 


 


 

 

Un grand projet d’avenir sacré.

Pour tous, une profession de foi :

Rationalité, efficacité, autorité,

Un grandiose plan global, une loi,

Entrer dans la Grande Histoire,

Rejoindre l’immensité.

Faire une fête, faire une foire,

Inviter le monde à danser.

Entraîner le monde dans la guerre,

Au grand bal des horreurs,

La terreur doit pénétrer les cœurs,

Pour en vainqueur écraser l’adversaire.

 

À nous, Zinoviens, on ne la fera pas.

Dit le Guide. Il nous faut dans l’État,

Créer un État militaire, c’est élémentaire,

Pour protéger la Zinovie pacifique,

Il nous faut mener une vraie guerre,

Déployer une armée fantomatique

D’hommes véritables, d’hommes décidés,

D’hommes capables de décisions fatales,

D’hommes coupables d’actions létales :

Hommes viables, hommes décédés,

Hommes dessiqués, hommes disséqués,

Hommes dépiautés, hommes dépités.

 

C’est toujours ainsi en Zinovie,

À peine lancé, tout fout le camp.

En une laborieuse inertie,

Tout se délite en dépit des plans.

Malgré les instructions, les dispositions,

Les conceptions stratégiques, la tactique,

Les troupes d’élite, les divisions, les bataillons,

Et les grandes idées historiques,

Les fusées explosent en l’air,

Les pensées roulent à l’envers.

Rien ne va plus, tout s’en va.

Chacun doit faire ce qu’il doit.

 

Un général, ça meurt debout

Au front, en héros malgré tout.

Avec les honneurs, les laudations,

Les discours, les fleurs, les distinctions,

Sa photo dans les journaux, à la télé,

Le génial général s’en est allé.

Général le plus décoré en place

Il est mort secrètement à l’hôpital.

C’est la règle, c’est normal :

Qui on envoie à l’hôpital,

En Zinovie, perd sa place ;

Sans attendre, un autre le remplace.

LA ZINOVIE


 

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode 5 : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l’État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ;

Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ; Épisode 6: Que faire ? ; Épisode 65 : Ni chaud, ni froid ; Épisode 66 : Le Congé éternel ; Épisode 67 : À perdre la Raison ; Épisode 68 : Les Sauveurs de l’Humanité ; Épisode 69 : L’Eau qui dort ; Épisode 70 : Le Régime en Place ; 071. Épisode : Un Conflit avec l’Étranger ; 072 : Petit Manuel de Survie ; 073. La Banalité ; 074. La Ligne de Conduite ; 075 : Les Femmes de Zinovie ; 076. La Légende ; 077 : Le Devoir sacré ; 078 : Les nouveaux Soldats ; 079 : Bruit de Fond ; 080 : Une résistible Ascension ; 081 : La Zone interdite ; 082 : Les Pommes ; 083 : La Normalité ; 084 : L’Autorisation ; 085 : L’Exclusion ; 086 : Quelle Affaire ? ; 087 : Le Vase vide ; 088. Introspection ; 089. Le Pays gris ; 090. Tout un Style ; 091. L’État unique ; 092. Le Veilleur de Nuit ; 093. Le Questionnaire ; 094. Le Roi des Rats ; 095. Si tu veux la Paix ; 096. Les Vieilles et la Guerre ; 097. L’Étoile filante ; 098. La Guerre nécessaire

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Published by Marco Valdo M.I.
17 novembre 2023 5 17 /11 /novembre /2023 19:37

 

LA BALLADE DU PIÉTON

 

 

Version française — LA BALLADE DU PIÉTON — Marco Valdo M.I. — 2023

Chanson italienne — La ballata del pedoneGiorgio Gaber — 1963

Écrite par Giorgio Gaber et Vittorio Pierantoni

 

 


 

 

PASSAGE DE QUATRE PIÉTONS

 

RUE DE L’ABBAYE EN 1969

À voir aussi : Raymond Devos : Le Sens interdit

 

 

Dans blogger : 2 février 2023

https://chansonsdumonde.blogspot.com/2023/02/la-ballade-du-pieton.html

 

 

Dialogue Maïeutique

 

Vois donc, Lucien l’âne mon ami, il y a soixante ans, Giorgio Gaber interprétait cette (sienne) chanson à la gloire d’un martyr inconnu de la civilisation.

 

Un martyr de la civilisation, demande Lucien l’âne, et un martyr inconnu, j’aimerais bien savoir de qui il s’agit ?

 

Oh, répond Marco Valdo M.I., de qui il s’agit, on ne le saura jamais, disons un célèbre inconnu, car comme le soldat du même nom, qui, à Paris, gît sous la flamme au cœur d’un giratoire, c’est une icône. À ce titre, il incarne dans son incorporéité une légende de la cité. Ce martyr, c’est le piéton inconnu qui est l’incarnation de tous les piétons en proie aux excès du trafic des engins de toutes sortes.

 

Ah, dit Lucien l’âne, c’est un piéton, en ville, le pauvre homme. Même les trottoirs sont parcourus de véhicules automoteurs. Et que va-t-il lui arriver ?

 

De ça, Lucien l’âne, je n’en dirai rien ; la chanson raconte cette fable très bien. Car, c’est une fable qu’aurait écrite un La Fontaine contemporain un beau soir doux d’août et sans entrer dans des considérations écologiques encore toujours à la mode, j’en resterai là. Sauf à souligner l’aspect moral du propos de Gaber qui dénonce, à juste titre, le manque de savoir-vivre endémique, la goujaterie systématique et l’embolie catastrophique de notre mode de vie.

 

Et, dit Lucien l’âne, c’était il y a plus d’un demi-siècle. Enfin, il faut bien dire que la Rome antique se plaignait déjà de la congestion de ses rues et au XVIIᵉ siècle, Nicolas Boileau se lamentait des embarras de Paris. Bref, la chose n’est pas nouvelle, même s’il me tarde de voir la façon dont Gaber tourne son affaire. Et puis, tissons le linceul de ce vieux monde encombré, embouteillé, engorgé, congestionné, serré, paralysé et cacochyme.

 

Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

Un piéton descend le Corso Tricolore

Et rêve déjà d’être rentré.

Un giratoire, alors,

Il lui faut traverser.

 

Les clous lui donnent raison,

Mais le trafic énervé

Des bus, taxis, camions et fourgons

Cache même le pavé.

 

Le piéton seul compte pour rien ;

Personne ne le laisse passer, ni ne l’en prie.

Il se plaint, il crie, mais toujours en vain

Pas un seul ne s’arrête pour lui.

 

La nuit tombe froide, triste et noire,

Il met sa veste sur le sol comme oreiller ;

Il dort et rêve le trafic arrêté.

Le soleil le réveille au giratoire.

 

Le piéton seul compte pour rien ;

Personne ne le laisse passer, ni ne l’en prie.

Il se plaint, il crie, mais toujours en vain

Pas un seul ne s’arrête pour lui.

 

Des nuits et des jours là,

Il mange l’herbe entre les pavés ;

La pluie dans son chapeau, il boit ;

Il survit amaigri et un peu décavé.

 

Enfin, il décède le treize août

Et laisse sa femme et ses enfants sans rien.

Deux jours plus tard, c’est la mi-août,

Le trafic se dissout, mais en vain.

 

 

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Published by Marco Valdo M.I.
17 novembre 2023 5 17 /11 /novembre /2023 19:23

 


 


 

La Guerre des Boutons


 


 

Chanson française — La Guerre des Boutons Marco Valdo M.I. — 2023


 


LA ZINOVIE

est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.

La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.


 

 

Épisode 100


 

 


 

LA GUERRE DES BOUTONS

Mon livre « ne s’adresse ni aux petits enfants,

ni aux jeunes pucelles »

(Louis Pergaud) — 1911 

 

À voir aussi : La Guerre des Boutons

 


Sur blogger : 3 février 2023

https://chansonsdumonde.blogspot.com/2023/02/la-guerre-des-boutons.html

 


 


 


 

 

Dialogue Maïeutique

 

C’est curieux, Lucien l’âne mon ami, comme parfois, on arrive au titre d’une chanson. C’est évidemment, car c’est le cas pour celle-ci — La Guerre des Boutons — que je t’en parle. Bien sûr, ce titre lui-même est déjà un peu étrange, mais il correspond à un argument traité par la chanson, même si on ne le trouve qu’à la fin, il est essentiel :

 

« Avant en Zinovie, on avait des lance-pierres ;

Puis, des arcs, des fusils, des canons.

À présent, on va faire la guerre,

Faire la guerre des boutons. »

 

De fait, dit Lucien l’âne, de nos jours, le monde à tendance à se couvrir de boutons, ce qui est un effet du progrès ; on commande presque tout en poussant sur un bouton.

 

Pour en revenir à mon propos, reprend Marco Valdo M.I., au début, la chanson devait s’intituler « Le pire Ennemi ». C’était certainement un bon titre, qui trouvait son argument au début du texte :

« En Zinovie, le pire ennemi du Guide

C’est son propre peuple. »

 

Mais la Guerre des boutons ouvrait des perspectives multiples en raison de sa polysémie. Suis mon explication. En premier, il a le sens déjà évoqué de « bouton de commande » ; ensuite, il y a l’idée des boutons que fait venir une maladie, une infection, un virus ; enfin, il y a que je me suis souvenu du roman de Louis Pergaud : « La Guerre des Boutons » ; un roman un peu ancien — il date de 1911 — mais toujours follement amusant et très riche de sens.

 

Voilà qui est dit, observe Lucien l’âne, mais encore ?

 

Mais encore ?, reprend Marco Valdo M.I., je résume :

— Strophe 1 : Elle examine le rapport du Guide au peuple et les moyens de « réguler » cette relation. Le Guide se rappelle les méthodes d’un ancien Guide.

— Strophe 2 : Elle fait état d’une catastrophe dans une usine et des mesures prises pour circonscrire l’« incident ».

— Strophe 3 : Face à l’inquiétude générale, amplifiée par le caractère « nucléaire » de l’incident, le Guide tente un discours rassurant qui ne fait qu’accroître la tension.

— Strophe 4 : C’est la strophe où apparaît la Guerre des Boutons ; une guerre qui — une fois de plus — sera la dernière, mais la voix anonyme (peut-être celle du veilleur de nuit), sceptique quant aux intentions du Guide et fondamentalement pacifique, pose la question de la résistance :

 

« Et si on refuse, qu’est-ce qu’il se passera ? »

 

Halte, s’exclame Lucien l’âne, car je vois que tu est prêt à nous faire d’autres développements et même, à gloser sur la glose. Il est vrai que ces chansons s’y prêtent et qu’il y a toujours quelque chose à en dire, mais il nous faut finir ici et reprendre notre tâche. Alors, tissons le linceul de ce vieux monde infernal, terrorisé, boutonneux et cacochyme.

 

Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

En Zinovie, le pire ennemi du Guide

C’est son propre peuple.

Entre eux, c’est le vide.

C’est un infernal couple.

Comment réguler cette nation ?

L’ancien Guide avait cette opinion :

Pour imposer des changements,

Rien de tel que la répression,

Surveiller, terroriser la population,

Envoyer en prison, mettre dans les camps,

Coffrer des millions de gens,

Et en fusiller régulièrement.

 

 

À l’usine, s’est produit l’autre jour,

Un incident fortuit indicible

On a mis des troupes tout autour

Du lieu de ce drame invisible.

D’étranges soldats sont arrivés

En fantômes ou en Martiens déguisés.

De parler de l’affaire, on interdit ;

On arrête les fauteurs de bruits.

On boucle toute la région,

On cantonne toute la population,

On parachute des médicaments,

Des vivres, des secours urgents.

 

L’usine partiellement nucléaire,

Civile à vocation militaire,

L’usine avait carrément explosé.

On déclara l’incident sans danger.

La Zinovie apprit ainsi

À localiser la contamination,

À combattre les effets d’une explosion,

Dans le futur, on protégera le pays.

Pour convaincre l’opinion,

Le Guide dit : nous, on s’en tirera,

Aucune armée n’a une telle préparation,

Les autres n’en réchapperont pas.

 

Avant en Zinovie, on avait des lance-pierres ;

Puis, des arcs, des fusils, des canons.

À présent, on va faire la guerre,

Faire la guerre des boutons.

Le Guide seul détient le gros bouton ;

Il pousse et tous les petits boutons

S’allument, clignotent et déclenchent

L’offensive de la dernière manche.

En Zinovie, tout dépend des boutons.

On en a partout, même à la maison ;

Chacun doit pousser sur son bouton à soi.

Et si on refuse, qu’est-ce qu’il se passera ?

 

LA ZINOVIE


 

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode 5 : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ;

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Published by Marco Valdo M.I.
17 novembre 2023 5 17 /11 /novembre /2023 19:19

 


 

LA LIBERTÉ DE RIRE

 

Version française — LA LIBERTÉ DE RIRE — Marco Valdo M.I. — 2023

Chanson italienne — La libertà di ridere Giorgio Gaber — 1967

Paroles et musique : Giorgio Gaber

 

 

 

 

AMOUR et BONHEUR

 

Marx — 1949

Sur blogger : 5 février 2023

https://chansonsdumonde.blogspot.com/2023/02/la-liberte-de-rire.html

 

 

Et juste pour rire : Ray Charles et les Blues Brothers

 

Dialogue Maïeutique

 

 

Non seulement, dit Lucien l’âne, il faut prendre la liberté de rire de tout, de rien, car c’est une vraie liberté que de rire ; mais aussi, le rire est la liberté, d’autant plu si vous riez du rire de la liberté. Sans aucun préjugé, le rire a les dents blanches et de nuit, il phosphore ; et puis, le rire des têtes morts que chantait Léo Ferré dans une de ses chansons infernales : « Thank you, Satan ! ». Il est vrai que le rire et la liberté ont toujours eu une réputation satanique.

 

À ce propos, du rire, je veux dire, dit Marco Valdo M.I., il y a d’autres chansons qui s’en revendiquent ou qui y invitent. Celle d’Henri Tachan : « Rire » et celle de Pierre Dac et Francis Blanche, un fameux duo de rigolos, qui avaient pris « Le Parti d’en rire ».

 

Sans doute est-ce ta discrétion qui t’empêches de t’autociter, Marco Valdo M.I. mon ami. Alors, je vais le faire pour toi et signaler cette chanson où tu disais déjà :

 

« On peut rire de tout ;

Le rire rend heureux.

On doit rire de tout :

Ne pas rire, c’est mourir un peu. »

 

Elle s’intitulait « Le Rire de Charlie ». On n’en dira pas plus et tissons le linceul de ce vieux monde tristounet, mélancolique, raseur, brutal et cacochyme.

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

Les enfants demandent,

Les hommes espèrent,

Les partis promettent,

Les prêtres prient, les prêtres.

 

Vous qui êtes sérieux, peut-être,

Vous ne savez pas qu’il y a

La liberté de rire

De tout ce qu’il vous plaira,

La liberté de rire

Même de ce que vous n’avez pas

 

La liberté de rire,

Rire plus qu’il est permis ;

La liberté de rire

De tous ces soucis.

 

Les enfants grandissent,

Les hommes meurent,

Les partis mutent,

Prient les prêtres.

 

Vous qui êtes triste, peut-être

Vous ne savez pas qu’il y a

La liberté de rire

De tout ce qu’il vous plaira,

La liberté de rire

Même de ce que vous n’avez pas.

 

La liberté de rire,

Rire plus qu’il est permis ;

Vous ne pouvez pas ne pas rire

De tous ces ennuis.

 

La liberté de rire, la liberté de rire,

La liberté de rire, la liberté de rire…

 

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Published by Marco Valdo M.I.
16 novembre 2023 4 16 /11 /novembre /2023 15:32

 


 

Hurler avec les Loups


 


 

Chanson française — Hurler avec les LoupsMarco Valdo M.I. — 2023


 


 

101. HURLER AVEC LES LOUPS — 101. Hurler avec les Loups


Sur Blogger - 7 février 2023


 

LA ZINOVIE

est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.

La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.


 


 


 

LA ZINOVIE


 

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode 5 : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l’État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ; Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ; Épisode 64 : Que faire ? ; Épisode 65 : Ni chaud, ni froid ; Épisode 66 : Le Congé éternel ; Épisode 67 : À perdre la Raison ; Épisode 68 : Les Sauveurs de l’Humanité ; Épisode 69 : L’Eau qui dort ; Épisode 70 : Le Régime en Place ; 071. Épisode : Un Conflit avec l’Étranger ; 072 : Petit Manuel de Survie ; 073. La Banalité ; 074. La Ligne de Conduite ; 075 : Les Femmes de Zinovie ; 076. La Légende ; 077 : Le Devoir sacré ; 078 : Les nouveaux Soldats ; 079 : Bruit de Fond ; 080 : Une résistible Ascension ; 081 : La Zone interdite ; 082 : Les Pommes ; 083 : La Normalité ; 084 : L’Autorisation ; 085 : L’Exclusion ; 086 : Quelle Affaire ? ; 087 : Le Vase vide ; 088. Introspection ; 089. Le Pays gris ; 090. Tout un Style ; 091. L’État unique ; 092. Le Veilleur de Nuit ; 093. Le Questionnaire ; 094. Le Roi des Rats ; 095. Si tu veux la Paix ; 096. Les Vieilles et la Guerre ; 097. L’Étoile filante ; 098. La Guerre nécessaire ; 099. Les Méditations ; 100. La Guerre des Boutons


 


 

Épisode 101


 


 


 




 

LE GUIDE


 

Rasim Babayev Azer — 1976

Dialogue Maïeutique


 

Je pense bien, Lucien l’âne mon ami, que tu n’as pas dans ta caboche d’âne l’idée saugrenue que cette chanson « Hurler avec les Loups » va raconter l’histoire d’un monsieur allant tout nu les nuits de pleine lune dans une clairière au fond d’une forêt pour, à quatre pattes en levant la tête vers l’astre glacé se mettre à hurler avec des loups de passage en une sorte de sabbat épique.


 

Certes pas, répond Lucien l’âne, mais je me demande par contre de quoi il s’agit vraiment. Disons que je connais l’expression usuelle que je soupçonne venir de loin, d’un lointain passé où les loups étaient encore en balade dans les bois de nos contrées, et que j’en sais le sens. Hurler avec les loups veut dire se joindre à un groupe, une bande, un parti… qui s’en prend agressivement à une personne ou un groupe moins nombreux et a priori plus faible.


 

C’est bien ça, reprend Marco Valdo M.I. et comme le suggère (ironie !) George Orwell « Il faut toujours hurler avec les loups… C’est la seule manière d’être en sécurité. ». C’est plus sûr et on le comprend mieux encore si on relie cette réflexion au fait attesté par la sagesse populaire qui dit que les loups ne se mangent pas entre eux.


 

Oui, répond Lucien l’âne, mais ils essayaient de manger les ânes et mal leur en prenait d’ailleurs : les morsures les déchiraient et les coups de sabots et les ruades leur fracassaient les mâchoires. Les ânes sont des êtres pacifiques ; ils fuiraient bien, mais les loups les poursuivent. Alors, les doux équidés contraints à se défendre avec vigueur n’hésitent pas à user de violence. Mais je suppose que la chanson dit d’autres choses…


 

En effet, Lucien l’âne mon ami, il y a une voix assez philosophique qui s’efforce de faire saisir ce qu’est la vie en Zinovie, vue par le Zinovien de base. Comment est-elle ? C’est la première strophe. Ensuite, on trouve un discours shakespearien, une paraphrase d’Hamlet disant : « Être, ou ne pas être, c’est la question… Mourir, dormir ; dormir : par chance rêver ; oui, tel est le remède. », mais différente dans sa réponse ainsi :


 

« La question vivre ou ne vivre pas

S’impose à chaque moi.

Question de mort ou de vie :

Comment vivre sa vie en Zinovie ?

À ces infernaux combats,

Moi, je ne veux pas être mêlé.

Aussi vrai que la Terre est ronde,

Mon moi à moi, je veux le garder

Tant que je suis au monde. »


 

Et pour la dernière strophe, on retrouve les loups et la façon de les affronter quand on est un citoyen zinovien.


 

Maintenant, dit Lucien l’âne, il nous faut conclure. Alors, tissons le linceul de ce vieux monde tracassant, vide, triste, moche et cacochyme.


 

Heureusement !


 


 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


 


 


 

En Zinovie, on se triture toujours

Les méninges. On se dit chaque jour :

Qu’est-ce ici que la vie ?

Comment décrire notre vie ?

Elle est si triste, elle est si moche.

On retourne nos poches,

Qu’est-ce qu’on y voit ? Le vide.

Dans les magasins, le vide.

Dans nos ventres, le vide.

Dans nos têtes, le vide.

Partout, le vide

Et demain, le vide.


 

À chacun ses questions,

À chacun selon sa condition.

Les princes ont leurs ennuis,

Les bouffons ont leurs soucis.

Si on n’est pas un fils de roi

Errant dans un château danois,

La question vivre ou ne vivre pas

S’impose à chaque moi.

Question de mort ou de vie :

Comment vivre sa vie en Zinovie ?

L’avenir est un pari stupide

Que remplit de vide le Guide.


 

Je rumine cette question

Comme un prince danois se pose

Cette interrogation morose :

Être ou ne pas être un pion,

Un petit bout de bois

Poussé du bout du doigt

Sur l’échiquier de l’État.

À ces infernaux combats,

Moi, je ne veux pas être mêlé.

Aussi vrai que la Terre est ronde,

Mon moi à moi, je veux le garder

Tant que je suis au monde.


 

En Zinovie, on vit avec les loups.

La horde chasse les édentés,

Elle ne peut les supporter.

Vivre au milieu des loups,

Sans hurler avec eux,

Sans se prêter à leurs jeux,

C’est leur tendre le cou.

Et quand on vit avec les loups,

Il faut montrer les dents

Et mordre de temps en temps,

Et hurler beaucoup.

C’est comme ça, c’est tout.

 

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Published by Marco Valdo M.I.
16 novembre 2023 4 16 /11 /novembre /2023 10:51

 

 

Les Hybrides de la Foi

 

Chanson française — Les Hybrides de la Foi — Marco Valdo M.I. — 2023


 

 

LA ZINOVIE

est le voyage d’exploration en Zinovie, entrepris par Marco Valdo M. I. et Lucien l’âne, à l’imitation de Carl von Linné en Laponie et de Charles Darwin autour de notre Terre et en parallèle à l’exploration du Disque Monde longuement menée par Terry Pratchett.

La Zinovie, selon Lucien l’âne, est ce territoire mental où se réfléchit d’une certaine manière le monde. La Zinovie renvoie à l’écrivain, logicien, peintre, dessinateur, caricaturiste et philosophe Alexandre Zinoviev et à son abondante littérature.


 


 

Épisode 172

 

 

 

 

FEMME HOMME IRAN

 

Mural - Téhéran

 

 

 

 

Dialogue Maïeutique

 

Lucien l’âne mon ami, on en viendra à ce curieux titre un peu plus tard, car la canzone commence par une intervention de la Grand-Mère laquelle, à son ordinaire, relaie les propos des filles d’Iran qui, cette fois, font état du destin et du quotidien des hommes de leur entourage. Ces filles entendent montrer que si les filles de Perse subissent de plein fouet les brutalités grossières du régime, ce dernier n’épargne pas leur contemporains masculins.

 

« Les filles de Perse parlent du destin

Et du quotidien de leurs hommes

Surveillés de près comme elles... »

 

Excellente idée qu’elles ont eue, Marco Valdo M.I. mon ami, de mettre en avant le destin fait aux hommes dans ce monde théocratique et totalitaire, où l’impératif religieux écrase la vie humaine et la réduit à un long exercice de culte. Et même si le fondement de la dictature religieuse repose en premier lieu sur l’humiliation des filles et des femmes, ramenées à la posture d’animaux domestiques, ces filles d’Iran démontent ainsi le système où les femmes sont données en esclaves à des hommes eux-mêmes soumis aux exigences des barbus enturbannés, comme les dénomme la canzone.

 

Et maintenant, dit Marco Valdo M.I., j’en viens aux « hybrides de la foi et de la révolution » :

 

«  ces barbus jamais rassasiés,

Ces fanatiques de la mort publique,

Ces nervis d’une république sadique.

Ces hybrides de la foi et de la révolution

Appliquent la violence et les exécutions. »

 

Ce sont les composants (au sens chimique) essentiels de cette république sadique, comme les décrivent avec netteté ci-dessus les filles de Perse. Ce qui est important aussi à remarquer, c’est ce qu’elles disent du « peuple » et de sa complicité avec le pouvoir et ses agents.

 

« Et le peuple avide de derniers supplices

Chaque jour est le complice

De ces assassins enturbannés... »

 

Oui, dit Lucien l’âne, c’est malheureux, mais il me faut confirmer cette ignominie populaire, car je l’ai constatée dans tous les régimes totalitaires. Les peuples fonctionnent en tant que masse, agissent en meute et hurlent avec les loups, participent volontiers aux curées. C’est d’ailleurs sur ce comportement collectif d’approbation, de soumission et de soutien inconditionnel que s’appuient tous les dictateurs, le tout baignant dans une sauce théologique ou idéologique, ce qui est finalement la même chose.

 

En effet, dit Marco Valdo M.I., et n’échappent à cette torpeur hypnotique que de rares individus qui s’efforcent de réveiller chez leurs contemporains le sens moral et le réflexe de dignité en démontrant les exactions et les escroqueries des gens du pouvoir. C’est ce que fait le trouvère :

 

« Sans pouvoir, sans protection,

Voué à l’obscurité, à la dérision,

Je suis à présent le trouvère.

Pas tout à fait inutile,

Je diffuse aux coins de la ville

Mes conceptions libertaires. »

 

Arrêtons là, dit Lucien l’âne, on n’est pas censé être des plus exhaustifs ; tout ce qui importe est de commenter un peu la chanson. Sinon, on n’en finirait pas d’aller de digressions en digressions. C’est le rôle de la pensée vagabonde, errante et de la rumination secrète de qui a écouté ou lu la chanson de réfléchir. Quant à nous, tissons à présent le linceul de ce vieux monde total, totalisant, totalitaire, brutal, idiot, sadique et cacochyme.

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

 

 

Grand-Mère dit : Ce matin,

Les filles de Perse parlent du destin

Et du quotidien de leurs hommes

Surveillés de près comme

Elles et contraints à s’incliner,

À se plier aux rites d’autrefois,

À subir les méfaits de la foi,

À se mouvoir, à se traîner

Sans jamais laisser deviner

Leur hostilité aux gardiens de la loi.

Comme les filles, ils sont arrêtés,

Emprisonnés, torturés, éliminés.

 

Et le peuple avide de derniers supplices

Chaque jour est le complice

De ces assassins enturbannés,

De ces barbus jamais rassasiés,

De ces fanatiques de la mort publique,

De ces nervis d’une république sadique.

Ces hybrides de la foi et de la révolution

Appliquent la violence et les exécutions.

Les jeunes hommes de là-bas,

Eux qu’aimaient les filles,

N’en reviendront pas

De cet absurde jeu de quilles.

 

Nous aussi, on est réduit à ça

Et ça ne s’arrange pas,

Dit le soldat. Avec la guerre,

On peut tout juste se taire.

Trouvère, écrivain sans écriture,

Littérateur littéraire sans littérature,

À des auditeurs évanescents,

À quelques rares passants,

À un méli-mélo d’inconnus,

À des oreilles trop bien tendues,

Je conte ici, là, au coin des rues,

Par bribes, mes épisodes décousus.

 

J’aimais et je savais travailler,

J’aime toujours philosopher.

J’ai pratiqué la logique,

J’ai réfléchi en scientifique,

De mon métier, ils m’ont chassé.

Le temps des découvertes est passé,

Sans pouvoir, sans protection,

Voué à l’obscurité, à la dérision,

Je suis à présent le trouvère.

Pas tout à fait inutile,

Je diffuse aux coins de la ville

Mes conceptions libertaires.

 

 

 

LA ZINOVIE

 

Tous les épisodes précédents sont accessibles ici :


 

Épisode 1 : Actualisation nationale ; Épisode 2 : Cause toujours ! ; Épisode 3 : L’Erreur fondamentale ; Épisode 4 : Le Paradis sur Terre ; Épisode : Les Héros de l’Histoire ; Épisode 6 : L’Endémie ; Épisode 7 : La Réalité ; Épisode 8 : La Carrière du Directeur ; Épisode 9 : Vivre en Zinovie ; Épisode 10 : Le But final ; Épisode 11 : Les nouveaux Hommes ; Épisode 12 : La Rédaction ; Épisode 13 : Glorieuse et grandiose Doussia ; Épisode 14 : Le Bataillon des Suicidés ; Épisode 15 : Les Gens ; Épisode 16 : Jours tranquilles au Pays ; Épisode 17 : La Région ; Épisode 18 : Mémoires d’un Rat militaire ; Épisode 19 : L’inaccessible Rêve ; Épisode 20 : La Gastronomie des Étoiles ; Épisode 21 : Le Progrès ; Épisode 22 : Faire ou ne pas faire ; Épisode 23 : Le Bonheur des Gens ; Épisode 24 : La Sagesse des Dirigeants ; Épisode 25 : Les Valeurs d’Antan ; Épisode 26 : L’Affaire K. ; Épisode 27 : L’Atmosphère ; Épisode 28 : La Nénie de Zinovie ; Épisode 29 : L’Exposition colossale ; Épisode 30 : La Chasse aux Pingouins ; Épisode 31 : Le Rêve et le Réel ; Épisode 32 : La Vérité de l’État ; Épisode 33 : La Briqueterie ; Épisode 34 : L’Armée des Chefs ; Épisode 35 : C’est pas gagné ; Épisode 36 : Les Trois’z’arts ; Épisode 37 : La Porte fermée ; Épisode 38 : Les Puces ; Épisode 39 : L’Ordinaire de la Guerre ; Épisode 40 : La Ville violée ; Épisode 41 : La Vie paysanne ; Épisode 42 : La Charrette ; Épisode 43 : Le Pantalon ; Épisode 44 : La Secrète et la Poésie ; Épisode 45 : L’Édification de l’Utopie ; Épisode 46 : L’Ambition cosmologique ; Épisode 47 : Le Manuscrit ; Épisode 48 : Le Baiser de Paix ; Épisode 49 : Guerre et Paix ; Épisode 50 : La Queue ; Épisode 51 : Les Nullités ; Épisode 52 : La Valse des Pronoms ; Épisode 53 : La Philosophie spéciale ; Épisode 54 : Le Pays du Bonheur ; Épisode 55 : Les Pigeons ; Épisode 56 : Les Temps dépassés ; Épisode 57 : La Faute à la Contingence ; Épisode 58 : Guerre et Sexe ; Épisode 59 : Une Rencontre en Zinovie ; Épisode 60 : La Grande Zinovie ; Épisode 61 : La Convocation ; Épisode 62 : Tatiana ; Épisode 63 : L’Immolation ; Épisode 64 : Que faire ? ; Épisode 65 : Ni chaud, ni froid ; Épisode 66 : Le Congé éternel ; Épisode 67 : À perdre la Raison ; Épisode 68 : Les Sauveurs de l’Humanité ; Épisode 69 : L’Eau qui dort ; Épisode 70 : Le Régime en Place ; Épisode 71 : Un Conflit avec l’Étranger ; Épisode 72 : Petit Manuel de Survie ; Épisode 73 : La Banalité ; Épisode 74 : La Ligne de Conduite ; Épisode 75 : Les Femmes de Zinovie ; Épisode 76 : La Légende ; Épisode 77 : Le Devoir sacré ; Épisode 78 : Les nouveaux Soldats ; Épisode 79 : Bruit de Fond ; Épisode 80 : Une résistible Ascension ; Épisode 81 : La Zone interdite ; Épisode 82 : Les Pommes ; Épisode 83 : La Normalité ; Épisode 84 : L’Autorisation ; Épisode 85 : L’Exclusion ; Épisode 86 : Quelle Affaire ? ; Épisode 87 : Le Vase vide ; Épisode 88 : Introspection ; Épisode 89 : Le Pays gris ; Épisode 90 : Tout un Style ; Épisode 91 : L’État unique ; Épisode 92 : Le Veilleur de Nuit ; Épisode 93 : Le Questionnaire ; Épisode 94 : Le Roi des Rats ; Épisode 95 : Si tu veux la Paix ; Épisode 96 : Les Vieilles et la Guerre ; Épisode 97 : L’Étoile filante ; Épisode 98 : La Guerre nécessaire ; Épisode 99 : Les Méditations ; Épisode 100 : La Guerre des Boutons ; Épisode 101 : Hurler avec les Loups ; Épisode 102 : Les Cantines éternelles ; Épisode 103 : L’Homme debout ; Épisode 104 : Les Nouveaux Cerisiers ; Épisode 105 : La Logique du Soldat Mort ; Épisode 106 : Les Fuites ; Épisode 107 : Les Ratures ; Épisode 108 : Les Lombrics philosophiques ; Épisode 109 : Les Réservistes ; Épisode 110 : La Logique de la Paix ; Épisode 111 : Le Citoyen et le Régime ; Épisode 112 : Les Ennemis extérieurs ; Épisode 113 : L’Oiseau de Feu ; Épisode 114 : Le Rêve du Guide ; Épisode 115 : Le Bourbier atomique ; Épisode 116 : L’Exilé ; Épisode 117 : La Journée ordinaire ; Épisode 118 : Les Commandeurs ; Épisode 119 : Sainte et Martyre ; Épisode 120 : La Patrie en Danger ; Épisode 121 : Les Églantiers sauvages ; Épisode 122 : Le Temps restant ; Épisode 123 : L’Invincible Armée ; Épisode 124 : L’Explorateur ; Épisode 125 : La Mémoire ; Épisode 126 : Souvenirs du Vieux Temps ; Épisode 127 : La Pauvreté chaleureuse ; Épisode 128 : Du Village à la Ville ; Épisode 129 : À l’École de la Capitale ; Épisode 130 : Le meilleur Élève ; Épisode 131 : Le Rire doux ; Épisode 132 : Les belles Jambes ; Épisode 133 : La Guerre et la Paix ; Épisode 134 : Le Moyen Âge ; Épisode 135 : Roman ; Épisode 136 : L’Aventure guerrière ; Épisode 137 : L’Âme de la Guerre ; Épisode 138 : Les Illusions perdues ; Épisode 139 : Contes et Mécomptes ; 140. Les Apories ; 141. Les Bâtisseurs de l’Avenir radieux ; 142. Les Écrevisses ; 143. La Fin des Ascèses ; 144. En aparté ; 145. Le beau Voyage ; 146. La Marche de l’Histoire ; 147. Les Morts froids ; 148. L’Industrie de la Guerre ; 149. Les Fruits mûrissent ; 150. Les Faux Pas ; 151. Les Soldats ; 152. Les Mamelles de la Guerre ; 153. Le Trouvère ; 154. Les Pillards ; 155. La sainte Reddition ; 156. Amiral, on coule ; 157. L’Art naïf ; 158. Les Filles de là-bas ; 159. Les Oies cendrées ; Épisode 160 : Les Grondements ; 161. L’État de Guerre ; 162. Comme autrefois ; 163. Traîtres à la Nation ; 164. Les Journalistes ; 165. Le Clown sénile ; 166 : Exils ; 167 : Écoutez les Gars ; 168. L’Acide nostalgique ; 169. Les Chaussettes roses ; 170. La Régurgitation ; 171 : Parlez-moi de la Paix

  FEMME HOMME IRAN   Mural - Téhéran

FEMME HOMME IRAN Mural - Téhéran

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