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1 janvier 2009 4 01 /01 /janvier /2009 17:27

LA GUERRE DE PIPO

Chanson française – La Guerre de Pipo – Marco Valdo M.I. – 2009


Pipo est une petite comptine enfantine, genre populaire connu aussi sous le nom de scie. La structure en est fort simple et a des vertus aussi lénitives qu'entraînantes, selon l'usage. Pipo est très utile au cours des longs voyages et au long des soirées de vacances, d'hiver. Pipo remplace avantageusement la télévision.

Pipo, c'est la rime en o. Une fois trouvée, on établit sur le même schéma sempiternel la petite strophe que l'on offre à l'appréciation générale et au chant choral (parfois, un peu aviné). Car : il ne buvait pas que de l'eau, Pipo... Il aimait l'apéro, Pipo... Il trinquait au porto... Il se soûlait à l'ouzo... Era uno vero ubriaco, Pipo....

Pipo peut voyager : Il allait à Rio, Pipo...

Il peut pécher : Il péchait le maquereau, Pipo...

On peut en trouver un nombre incommensurable (de lapin, comme disait Bobby Lappointe). C'est un jeu immense et anti-militariste tant qu'on voudra. On peut très bien imaginer que C'était un vrai salaud, Pipo... Il n'était pas facho, Pipo... Musicien, il jouait du banjo, du saxo, de l'alto...

Marco Valdo M.I. propose ici une version pour Canzoni contro la guerra; c'est en somme la variante Pipo de la Guerra di Piero. Il la dédie dès lors à Fabrizio De André (parti il y a dix ans...) avec qui il aurait volontiers passé quelques soirées en Sardaigne à hurler Pipo, quand il était militaire...


Pour la version italienne, s'adresser à Canzoni contro la Guerra, qui traduira...


Ainsi parlait Marco Valdo M.I.


P.S. Rien n'empêche et c'est même, très souhaité, d'ajouter des strophes à celles proposées ici. Par exemple, il n'eut pas de tombeau, Pipo...



C'était un beau jeunot, Pipo

Quand il était militaire

C'était un beau jeunot, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


Il ne buvait pas que de l'eau, Pipo

Quand il était militaire

Il ne buvait pas que de l'eau, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


Il jouait du pipeau, Pipo

Quand il était militaire

Il maniait du pipeau, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


Il dansait le tango, Pipo

Quand il était militaire

Il dansait le tango, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


Il fit quelques marmots, Pipo

Quand il était militaire

Il fit quelques marmots, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


Il roulait à moto, Pipo

Quand il était militaire

Il roulait à moto, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


Il faisait du canot, Pipo

Quand il était militaire

Il faisait du canot, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


On le levait très tôt, Pipo

Quand il était militaire

Il se levait très tôt, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


Il était rigolo, Pipo

Quand il était militaire

Il était rigolo, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


On le mit au cachot, Pipo

Quand il était militaire

On le mit au cachot, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


Il mangea des fayots, Pipo

Quand il était militaire

Il mangea des fayots, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


Il courut sac au dos, Pipo

Quand il était militaire

Il courut sac au dos, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


Il sua sang et eau, Pipo

Quand il était militaire

Il sua sang et eau, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


Il mania le couteau, Pipo

Quand il était militaire

Il mania le couteau, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


Il tira au chassepot, Pipo

Quand il était militaire

Il tira au chassepot, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


Il partit à l'assaut, Pipo

Quand il était militaire

Il partit à l'assaut, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


Il tomba sur le dos, Pipo

Quand il était militaire

Il tomba sur le dos, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


Il poussa un sanglot, Pipo

Quand il était militaire

Il poussa un sanglot, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


Il ne pipa plus un mot, Pipo

Quand il était militaire

Il ne pipa plus un mot, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot


Il est mort en héros, Pipo

Quand il était militaire

Il est mort en héros, Pipo

Quand il était matelot

Pipo, Pipo,

Quand il était militaire

Pipo, Pipo,

Quand il était matelot

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31 décembre 2008 3 31 /12 /décembre /2008 17:14

QUEUE DE LOUP


Version française – Queue de Loup – Marco Valdo M.I. – 2008

Chanson italienne – Coda di Lupo – Fabrizio De André


Quand j'étais petit, je m'amourachais de tout

Je courais derrière les chiens

et de mars à février, mon grand-père surveillait

Les passages des chevaux et des bœufs

Mes actions et tes actes


Et jamais croire au dieu des Anglais


Et lorsque j'eus deux cents lunes et peut-être une de trop

Je volai mon premier cheval et je me fis homme

Je changeai mon nom en « Queue de Loup »

J'échangeai mon poney contre un cheval muet.

et jamais croire à leur dieu perdant


Et ce fut pendant la nuit de l'étoile avec la longue queue

que nous trouvâmes mon grand-père crucifié sur l'église

crucifié avec des fourchettes qu'on utilise à table


Et jamais croire à leur dieu gourmand

J'avais peut-être dix-huit ans et je ne puais plus le serpent

Je possédais une barre, un chapeau et une fronde

et une nuit de gala avec un caillou pointu

je tuai un smoking et je le volai.

Et jamais croire au dieu de l'échelle.

Puis, nous retournâmes en Brianza pour l'ouverture de la chasse au bison

On nous fit le test de l'haleine et des urines.

Un poète andalou nous en expliqua le mécanisme.

Pour la chasse au bison, - dit-il – le quota est rempli.

Et jamais croire à un dieu bienfaisant.

Et j'étais déjà vieux quand près de Rome un Little Big Horn

cheveux courts un général nous parla à l'université

des frères tuniques bleues qui enterrèreront les haches

mais ne fumèrent pas avec lui; il n'était pas venu en paix.


Et jamais croire à un dieu porte-bonheur

Et à présent que j'ai brûlé vingt fils sur mon lit matrimonial

que j'ai déchargé ma rage dans un studio

que j'ai appris à pêcher à la grenade

qu'on m'a sculpté en larmes sur l'arc de Trajan

avec une cuillère de verre, déterrée de mon histoire..

Mais je frappe un peu au hasard car je n'ai plus de mémoire.

Et jamais croire à un dieu sans souffle.

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Fabrizio De André
31 décembre 2008 3 31 /12 /décembre /2008 16:19
CALADRONES, A.D.1636



Version française - Caladrones, a.D.1636 – Marco Valdo M.I. – 2008

Chanson italienne - Caladrones, a.D.1636 - Michele Contegno & La Grande Bevuta


Le titre de cette chanson de Michele Contegno pose une question de traduction. Faut-il traduire « Caladrones a.D. 1636 » ou laisser cette curieuse dénomination baigner dans son mystère ? Après réflexion, mais a-t-il raison, Marco Valdo M.I. pense que les Caladrones doivent être les relations, les chroniques que tenaient les Jésuites espagnols pour l'année 1636. Voir le petit texte en latin à la fin de la chanson :

« Unus Papa non-Urbanus,
unus rex non-Christianus
et cardinalis infernalis,
frater Joseph consodalis… »

et la note qui l'explicite :

Il s'agit d'une partie d'une strophe satirique tirée des relations des jésuites sur l'Espagne du dix-septième siècle. La chansonnette fait allusion en négatif aux puissants de l'époque : non-Urbanus est le pape Urbain VIII Barberini - Maffeo Barberini (Florence, avril 1568– Rome, 29 juillet 1644) (l'homme qui fit condamner Galilée et fit réaliser le baldaquin de Saint-Pierre); un roi non-chrétien (rex non-christianus) est le roi de France « christianissime » Henri IV, roi de France et de Navarre - né Henri de Bourbon (Pau – 1553 – Paris 1610) (l'homme de l'Édit de Nantes, de « Paris vaut bien une messe », celui qui pensa jusqu'à cinquante ans que c'était un os, bref, l'homme de la poule au pot et qu'il faut comprendre selon certains, comme l'homme de la poule au pieu); le cardinalis infernalis – il s'agit de Richelieu (en effet, Cardinal et infernal) quant au frater Joseph, François Leclerc du Tremblay, dit le père Joseph, (1577- 1638 à Rueil) dit l' « éminence grise », de la couleur de sa robe de capucin ; c'est bien le confident et conseiller, y compris militaire du Cardinal de Richelieu.



Quant au pendu présomptif, il doit être le héros du spectacle de Michele Contegno.

N'oublions pas de faire paraître les remerciements adressés à Tom Waits pour « le coq de toutes les trahisons » qui chante en introduction à la chanson.

Pour le reste, tout cela a de fortes odeurs d'Inquisition, même s'il n'y est pas directement question de bûcher. Le peuple s'apprête au grand spectacle de la pendaison, la foule se presse comme pour toutes les exécutions publiques (en ces temps-là, il n'y avait pas la télévision...). Mais il y a un happy-end : le héros s'en sort (par la fugue), ce qui est finalement assez réjouissant.


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Published by Marco Valdo M.I. - dans Michele Contegno
31 décembre 2008 3 31 /12 /décembre /2008 10:05

PROGRESSIO POPULORUM

 

 

Version française – Progressio populorum – Marco Valdo M.I. – 2008

Chanson italienne – Progressio populorum – Canzoniere Pisano – 1969

 

Paroles : Piero Nissim et Piero Bozzi

 

 

 

VALSE UNITAIRE !

 

 

 

 

 

Cette chanson au titre latin est directement inspirée – enfin, si l'on peut dire – de l'encyclique au titre inversé, mais tout aussi latin : Populorum Progressio que le pape de l'époque Paul VI avait rendue publique le 26 mars 1967. En ce temps-là, l'Église commençait à se vouloir “progressiste” (mais si, mais si...) et le pape dissertait aimablement sur le déséquilibre entre les pays riches et les pays pauvres, entre les peuples “développés” et les peuples sous-développés. Les bonnes intentions proclamées par le pape à la face du monde en restèrent là. Le Cardinal Spellman bénit les bombes américaines sur le Vietnam. L'Enfer est pavé de bonnes intentions. La théologie de la Libération naissait et allait connaître un essor remarquable avant d'être contrebattue par ses propres hiérarchies et de pleurer ses chantres assassinés – Qui aime bien, châtie bien. L'Église pratiquait comme toujours l'éternelle procession d'Echternach, célèbre pour sa démarche progressive trois pas en avant, deux pas en arrière; revue actuellement en une démarche plus conforme à la politique romaine et vaticane (remettant sempiternellement L'Église au milieu du village...): deux pas à gauche, deux pas à droite – ainsi on ne prend même plus le risque de progresser.

 

Chanson des plus prophétiques cependant annonçant les communistes reconvertis en démocrates, effeuillant la marguerite tout en récitant un rosaire d'enfer. Pour ceux à qui la chose aurait échappé, je rappelle que les ex-communistes italiens, initiés au compromis historique (enfin, ce qui reste de cette considérable troupe – après s'être reposés sous le Chêne et puis sous l'Olivier) sont maintenant regroupés sous l'étiquette du grand P.D. et y ont retrouvé les ex-D.C. - du moins la variante centriste – qui vivaient sous l'apparence de la Marguerite. (Voix ) VALSE UNITAIRE !

 

Mais comme disait Voltaire : “La caque sent toujours le hareng”, signifiant par là que l'Infâme (c'est-à-dire l'Église Catholique Apostolique et Romaine – et en la traitant ainsi, il était bien plus poli que Théodore de Bèze qui disait :   "Catin, archicatin qui écarte les jambes sous tous les arbres..." ; c'est ainsi que, vers 1550, Théodore de Bèze qualifie l'institution qu'il appelle également " notre sainte Mère putain, l'Église de Rome" ) est et reste l'Infâme car telle est sa nature, et qu'il lui est consubstantiel (non, ce n'est pas un vilain mot...) d'être du côté des riches et des puissants dans la guerre de cent mille ans.

Rappelons ici que Jean Meslier, curé d'Etrépigny, dénonçait déjà lui aussi la collusion romaine et appelait le peuple à la résistance contre l'Église et sa manipulation de la marionnette divine.

 

Ora e sempre : Resistenza !

 

Ainsi parlait Marco Valdo M.I.

 

 

 

Progressio populorum

Adieu à la théocratie

L'Église s'est vouée

À la démocratie.

Mais le cardinal Spellman

Prélat assez ardent

Priant pour les bombes sur le Vietnam

A découvert trop tôt le jeu

 

Progressio populorum

Vive la ligne verte

Tant qu'on fait l'amour

L'Église ne perd rien

 

Et pour les longs cheveux

La barbe et les yeux bleus

N'ergotons pas, en son temps

Jésus les avait également.

Progressio populorum

La pilule est acceptée

L'église progressiste

S'est prononcée

 

La pilule convient bien

Pour tous ces pays

De l'Afrique et de l'Asie

Ainsi des Chinois, il en naîtra moins.

 

Progressio populorum

Les prêtres à la riscossa

Pour ne pas rester en arrière

Chantent Bandiera Rossa !


Et nos communistes

Dans un esprit unitaire

En cellule bientôt

Réciteront eux aussi le Rosaire !

(Voix ) VALSE UNITAIRE !

 

Et nos communistes

Dans un esprit unitaire

En cellule bientôt

 

Réciteront eux aussi le Rosaire !

 

PROGRESSIO POPULORUM
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Published by Marco Valdo M.I. - dans Piero Nissim
29 décembre 2008 1 29 /12 /décembre /2008 18:49

TAIS-TOI.
Chanson française – Tais-toi – Marco Valdo M.I. – 2008


Pape (je ne parle pas seulement pour toi, Benoît, mais pour tous les Papes présent et à venir), Cardinal, évêque, prête, moine, sœur et autres de l'Église Catholique, Apostolique et Romaine et de toutes les églises et de toutes les religions présentes et à venir... Si vous ne comprenez pas ce message, demandez aux femmes, demandez aux hommes, demandez aux enfants, demandez aux humains, demandez aux vivants ... Ils vous expliqueront.

Ainsi parlait Marco Valdo M.I.


Voix officielles
Du Vatican et du ciel
Pape, Cardinal, élèves des bons pères
Hommes âpres et sévères.
Pleins de morale, remplis d'éthique.
Ils parlent aux familles catholiques
D'une voix forte, ils critiquent
L'euthanasie, la pilule du lendemain
Ces hommes du ciel n'ont rien d'humain
Ces messieurs sans chair, sans enfants
Qui parlent une langue de bois
Se permettent au nom de qui ? Au nom de quoi ?
Au nom d'un qui a voulu mourir sur sa croix ?
De critiquer les femmes, les hommes, les vivants.
La vierge violée qui porte l'enfant
Qui vivra la douleur de l'enfant
Et le désespoir des parents
Pendant dix, trente ou cinquante ans.
Ces fantômes, ces morts-vivants
Se permettent au nom de qui ? Au nom de quoi ?
Au nom d'un qui a voulu mourir sur sa croix ?
D'interdire de mourir, d'obliger à mettre en vie
Obliger à vivre le pire : au nom de qui ?
Jusqu'à ce que mort s'ensuive : au nom de quoi ?
Au nom de qui ? Au nom de quoi ?
Au nom d'un qui a voulu mourir sur sa croix ?
Cardinal, Pape, qui que tu sois
Toi qui n'as pas donné la vie
Toi qui ne la porteras pas
Garde pour toi ta déraison et ta folie.
Au nom de l'humanité nue et sans croix
En vérité, je te le dis : tais-toi !

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Marco Valdo M.I.
27 décembre 2008 6 27 /12 /décembre /2008 22:10

SEBASTIANO


Version française – Sebastiano – Marco Valdo M.I. – 2008

Chanson italienne – Sebastiano – Ivan Della Mea – 1979





Sebastiano, c'est une chanson qui raconte la lutte ouvrière, à Turin, chez Fiat. C'est une chanson de démystification : non, les ouvriers en lutte ne sont pas des terroristes, dit-elle, le seul et unique terroriste, c'est la FIAT elle-même, c'est le patron. Lequel est très lié au politique, au monde du pouvoir, lequel possède aussi un journal, lequel a ses entrées à Rome. L'ouvrier lui n'en a pas. Alors ? Alors, on l'accuse, ce pelé, ce galeux, ce paysan, ce bouseux, celui-là qui avec tous ses semblables fait vivre le monde par son travail, on l'accuse. Il ose réclamer, il ose revendiquer, il ose relever la tête, il ose agir en groupe, il ose faire le piquet. Dès lors, dès lors, c'est un brigadiste – rouge, c'est un terroriste. Et les terroristes : on les fusille ou pour le moins, on les emprisonne. Vive la FIAT.

Mais, dit Marco Valdo M.I., lui-même syndicaliste à ses heures, lui-même dès lors terroriste à ses heures, on sait tous que le seul vrai terroriste est celui qui exploite les autres, celui qui détient le pouvoir, celui qui par les armes, par la loi, par les autorités constituées, par le pouvoir d'État, par la religion... Bref, par tous les moyens, impose la perpétuation des privilèges, les siens et ceux de ses pairs.

Dans la guerre de cent mille ans, les choses sont claires : il y a deux camps. D'un côté, la richesse, le pouvoir et l'argent. De l'autre, la sempiternelle misère. On ne saurait confondre la terreur que le camp des riches fait peser sur l'humaine nation et la juste révolte des pauvres contre ce destin injuste qui les prive éternellement de liberté. OH, j'oubliais : Arbeit macht frei ! C'est tout à fait exact : le travail des esclaves rend le maître libre.


Ainsi parlait Marco Valdo M.I.


Sebastiano l'ouvrier

Le paysan de la chaîne

Au matin licencié

Et ce soir à la fontaine.


Accusé de violence

Contre les chefs, terroriste.

Car aujourd'hui il fait le piquet

Pour le moins, il est brigadiste.

Vive la FIAT.

Licencié avec soixante autres

Qui avec lui font soixante et un

Tous des terroristes

Alors qu'il n'y a qu'un seul terroriste.


Le terroriste est celui qui nie

Le droit à la raison

A la lutte pour la vie

contre la désolation.


Vive la FIAT.

Contrôler les embauches,

Puis ficher le personnel,

Arranger de pseudo-luttes

et à la fin, licencier.

Coincer le syndicat,

Noyer la gauche,

Tel est le projet éclairé

du patron terroriste.


Vive la FIAT.

Avec son sourire caustique

Sa fumée démocratique

Le matin il nous licencie

Et puis, leste il s'enfuit.


Tu le retrouve au Quirinal

“Là aussi, c'est un choix”

Pour montrer au président

Sa nouvelle Lancia Delta.


Une Lancia pour l'État

Né de la Résistance

Ou pour la Constitution

Certainement contre la violence

de soixante Sebastiano;

le paysan terroriste,

car aujourd'hui il faisait le piquet

pour le moins un brigadiste,

liquidé avec les soixante,

qui avec lui font soixante et un,

Tous des terroristes,

Alors qu'il n'y a qu'un seul terroriste


Vive la FIAT.



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Published by Marco Valdo M.I. - dans Ivan Della Mea
21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 20:55
LA RUE D'ITALIE



Version française – La rue d'Italie – Marco Valdo M.I. – 2008

Chanson italienne - Via Italia – Gang





40 ans d'histoire italienne, de massacres et de mystères.



Calamandrei avait raison. Piero Calamandrei voyait clair quand il disait aux étudiants milanais de l'Umanitaria en 1955, pour les 10 ans de la Libération : « Elle émet un jugement, notre Constitution, un jugement polémique, un jugement négatif contre l'ordre social actuel. »


Ce jugement négatif est toujours de mise dans la Via Italia – et plus encore qu'à l'époque.


Pas étonnant qu'elle ait mal tourné cette Via Italia, on avait empêché qu'elle se débarrasse des collaborateurs du régime fasciste, jusque et y compris dans les tribunaux ; mieux ou pire que cela, comme on voudra, on les a en quelque sorte amnistiés et on leur a ouvert tout grand à nouveau les portes du pouvoir. D'ailleurs, ils y sont installés; ils occupent les écrans de leurs sourires réjouis.


On pourrait supposer par exemple que cet ange tombé dans la via Italia serait la Costituzione elle-même, ou le peuple, ce peuple dont elle portait la voix, y compris le grand cortège des morts dans la lutte contre le fascisme, qui au lever du jour vient dire « Mort, où est notre victoire ? ».


Mais ils se relèvent toutes les nuits et toutes les aubes, ils reposent la même question « Où est notre victoire ? », qui la galvaude ainsi, qui donc empêche qu'adviennent justice et liberté... Après 40 ans, le combat continue.

Ora e sempre : Resistenza !

Mais ce qui se passe en Italie, se passe dans les autres pays. Ce qui est dit de la via Italia est (mutatis mutandis) vrai ailleurs. Dans la guerre de cent mille ans que les riches font aux pauvres, que les pauvres mènent pour vivre enfin hors de la servitude et de la misère, il n'y a pas de frontières. La chanson non plus ne peut connaître de frontières.


Ainsi parlait Marco Valdo M.I.



Dans la rue d'Italie, ils ont éteint les lumières.

Ils ont fermé toutes les grilles.

Un ange est tombé sur la route,

Il y a encore du sang dans ses cheveux.

Dans la rue d'Italie, il y a une ruelle obscure

Elle conduit au pont des Frères noirs.

Si tu y passes, tu rencontres un cadavre.

C'est la patrie déviée, c'est la patrie des mystères.

Et alors, j'ai demandé à la poussière

Si vraiment, nous sommes au temps des assassins.

La réponse est dans la toile d'araignée

Cachée parmi les fils d'une marionnette.


Dans la rue d'Italie, nuit de cristal

Brutus a versé du vin

À présent, il trinque avec Jules et Francesco.

Il y a quelqu'un qui frappe à la porte. Qui c'est ? C'est Caïn.


Dans la rue d'Italie, passe l'histoire

D'un pas de demoiselle.

À présent elle est blette et n'a plus de mémoire.


Elle se donne à qui la veut; la rue d'Italie est sa vitrine.
t alors, j'ai demandé à la poussière

Si vraiment, nous sommes au temps des assassins.

La réponse est dans la toile d'araignée

Cachée parmi les fils d'une marionnette.


Dans la rue d'Italie, il y a une inscription sur le mur;

Ici est morte la démocratie !”

Les enfants jouent aux dragons.

Puis sur cette route arrive la police.


Dans la rue d'Italie, ils ont mis les sceaux.

Ils les ont mis sur tous les environs

de la rue Fani à la rue Caetani.

Tu peux y mettre cinquante – cinquante-cinq jours.

Et alors, j'ai demandé à la poussière

Si vraiment, nous sommes au temps des assassins.

La réponse est dans la toile d'araignée

Cachée parmi les fils d'une marionnette.

Dans la rue d'Italie, il y a une défaite

qui dort dans un porche.

Si tu regardes deux étages plus haut

Il y a les trois singes assis, assis au balcon...



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Published by Marco Valdo M.I. - dans Gang
21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 17:06

PRIÈRE DÉMESURÉE

Version française – Prière démesurée – Marco Valdo M.I. – 2008

Chanson italienne – Preghiera smisurata – Fabrizio De André – 1996



Georges Brassens, que Fabrizio De André connaissait très bien, chantait :

Les hommes sont faits, nous dit-on

Pour vivre en bande comme les moutons

Moi, je vis seul et c'est pas demain

Que je suivrai leur droit chemin.

Brassens disait suivre son chemin de petit bonhomme.

Et pourtant, pourtant, la loi du nombre, celle de la majorité qui a pour seul fondement la maladie comptable qui soit dit en passant est en train de tuer l'espèce. Cette maladie comptable s'étend à tout comme la peste, elle a commis bien des ravages et continue d'en faire. En fait, sous le nom de démocratie, elle n'est que l'alibi d'une dictature des plus perverses. La question reste pendante : comment faire pour que vivent agréablement et en paix de si grands ensembles humains (disons l'humaine nation) et d'autre part, comment faire pour que vivent en paix et agréablement, ceux qui vont à contrevent, ceux qui vont en sens contraire et obstinément. Colomb était parti en sens contraire et obstinément; il est arrivé ailleurs.

Comment préserver « une goutte de splendeur et d'humaine vérité »?

Selon Marco Valdo M.I., toute prière adressée à un quelconque Seigneur n'a absolument aucune chance d'aboutir ni à son entendement, ni a fortiori à une quelconque intervention en retour. Pour la simple et bonne raison qu'il n'y a pas de Seigneur et qu'en tout état de cause, si Arlequin servait plusieurs maîtres, Marco Valdo M.I. pense que l'accession à l'humanité passe par la fin de la servitude, donc de l'existence-même d'un quelconque Seigneur et qu'ainsi finit la désespérance.

Pas de Seigneur, pas d'espérance, est-il sempiternellement répété; d'accord, mais aussi bien : pas d'espérance, pas de désespérance : reste alors l'humaine condition comme une bévue, une anomalie, une distraction, un devoir... L'humaine condition qui s'impose de par sa propre existence. Tel est le destin de celui qui avance « dans une direction obstinée et contraire ».





Surplombant les naufrages

de l'observatoire des tours

Elle penche et distante des éléments du désastre

des choses qui surviennent au-delà des paroles

célébrant le rien

Au long d'un vent si facile de

de satiété d'impunité.

Sur le scandale métallique

des armes en usage et désuètes

Pour guider la colonne

de douleur et de fumée

que laissent les innombrables batailles à la tombée de la nuit.

La majorité est la majorité, elle est


récitant un rosaire

d'ambitions mesquines

de peurs millénaires

d'inépuisables arguties

en cultivant tranquillement

l'horrible variété

de ses propres arrogances

La majorité est


comme une maladie

comme une malchance

comme une anesthésie

comme une habitude


Pour celui qui voyage dans une direction obstinée et contraire

avec sa démarche spéciale d'une spéciale désespérance

et au milieu du vomi des réprouvés effectue ses derniers pas

pour offrir à la mort une goutte de splendeur

d'humaine vérité.


Pour celui qui à Akaba soigna la lèpre avec un sceptre postiche

et sème son passage de jalousies dévastatrices et d'enfants

aux noms improbables de chanteurs de tango

en un vaste programme d'éternité.

Souviens-toi Seigneur de ces serviteurs rétifs

aux lois du troupeau,

n'oublie pas leur visage

quand après tant de désarroi

il est juste absolument que la fortune les aide.

Comme une bévue

Comme une anomalie

Comme une distraction

Comme un devoir.


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Published by Marco Valdo M.I. - dans Fabrizio De André
20 décembre 2008 6 20 /12 /décembre /2008 17:03

LES TROIS PUISSANTS

Version française – Les trois puissants – Marco Valdo M.I. – 2008

Chanson italienne – I tre potenti – Riccardo Venturi – 2008


La version italienne est à chanter sur l'air de la chanson populaire pistoiaise “Le Tre sorelle” (Les trois sœurs), telle qu'elle est exécutée par Riccardo Tesi et la Banditaliana.





L'aviation contemporaine, les fusées, les rockets, les bombes volantes... sont des choses merveilleuses : vues de loin et sur écran, les chorégraphies aériennes et leurs explosions multicolores ont des allures de ballets et des gracieusetés de jeunes premières. Évidemment, la vision n'est pas exactement la même quand on est au sol, dans le décor de la pièce guerrière où elles s'agitent. Là (mettons en Afghanistan ou au Kurdistan, ou encore, en Irak...), c'est l'effroi qui domine l'âme du spectateur, acteur malgré lui de son propre massacre. Vues du terrain, l'aviation contemporaine, les fusées, les rockets, les bombes volantes... sont des choses épouvantables, atroces, féroces et d'une implacable injustice. Leurs arabesques célestes sont des signes certains de la mort et de la désolation. Mais, rassurez-vous, l'aviation contemporaine, les fusées, les rockets, les bombes volantes... ne tuent que des terroristes, ne tuent que des terroristes... Puisqu'on vous le dit dans tous les journaux, dans toutes les radios, sur toutes les télévisions...

Entendez-vous dans le lointain l'aviation contemporaine, les fusées, les rockets, les bombes volantes...

Sans doute, n'y croyez-vous pas... qu'elles ne tuent que des terroristes.

Si vous n'y croyez pas, c'est que vous êtes un agent du terrorisme,

c'est-à-dire potentiellement,

un terroriste vous-même.

VOUS ÊTES UN TERROSITE !

On devrait vous arrêter.

D'ailleurs, ça ne saurait tarder.

J'entends déjà les pas dans le couloir... On frappe à votre porte...



Ainsi parlait Marco Valdo M.I.





Il y avait trois puissants

et tous trois d'amour.

Il y avait trois puissants

et tous trois d'amour.

Le plus puissant de ceux-ci

se mit à bombarder.
Le plus puissant de ceux-ci

se mit à bombarder.


Et tandis qu'il bombardait

Il appela les deux autres

Et tandis qu'il bombardait

Il appela les deux autres


Mes chers compères,

Venez bombarder.
Mes chers compères,

Venez bombarder.


Et si nous bombardons

Que nous donneras-tu ?

Et si nous bombardons

Que nous donneras-tu ?

Les puits de pétrole

et un baiser d'amour.

Les puits de pétrole

et un baiser d'amour.

Des baisers nous n'en voulons pas

par contre, le pétrole bien.
Des baisers nous n'en voulons pas

par contre, le pétrole bien.


Que diront les gens

S'ils nous voient bombarder ?

Que diront les gens

S'ils nous voient bombarder ?


La guerre au terrorisme

nous leur inventerons

La guerre au terrorisme

nous leur inventerons.


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Published by Marco Valdo M.I. - dans Riccardo Venturi
19 décembre 2008 5 19 /12 /décembre /2008 21:53
CADAVRES VIVANTS.



Version française – Cadavres vivants – Marco Valdo M.I. – 2008

Chanson italienne – Cadaveri vivi – Ascanio Celestini – 2007

Les gueux ont la vie dure et une grande aptitude à se multiplier. Les gueux, ainsi vêtus de guenilles, portent mille noms différents, mais toujours la même misère. Les gueux, ce sont les réprouvés de tous les systèmes; d'où qu'ils viennent, quelle que soit leur ascendance, ils sont tenus à l'écart. C'est d'eux que parle la chanson d'Ascanio Celestini, d'eux vus de leur point de vue : le monde vu par les pauvres. D'eux, c'est-à-dire les réfugiés de toutes les couleurs, les exilés, les émigrés, les sans-papiers, les précaires, les chômeurs, les handicapés, les Roms... enfin, ceux qui ne comptent pas.

Enfin, l'autre monde, le monde des pauvres où la seule vraie richesse s'appelle solidarité.

Rutebeuf chantait déjà leur chanson, la sienne aussi au demeurant :

Avec pauvreté qui m'atterre
Qui de partout me fait la guerre...




Il fut un temps où

nous étions des cadavres vivants.

Il fut un temps où

dans des cimetières au phosphore,

des lieux saints de luxe avec

des connexions rapides au réseau.

Il fut un temps où

nous fréquentions seulement les enterrements

et parmi les cercueils des héros morts à la guerre

nous poncions avec les vélins.

Il fut un temps où

le temps n'était ni beau, ni laid;

Il fut un temps où

tout était en deuil.

Mais ensuite, il fut un temps où

nous, nous sommes ressuscités

de notre immobilité parmi les os de seiche

où nous étions nourriture d'oiseaux

et même les lents et les distraits nous ont vus...



Nous sommes les pédés, nous sommes les Juifs,

des Palestiniens de l'Intifada,

Nous sommes des clochards le long de la route

Nous sommes les tiques communistes.

Nous, nous sommes anarchistes

Nous sommes les handicapés

Nous sommes ceux avec toilette à part

Nous sommes laids, sales, mais bons

ce qui en synthèse signifie couillons.

Nous sommes les nègres, les méridionaux,

Nous sommes les autonomes des centres sociaux

Nous sommes l'éloge de la folie

Nous sommes une erreur d'orthographe

Nous sommes le point après la virgule

Nous sommes des drogués, des gitans et des nuls.


Il fut un temps où

nous étions des cadavres vivants.

Il fut un temps où

rester à l'arrêt était interdit,

Même si des rochers barraient le chemin.

Sa Sainteté le Père Noël

était encore vêtu de blanc et de rouge.

Il fut un temps où

il avait des rennes de luxe.

Aux puissants il portait des cadeaux,

Aux esclaves du charbon,

Mais ensuite, Il fut un temps où

Nous sommes ressuscités

de l'heure de joie du méga rassemblement de l'indulgence

et les vampires du sang de saints s'en sont pris à nous...

Nous sommes les pédés, nous sommes les Juifs,

des Palestiniens de l'Intifada,

Nous sommes des clochards le long de la route

Nous sommes les tiques communistes.

Nous, nous sommes anarchistes

Nous sommes les handicapés

Nous sommes ceux avec toilette à part

Nous sommes laids, sales, mais bons

ce qui en synthèse signifie couillons.

Nous sommes les nègres, les méridionaux,

Nous sommes les autonomes des centres sociaux

Nous somme l'éloge de la folie

Nous sommes une erreur d'orthographe

Nous sommes le point après la virgule

Nous sommes des drogués, des gitans et des nuls.


Il fut un temps où

nous étions des cadavres vivants.

La camorra et la mafia

étaient le meilleur de l'Italie,

Elles avaient obtenu du ministère

une certification de qualité :

criminalité organisée.

Certes, mais d'origine contrôlée.

Il fut un temps où

nous étions des cadavres vivants.

Il fut un temps où

nous étions des de jeunes gars,

mais ensuite est arrivé le temps où

nous étions des cadavres vivants.

Il fut un temps où

Nous sommes ressuscités

de la tranquillité de la mer

où nous étions des épaves rouillées

et pourtant les tristes journalistes fascistes nous ont vus...


Nous sommes les pédés, nous sommes les Juifs,

des Palestiniens de l'Intifada,

Nous sommes des clochards le long de la route

Nous sommes les tiques communistes.

Nous, nous sommes anarchistes

Nous sommes les handicapés

Nous sommes ceux avec toilette à part

Nous sommes laids, sales, mais bons

ce qui en synthèse signifie couillons.

Nous sommes les nègres, les méridionaux,

Nous sommes les autonomes des centres sociaux

Nous somme l'éloge de la folie

Nous sommes une erreur d'orthographe

Nous sommes le point après la virgule

Nous sommes des drogués, des gitans et des nuls.

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Celestini Ascanio

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