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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 21:47

VACANCES POUR TOI, VACANCES POUR MOI.

 

 

 

Version française - VACANCES POUR TOI, VACANCES POUR MOI – Marco Valdo M.I. – 2012

Chanson italienne - Ti vacanzi tu, mi vacanzo anch’io - Ugolino – 1978

 

 

 

Le travail te fait mal

C'est là une chose naturelle

Écoute-nous, il ne faut pas en faire trop

Laisse tout et viens à la mer !

 

Entre papiers et dossiers

Crayons et marqueurs

J'ai pris une couleur

Gris pâle, décoloré.

 

J'ai les membres ratatinés

Des dépôts d'arthrite

Pour tenir ma tête droite

Je dois un peu la tourner

 

J'ai l'œil dilaté

Je suis un peu enveloppé

D'un coup d'œil, c'est pas croyable

On voit que je suis un comptable.

 

Le travail te fait mal

C'est là une chose naturelle

Écoute-nous, il ne faut pas en faire trop

Laisse tout et viens à la mer !

 

La voiture est déjà prête

Mon coude sort de la portière

Ici dessous, il y a l'argent

Bien caché dans la boîte à gants.

 

Dans la queue sur l'autoroute

Ils me crient « Mais avance! »

Le pneu a crevé

En trois minutes, je l'ai changé

 

Un disque rouge

M'arrête à un passage

Mais au fond, tout ça

N'est rien qu'une promenade.

 

Vacances pour toi, pa pa pa

Vacances pour moi, pa pa pa

Je travaille toute l'année, pour ça

N'est-ce pas mon droit ?!?

 

Le travail te fait mal

C'est là une chose naturelle

Écoute-nous, il ne faut pas en faire trop

Laisse tout et viens à la mer !

 

Vie et fureur

Sont dans un hangar

Huiler des moteurs

Des pare-chocs à refaire

 

L'air y est un peu pollué

On bouffe des surgelés

On a des journées névrotiques

Et des nuits peu érotiques

 

Je suis ici le soleil à peine levé

Car je suis réquisitionné

J'accepte sans discussion

On m'a promis une augmentation

 

Le travail te fait mal

C'est là une chose naturelle

Écoute-nous, il ne faut pas en faire trop

Laisse tout et viens à la mer !

 

Que c'est bon se promener

À la mer et puis d'aller danser

Avec la figure déjà bronzée

Et la chemise déboutonnée

 

Le jeu des lunettes

Quand on entre dans la salle

Le rite du salut

Et le souffle retenu

 

S'asseoir à une petite table

Glace et rhum-coca

Regarder les filles

Et se faire un cinéma

 

Vacances pour toi, pa pa pa

Vacances pour moi, pa pa pa

Je travaille toute l'année, pour ça

N'est-ce pas mon droit ?!?

 

Le travail te fait mal

C'est là une chose naturelle

Écoute-nous, il ne faut pas en faire trop

Laisse tout et viens à la mer !

 

Le travail te fait mal

C'est là une chose naturelle

Écoute-nous, il ne faut pas en faire trop

Laisse tout et viens à la mer !

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Published by Marco Valdo M.I.
3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 07:37

LE PEUPLE ENNEMI

 

Version française – LE PEUPLE ENNEMI – Marco Valdo M.I. – 2012

d'après la version italienne IL POPOLO NEMICO de Gian Piero Testa

d'une

Chanson grecque – Ὁ ἐχθρὸς λαός – O ehtrós laós – Mikis Théodorakis – 1975

 


Texte de Iakovos Kambanelis
Musique de Mikis Theodorakis
Première interprétation par Vassilis Papakonstandinou et Tzeni Karezi
Ο εχθρός λαός/ Le peuple ennemi – 1975

 

 

 

 

Iakovos Kambanellis est mort au printemps 2011. Kambanellis, qui était né sur l'île de Naxos en 1922, fut un auteur et un organisateur important du théâtre grec de l'après-guerre.


LE PEUPLE ENNEMI

 

 

 

Chanson de la séparation

 

 

Ne te marie pas avec la solitude

Ne choisis pas l'obscurité

Reviens chanter chaque soir

Et prends-moi avec toi

 

Mets comme signal du soir

L'étoile que tu m'as donnée

Mon regard te retrouvera

Là-haut dans le ciel

 

Tout ce qu'il y a dans notre amour

Ne le refuse pas, mon amour

Lie le printemps à ton jardin

Et projette ton regard au loin.

 

Le peuple ennemi

 

 

Il y a un peuple, mon vieux

Un grand ennemi dans notre maison.

 

Ils veulent tous avoir leur maisonnette

Leur petit salaire tous les jours

Et même quand ils seront vieux

Une petite pension pour ne pas crever de faim.

 

Tu te rends compte, mon vieux,

Quel ennemi est ce peuple incivil...

 

Ils ne veulent pas vivre à genoux

Ils veulent penser et parler en liberté

Que gouverne celui qu'ils choisissent

Et que personne ne les arnaque plus.

 

Tu te rends compte, mon vieux,

Quel ennemi est ce peuple incivil...

 

Ils veulent une loi amie et pas une gardienne

Pour cesser de craindre la flicaille

Et que personne ne blesse leur orgueil

Ni ne leur ferme les portes au nez.

 

Tu te rends compte, mon vieux,

Quel ennemi est ce peuple incivil...

 

Ils ont en tête mille rêves

Ils les posent même sur l'oreiller.
Ils espèrent que viennent des temps meilleurs

Ces brigands n'apprécient pas le présent.


Tu te rends compte, mon vieux,

Quel ennemi est ce peuple incivil...

 

 

Je refuse

 

 

Je refuse refuse refuse

Que les autres tirent les fils

Je refuse qu'ils fassent de moi ce que bon leur semble et leur plaît

Je refuse d'étouffer dans les brouillards.

 

Je refuse refuse refuse

Que tu sois toi-même et que je ne le sois pas

Que tu sois maître de ma destinée

En ce comprises ma terre et mon eau.

 

Je refuse refuse refuse

De voir désormais ma rue fermée

Je refuse d'avoir des idées qu'il faut taire

Qui doivent attendre leur temps en vain.

 

De frère à frère

 

 

Depuis Quarante-quatre *

Et dès la première lueur de l'aube

De frère à frère

Un Anglais les conseille.

Ils arrosent de sang la ruelle

Un Anglais les conseille.

 

Revint, le roi, en Quarante-six *

Il s'installa sur notre dos

De frère à frère

Un courtisan le conseille

Ils traînent des canons sur nos montagnes

Un courtisan le conseille.

 

Quarante-sept malédiction *

Ils veulent tout pour eux

De frère à frère

Un Américain les conseille

Il rassasie le mont de notre jeunesse

Un Américain les conseille.

 

Traîtres et collaborateurs

Tous bien accueillis

Patriotes et combattants

Au mur ou en prison

Un Dachau dans une île grecque

Et un savant a mis un hymne dessus :

 

LE SAVANT :

« Makronissos est le Parthénon
De la Grèce contemporaine»

 

Et depuis Cinquante-quatre *

Notre futur est parsemé de fleurs

Notre système est organisé

Et notre peuple ficelé

Nos camarades fusillés

Le pavé bien lavé.
Mais un savant est un peu inquiet.

 

LE SAVANT:

« Je n'ai pas besoin de héros

Il me faut des Hites, (milices royalistes et de droite)

Ces chiens enragés capables d'aboyer »

 

Ils consolident leur classe

Ils font bande à part

Ils s'approprient les contributions des pauvres

Ils les transforment en dette publique

Capital pour le réarmement

Capital pour l'industrie.

 

Le riche devient plus riche

Le pauvre plus pauvre

Les paysans et les ouvriers

Prennent la route du nord

Un beau voyage vers les terres étrangères

Le savant élève un hymne:

LE SAVANT :

 

«L'émigration est
Une bénédiction pour notre pays ».

 

En tant que Grecs orgueilleux

En tant qu'Européens libres

Avec un État solidaire

Membre de choix de l'OTAN

Avec notre loi financière

La part la plus grande

Nous la donnons à notre armée

Nous sommes ainsi un état puissant

Respecté des ennemis et des amis

Écoutons ce savant qui dit à un Américain :

 

LE SAVANT :

« Monsieur le Président de l'usine

Américaine de machines à coudre Singer :

VOICI VOTRE ARMÉE ».

 

Notre système est organisé

Et notre peuple ficelé.

Nos camarades fusillés

Le trottoir bien lavé.

 

Notre système est organisé

Et tous les problèmes résolus

Nos camarades fusillés

Le trottoir bien lavé.

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Published by Marco Valdo M.I.
1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 20:38

LE TRAVAIL DANS LES VIGNES

Version française – LE TRAVAIL DANS LES VIGNES – Marco Valdo M.I. – 2012

Chanson populaire de l'Île d'Elbe – zone de Marina di Campo - Seccheto - Pomonte (Italien – Toscan Elbois occidental) – anonyme – Sans date







 

Marco Valdo, dans son introduction à la traduction française de la Légère, se demandait s'il ne vaudrait pas mieux instaurer un parcours "Mort au travail" ou quelque chose du genre. Je suis fondamentalement d'accord, en le (le parcours) détachant de celui, plus général et maintenant hypertrophique, de l' "Émigration et la guerre du travail." Dans l'attente et dans la préparation, m'est venue à l'esprit cette chansonnette que j'entendais petit enfant à Elbe; parfois les choses reviennent en tête quand on s'y attend le moins. Le fait est que je pense être parmi les derniers en Italie à avoir passé de longs moments de mon enfance à écouter les commères et les vieux sous le portique de la Fourmilière qui servait de "point de rencontre" pour tout le quartier, qui discutaient, racontaient, chantaient de tout; et ce fut la nourriture de ma vie entière, autre chose que les bouillies et les repas homogénéisés, que j'ai toujours haïs, d'autre part; je les recrachais et je voulais du pain et du saucisson. Si j'ai une certaine capacité de raconter des histoires, je la dois à ces femmes et aux vieux qui m'ont permis de participer au chant du cygne de la tradition orale d'un certain lieu; et ainsi, en me rappelant de cette chansonnette, j'ai téléphoné à tante Claire et je me la suis fait redire. Je ne me la rappelais pas toute, mais elle oui; tante Claire a 86 ans et sa tête, par moments ça va, à d'autres pas, mais si on lui demande de se rappeler des choses de quand elle était fillette, elle a une mémoire d'éléphant. C'est ce qui se passe, dit-on. Et encore heureux qu'il y a le téléphone parce que, pour vous donner ainsi une idée de l'Elbe et de l'endroit où j'ai passé mes vertes années, le téléphone - moderne et stupéfiante découverte de la science et de la technique – on nous l'a mis en 1985. Avant, on faisait sans.

 

Et ainsi nous allons, pour ainsi dire, sauver cette vision particulière du vin aussi et de ce qu'il faut pour le faire. Le vin a une destinée étrange: d'un côté "il est presque sanctifié, (même, sur le plan religieux!) et est vraiment un élément porteur de "civilisations" entières; de l'autre, il est diabolisé car il réduit l'homme en cendres (tout comme le tabac, Vénus et Facebook), et il fait enlever des points du permis de conduire. Moins courue est la fatigue qu'il faut pour le faire; et ici à l'Elbe, elle est effective. Les meilleurs vignobles, à l'Elbe, avaient pris racine sur certains coteaux de montagne pentus à faire peur; pour aller y travailler, pour bien faire, il nous fallait l'âne, (Lucieeeen...!) et, il nous fallait surtout un beau dos à casser jusqu'à la vendange, laquelle ne pouvait être faite qu'à la main, grappe par grappe, et en affrontant des pentes où parfois, il fallait être une espèce de varappeur. On en tirait un vin spécial, surtout le célèbre Aleatico, qui par ailleurs provenait des vignobles les plus impossibles, mais les Elbains ne l'ont jamais trop aimé. Ils en tiraient quelque sou, il est vrai, en arrivant à le vendre jusqu'en Corse (qui, Dieu sait pourquoi, a des vins généralement dégueulasses, à part quelques exceptions), et à Gênes; cependant l'effort qui en coûtait pour travailler ces vignobles ne prédisposait pas l'âme à goûter le nectar bachique. Et ainsi voilà cette chansonnette oubliée éclaircie. Il pourrait s'étonner que dans un site de "Chansons contre la guerre", on déclare sans ambages qu'il vaut mieux aller la faire et tirer plutôt que de travailler dans les vignes; mais, en compensation, on y déclare aussi qu'il vaut mieux utiliser les champs et même les vignes pour se donner du bon temps avec sa fiancée. Qui, souvent, voyait ensuite partir son amoureux pour la guerre, et ne plus revenir. Enfin, faites l'amour et même la guerre, mais n'allez pas travailler dans les vignes. Vous n'avez jamais épandu le sulfate de cuivre ni soigné une vigne ? Faites-le, et puis , on en reparlera. [RV]

 

 

Comme Marco Valdo M.I. ne connaît l'Elbois, ni des lèvres, ni des dents, qu'il en sait encore moins au sujet de la bienheureuse île de Ventu, de ses habitants et de ses langues que ce qu'il sait habituellement de ce dont il parle... Je suggère vivement que Ventu lui-même repasse sur ses traces et qu'au besoin, il modifie ce qui lui paraîtrait par trop éloigné de la version d'origine...

 

S'il pouvait néanmoins conserver la jolie invective "Merde au vin et à qui le fait" qui rappelle l'admirable poème de Pierre Seghers, chanté par Léo Ferré... Merde à Vauban... [[http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=5823&lang=it]], il me ferait un grand plaisir.

 

Pour le reste, qu'il en dispose comme il l'entend.

 

Lucien Lane.

 

 

 

Le travail dans les vignes, le travail dans les vignes

Merde au vin et à qui le fait

Mieux vaut rester chez soi et ne pas aller au turbin.

 

Mieux vaut rester au lit jusqu'à midi

Merde au vin et à qui le fait

Mieux vaut rester chez soi et s'éveiller pour manger.

 

Mieux vaut boire l'eau de la fontaine

Merde au vin et à qui le fait

Mieux vaut être dans la rue et rester là à papoter

 

Mieux embrasser sa promise

Merde au vin et à qui le fait

Mieux vaut aller dans les champs prendre du bon temps.

 

Mieux vaut la pêche en mer,

Merde au vin et à qui le fait

Qu'en la vigne à pleurer

 

Mieux vaut encore couper le bois

Merde au vin et à qui le fait

Que cueillir le raison pour vous souler.

 

Mieux vaut aller à la guerre avec le fusil,

Merde au vin et à qui le fait

Que faire la vendange à se crever pour rien.

 

Le travail dans les vignes, le travail dans les vignes

Merde au vin et à qui le fait

Mieux vaut rester chez soi et ne pas aller au turbin.

 

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Published by Marco Valdo M.I.
1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 12:27

 

 

La Revanche

 

Chanson française de Boby Lapointe – 1975

 


http://www.musikiwi.com/paroles/boby-lapointe-revanche,38815.html


Ah, mon ami Lucien l'âne, ce premier jour du mois de mai a déjà fait couler beaucoup de sang et beaucoup d'encre. Beaucoup de sang, car c'est ce jour-là que les travailleurs ont choisi pour fêter les travailleurs morts au travail, morts du travail et morts sans travail ou plus exactement pour ces derniers, morts sans ressources, sans nourriture, sans médicaments... Car être sans travail n'est pas une mauvaise chose, c'est même le rêve ultime de bien des travailleurs. L'éradication du travail est le but fondamental de l'humanité. L'homme quand enfin, il atteint l'âge d'homme, quand il atteint l'âge d'or – souvent décrit dans les religions comme le paradis – l'homme n'est plus tenu à la servitude du travail et alors, il peut enfin faire ce qu'il veut, ce qu'il conçoit comme bien, ce qu'il estime être la marque du bonheur et de la dignité. Car retiens bien ça, Lucien l'âne mon ami, il n'y a rien de bien honorable à devoir travailler, à devoir servir en esclave, ni même à faire ce qui doit être fait pour subvenir aux besoins de nature, ni de déshonorant ; le déshonneur et la honte sont pour les bourreaux, jamais pour les victimes. L'honneur de l'homme est en lui et dans ses œuvres, mais l'œuvre ne peut exister que si elle n'est pas serve. Les artistes eux-mêmes le savent bien que pour l'art lui-même, l'œuvre servile, l'œuvre soumise à la loi du commerce ou de la vénalité, l'œuvre aux ordres, l'œuvre sous influence... n'est pas une œuvre...Elle se dessèche comme peau de chagrin. C'est la plus grande souffrance du créateur et la honte qui le submerge que devoir se vendre, que devoir vendre son œuvre... Son œuvre est lui-même est par essence, prolongement de lui-même ; elle est signe de la générosité de son être... Elle ne peut être que don et ne saurait à peine de se flétrir être ramenée, réduite, racornie, bref, racrapotée au rang de marchandise. Car tout comme l'oiseau chante sans demander de rétribution, tout comme le cerisier donne la cerise (quand nous en serons au temps des cerises, sifflera bien mieux le merle moqueur... Le Temps des cerises est probablement une des plus belles chansons de lutte de l'histoire ouvrière... plus encore que l'Internationale de Pottier, elle nous parle au cœur... mais il faut savoir lire entre les mots... J'y reviendrai), l'homme débarrassé de la servitude du travail, de l'indignité d'être esclave d'un profit mercantile, l'homme connaît la joie profonde d'être humain, la glorieuse beauté de la vie, la luxuriance des heures et des jours.

 

Oh, Marco Valdo M.I, mon ami, voilà qui est bien dit et me réjouit le cœur tout autant que l'esprit. Et concernant le travail et sa nécessaire disparition, je ne peux que t'approuver de mes deux oreilles, comme la maman des poissons de notre ami Boby Lapointe approuvait de deux ouïes. Mais que dit la chanson que tu nous proposes...

 

Quelle coïncidence, c'est précisément une chanson de Boby Lapointe que je vous offre aujourd'hui... car, une chanson de Boby Lapointe est toujours un cadeau que l'on fait aux gens que l'on aime bien... Mais avant d'aller plus loin et en guise d'introduction à l'univers de Boby Lapointe, je t'offre de voir notre ami Cricri, alias Christian Godart, interprète patenté de l'homme de Pézenas dans un petit survol de la vie et des chansons de Boby Lapointe .

 

[[http://www.youtube.com/watch?v=uH3Wkou44pI]].

 

 


 

 

Et curieuse histoire, que celle de cette « Revanche »... de cheval

[[http://www.rts.ch/archives/tv/information/carrefour/3468899-boby-lapointe.html]], elle est la chanson de quelqu'un qui a pu s'échapper de l'enfer du travail et qui, tels Valdo par exemple et ceux de la Fraternité des Pauvres, a laissé-là la richesse matérielle et toutes ses babioles pour s'en aller parler aux hommes. Mais l'homme ne manque pas d'humour et , comme je pourrais le faire avec toi, il joue des tours avec son ami le chien au bourgeois qui passe et paye une de ces babioles de pacotille, un de ces musts du bonheur en boîte au chien... lequel s'en fout... Et le « bourgeois qui passe », le riche soucieux de sa respectabilité et de celle de tous ses gadgets (car il n'est pas que par ses gadgets), s'étouffe de rage...

 

J'espère complètement, dit Lucien l'âne en riant de toutes ses dents et finissant de mâcher le croissant excédentaire dont le chien n'avait plus voulu. Mais enfin il y a quand même du bon dans le croissant...

 

Bien évidemment... On ne saurait mépriser la nourriture, ni la cuisine, ni la pâtisserie... Ni rien du genre. Et on parlera du vin un autre jour... Ce qui est méprisable, c'est de vouloir en tirer profit... Et donc, en toute logique, il mendie... Ce qui n'est rien d'autre que demander... Un juste échange, un troc mystérieux...que ce monde pourri jusqu'à la moelle par l'avidité n'arrive même pas à percevoir... Le geste de donner (un croissant au chien) est en soi une revanche contre toutes ces humiliantes façons de faire payer pour tout et pour rien afin , écoute-moi bien, afin de « gagner sa vie ». Quelle absurdité ! Quel immense mensonge ! Boris Vian avait réglé cette histoire de « gagner sa vie » en disant :

« Il vaudrait mieux gagner sa vie

Mais ma vie, je l’ai, moi, ma vie

J’ai pas besoin de la gagner

C’est pas un problème du tout

La seule chose qui en soit pas un

C’est tout le reste, les problèmes ... »

 

Ce monde est bâti sur un mensonge, celui-là précisément de faire croire aux gens qu'il faudrait gagner sa vie, alors qu'il ne s'agit que d'enrichir les riches... C'est encore une intox, un effet de la propagande qu'ils utilisent et diffusent par tous leurs médias (de l'école à la télé, en passant par la chaire – très orwelliennement dite de « vérité », quand elle ne véhicule que le mensonge)... L'être est l'être, l'existant est existant (sinon il ne serait pas) et c'est la honte de ce monde de tricher pareillement. C'est pour imposer cette contre-vérité que les riches ont déclenché cette Guerre de Cent Mille Ans qu'ils (les riches) mènent contre les pauvres pour imposer leur richesse, leur accaparement, leur domination et l'infecte exploitation qu'ils développent de plus en plus au fil du temps... Décidément, il faut que nous tissions le linceul de ce vieux monde toxique, perclus de richesses, malade, cirrhotique et cacochyme (heureusement).

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane




Le lundi, je mendie
Le mardi, je mendie
Et le mercredi, et le jeudi
Le vendredi, le samedi
Mais quand c'est que c'est dimanche
Je paye un croissant au chien
Le chien lui il s'en fout...
Ça ou du pain...
Mais le bourgeois qui passe
Sur le trottoir d'en face
Ça le fout en pétard
C'est rigolard
Et j'en jouis
Toute la nuit
Jusqu'au lundi !

Le lundi, je mendie... bof...

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1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 09:01

LA LÉGÈRE

 

Version française – LA LÉGÈRE – Marco Valdo M.I. – 2012

d'une chanson populaire toscane (Italien) – La leggera – anonyme

 

Principaux interprètes

 

- Caterina Bueno
-
Ginevra Di Marco(de son spectacle Stazioni Lunarie de son album "Stazioni Lunari prende terra a Puerto Libre")
-
Suonatori Terra Terra(dans album Ma statevi attenti...[2010])

 

 

 

 

Le "Trenino" de la Légère et ses chansons

Nous sommes, probablement, à l'aube des luttes prolétariennes, quand la classe travailleuse ne s'était pas encore dotée d'une organisation, ou commençait à peine à s'en doter; une époque à laquelle le travail saisonnier était la normalité. En suivant de très anciens flux, de l'Italie septentrionale, les travailleurs se rendaient en Maremme, terre désormais soumise à la bonification Medicea, mais encore réputée malsaine, dangereuse, "étrange." Ceux qui allaient faire la saison dans les champs de Maremma, des paysans très pauvres, devaient prendre un train qui passait l'Appenino entre la Toscane et l'Emilia. C'était le célèbre "Trenino de la Légère », ou "Légère", tout court.

 

Ce train s'appelait ainsi parce que ses voyageurs n'avaient rien ou presque. Dans la valise ou dans le sac à provisions qui se portait derrière, il y avait un morceau de pain, une pomme et une paire de chaussures défoncées. Caterina Bueno raconte, qu'elle recueillit ce chant à Stia, en province d'Arezzo, au début des années 60 : "... "légère" était un terme méprisant et railleur par lequel on désignait les chômeurs, les saisonniers ou tout autant, les émigrants qui, très pauvres, voyageaient "légers" avec seulement un sac à provisions... » Le train était donc la "Légère", parce que le bagage de ceux qui l'empruntaient était fait de rien; mais dans ce train, comme dans tous les trains de travailleurs, on chantait.

 

Chanter n'avait pas seulement une fonction de distraction et de passe-temps (c'était aussi probablement un système pour tâcher de faire passer la faim); c'était, pour beaucoup, un moyen pour se payer le sou que coûtait le billet. Dans les gares, des espèces de groupes de saisonniers s'improvisaient chanteurs et donnaient un spectacle en demandant quelque chose; ils chantaient, souvent, chansons inventées par eux mêmes. Et quand les travailleurs chantent, ou on parle d'amour en des formes assez peu conventionnelles, ou on parle de travail. Cétaient chanson spéciales, souvent râleuses, et encore plus souvent pleines de rêves d'une vie meilleure. La vie meilleure, dans cette chanson, justement consiste à ne pas devoir travailler comme esclaves, et à envoyer se faire foutre le « sor » patron; quand les travailleurs chantent le travail, libres de le faire dans les formes qu'ils préfèrent, le travail ne s'en sort pas trop bien. Il n'est pas « sanctifié », comme il arrive souvent dans les chansons de lutte écrites par quelqu'un qui veut organiser la base de quelque chose; Dans les chansons comme celle-ci, le travail est encore dans sa forme brute. Servage, esclavage. Et le rêve est une semaine où on ne fait rien et où on est payé; ce qui, soit dit franchement, est vraiment un beau rêve. Des chansons comme celle-ci sont remplies de sarcasmes, car ceux qui les inventaient et les chantaient, savaient bien par contre, ce qui les attendait. Des semaines, des mois à se briser le dos pour une misère.

 

Les saisonniers étaient les précaires d'un autre temps. Ils étaient migrants pour un demi sou troué et une soupe quand il y en avait. Ils avaient un petit bagage léger, s'ils en avaient un. Alors, il faudrait comprendre ce que les immigrés chantent, dans leurs langues, quand envoyés dans les champs de tomates de l'Agro Domiziano ou au Rosarno. Il faudrait les entendre chanter sur les trains et sur les fourgons, sur les « Légères » de ce temps maudit. [RV]

 

 

Dans notre série du Premier Mai, voici une chanson qui reprend l'opinion des travailleurs...

Comme il y a toute une série de chansons qui reprennent cette ferme condamnation du travail par les travailleurs et leur aspiration fondamentale à la sieste, au farniente et leur souhait de ne faire en matière de travail que ce qui est vraiment nécessaire (donc, pas des armes, des babioles, des objets de luxe...) et de le faire au moindre effort ou de faire, de créer, de pratiquer les activités qui leur plaisent... Elles sont généralement ironiques et drôles comme par exemple : « Je peux pas travailler » [[http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=it&id=41283]], « Le Travail, c'est la santé » [[http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=39088&lang=it]], ou révoltées comme « Le travailleur »[[http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=10589&lang=it]], Mort au travail [[http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=41134&lang=it]]...On pourrait les réunir – le petit train de la Légère oblige – en faire un parcours...

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

Le lundi ma tête vacille

Comme c'est surprenant... Je ne veux pas travailler

Le lundi ma tête vacille

Comme c'est surprenant... Je ne veux pas travailler

 

Puis le mardi c'est le jour qui suit

Je ne suis pas en état d'aller travailler

Puis le mardi c'est le jour qui suit

Je ne suis pas en état d'aller travailler

 

Puis le mercredi, c'est jour de bagarre Je suis bourré, je ne veux pas travailler

Puis le mercredi, c'est jour de bagarre

Je suis bourré, je ne veux pas travailler


Puis, le jeudi, c'est la fête nationale

Le gouvernement ne me permet pas de travailler

Puis, le jeudi, c'est la fête nationale

Le gouvernement ne me permet pas de travailler

 

Oh légère où tu vas

Je viens, je viens avec toi

Oh légère où tu vas

Je viens, je viens avec toi

 

Ensuite, le vendredi est jour de la passion

Moi qui suis catholique, je ne veux pas travailler

Ensuite, le vendredi est jour de la passion

Moi qui suis catholique, je ne veux pas travailler

 

Ensuite, le samedi, le samedi, c'est le dernier jour

Ohlala, quel beau jour, je ne veux pas travailler

Ensuite, le samedi, le samedi, c'est le dernier jour

Ohlala, quel beau jour, je ne veux pas travailler

 

Vient le dimanche, je m'assieds à l'entrée

J'attends que le patron vienne me payer

Vient le dimanche, je m'assieds à l'entrée

J'attends que le patron vienne me payer

 

Tiens voilà le patron, il a l'air bien fâché

Maudit scélérat, lève-toi de là !

Tiens voilà le patron, il a l'air bien fâché

Maudit scélérat, lève-toi de là !

 

C'est nous les gars de la légère ; alors, on s'en fout

Qu'ils aillent au diable, l'usine et le patron !

C'est nous les gars de la légère ; alors, on s'en fout

Qu'ils aillent au diable, l'usine et le patron !

 

Oh légère où tu vas

Je viens, je viens avec toi

Oh légère où tu vas

Je viens, je viens avec toi

 

 

 

LA LÉGÈRE

 

Version française – LA LÉGÈRE – Marco Valdo M.I. – 2012

de la version interprétée par Caterina Bueno – Toscan (Italien)

 

De la transcription de l'ultime concert de Caterina Bueno au Théâtre Saschall, enregistrement par Donato Landini, à l'occasion du troisième arte&anarchia 2005 et de la première Vitrine de l'Edition du livre Anarchiste et Libertaire, concert que Caterina a offert au mouvement anarchiste de Florence.

 

 

 

La loi ne permet pas

Que la Légère aille au travail le lundi
Tirullallillillero

La loi ne permet pas

Que la Légère aille au travail le lundi

 

Le mardi, c'est jour de marché

On ne travaille jamais, je ne veux pas travailler

Tirullallillillero

Le mardi, c'est jour de marché

On ne travaille jamais, je ne veux pas travailler

 

Le mercredi, je vais au travail

Je prends la truelle, je me mets au travail

tirullallillillero

Je prends la truelle, un marteau me tombe sur le dos

Je ne peux pas travailler

 

Et puis, le jeudi, c'est le jour des saints

Aucun de nous ne veut travailler

Tirullallillillero

Et puis, le jeudi, c'est le jour des saints

Aucun de nous ne veut travailler

 

Puis Jésus Christ est mort le vendredi

On ne l'a jamais vu, mais on ne veut pas travailler

Tirullallillillero

Puis Jésus Christ est mort le vendredi

On ne l'a jamais vu, mais on ne veut pas travailler

 

Puis, le samedi je vais sur le chantier

J'attends le patron qui vient me payer

Tirullallillillero

Puis, le samedi je vais sur le chantier

J'attends le patron qui vient me payer

 

À la légère peu nous importe

On envoie au diable l'usine et le patron

Tirullallillillero

À la légère peu nous importe

On envoie au diable l'usine et le patron

 

Avec la force légère qui chante la vie

Maman, on a quitté l'Italie.

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Published by Marco Valdo M.I.
30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 10:25

Je peux pas travailler

 

Chanson française – Je peux pas travailler – Boris Vian – 1958

Paroles: Boris Vian, musique: Henri Salvador

Interprétation : Henri Salvador

 


 

 

 

 

La résistance des travailleurs au travail est incommensurable... Elle reflète exactement le sens de l'humanisation de l'espèce de bipèdes que nous sommes. Et je crois bien, Lucien l'âne mon ami, que les quadrupèdes que vous êtes seront du même avis que nous... Le travail doit être réduit au minimum...

 

En effet. Par exemple, plutôt que de tourner sempiternellement en rond pour actionner une noria grinçante et épuisante, on préfère, nous les ânes, que ce soit le vent qui fasse le travail...

 

C'est très précisément, le sens des efforts d'humanisation de la vie que tentent les ingénieurs, quand ils sont ingénieux... Faire faire le travail par les machines ou par des éléments tels que l'eau (turbine, moulin...), le vent (moulin, éoliennes...) ou par le recours à l'énergie fossile... Tout plutôt que que de recourir à l'esclavage des êtres vivants... Car, vois-tu, Lucien l'âne, le travail, quand il est fait pour enrichir ceux qui exploitent d'autres êtres, c'est une pure arnaque. Le travail pour autrui, même quand on le camoufle sous le contrat, qu'on le rétribue par un salaire, une paie ou une botte de foin, une auto, un bel habit, des tickets repas ou parfois, des promesses...est une variante moderne du vieil esclavage.

 

Nous les ânes, on déteste ça...

 

Les hommes aussi... Du moins, ceux qui s'humanisent, ceux qui quittent les temps de l'infantilisme, de l'exploitation et de la barbarie. Mais il y a les autres... Les riches et leurs sbires, qui espèrent devenir vizir à la place du vizir, khalife à la place du khalife... Les avides... Ceux-là, lorsqu'une nouvelle invention vient à diminuer la charge objective du travail, dont on pourrait donc – que dis-je ? On devrait – dispenser le travailleur, ils en accaparent le profit et maintiennent ou aggravent l'exploitation des travailleurs, c'est-à-dire des esclaves de leurs folies d'entreprises ou de leurs ambitions propriétaires.

 

Mais que peut-il bien avoir derrière tout ça ?, dit Lucien l'âne en grattant le sol d'un sabot plus noir que l'encre de Chine.

 

Il y a que certains hommes ne sont jamais devenus des êtres adultes, qu'ils en sont restés au stade de l'enfançon qui veut tous les jouets pour lui, qui veut des bonbons et encore plus de bonbons, qui veut que tout le monde s'occupe de lui... et ainsi de suite. Cette maladie débile les conduit aux pires atrocités... Il suffit de voir les massacres qu'ils engendrent au travers de la fabrication d'armements, de la privatisation de l'eau, de l'expropriation des paysans afin d'étendre leurs exploitations... C'est là, tu l'auras compris, le fondement de la Guerre de cent Mille Ans que les riches font aux pauvres et le travail stipendié ou esclave, le travail obligatoire comme organisation sociale en dérivent directement. D'où, ces chansons qui raillent le travail, qui le tournent en dérision... Elles expriment ce refus du travail inutile ou nuisible qui est la base de toute libération humaine et bien évidemment, asinienne.

 

Comme je comprends, l'humanité est encore à faire... Par la disparition de l'exploitation et du travail... Pour tout dire, l'humaine nation n'est pas encore sortie de la barbarie... Tout ceci me renforce dans ma détermination à tisser sans relâche le linceul de ce vieux monde esclavagiste dans l'âme, exploiteur, âpre au gain et cacochyme (heureusement).

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 


Tu m'engueules sans arrêter parce qu'on n'a pas d'argent
Et qu'on ne peut rien acheter pour nous ou tes parents

 

Mais...


Je peux pas travailler debout parce que ça me fait mal aux genoux
Je peux pas travailler assis, ça me fait mal au coccyx

Aujourd'hui, le Directeur des Galeries Lafleur
M'a offert une situation de garçon d'ascenseur

Mais...

 

Je peux pas travailler en l'air
Ça me donne une crise de nerfs

Je peux pas travailler en boîte
J'ai les poumons comme de l'ouate

La voisine m'a proposé de laver ses carreaux
Et elle m'a apporté un énorme escabeau

 

Mais...

 

Je peux pas travailler perché,

J'ai le foie qui va se décrocher

Je pourrais travailler couché
Mais personne veut m'embaucher

Onésime qui tient l'orchestre au dancing du carrefour
M'a demandé d'entrer chez lui pour jouer du tambour

Mais...

 

Je peux pas travailler dans le bruit
Ça me donne des tas de maladies
Je peux pas travailler des bras
J'ai l'épaule qui ne tourne pas

Monsieur Jean le commerçant qui a des plantations
Me dit "Jules, viens donc chez nous, faut cueillir le coton"

 

Mais...

 

Je peux pas travailler courbé
J'ai les doigts de pieds recourbés

Je peux pas travailler penché
Ma colonne veut pas se plier

La Julie, une bonne copine qui bosse à l'extérieur
Me suggère de m'occuper de son petit intérieur

Chouette!

 

Je vais pouvoir travailler couché
T'auras plus rien à me reprocher

Mais je vois pas pourquoi t'es fâchée
Ton bonhomme est embauché...

 

Alors toi, tu es marrante ; moi qui avais enfin trouvé le travail de mes rêves...

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Published by Marco Valdo M.I.
27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 21:16

ADOLFINO

LA PREMIÈRE PHOTO D'HITLER

 

Version française – ADOLFINO : LA PREMIÈRE PHOTO D' HITLER – Marco Valdo M.I. – 2012

D'après la version italienne d'une chanson polonaise :

Kilka zdań o Hitlerjugend – Pidżama Porno – 1989

 

Le titre de la chanson signifie : « un fait sur la jeunesse hitlérienne ». Il s'agit d'une chanson contre les relents de nazisme et a été composée en une année significative pour la Pologne et pour tous les pays de l'Est...

 

 

Et qui est ce poupon en barboteuse ?

Mais c'est le petit Adolf, le fils de monsieur Hitler!

Peut-être deviendra-t-il docteur en droit

Ou ténor à l'opéra de Vienne?

À qui est cette petite menotte, à qui,

Et ces petits yeux, ce petit nez ?

À qui cette petite bedaine remplie de lait,

On ne sait pas encore :

À un typographe, à un marchand, à un prêtre ?

Où iront ces jolies gambettes, où ?

À la pouponnière, à l'école, au bureau,

Aux noces avec la fille du bourgmestre ?

 

Bébé, petit angelot, petit trésor,

Petit rayon de soleil,

Quand il vint au monde il y a un an

Il ne manquait pas de signes

Dans le ciel et sur la terre:

Soleil printanier, géraniums aux fenêtres,

Musique d'harmonium dans la cour,

Présage heureux dans son papier de soie rose,

Avant l'accouchement

Rêve prophétique de la mère:

Si tu rêves d'un pigeon – c'est un bonne nouvelle,

Si tu l'attrapes – ce sera pour celui que tu as longtemps attendu.

Toc, toc, qui c'est?

C'est ce petit cœur d'Adolfino.

 

Tétine, couche,

Bavoir, grelot,

Le bambin,

Louons Dieu et touchons du bois,

Est sain.

Il ressemble à ses parents,

Au minet dans le panier,

Aux enfants

De tous les albums de famille.

Beuh, maintenant, on ne pleure pas

Le photographe va faire clic sous sa toile noire.

 

Atelier Klinger, Grabenstrasse Braunau,

Braunau est une petite ville,

Mais digne

Maisons solides, voisins comme il faut,

Parfum de gâteau et de savon de lessive.

On n'entend pas de chiens hurler

Ni les pas de la destinée.

Le professeur d'histoire desserre son col

Et bâille sur les cahiers.

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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 20:35
MARIO LUPO

 

Version française – MARIO LUPO – Marco Valdo M.I. – 2012

Chanson italienne – Mario Lupo – Gek – 2008

 

 

Mario Lupo était un militant de Lotta continua qui fut assassiné par des néofascistes à Parme en 1972. Voici la chanson que je lui ai consacrée.

Gek

 

La ville bourgeoise veut être tranquille

Tous à leur place: dieu, patrie et famille

Mais quelle révolte, mais quelle révolution

Seule survit ici la loi du patron.

 

Mario est ouvrier

À la nuit à peine tombée

Nous te poignarderons.

 

Mario est méridional

Pour que tu finisses mal

Nous te poignarderons.

 

La ville bourgeoise est riche et insouciante

Entre shopping et vitrines, la journée se termine

Le syndicat, ça va; le défilé ça va

Mais contre les extrémistes, il faut la croisade

 

Mario est un militant

Quel choix impertinent !

Nous te poignarderons

 

Mario Lupo est communiste

C'est le premier de la liste !

Nous te poignarderons.

 

La ville bourgeoise ne sait plus que faire

Mario Lupo est mort, mais continue à marcher

Il marche par les rues avec le drapeau rouge

Dix, vingt, cent, mille et ils crient à la rescousse !

 

C'est Mario Lupo qui ne veut pas mourir

Il veut rester pour combattre avec nous

Pour le communisme et l'avenir

 

Il veut continuer à combattre avec nous.

Mario Lupo est communiste

C'est le premier de la liste !

Nous te poignarderons.

 

La ville bourgeoise ne sait plus que faire

Mario Lupo est mort, mais continue à marcher

Il marche par les rues avec le drapeau rouge

Dix, vingt, cent, mille et ils crient à la rescousse !

 

C'est Mario Lupo qui ne veut pas mourir

Il veut rester pour combattre avec nous

Pour le communisme et l'avenir

 

Il veut continuer à combattre avec nous.

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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 14:39

Eul' chomach'

 

 

Version française – Le Chômage – Marco Valdo M.I. – 2012

d'une
Chanson populaire du Nord-Pas de Calais – Picard Chtimi – Eul' chomach' – anonyme

 



Quelqu'un peut-être, en voyant ce titre dans la liste des chansons pourrait penser à quelque mélodie celtique ou en quelque autre langue étrange. En fait, non. Ce serait, hem, du "français"; mais le Français qui se parle dans le Nord et dans le Pas de Calais, le chtimi ou ch'ti. Les linguistes nous disent que ce serait le picard moderne, mais je préfère l'appeler par son nom, qu'ensuite, c'est aussi celui de ceux qui le parlent. D'ailleurs, les Nordistes s'appellent chtimi.

 

 

Et je l'aime bien ce chtimi et ceux qui le parlent. J'ai vécu un peu au milieu d'eux. i pour un po'; Justement, ce site, les "CCG" sont nés quand j'étais là-haut, près de Valenciennes, dans une rue dédiée à Jean Jaurès et dans un hachelème (HLM) où nous étions de 22 nationalités différentes. Vous ne voudriez quand même pas que Venturi fût allé dans une villa, non.. ?. Pour cela, depuis lors, mon français parlé a résolument une allure de banlieue pourrie ; officiellement, cependant, on parle de quartier sensible. Je m'amuse aussi pas mal, quand il m'arrive d'échanger quelques mots avec des touristes français à Florence, à les choquer un peu lorsque le rital auquel ils demandent un bon restaurant leur répond quelque chose du genre : « y en a un tout près mais faut fair' gaffe qu'y ne vous flanquent une addition à vous fair' péter le cul ». Comme toujours, je divague. Le "Docteur Divago », on pourrait m'appeler. À partir de maintenant.

 

À cette heure, puis, on n'a pas vraiment à en faire une tonne. On est ici à déconner et à s'amuser, la nuit. Pause pause rythme lent; et, en effet, je suis certain que cette chansonnette chtimi n'aurait pas en rien déplu à Enzo Del Re et à sa chaise[[http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=6838&lang=it]]. En outre dans cette époque de crise, avec toutes ces jérémiades sur l'occupation, (curieux qu'on utilise le même terme pour le "travail" que pour l' "invasion militaire."..), sur les "jeunes sans avenir" et belle compagnie. On sait quel futur pour les jeunes, avec le travail! Pour en finir avec le travail, on chantait sur les barricades parisiennes de 1268; je dis 1268 parce que depuis environ huit siècles ont passés. Quelqu'un dit 45 ans, mais ce n'est pas vrai. C'est le travail qui en en a fini avec nous. Vaffanculo!

 

Et, alors, place à cette chanson du peuple. Le peuple, de temps en temps, en serine une. Là-haut en Chtimilande, chômage à 45% ou à peu près, une vie faite d'anciens mineurs, d'Assedic Chômage, vous ne comprendrez pas ce que je suis en train de dire, peut-être; mais Marco Valdo oui, de RMI, d'allocations familiales et d'alcool, celui qui a conçu cette chanson il le sait bien. Une approche un peu différente de l'habitude, qui dans la strophe finale semble reproduire celle de la « Leggera » . Ceci vaut un vrai internationalisme. Il gratte il gratte, les chômeurs commencent à s'en foutre du travail ; et la voici, oui, la révolution. La vraie. Celle qui secoue les fondations.

 

Le texte de la chanson je l'ai trouvé sur le livre du Chorale Karaoke, à la page 74. Je le transcris comme il est et puis, je le traduis en italien. [RV]

 

+++++++

 

Cela dit, nos aut's (je ne garantis pas l'orthographe... ), Marco Valdo M.I. mon ami, on comprend assez bien cette langue étrange, le chtimi. Je dis langue, car c'est une langue à part entière qui est plus généralement connue sous le nom de picard [[http://fr.wikipedia.org/wiki/Picard]], ou parler de la Picardie, de la région picarde... Ce n'est donc pas une variante du français, bien qu'elle lui soit apparentée. Tout comme les wallons sont des variantes d'une langue wallonne et non du français, même si comme le français et le picard, le wallon est une langue romane. Vu d'ici, de quelque part dans ce Hainaut (qui d'ailleurs pourrait aussi bien être Haynaut, Hennaut, Hénaa... Serait-ce le bassin de la Haine – Henne qui en serait à l'origine ?) qui allait des confins de l'Île de France à ceux de Bruxelles et de Namur, on assimile certains wallons à certaines formes de picards ou l'inverse. Donc, à l'oreille et à une oreille d'âne mieux encore, on s'y retrouve...

 

D'abord, Lucien l'âne mon ami, tu as vu que notre ami Ventu m'a interpellé dans son commentaire à propos des Assedics, devenues entretemps Pôle Emploi... Il va évidemment de soi que je sais qu'il s'agit là de l'organisme qui en France, s'occupe du chômage et des allocations qu'il remet aux personnes concernées et que le terme est également usité pour désigner les allocations elles-mêmes; il en va de même pour le RMI - Revenu Minimum d'Insertion... mais cette nomenclature évolue en fonction des errances des réglementations et des administrations. Pour l'organisme, je traduirais en « wallon » par Forem (Formation Emploi) – Onem(Onem – Office national de l'emploi), lesquels, comme il n'y a pas d'emplois pour plus de cinq cent mille personnes (je rappelle que la population totale de la Wallonie frôle les 3.500.000 de personnes)... sont des administrations qui gèrent les chômeurs (pas tous les sans-emplois – il y a beaucoup d'exclus) et au besoin (c'est-à-dire de plus en plus souvent), les virent purement et simplement, font de l'animation des chômeurs, qui organisent (et même pas bien) l'occupation des chômeurs...

 

C'est cela... Il faut bien les occuper, ces gens-là... Sinon, ils finiraient par s'ennuyer, dit Lucien l'âne en ponctuant son propos de points d'ironie avec ses oreilles.

 

Tout cela à défaut de créer les emplois, ce qui devrait en bonne logique être leur mission première. Avant de poursuivre, je signale qu'il faut ajouter aux sans-emplois les membres de leurs familles, qui sont à leur charge... Ceci augmente encore l'ampleur des dégâts...

 

Disons qu'on multiplie par deux (au moins) les cinq cent mille personnes évoquées ci-dessus... On est au million...

Un bon tiers de la population...

 

Mais, laissons de côté ces administrations fantoches et répressives et revenons maintenant au picard et au wallon... En ce qui me concerne, sans doute un peu comme toi, on a parfois du mal à identifier tel ou tel wallon – nos oreilles acceptant indifféremment les wallons de Liège (Lîdge), de Hesbaye, du Namurois, d'Ardenne, du Brabant wallon, de Charlewè (alias Charleroi), du Centre, du Borinage, le tout mâtiné de picard, de brabançon, de bruxellois, de flamand et bien évidemment, d'italien ou de sicilien...

Comme tu le sais,dit Lucien l'âne en riant, il est tout-à-fait possible de vivre ici en ne parlant que l'italien ou le sicilien. Cela pour m'en tenir à ce qui est le plus évident... je te passe les particularités locales... On n'en sortirait plus.

Quant à écrire le wallon ou le picard, c'est une autre paire de manches... Certains s'y sont essayés avec succès... On parlait de l'Acopleûse l'autre jour... et de son auteur, Marcel Hicter, que tu as fort bien connu. Lequel distinguait, t'en souvient-il, le wallon de Haneffe de celui de Momalle, villages distants de quelques kilomètres... Et écrivit « Li Pont à l' Mwète Êwe », qui commence ainsi :

 

« Hènèef Donceel èt Lîmont

Doûmartégn' èt Hôzémont

èt lès bwès dès haûteûrs di Moûse

è Lîdge tot à coron... »

 

en français contemporain, cela donne :

 

« Haneffe, Donceel et Limont

Dommartin et Hozémont

Et les bois des hauteurs de Meuse

Et Liège tout au fond... ».

 

Avec ça, on n'est pas sorti de l'auberge et je ne te dirai rien des affres dans lesquelles m'a jeté la traduction de Rémi Magermans... Tout ça pour dire que celle que je vais faire de cette chanson en ch'ti pourra bien être aussi approximative, aussi « à peu près », que celles que je te sers de l'italien ou de l'allemand... Elles tiennent toutes plus de l'interprétation que de la traduction proprement dite... On ne saurait donc trop s'y fier... Pour le reste, je veux dire, pour ce qui concerne le « chomach' », là, on en connaît un bout... Il suffit de se reporter aux chansonchômes wallonnes de langue française, à commencer par À la Poursuite du Chômeur [[http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=9606&lang=it]], qui se termine par le suicide du « chercheur d'emploi », dûment animé jusqu'à la fin par les sbires de l'administration... Chanson prémonitoire, s'il en est... À mettre en rapport avec ce qui se passe aujourd'hui en Grèce (Regardez ce qu'ils font aux Grecs !), en Espagne, au Portugal, en Italie... Partout en Europe. Le fait nouveau est peut-être le suicide des petits patrons – les grands eux sont dans leurs îles dorées et s'en foutent complètement.

 

Évidemment qu'ils s'en foutent et pire, je pense même qu'ils s'en réjouissent, dit Lucien l'âne en se hérissant de tous ses poils d'échine, car si tu examines ces suicides dans le cadre de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres afin de les terroriser... Pourquoi ? Eh bien, chaque suicide renforce la terreur... Répand dans les caisses de résonance des médias outre la sainte terreur du présent, la grande peur de l'avenir. Et il ne faut pas penser un seul instant que cette mise à genoux des populations, des immenses majorités des gens – jeunes, vieux ou de moyens âges soit fortuite ou l'œuvre d'une « main invisible qui tue »... Certes, la main est invisible, car elle se cache... mais on sait quelle est cette main, c'est celle de l'étrangleur de Chicago ou de Francfort, la main des marchés et comme on le voit, elle tue. Une main tueuse ainsi décrite par Arthur Rimbaud, jeune poète de chez nous...

 

« Puis ils ont une main invisible qui tue :

Au retour, leur regard filtre ce venin noir

Qui charge l'œil souffrant de la chienne battue,

Et vous suez pris dans un atroce entonnoir. »

 

Revu à l'aune des chansonchômes, ce passage des Assis prend une allure d'acide vérité... « Vous suez pris dans un atroce entonnoir... », c'est ce qui arrive aux chômeurs, aux jeunes, aux vieux, aux Grecs... et qui pend au nez de tous les Européens aujourd'hui déjà ou alors demain... La Guerre de Cent Mille Ans continue ses ravages...

 

Raison de plus, Marco Valdo M.I., pour continuer la résistance (Ora e sempre : Resistenza !) et pour que nous tissions sans relâche le linceul de ce vieux monde abrutissant, équarrisseur en gros, mortifère et cacochyme (heureusement).

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

Tous savent que l'été dans les fabriques

Il fait malsain, il pue et il fait chaud

Aussi je propose de fermer toutes les boutiques

Et que les ouvriers s'en aillent au bord de l'eau

Jusqu'en septembre à la fin des vacances

On commencerait à se mettre à travailler dur

Et de temps en temps, on irait faire bombance

Pendant l'hiver à Nice sur la Côte d'Azur.

Et pour qu'il n'y ait plus jamais de chômage

Voilà une loi qu'on devra faire voter

Diminuer les heures d'ouvrage

Et les salaires faudra les augmenter.

On n'a pas besoin de tous les biens du monde

Pour vivre heureux, il ne nous en faut pas tant.

Et en un mot, voilà ce qu'on demande

Très peu d'ouvrage et bien des macarons

Des macarons !

 

Et puis, le lundi sera un jour de fête

Et puis le mardi, ça sera pour se reposer

Et le mercredi on verra si, peut-être,

On se remettrait doucement à œuvrer.

Et puis, le jeudi, on passerait à la caisse,

Et le vendredi, ça serait pour se décrasser,

Et puis, le samedi, on ferait la semaine anglaise

Et les dimanches, ça sera les congés payés.

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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 20:58

LE TRAIN ROUGE

 

 

Version française – LE TRAIN ROUGE – Marco Valdo M.I. – 2012

d'après la version italienne IL TRENO ROSSO de Gian Piero Testa.

D'une chanson grecque – Το κόκκινο τρένο – Panos Tzavellas / Πάνος Τζαβέλλας – 1982

 

 

 

Mon cher Lucien l'âne, mon ami, toi qui as voyagé longuement en Grèce, as-tu rencontré le train rouge ? Car dans ce cas, tu pourrais m'aider à comprendre quel rapport il peut bien y avoir entre le titre du film « Le train rouge » et l'histoire rapportée par le synopsis de ce même film ; histoire et synopsis que j'ai trouvés dans les archives de la Cinémathèque grecque.

 

Marco Valdo M.I., mon ami, s'il est vrai que j'ai parcouru la Grèce en tous les sens, je ne l'ai jamais fait que sur mes petits sabots noirs comme la lave et de plus, c'était en un temps où il n'y avait pas de trains. Il te faudra d'autres lumières... Mais sait-on jamais, fais-moi voir ce synopsis... ou lis-le moi, c'est selon.

 

Je m'en vais donc te le lire ce synopsis :

« Synopsis:

Un groupe de rebelles de l’ ELAS - auquel participent des dynamiteurs expérimentés, comme le soldat Memos et le capitaine Angelos qui est amoureux d'une belle camarade, Anna - entreprend une mission très dangereuse. Il faut entrer dans le centre de la ville qui se trouve sous le contrôle des Anglais et de l'armée régulière, et faire sauter le quartier général anglais qui siège à l'hôtel historique de la "Grande-Bretagne". En passant à travers les égouts labyrinthiques, ils réussissent de parvenir au point précis et de placer les explosifs [[http://www.antiwarsongs.org/canzone.php?id=7833&lang=it]], mais au dernier moment l'ordre est annulé. Le commandement de l'ELAS, effrayé par les conséquences négatives du décès potentiel du premier ministre anglais Winston Churchill, qui était arrivé soudainement à Athènes, a suspendu toute l’ entreprise. »

Et comme je te l'ai déjà dit, je l'ai trouvé à l'adresse de la Cinémathèque grecque : http://www.tainiothiki.gr/v2/lang_fr/filmography/view/1/1207/.

Tu conviendras avec moi qu'il n'y est pas beaucoup question d'un train et encore moins, d'un train rouge...

 

En effet, dit Lucien l'âne en riant, il n'y a pas trace d'un train dans ce synopsis ; à moins d'un train métaphorique, mais néanmoins rouge.

 

C'est peut-être cela, en effet. Cependant, je vois bien qu'il s'agit d'une histoire de résistance grecque à l'invasion d'abord, italienne, puis, allemande et enfin, alliée – essentiellement, anglaise qui ramena la monarchie dans ses bagages et ensuite, étazunienne. Harry Truman, président des Zétazunis, alla jusqu'à déclarer : « aider la Grèce à sauvegarder son régime démocratique » ; l'opération et ce sublime argument furent répétés par la suite dans bien d'autres pays.... Au Vietnam, par exemple. On ne domine pas le monde entier sans avoir de bonnes raisons... L'Elas, dont parle le synopsis, était l'armée de libération nationale qui avait proprement chassé les Allemands et son tort immense était d'être une armée du peuple (Armée populaire de libération nationale, Εθνικός Λαϊκός Απελευθερωτικός Στρατός, ΕΛΑΣ). La guerre terminée, la Grèce récupérée par la monarchie et les riches, il s'agissait d'écarter tout risque de résistance des pauvres et d'empêcher à tout prix l'instauration d'une république, qui aurait mis en œuvre les idées qui avaient germé dans la résistance : aussi saugrenues que le pouvoir aux gens ou la redistribution des richesses et des terres... Dès lors, on réprima et comme il s'agissait d'écraser dans l'œuf cette révolution naissante, on écrasa. Il y eut plus de 150.000 morts ; la résistance grecque populaire continua le combat plus de quatre longues années... Encore un épisode tragique de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres pour les obliger à accepter leurs lois, leurs rois, leur démocratie et maintenir ainsi leur domination, récupérer leurs propriétés, étendre leur richesse, imposer l'exploitation, empêcher toute réforme qui mettrait en cause leurs privilèges... Déjà à ce moment, on pouvait dire – c'était prémonitoire – Regardez ce qu'ils font aux Grecs !

 

D'ailleurs, Marco Valdo M.I. mon ami, je te propose une interprétation... Ce train rouge, ne serait-il pas l'Elas elle-même... La révolution populaire qui traverserait le pays...

 

Je n'en sais rien, mais c'est certainement une interprétation possible... Une ombre rouge qui traverse la Grèce, qui la parcourt dans tous les sens, qui n'est autre que la résistance du peuple indigné du retour des riches et de leurs diktats. Vu de cette manière, ce qui se passe aujourd'hui serait le prolongement de cette lutte qui, somme toute, n'a jamais cessé. Ainsi, cette chanson ferait le lien entre les épisodes passés et ceux d'aujourd'hui de la Guerre de Cent Mille Ans en terre grecque... Ce train rouge,porteur de la liberté, serait le peuple grec lui-même

 

Peut-être, quelqu'un viendra démentir ton interprétation, mais à moi, ce train rouge me plaît bien tant il me semble qu'à sa manière, lui aussi, il tisse le linceul de ce vieux monde arrogant, oppresseur, exploiteur et cacochyme (heureusement).

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.

 

 

 

Ce train rouge

Qui roule dans la nuit

Chargé de nos rêves

Ne s'arrête nulle part

 

Ce train rouge

Où il passe allume des incendies...

 

Ses vitres sont aveugles

Et toutes ses portes closes

Dans les gorges et sur les ponts,

Il est la cible de brigands.

 

Ce train rouge

Est la cible des brigands.

 

Ce train rouge

Mère nous l'avons choisi

Il est envoyé par la liberté

Dans le voyage de la vie

 

Ce train rouge est pour nous un titre d'honneur...

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