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22 décembre 2016 4 22 /12 /décembre /2016 21:40
JEAN LE VIOLONEUX

 

Version française – JEAN LE VIOLONEUX – Marco Valdo M.I. – 2016

Chanson italienne – Il suonatore Jones – Fabrizio De André – 1971

Texte : Fabrizio De André et Giuseppe Bentivoglio
Musi
que : Fabrizio De André et Nicola Piovani

 

 

 

 

Toi et moi, Lucien l’âne mon ami, et tous les gens des communes et des villages de par ici savent ce que c’est qu’un violoneux et celui qui ne le sait pas ne sait rien des musiciens populaires, des musiciens de rue et de campagne. Il y en avait jusqu’au Québec comme ce Monsieur Pointu, qui avec son instrument conquiles oreilles et les cœurs de bien des gens dans le monde.

 

Et comment donc, Marco Valdo M.I. mon ami, que des violoneux j’en ai connus et pour cause, on marchait de concert. Et même, de concert en concert, vu qu’ils allaient de village en village, de hameau en hameau, de bourg en bourg animer les fêtes et les bals. Et moi, moi je suivais ou même, parfois, j’aidais à porter leur personne et leur violon. Ah, pour faire des fêtes, on en a fait des fêtes. Et les filles dansaient, le plaisir qu’elles avaient, le plaisir que leur donnait le violoneux et son violon. Oh, il en a connu de bonnes fortunes, le coquin grâce à son instrument. Pour ce qui est violoneux, j’en ai connus qui venaient de partout. Faut dire que c’est plus facile à transporter que les grandes orgues. Mais dis-moi, Marco Valdo M.I. mon ami, le violoneux de la canzone que raconte-t-il ? D’où vient-il ?

 

Eh bien, dit Marco Valdo M.I., c’est une excellente question. Ho, je t’arrête tout de suite, car je vois à tes yeux moqueurs que tu penses que j’ai répondu « une excellente question » comme un orateur embarrassé qui ne saurait quoi te répondre et qui aurait dit ça pour se donner le temps de réfléchir. Rassure-toi, ce n’est pas le cas. Mais la réponse à ta question peut être très courte ou bien, prendre le chemin de circonlocutions indéfinies. Mais commençons par le commencement : Jean le Violoneux est un violoneux régional, un de ceux qui vivent d’une certaine activité et pratiquent le violon à la manière d’un violon d’Ingres.

 

Oh, Ingres, Ingres, mais c’était un peintre, ce gars-là ! Il était encore tout jeune quand j’ai passé les Alpes avec lui quand il se rendait à Rome. Un bien beau jeune homme et un peintre qui savait peindre les femmes. Enfin, passons ! Ce que je peux en dire, c’est qu’il jouait du violon comme un violoneux, c’était sa passion cachée, le violon. Évidemment, on l’a su plus tard et on a parlé du violon d’Ingres, précisément pour désigner une passion, disons, un peu collatérale, dont on ne fait pas profession. Le photographe Man Ray, des années plus tard, a réussi à joindre en un joli tableau les deux passions de Monsieur Ingres et a proposé aux regards ravis un très sensuel Violon d’Ingres à la tête enturbannée.

 

 

 

Merveilleux dos, superbe personne, très décent turban, mais on s’égare, Lucien l’âne mon ami, on s’égare. Revenons à Jean le Violoneux, si tu veux bien, Lucien l’âne mon ami. À la différence des violonistes tziganes qui sont des itinérants du spectacle, Jean le Violoneux est un artisan musical amateur et strictement local. Il ne court pas le monde derrière son violon ; il vit, s’essaye à travailler, joue et meurt au pied de la colline où coule la rivière à travers les champsC’est du cimetière local qu’il nous narre sa vie. Voilà pour notre Jean le Violoneux, incarnation paysanne de culture française du « suonatore Jones » de Fabrizio De André, incarnation paysanne de culture italienne, lui-même incarnation du Fiddler Jones, qu’évoquait Edgar Lee Masters dans sa Spoon River Anthology, publiée en 1916 à New-York ; une anthologie qui décrit post-mortem la vie de plus de 200 personnages, tirés des gens de deux petites villes de l’Illinois – Peterburg et Lewistownque connut le poète ou dont il entendit parler.

 

Voyons donc ce Jean le Violoneux que tu nous as concocté et reprenons notre tâche à la durée indéfinie et tissons le linceul de ce vieux monde, que nous mettrons pour l’occasion sous la colline avec Jean le Violoneux et tous les autres cacochymes.

 

Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

Dans un tourbillon de poussière,
Les autres voient la sécheresse,
Moi, il mrappelle
La jupe de Fanfan
Dans un bal d’antan.

Dans un tourbillon de poussière,
Les autres voient la sécheresse,
Moi, il mrappelle
La jupe de Fanfan
Dans un bal d’antan.

Je sentais ma terre
Vibrer de musique
C’était mon cœur
Et alors pourquoi la cultiver encore,
La penser meilleure.

Je l'ai vue dormir, Liberté,
Dans les champs cultivés,
Ciel et argent, un jour,
Ciel et amour, toujours,
Protégée par un fil barbelé.


Je l'ai vue se réveiller, Liberté,
Chaque fois que j'ai joué,
Pour un frou-frou de filles
Au balà l’hiver, à l’été,
Pour un ami ivre.

 

Et puis quand les gens savent,
Et les gens le savent que tu sais jouer,
Il te faut jouer
Toute ta vie sans rechigner
Et il te plaît qu’on t’écoute.

 

J’ai fini chez les macchabées
Avec une flûte cassée
Et un rire secret,
Et tant de pensées,
Et pas un regret.

 

 
 
JEAN LE VIOLONEUX
JEAN LE VIOLONEUX
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Published by Marco Valdo M.I.
16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 19:57

TOUT CHANGE

 

Version française – TOUT CHANGE – Marco Valdo M.I. – 2016

Chanson allemande – Alles verändert sich – Gert Möbius – 1971

Interprétation : Ton Steine Scherben

Texte : Gert Möbius

Musique : Rio Reiser

 

HÉRACLITE

 

 

Voici, Lucien l’âne mon ami, une chanson assez courte et en apparence assez simple. Mais la réalité apparente est souvent trompeuse. C’est le cas cette fois avec cette chanson qui relève de l’épigraphe ; d’ailleurs, elle fut gravée elle aussi, non dans la pierre, mais dans le vinyle. Elle s’intitule Tout change.

 

Marco Valdo M.I. mon ami, tu sais comme moi d’où je viens et combien longtemps j’ai aprcouru les rives de la mer Égée, celles de l’Hélespont et d’autres encore aux bords de la Méditerranée, que les Romains ont appelée Mare nostrum, un propos d’impérialistes et de colonisateurs. Enfin, soit, passons. D’ailleurs depuis la plus haute Antiquité, cette « mare nostrum » a toujours vu sur ses bords fleurir les dictateurs sous les formes et les apparences les plus diverses. C’est encore le cas aujourd’hui. Aujourd’hui, les dictateurs ne se veulent plus (provisoirement ?) empereurs ; ils se proclament présidents. C’est le cas du côté de la Corne d’Or.

Cela dit, le titre me paraît être en syntonie avec le Πάντα ῥεῖ (Tout coule) d’Héraclite et de ce fait, être une proclamation relative au destin de notre monde, qui a ainsi une histoire et s’en vient de la plus haute Antiquité, bien avant Lucie et Cro-Magnon, jusqu’à aujourd’hui sans qu’il y ait autre chose qu’un sens de consécution, car tel est le sens du monde et il ne pourrait y en avoir d’autre. Seul ce qui sera peut être changé et ne peut être univoquement déterminé. Panta rhei, ainsi va le monde, ainsi va la rivière. Est-ce bien là la philosophie de la canzone?

 

En effet, Lucien l’âne mon ami, c’est une chanson philosophique au plein sens du terme et au-delà, une chanson qui invite à l’action. Elle est tout à fait dans le sens de son époque et dans celui du mouvement qui la sous-tend, un mouvement issu de 1968 et qui se traduisait hors des institutions et des organisations établies ; c’est ce qu’on a connu sous le nom de mouvement autonome ou extra-parlementaire. Un mouvement qui n’est d’ailleurs pas disparu et qui comme à l’époque déjà se propage par la chanson, à l’écart et en dehors des structures qui pèsent sur la société, la contrôlent, la manipulent et au besoin, la censurent.

 

Pourtant, dit Lucien l’âne en faisant l’âne pour avoir du foin, la presse est libre, les médias sont libres – du moins, dans notre partie du monde.

 

Libres, libres, c’est vite dit, répond Marco Valdo M.I. C’est ignorer qu’ils sont aux mains soit de pouvoirs sous contrôle de l’État ou de pouvoirs publics – en gros, sous contrôle des milieux politiques ; soit des groupes financiers qui s’emparent des moyens de diffusion ou les tiennent par la manne publicitaire. Dans un cas comme dans l’autre, on comprend immédiatement les limites de la « liberté » de paroles et d’action des médias, de la presse, de la radio, de la télévision et même, de ce qui circule sur le Net et on n’a aucune peine à imaginer le rôle que ces pouvoirs entendent leur faire jouer vis-à-vis des gens, un peuple devenu public. Et cette censure, cette main mise impose ses diktats la plupart du temps de façon implicite. Les médias comprennent très bien et très vite qu’il serait en effet assez contre-indiqué de révéler aux gens qu’on les contrôle, les manipule et les censure. Ce serait découvrir le pot aux roses de la démocratie. En somme, la démocratie est un peu comme le clavecin, une démocratie très tempérée.

 

Parfois cependant, il y a un responsable qui lâche le morceau, qui dévoile la supercherie. Ainsi, un ancien dirigeant d’une télévision française n’a pas pu s’empêcher de dire, en un terrible lapsus :

 

« Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ».

Dans le cynisme, on a rarement été aussi loin.

De même, question de faire avaler tout ça aux gens, jeunes et vieux, on leur parle du changement, on leur fourgue du changement par charretées entières.

Comme l’écrivait Lampedusa : « Tout doit changer pour que rien ne change ». Comme quoi, tout change sans que rien ne change tout en faisant croire qu’il y a du nouveau. On maquille – c’est mieux pour le spectateur – le passé, le présent et même le futur.

 

La chanson aussi parle du changement, appelle à changer le monde et ce qui la distingue, c’est qu’elle appelle à changer en dehors du système, en dehors des mantras que marmonnent ses hérauts, de ces messages liminaires ou subliminaires diffusés par les médias.

Mais la réalité revient au galop et elle s’impose dès qu’on commence à la penser simplement, sans fioritures, telle qu’elle est en dehors des marchands de sable, des dealers d’informations, des fabricants de menteries. Elle rappelle aussi que le changement ne peut se faire que dans le réel, qu’il n’est pas une image, qu’il ne se réduit pas à une apparence (vestimentaire, esthétique, maquillage) ; on n’est pas ce qu’on paraît, on est ce qu’on fait (en ce compris, « ne rien faire et refuser de participer à la mascarade »).

 

Eh bien , Marco Valdo M.I. mon ami, même si nous avons l’idée que le monde dans lequel nous vivons est doté d’une formidable pesanteur sociale, qu’il est doué d’une faculté extrême d’inertie, qu’il aime par-dessus tout le changement qui ne change que les apparences, qu’il apprécie une sorte d’irisation, de voile irisé qui couvre d’un chatoiement trompeur son immobilité obstinée, et parce que nous savons tout cela, nous tissons obstinément son linceul à ce vieillard injuste, inique, avide et cacochyme.

 

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

Il n’y a pas de soleil, quand on ne le voit pas.
Il n’y a pas de vérité, quand on ne la cherche pas.
Il n’y a pas de paix, quand on ne la veut pas.


Tout change, quand on le change.
Mais on ne peut gagner, tant qu’on reste seul !
Tout change, quand on le change.
Mais on ne peut gagner, tant qu’on reste seul !

Un arbre ne peut fleurir, si aucun soleil ne brille.
Il n’y a pas de fleuve, si aucune pluie ne tombe.
Il n’y a pas de vérité, quand on ne la cherche pas.
Il n’y a pas de liberté, quand on ne la prend pas. 

Tout change, quand on le change.
Mais on ne peut gagner, tant qu’on reste seul !
Tout change, quand on le change.
Mais on ne peut gagner, tant qu’on reste seul !

 

Tout change, quand on le change.
Mais on ne peut pas gagner, tant qu'on reste seul !
Tout change, quand on le change.
Mais on ne peut pas gagner, tant qu'on reste seul !

 

Tout change, quand on le change.
Mais on ne peut gagner, tant qu’on reste seul !
Tout change, quand on le change.
Mais on ne peut gagner, tant qu’on reste seul !

 

 

TOUT CHANGE
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Published by Marco Valdo M.I.
13 décembre 2016 2 13 /12 /décembre /2016 22:22

LE CHANT DES CORNEILLES


(ENTRE DEUX GUERRES)

 

Version française – LE CHANT DES CORNEILLES (ENTRE DEUX GUERRES) – Marco Valdo M.I. – 2016

Chanson (de langue) allemande – Das Krähenlied (Zwischen Zwei Kriegen)  Schmetterlinge – 1982
Paroles de Heinz R. Unger, leader de ce « Folk-Politrock-Band » autrichien des 70-80
Musi
que de Georg Herrnstadt et Willi Resetarits
Album : « Die Letzte Welt » (Le dernier Monde)

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Chant des Corneilles serait déjà, Marco Valdo M.I. mon ami, un étrange titre pour une chanson, mais si on y ajoute l’entre-deux-guerres, on nage en plein mystère. D’abord, va-t-on entendre des crôas-crôas aux accents ecclésiastiques ? J’imagine que ce n’est pas là le sens du titre ; Dès lors, quel est-il ? Et pourquoi des corneilles ? Que viennent-elles faire là ?

 

En premier lieu, Lucien l’âne mon ami, je répondrai à ta dernière question tout simplement que je n’en sais rien, si ce n’est que des grenouilles ou des crapauds auraient sans doute fait également de très mélodiques crôas, crôas tout aussi ecclésiastiques, mais ces batraciens n’auraient jamais pu gagner les confins de l’Arctique à tire d’ailes. Or, l’affaire commence en Allemagne et se termine au Groenland, ce qui correspond bien à l’aire de diffusion des corneilles noires. Ainsi donc, on assiste à une conversation de trois corneilles, un peu comme trois bigotes cancanant à la sortie d’une messe, à ceci près que les corneilles corbinent et criaillent.

 

Mais, dit Lucien l’âne en riant, les bigotes aussi criaillent ; je t’accorde cependant qu’elles ne corbinent pas et d’ailleurs, qui d’autre qu’une corneille aurait l’idée de corbiner. De plus, je me demande bien où tu as été pêcher de joli mot de corbiner.

 

Tout simplement dans le dictionnaire du moyen français ; c’est ainsi que l’on disait avant 1600 ; depuis la trace s’en était perdue ou presque ; seuls quelques lettrés, amateurs de mots, s’en souvenaient encore. Cependant, le revoici ; saluons-le. Donc, nos corneilles corbinaient à qui mieux mieux et de quoi ? De la prochaine guerre qui se déroulera – selon elles en Allemagne ; faut dire qu’elles en débattaient en 1982, époque où l’Allemagne (et les pays voisins) voyaient pousser un peu partout des nids à fusées à tête(s) nucléaire(s) ; de jeunes personnes assez promptes à s’envoler. Il fallait des foules entières pour les retenir.

 

J’ai moi-même assisté – du bord du chemin – à ces immenses manifestations ; courages, hardies tant les forces de l’ordre étaient répressives, déclare solennellement Lucien l’âne.

 

Cependant, reprend Marco Valdo M.I., l’idée d’une prochaine guerre sur le territoire allemand – constitué de deux pays antagonistes, venait même aux corneilles, c’est tout dire.

 

L’ennui dit, Lucien l’âne, c’est qu’il n’y a plus trop de gens pour voir que la situation n’a pas vraiment évolué et je serais curieux de rencontrer quelques corneilles pour corbiner avec elles du sujet. Mon avis personnel est que la situation si elle n’est pas pire qu’à l’époque, est assez semblable. On a le cul sur un volcan. Une flammèche de trop en Ukraine, un petit dérapage aérien en Syrie ou que sais-je et hop là, c’est reparti comme en quarante. Et on ne parle que du sujet de la chanson ; la guerre en Allemagne. Ailleurs, elle n’a pas arrêté ; jamais.

 

Ce que dit la chanson, ce sur quoi elle insiste – et cette antienne revient plusieurs fois, elle scande cette poésie, c’est une sorte de vœu comme on en fait à Noël ou au Nouvel An (en fait, Noël et Nouvel An, c’est la même chose : l’un et l’autre marquant l’année nouvelle ; le basculement vers le futur été, mais comme les gens aiment les fêtes, on a gardé les deux ; c’est en fait la période de l’hibernation).

 

 

De quoi donc tu parles, Marco Valdo M.I. mon ami ?

 

Mais tout simplement de ce souhait répété de :

 

« Joyeuse Entre-deux-guerres ! »

Qui est le message des corneilles et dont il me paraît que si on l’applique au monde entier et pas seulement à l’Allemagne, est d’une parfaite permanence. On pourrait se le dire tous, tous les jours, car tel est le destin de l’humaine nation tant qu’elle n’aura pas mis fin à la Guerre de Cent Mille Ans et comme on le sait, mettre fin à la Guerre de Cent Mille Ans impose préalablement de mettre fin à l’appétit de richesse, au goût du pouvoir, à la pratique odieuse de l’exploitation, à la désastreuse ambition des hommes. Ce ne sera pas simple d’y arriver ; cela demande de la conviction et une volonté obstinée et profonde. Cependant, comme tu le sais, ce mouvement d’humanisation de l’homme est la seule voie possible vers une humanité juste et libre.

 

Dès lors, on n’est pas près de voir les humains cesser de se souhaiter « Joyeuse Entre-deux-guerres ! » ; il y a du chemin à faire pour y arriver. Quant à nous, ce sera notre contribution à l’humanisation de l’homme en tissant le linceul de ce vieux monde humain, trop humain, ambitieux, riche, trop riche, puissant, trop puissant, exploiteur, aliéné et cacochyme.

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

Entre deux guerres, corbinaient trois corneilles –
Une aveugle, une blanche, une sans plumes :
« La prochaine guerre en Allemagne
Sera encore plus grande ! »


La prochaine guerre en Allemagne
Avait déjà commencé bien avant, pendant la paix 
Dès qu’on a fabriqué les premières bottes
Pour les nouveaux militaires !
On n’achète quand même pas les soldats tout faits
Avec un serment au drapeau et le casque sur la tête
Sauf ceux qui ne savaient pas tirer ! –
« Joyeuse Entre-deux-guerres ! »

 

Entre deux guerres, corbinaient trois corneilles, –
Une pauvre, une vieille, une famélique :
« La prochaine guerre en Allemagne
Sera inouïe et gigantesque ! »


La prochaine guerre en Allemagne
C’était il y a longtemps déjà
Dès que s’est tu « Le Plus jamais la Guerre ! »

À la fin du défilé du Premier mai

On n’a quand même pas eu honte de la paix
Dès l’après-guerre Déjà 
Quand nul alors ne pensait à la guerre ! –
« Joyeuse Entre-deux-guerres ! »


Entre deux guerres, corbinaient trois corneilles , –
Une chauve, une bossue, une grisonne :
« La prochaine guerre en Allemagne
Arrivera comme un gaz toxique ! »


La prochaine guerre en Allemagne
Commence quand le chancelier déclare :
« Nous ne nous armons certes plus maintenant.
Toutefois, nous nous armerons plus tard ! »
On ne mobilise quand même pas tant d’argent
À chaque alerte ;
On le met de côté en attendant ! –
« Joyeuse Entre-deux-guerres ! »


Entre deux guerres, corbinaient trois corneilles, –
Une frêle, une noire, une invalide :
« La prochaine guerre en Allemagne
Nous entraînera encore tous ensemble ! 

 

Pour la prochaine guerre en Allemagne
Des fusées sont stationnées –
Elles sont pilotées de l’étranger
Mais en Allemagne, elles sont installées !
On ne va pourtant pas à distance déclencher 
La mort et la mise à feu
Si on ne devait pas devenir un champ de bataille ! –
« Joyeuse Entre-deux-guerres ! 

 

Trois corneilles corbinantes se disputent
Au Groenland dans le vent froid –
Mais que font tous les autres
Qui sont restés là-bas ?

 

 

 

 

 

LE CHANT DES CORNEILLES  (ENTRE DEUX GUERRES)
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Published by Marco Valdo M.I.
11 décembre 2016 7 11 /12 /décembre /2016 17:28

LE CANARI

Version française – LE CANARI – Marco Valdo M.I. – 2016

Chanson italienne (piémontais) – Ël canarin – Piero Novelli – 1965

Interprétée par Roberto Balocco – disque « Le canssôn dla piòla » (1965)

d’après « Il Canarino », la « tentative de traduction (en italien « standard ») » de Bernart Bartleby.
Avec l’aide tant du Grande dizionario piemontese su Piemuntèis que du mythique Gran dizionario piemontese-italiano di Vittorio Sant’Albino, 1859

 

 

 

Ici, Lucien l’âne mon ami, pour ces Chansons contre la Guerre, tôt ou tard, il te faut traduire ou écrire des chansons. C’est un site très volontaire et qui pousse à la création. On ne peut y échapper et parfois, on est même contraint à se surpasser, à faire des choses qu’on croyait ne pas pouvoir faire. Ainsi en va-t-il de Bernart Bartleby, poussé à traduire du piémontais en italien. Soit, il connaît le piémontais « à l’oreille », car c’est quand même la langue vernaculaire de sa région. Qu’il s’en réjouisse d’avoir dû faire cette traduction ; il a approfondi ses connaissances. Et nous aussi, par voie de conséquence.

 

Tout cela est fort bien, dit Lucien l’âne, mais que raconte cette chanson ornithologique ? Car il me semble qu’un canari est un petit oiseau jaune, connu et capturé et encagé pour ses trilles et son chant.

 

C’est effectivement ce petit oiseau, répond Marco Valdo M.I., mais dans la chanson, c’est un drôle d’oiseau qu’on a affublé de ce joli nom et c’est lui qui chante ; je dirais même qu’il en a fait sa profession.

 

Une profession de voix, en quelque sorte, dit Lucien l’âne.

 

En fait, El Canarin est un homme et cet homme, Lucien l’âne mon ami, a la manie de chanter ; d’où son surnom. Mais tout comme le canari n’est pas un oiseau, mais un homme et en l’espèce, un petit malfrat, le verbe chanter est utilisé dans le sens inhabituel et plus exactement argotique qui signifie « cafarder, rapporter, dénoncer, parler, dire des choses confidentielles ou secrètes », ici, à la police politique fasciste ( dans la chanson : « Ceux d’ici »). Ce que le « canari » se refusera à faire, alors qu’il le faisait dans son rôle d’indicateur (indic) pour les affaires de truanderie. Il raconte tout cela dans une lettre à sa mère et annonce son intention de se laisser fusiller plutôt que de jouer le « canari » – en français des prisons, un mouton – et d’espionner et de dénoncer le « chef des subversifs » (le responsable des partisans) avec qui on l’a enfermé. En ce sens, cette chanson est un hommage rendu au « canari », un homme, petit malfrat, indic qui vit de vols et de dénonciations des malversations et qui est rétribué par la police, mais qui sollicité par les fascistes pour tirer les informations d’un résistant emprisonné, incité à jouer le mouton va se rebiffer et sera de ce fait condamné à la mort. Lors de sa dernière nuit, il écrit une lettre à sa mère.

 

Ainsi donc, dit Lucien l’âne, même pour un voleur, un menteur, un traître de profession, il y des limites morales, il y a des choses qui ne se font pas, il y a des gens avec qui on ne pactise pas. Je ne l’imaginais pas, mais cela me réchauffe le cœur et me rassure un peu quant à la nature humaine. Comme ni toi, ni moi, ne sommes des canaris chanteurs, nous ne chanterons pas, nous ne ferons pas de trilles, mais rien ne nous empêche de reprendre notre tâche et de tisser à notre tour le linceul de ce vieux monde plein de prisons, de malfrats, d’escrocs et cacochyme.

 

 

Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

Chère maman cette lettre
Pour te dire que demain
les fascistes 
vont me prendre
Eme fusiller comme un chien.

Oui, je le sais, c’est moche
Qu’un pauvre diable comme moi
Utruand doive mourir (1)
Sans raison (2)
A
ux Nuove, ils m’ont mis 
en cellule (3) avec le chef des subversifs :
« F
ais le chanter – m’ont-ils dit -
Dis-nous tout et tu sortiras vivant ». 

Chère maman, oh, maman

Mon métier est
D’être un mouchard
Et à la questure, de faire le cafard.

Tous le savent à Turin
Que je fais le « canari »,
Que je suis le meilleur espion
Qu’il y ait à Vanchiglia.(4)
À tendre les oreilles partout
Pour ensuite rapporter à Grattoni (5)
Les coups que fait le milieu
DLucento et de Porta Palazzo


Mais ceux d’ici, c’est différent.
Dès que je les vois, je me sens mal
Et il me vient l’envie de vomir.
Pour ceux d’ici, je ne sais rien,
Je ne parle pas, je ne souffle pas.
À ceux d’ici, dis-moi si tu veux que je suis fou,
si j’ouvre l
a bouche, ce sera pour leur cracher dessus.


Chère maman, à ce bon à rien
Qui t’a donné tant de tracas
D’ici à peu, ils briseront les reins.
Mais surtout, ne pleure pas.

 

J’ai toujours été droit
Dans et hors de prison
De toute ma vie, pas même une semaine
Je n’ai été bon à la besogne.
Même les voleurs me disaient :
« Luigi, 
casse-toi ! » (6)
Car ils le savaient
Que j’étais un grand lâche.

 

Mais maintenant je le jure, bourreau infâme, (7)
Je ne me ferai pas dessus.
Je vais mourir au Martinetto (8)
Oui, mais je mourrai pour quelque chose.

 

Car ceux d’ici, c’est différent
Dès que je les vois, j’entre en colère
Et il me vient l’envie de vomir
Pour ceux d’ici, je ne sais rien,
Je ne parle pas, je ne souffle pas.
Pour ceux d’ici, le canari
Se laissera déplumer, mais il ne parlera pas !

 

 


(1) ligera : le terme ligéra ou lingéra indiquait la petite criminalité milanaise. Le mot est identique en piémontais, mais il signifie plus vagabond, bon à rien, fugueur.
(2) Littéralement, « pour le visage d’on ne sait qui »

(3) les Nuove : prison turinoise (l’entrée principale est sur le cours Vittorio Emanuele II, aujourd’hui devant le nouveau Palais de Justice et au nouveau gratte-ciel San Paolo). Les Nuove beaucoup furent utilisées par les fascistes et par les nazis pour emprisonner, torturer et tuer des opposants politiques et des partisans. 
(4) Borgo Vanchiglia, un des quartiers historiques de Turin, au confluent du Po et de la Dora Riparia. C’est le quartier où depuis de nombreuses années est actif le Centro Sociale Askatasuna, un de « repaire » du mouvement d’opposition turinois.

Borgo Vanchiglia. Peinture murale dédiée à Dante Di Nanni et Vittorio Arrigoni. L’oeuvre se trouve sur le mur de l’ancien siège du Balilla (mouvement de jeunesse fasciste).

(5) Via Grattoni, entre le cours Vinzaglio et le cours Bolzano, c’est encore aujourd’hui l’entrée latérale de la Questure, celle par où accèdent les patrouilles.

(6) Littéralement : « bouge tes fesses »

(7) Brichèt a beaucoup de significations, les plus communes sont allumette, briquet. En piémontais, les imprécations, même insensées, avec « bòja » suivi d’un substantif sont très diverses, mais la plus commune de toutes est sûrement « bòja fàuss ».

(8) Le Martinetto du cours Suisse était une aire destinée à polygone de tir. Entre 1943 et 1945, les nazifascistes y fusillèrent plus de 60 opposants et partisans, parmi lesquels 8 représentants du CLN (Comité de Libération Nationale) piémontais.

 

 

 

 

LE CANARI
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Published by Marco Valdo M.I.
7 décembre 2016 3 07 /12 /décembre /2016 19:16
BUNDESWEHR
Version française – BUNDESWEHR – Marco Valdo M.I. – 2016
Chanson allemande – Bundeswehr – Slime – 1982

 

 

 

 

 

 

Bundeswehr, Bundeswehr, ça me dit quelque chose, dit Lucien l’âne en s’ébrouant par saccades. Ne serait-ce pas l’armée allemande ?

 

En effet, Lucien l’âne mon ami, la Bundeswehr est l’armée allemande actuelle.

 

Ce qui m’inquiète, moi, dit Lucien l’âne d’un ton inhabituellement grave, c’est qu’elle est forcément l’héritière de celle qui l’a précédée et que de ce fait, elle pourrait se comporter comme celle-là et rejouer certain scénario dont nul être sensé ne voudrait voir la répétition.

 

Tu as directement mis le doigt sur le nœud du problème que pose l’existence d’une armée allemande, enchaîne Marco Valdo M.I. Laissons de côté la réflexion sur l’utilité ou non d’une armée régulière, ce n’est pas le sujet ici. Ici, l’objet de la chanson est de critiquer la Bundeswehr et au travers de cette critique particulière, en effet, laisser entendre le rôle néfaste de l’armée, telle qu’elle est et telle qu’elle fonctionne.

Pour ce qui est de la Bundeswehr, elle a comme qui dirait une tare congénitale, car on la considère – à mon sens à juste titre – comme l’héritière de ses grandes aïeules, même si elle a évolué par rapport à ce passé. Ainsi, après tous ses exploits, ses erreurs, ses désastres qui se sont étalés sur plus d’un siècle, l’armée allemande est devenue la Bundeswehr et depuis presque trois quarts de siècle, elle s’est assagie. C’est en tout cas ce que pensent les voisins ; ça fait plus de septante ans qu’elle ne les a plus envahis. Néanmoins, il y a des choses qui ne s’oublient pas.

 

Mais dis-moi, Marco Valdo M.I., pourrais-tu rafraîchir la mémoire à propos de cette histoire d’armées allemandes en cascade.

 

Tout commence avec la Prusse, un royaume combattant, dont certain commentateur de l’époque disait : « La Prusse n’est pas un État qui possède une armée, mais c’est une armée qui possède un État » ou quelque chose d’approchant. C’est tout dire. C’était il y a deux cents ans.

Ensuite, dans un passé plus récent, disons un bon gros siècle d’ici, elle avait été transformée en armée allemande par – tiens qui voilà ! – Otto von Bismarck, dont – je te le rappelle – l’ensemble de nos Histoires d’Allemagne constitue le Rêve, c’est-à-dire cette Grande Allemagne encore en gestation et qui devra bien, un jour, se muer en grande Europe en se diluant parmi les autres gens du continent. C’était la Deutsches Heer (1871-1919), qui fut remplacée par la Reichswehr (1919-1935), née sur ses cendres.

Ensuite, nouveau pouvoir oblige, on créa la Wehrmacht (1935-1945), mais comme les nazis se méfiaient des militaires – qui n’étaient pas nécessairement des enthousiastes du régime, ils la flanquèrent d’une armée nazie, la Waffen SS.

Ensuite, suite à l’immense déroute de l’armée du Reich de Mille Ans qui n’en dura que douze (et c’était douze de trop), elle fut mise en quarantaine – de 1946 à 1955. En 1955, elle renaît en puisant largement dans ses cadres anciens – ce qui explique la présence de nombreux (ex-) nazis parmi les officiers de la nouvelle armée reconstituée sous le nom de Bundeswehr en République fédérale et pendant un temps, en République démocratique, sous le nom de Nationale Volksarmee (1955-1990), laquelle « armée du peuple » sera en quelque sorte absorbée par la Bundeswehr lors de la réunification allemande.

 

Soit, Marco Valdo M.I., voici connue la généalogie de la Bundeswehr, mais cet historique n’est pas, je le suppose, l’histoire que raconte la chanson.

 

Pour bien la comprendre, Lucien l’âne mon ami, il faut que j’ajoute un élément d’explication complémentaire. En 1982, la situation était quand même fort différente d’aujourd’hui : l’Allemagne était encore divisée et il y avait encore un service militaire obligatoire des deux côtés. Ce service militaire était imposé aux hommes et impliquait donc le passage par la Bundeswehr et par la NVA (Nationale VolksArmee) ; un séjour généralement non choisi et peu apprécié par la plupart et pas nécessairement en raison d’un engagement pacifiste ou par objection de conscience, mais principalement en raison de l’absurdité du système militaire.

De plus, la population allemande jeune, celle qui devait être incorporée dans cette armée n’était pas vraiment convaincue des mérites et de l’utilité de cette héroïque institution. Sans doute devait-il en aller de même façon avec l’incorporation dans la Nationale Volksarmee, mais dans la canzone, il n’est question que de la Bundeswehr.

 

Oui, oui, Marco Valdo M.I. mon ami. Ce régime de la conscription n’est pas une nouveauté pour moi ; je l’avais vu naître en France lors de la Révolution où les hommes s’en allaient chantant la Marseillaise affronter les troupes des envahisseurs – « Aux armes ! Etc », où ce régiment de Sambre et Meuse marchait toujours au cri de Liberté.

 

Quant à la canzone, Lucien l’âne mon ami, cette chanson est une sorte d’adresse à un gars qui a accepté de faire le service militaire – bon gré, mal gré, on ne sait pas trop – dans cette Bundeswehr qui, comme je te l’ai dit, sans doute sous la pression d’une grande partie de la population allemande, elle-même mise sous pression par les voisins et les autres pays du monde, s’est assagie et ne paraît plus partager les mêmes ambitions que ses aïeules, ni se préparer aux mêmes débordements.

Quant à la chanson, elle essaye de convaincre ce jeune conscrit de l’inanité de la chose militaire. Comme bien tu le penses, c’est une chanson nettement antimilitaire et même aujourd’hui où le service militaire a été aboli et où donc, on n’entre dans la Bundeswehr que comme volontaire, elle garde tout son sens.

 

Eh bien, Marco Valdo M.I., voyons-la et reprenons notre tâche volontaire et tissons le linceul de ce vieux monde armé, trop armé, encombré de militaires, casqué et cacochyme.

 

Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

Tu as un joli uniforme vert,
Tu ne fais rien en dehors de la norme,
Tu t’es parfaitement adapté ,
Pourtant tu iras quand même tout de suite taule.

 


Il faut apprendre à tuer pour le pays,
Mais le pays aura cramé.
Avant même que tu aies tiré,
L’ennemi l’aura déjà détruit.

 

Tu te laisses commander ainsi
Par un ancien officier nazi,
Mais qu’importe la morale,
Fais ton devoir, peu importe le reste.

 

Il faut apprendre à tuer pour le pays,
Mais le pays aura cramé.
Avant même que tu aies tiré,
L’ennemi l’aura déjà détruit.


Gauche 2, 3 ! Gauche 2, 3 !
Marche ! Soldats ! Marche !
Gauche 2, 3 ! Gauche 2, 3 !
Jusqu’à crever dans la boue
Gauche 2, 3 ! Gauche 2, 3 !


Que vous soyez là ou non,
Comme avant, votre pays de merde

L’aura dans le cul, si la guerre éclate.
N’aie pas d’opinion propre !
Fais d’abord ton devoir !


Le cerveau plein de merde, à la main le fusil.
Oui, c’est la Bundeswehr, la grande armée.
Il faut apprendre à tuer pour le pays
Mais le pays aura cramé
Avant que tu n’aies tiré,
L’ennemi l’aura déjà détruit.


L’ennemi l’a déjà détruit
Gauche 2, 3 ! Gauche 2, 3 !
Marche ! Soldats ! Marche !
Gauche 2, 3 ! Gauche 2, 3 !
Jusqu’à crever dans la boue
Gauche 2, 3 ! Gauche 2, 3 !
Que vous soyez là ou non,
Comme avant, votre pays de merde

L’aura dans le cul, si la guerre éclate.

 

 

 

 

 

 

 

 

BUNDESWEHR
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6 décembre 2016 2 06 /12 /décembre /2016 19:08

 

HAINE

 

Version française – HAINE – Marco Valdo M.I. – 2016

Chanson italienne – OdioStinky Rats – 1984 – 1986

 

 

 

 

 

Des lacs de sang m’ont entouré,
Des enfants ravagés aux yeux cernés.

Hommes, hommes, je vous hais tous !
Hommes, hommes, je vous hais tous !


Des morts dans la rue,
Des lambeaux de chair m’entourent.
Mort dans le ciel, mort sur la terre !


Hommes, hommes, je vous hais tous !
Hommes, hommes, je vous hais tous !

Hommes, hommes, je vous hais tous !
Hommes, hommes, je vous hais tous !

 

HAINE
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2 décembre 2016 5 02 /12 /décembre /2016 22:18
REFUS

 

Version française – REFUS – Marco Valdo M.I. – 2016

Chanson italienne – Rifiuto – Stinky Rats – 1985

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mon ami Lucien l’âne, j’espère que tu t’entends bien avec ces autres mammifères que sont les muridés, autrement dit, des rats et spécifiquement, des rats d’égout, les mêmes que l’on trouve dans la « filastroca », la « litanie », la « ritournelle », la « turlutaine », qu’on désigne souvent sous ses premiers mots : « J’en ai marre, marabout ».

 

Oh, Marco Valdo M.I. depuis le temps que je la connais celle-là. Allez, je te la récite :

 

« J’en ai marre,

Marabout,

Bout de ficelle,

Selle de cheval,

Cheval de course,

Course à pied,

Pied de cochon,

Cochon de ferme,

Ferme ta gueule,

Gueule de rat,

Rat d’égout,

Dégoûtant ! »

 

Fort bien, cela dit, avant daller plus avant dans cette introduction à la chanson, il me serait utile que tu me dises où en sont tes rapports avec les muridés.

 

Bof, dit Lucien l’âne, il m’arrive d’en croiser sur les bords des rivières, des canaux, dans les campagnes, en ville, près des décharges, dans les étables, sur les marchés… Bref, un peu partout. Et pour ce qui me concerne, les relations avec ces charmants rongeurs se passent plutôt bien.

Mais comme dans toutes les espèces, il y a chez les rats également des mauvais coucheurs et des spécimens agressifs. Ceux-là font rapidement connaissance avec le célèbre coup de pied de l’âne, coup rapide et terriblement efficace et pas lâche pour un sou. C’est un coup noble qu’on ne donne qu’en dernier ressort, en légitime défense. Un peu comme si assailli par un malotru, tu lui donnais un coup de poing ; simplement, l’âne n’a pas de poing, mais il a des pieds. Et il est rare qu’ils y reviennent.

 

Et je les comprends, car un coup de pied d’âne est souvent très douloureux et dans le cas qui nous occupe, celui d’un animal aussi petit qu’un rat, il peut être carrément mortel.

 

C’est sûr, mais nous les ânes, on fait attention, on dose nos coups. Enfin, la chose est sûre, je n’en ai jamais tué. Cependant, ajoute Lucien l’âne, on ne confondra pas mon coup de pied avec le coup de pied de Vénus, nettement moins hygiénique, mais aussi plus redoutable et qui laisse d’autres traces qu’une simple bourrade.

 

Oui, oui, je t’approuve totalement, répond Marco Valdo M.I. en riant dans sa barbe, l’imberbe. Cela dit, les rats sont des animaux fort intelligents et avec les ânes, parmi les plus intelligents. Il y aurait beaucoup de choses à en dire, mais ici, on ne refait pas l’Encyclopédie.

 

Tu as raison, Marco Valdo M.I. mon ami, nous n’avons pas le temps de refaire l’Encyclopédie et pour en revenir à notre propos, je me demande pourquoi tu as commencé cette histoire de rats.

 

Eh bien, Lucien l’âne mon ami, si je t’ai demandé si tu t’entendais bien avec les muridés, c’est tout simplement parce que le groupe punk qui est l’auteur de la chanson s’est lui-même présenté sous le nom de Stinky Rats – Rats puants – en italien : Topi Puzzolenti. Ils avaient écumé les salles et les oreilles dans les années 80 du siècle dernier et on avait sauvé leur production dans une compilation publiée en 2009.

Un commentateur italien dit à leur égard – je résume : « Malheureusement, on ne dispose pas d’autres informations à propos du groupe ; leur musique se laisse écouter et on apprécie particulièrement le fait que les paroles sont claires et les textes appréciables.

Il s’agit de morceaux qui peuvent être goûtés par les amateurs du hardcore le plus pur comme de ceux du punk, ou de n’importe quel autre genre, du fait qu’ils sont bien joués, furieux mais en même temps, mélodieux et dénués de ce tapage qui peut être sans doute prenant, mais qui distrait sans équivoque l’auditeur du message : le message est la chose plus importante dans les genres musicaux comme le punk, le hc (hard core), et cetera) »

 

 

Voilà de bien belles considérations à propos de ces jeunes gens, mais, Marco Valdo M.I. mon ami, qu’en est-il de cette canzone, finalement ?

 

J’y viens, Lucien l’âne mon ami, j’y viens. C’est l’histoire d’un refus, d’un refus radical de cette société et des obligations, des servitudes qu’elle inflige à ses membres. C’est un chant de révolte.

 

Un de plus (mais on n’en fera jamais assez !) dans cette Guerre de Cent Mille Ans que les riches et les puissants font aux pauvres afin de les assujettir, de les dominer, de leur imposer leur pouvoir, de les exploiter. Il nous revient de reprendre notre tâche et de tisser – nous aussi – le linceul de ce vieux monde dominateur, oppresseur, dictateur, démocratique et cacochyme.

 

Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 


Ils t’ont dressé à dire toujours oui ! 
Comme un tigre dans une cage, 
Ils t’ont privé de ta vie
Et ils t’en ont refilé une autre,
Engluée dans leur morale répressive.
Tu te caches dans ta monstrueuse ignorance,
Sans pouvoir reprendre ta propre vie
Et tu ne peux plus rien faire, 
Car maintenant, tu es devenu l’un d’eux.


Ils m’ont enfermé dans cette ville,
Sans issue sans pitié.
Ils me retiennent en cellule,
Ils me battent à sang sans pitié.

 

Je refuse votre autorité,
Je refuse vos ordres,
Je refuse vos systèmes,
Je refuse vos fausses libertés !

 

Ils te font militaire,
Ils t’envoient à la guerre
Tuer des femmes, tuer des enfants,
Tuer des femmes, tuer des enfants !
Ils 
m’ont enfermé dans cette ville,
Sans issue sans pitié.

Je refuse votre autorité,
Je refuse vos ordres,
Je refuse vos systèmes,
Je refuse vos fausses libertés !

 

 

Rat d'égout - rattus norvegicus

Rat d'égout - rattus norvegicus

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22 novembre 2016 2 22 /11 /novembre /2016 22:18
LE FOU QUI RIT


Version française – LE FOU QUI RIT – Marco Valdo M.I. – 2016

 

Chanson italienne – Il pazzo che ride  Litfiba – 2000

 

 

 

 

 

 

Vois-tu, Lucien l’âne mon ami, en faisant la version française de ce « fou qui rit », il m’est venu à l’esprit que Victor Hugo avait écrit – il y a de cela bien longtemps sans doute, un roman gigantesque intitulé : « L’Homme qui rit », dont je n’ai certes pas l’intention de te raconter l’histoire, si la chose t’en dit, il te suffit de trouver le livre et de lire. Lire Hugo n’est certes pas une perte de temps.

 

Alors, Marco Valdo M.I. mon ami, pourquoi me parles-tu de Hugo et son « Homme qui rit » ?

 

D’abord, comme je te l’ai signalé, par l’étrange similitude, la curieuse proximité des deux titres. Ensuite, comme tu me connais, simplement pour dire quelque chose, car, comme toi, je cause, je cause, c’est tout ce que sais faire. Cependant, j’ai des raisons plus précises de le faire. Les deux personnages se ressemblent ; tous les deux sont des mutilés de la société, marqués par un destin terrible. Et tous les deux affrontent le malheur avec l’irrésistible envie de vivre.

 

C’est, en effet, le meilleur et le seul moyen d’y faire face. Il me semble toutefois que tu avais toi aussi, il y a déjà un certain temps, conté l’histoire d’une personne atteinte de ce haut mal. Tu sais bien cette femme qui criait « Hou ! Hou ! » ; moi, j’ai toujours sa détresse au cœur.

 

Oh, Lucien l’âne mon ami, tu as de la mémoire, une mémoire d’âne antique, une mémoire immémoriale. J’avais bien écrit une chanson à propos de Clara la folle et en effet, elle s’intitulait Hou hou ! » et j’ai fait quelques versions françaises de chansons italiennes parlant de fou, d’enfermement, de folie… Et des chansons sur ce thème, les CCG en recensent plus d’une centaine… On a dû créer un parcours à part, spécialement dédié à ce sujet : Les camps des fous : la guerre des asiles.

 

J’irai en faire le tour un de ces jours. Maintenant, il nous faut reprendre notre tâche et tisser le linceul de ce vieux monde fol, affolant, affolé, foutu et cacochyme.

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

J’entends les voix
Je vois les couleurs, mais,
Mais tu ne me crois pas
Je voudrais m’expliquer, je voudrais...
Et te faire comprendre… Mais
Quelqu’un me liera.


Nous faisons la fête,
Arrive un nouveau malheur.
En plaisantant tu le nieras
Et l’antéchrist
Vêtu en docteur
Certainement le soignera.


Je suis le fou qui rit
Qui dit seulement des menteries.
Le navire appareille,
Il transporte la terreur… Pourtant,
Personne ne l’arrête.
Je rirai… Il est tard maintenant.


J’ai l’air d’un prophète,
Prophète de malchances
Certainement tu m’éviteras
Mais peu importe,
Il faut qu’on les arrête,
Peut-être, quelqu’un m’écoutera.


Je suis le fou qui rit
Qui dit seulement des menteries.
L’indifférence
Cache la terreur… Pourtant,
Personne ne l’arrête.
Je rirai… Il est tard maintenant.

 

Je suis le fou qui rit
Qui dit seulement des menteries.
L’inconscience,
Cache la terreur…Pourtant,
Personne ne l’arrête.
Je rirai… Il est tard maintenant.

 

 

Je suis le fou qui rit
Qui dit seulement des menteries.
Les fleurs du mal s’en vont
Prospères dans ce désert de non.

LE FOU QUI RIT
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19 novembre 2016 6 19 /11 /novembre /2016 13:27

Le Jour où la Paix viendra

Chanson française – Le Jour où la Paix viendra – Marco Valdo M.I. – 2016

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mon ami Lucien l’âne, écoute-moi, je t’en prie et avec beaucoup d’attention.

 

 

Mais enfin, Marco Valdo M.I. mon ami, tu sais bien que je ne fais que ça…

 

 

Alors, tu te souviens certainement, Lucien l’âne mon ami, que l’autre jour, j’avais été rechercher il y a presque un demi-siècle une chanson de Gilbert Bécaud, intitulée « Le Jour où la Pluie viendra ». J’y avais noté des accents prophétiques et écologiques qui évoquaient le réchauffement climatique et la désertification de zones entières dans presque tous les continents. En fait, dans tous les continents, car même les déserts glacés et les sommets arides se désertifient. Ce n’était pourtant pas là le premier moteur de cette chanson qui se voulait chanson d’amour, propre à frapper au cœur les midinettes, qui étaient la clientèle principale de ce joli chanteur.

 

 

Il me semble bien m’en souvenir. Je n’ai quand même pas la mémoire qui flanche, Marco Valdo M.I. mon ami. Au fait, cette mémoire qui flanche n’était-ce pas une chanson de Cyrus Bassiak ? En somme, cette chanson de Bécaud avait mis le doigt sur ce qu’on appelle aujourd’hui la crise de l’eau. Et si j’ai bien fait attention à ce qui commence à se dire avec force dans le monde des humains, l’eau est en passe de devenir un problème majeur et sa pénurie pourrait bien être la cause de migrations énormes à côté desquelles celles qu’on a connues jusqu’à ce jour ressembleront à d’innocentes promenades.

 

 

En effet, Lucien l’âne mon ami, tu as résumé ce qui pourrit se passer de pire. Le pire, c’est que si on applique la loi de Murphy, on peut être assuré que ce pire-là va se produire. À ton œil incrédule, je vais rappeler ce qu’est la loi de Murphy : si parmi toutes les évolutions possibles, il en existe une plus catastrophique que les autres, elle va se produire. Certes, je te le concède, Murphy ne se baignait pas tous les matins dans la mer de l’optimisme, mais il se fait qu’empiriquement, sa fameuse « loi » s’est trouvée vérifiée à de multiples occurrences. Par exemple, ce fut vrai dans l’Histoire où on remarque que lorsqu’il y a une probabilité qu’un personnage dangereux accède au pouvoir, il y accède : Mussolini, Hitler, Staline, Franco, Mao, Pinochet… et c’est vrai dans l’actualité : Poutine, Erdogan, Assad, Trump, Orban… Je ne peux pas recenser tous les dirigeants du monde. De toue façon, cette loi s’applique à tous les niveaux de pouvoir et dans quelque domaine que ce soit.

 

Parenthèse, dit Lucien l’âne en souriant, je propose dans ce cas de parler de loi d’Ubu.

 

Formidable, Lucien l’âne, c’est une vraie trouvaille. La loi d’Ubu me paraît une constante universelle. Une loi qui permet de comprendre que la sentence : « Le pouvoir rend fou » est inexacte ; elle est à l’opposé de la réalité du pouvoir ; le pouvoir ne rend pas fou ; c’est la folie qui est la condition première pour vouloir accéder au pouvoir. Et donc, je reviens à la chanson…

 

Et donc quoi demande, demande Lucien l’âne en dressant soudain ses oreilles à la verticale au-dessus de son crâne.

 

Et donc, Lucien l’âne mon ami, le pire est que suite à ces exodes massifs – soit pour les enrayer, soit pour s’assurer les réserves en eau disponibles, on assistera à l’émergence de conflits qui pourraient bien dégénérer en une conflagration très large, d’abord et ensuite, en un conflit généralisé ; bref, une guerre mondiale.

 

Une troisième guerre mondiale, s’exclame Lucien l’âne en frissonnant de tous les poils de son échine. C’est épouvantable. Un tel conflit va entraîner des destructions effroyables, gigantesques, laissant loin derrière elle en quantité de destructions, toutes les guerres précédentes. On pourrait en arriver à de vraies extrémités et à la liquidation prématurée de toute l’espèce humaine et en conséquence – dégât collatéral – de bien d’autres espèces qui n’y sont strictement pour rien, à commencer par nous, les ânes. Car, nous les ânes, en tous cas, on n’y coupera pas. Il restera peut-être les bactéries dans l’océan ou dans le fond des quelques grottes. Il est plus que temps de sonner l’alarme.

 

Oh, reprend Marco Valdo M.I., ils sont nombreux à tirer la sonnette d’alarme et à donner des coups de trompe, à sonner le tocsin et à annoncer le désastre. Cependant, en ce qui me concerne, même si je me tue à dénoncer la guerre, à faire comprendre la Guerre de Cent Mille Ans et à en désigner les responsables (les riches et les puissants et leurs prétendants), je préfère de loin poser le dilemme autrement et tracer une ligne nette vers ce qui pourrait être au-delà de la fin de la guerre – de toute guerre généralement quelconque et in fine, de la Guerre de Cent Mille Ans.

Cette fin, cet au-delà de la richesse, du pouvoir, de l’ambition et de l’avidité est la seule voie de survie et de vie de l’humaine nation.

C’est donc dans cet esprit que j’ai fait cette chanson que j’ai intitulée : « Le Jour ou la Paix viendra » pour indiquer que la « pluie » ne suffira pas et que tout autant, il est périlleux au plus haut point de rêver d’être « les plus riches du monde », d’avoir « les plus beaux fruits du monde » et des « colliers jolis, jolis ». Il y en a tellement qui veulent tout cela et ceux qui le font, sont précisément ceux qui sont cause des malheurs humains de l’humaine nation. Je précise « malheurs humains » pour ne pas mettre sur les dos de ces gens les « malheurs naturels ». Quoique.

 

Alors, dit Lucien l’âne en souriant, c’est une chanson qui a certainement son utilité. Mais, dis-moi, décris-la-moi.

C’est tout simplement une chanson qui parodie celle de Gilbert Bécaud, mais une parodie volontaire, une réponse point par point. Ainsi, à la place de la richesse, on trouve la chance, le bonheur ; aux perles et aux colliers se substituent les bonheurs, les amours, les rêves et la vie retrouvée. Et dans le dernier couplet, je me suis amusé à rappeler une autre chanson de paix en le faisant à la manière de Paul Fort et de sa Ronde autour du Monde. Et puis aussi, pur ce qu’il restera après, j’ai en tête ce passage de la Valse Jaune de Boris Vian :

 

« Et le soleil
De 
l’autre côté du monde
Danse une valse blonde
Avec la terre ronde, ronde, ronde, ronde
Le soleil
Rayonnant comme un faune
Danse une valse jaune
Pour ceux de 
l’autre ciel »

Voilà.

 

Eh bien voilà, Marco Valdo M.I. mon ami, découvrons-la ta nouvelle chanson et puis, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde riche, atrabilaire, avide, ambitieux et cacochyme.

 

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

Le jour où la paix viendra, 
Nous serons, vous et moi,
Les plus chanceux du monde,

Les plus chanceux du monde ! 
Et riant tous de bon cœur,

Nous chanterons tous en chœur

Tous les bonheurs du monde,
Tous les bonheurs du monde !
Ce jour-là !

 

La triste, triste, triste terre
Qui meurt et meurt sans arrêt
Écrasée par cette longue, longue guerre
Se gorgera de paix, de paix
Et la joie déferlera sans trêve
Sur nos amours réveillées
Et nous chanterons nos rêves
Et notre vie enfin retrouvée.

Ce jour-là !

Le jour où la paix viendra
Nous serons, vous et moi
Et les enfants du monde,
Les plus heureux du monde.
Tous nous tenant par le bras,
Sur la terre ronde, ronde, ronde,

Nous danserons la ronde ronde
Des plus beaux jours du monde,
Ce jour-là !

 

 
Le Jour où la Paix viendra
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Published by Marco Valdo M.I.
18 novembre 2016 5 18 /11 /novembre /2016 22:22

Le Jour où la Pluie viendra

Chanson française – Le Jour où la Pluie viendra - Gilbert Bécaud – 1957

Paroles : Pierre Delanoë.

Musique : Gilbert Bécaud

 

 

 

 

 

À la fin des années cinquante du siècle dernier, dit Marco Valdo M.I.

 

Oui, à la fin des années cinquante du siècle dernier ? Mais encore ? Qu’y avait-il de si particulier dont tu veux me parler ?, Marco Valdo M.I. mon ami.

 

Tout simplement, Lucien l’âne mon ami, tout simplement d’une chanson. D’une chanson française qui fit des ravages en France et dans les pays voisins de langue française et puis, ensuite, elle se répandit – une fois traduite -, dans le monde entier. Elle y emmena aussi son interprète.

 

Bien, bien, Marco Valdo M.I. mon ami, dit Lucien l’âne. Mais tout cela ne me dit pas de qui et de quoi il s’agit. Aurais-tu l’obligeance d’éclairer ma lanterne ?

 

Pour ce qui est de la chanson, répond Marco Valdo M.I., elle s’intitule « Le Jour où la pluie viendra » qui avait été écrite par l’excellent parolier Pierre Delanoë et son interprète mondialement connu (par la suite), Gilbert Bécaud. Cependant, cette chanson a eu d’autant plus de succès (et pourrait en avoir plus encore dans le futur) qu’elle remuait une situation archétypale, celle de la sécheresse et de la pluie bienfaisante ; elle satisfait aux plus profondes aspirations des gens du Sud. On comprend moins vu d’ici où on penserait volontiers le contraire ; ce n’est pas l’eau du ciel qui nous manque.

 

C’est vrai, confirme Lucien l’âne, je peux l’attester moi qui ai parcouru tant et tant de fois les paysages brûlés par le soleil, la sécheresse dans les pays du Sud (dans l’hémisphère Nord) sont une vraie calamité et déclenche de terribles désastres.

 

Mais ici, Lucien l’âne mon ami, comme tu t’en doutes, c’est tout le contraire qui est imaginé et apprécié.

 

En somme, suggère Lucien l’âne, il faudrait chanter quelque chose comme : « Le jour où la pluie cessera… ». Ç’aurait pu être également le refrain préféré de Noé et des animaux au temps du déluge.

 

Mais, Lucien l’âne mon ami, trêve de plaisanterie et revenons à cette chanson. Elle porte le rêve d’un futur meilleur et cela d’autant plus qu’elle s’adresse à un public de plus en plus nombreux en raison même du réchauffement climatique.

 

Évidemment, dit Lucien l’âne, tout est une question d’interprétation. Arrêtons là et reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde asséché, malmené, exploité et cacochyme.

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.

 

 

Le jour où la pluie viendra,
Nous serons, toi et moi, 
Les plus riches du monde,

Les plus riches du monde. 
Les arbres, pleurant de joie, 
Offriront dans leurs bras
Les plus beaux fruits du monde,
Les plus beaux fruits du monde,
Ce jour-là.

La triste, triste terre rouge
Qui craque, craque à l’infini ;
Les branches nues que rien ne bouge
Se gorgeront de pluie, de pluie
Et le blé roulera par vagues
Au fond de greniers endormis
Et je t’enroulerai de bagues
Et de colliers jolis, jolis.

Le jour où la pluie viendra,
Nous serons, toi et moi,
Les fiancés du monde
Les plus riches du monde.
Les arbres, pleurant de joie,
Offriront dans leurs bras
Les plus beaux fruits du monde,
Les plus beaux fruits du monde,
Ce jour-là…

 

 
Le Jour où la Pluie viendra
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Published by Marco Valdo M.I.

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