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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 08:14

IL Y A DES CHOSES DÉLICATES

 

Version française – IL Y A DES CHOSES DÉLICATES – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson italienne – Sono cose delicate – Anton Virgilio Savona – 1972

 

 

Bon, alors, une chanson sur la mafia qui s'en prend à un chanteur...Il y a en effet des choses qu'on ne dévoile pas, même en chanson. Il y a des affaires dont on ne s'occupe pas. On ne joue pas à l'homme, sinon... Ici, on entend ceux qui font taire... Il y a des choses délicates... Toi, le chanteur ,on te fait taire, tu retournes à ta misère... Comme disait Léo Ferré dans une chanson intitulée précisément La Mafia :

« Tant pis si t'es dans la débine
T'avais qu'à être dans la mafia.
Un coup de sourdine,
Deux sous de combine
Et t'avais ton rata.... »

 

Ainsi parlait Marco Valdo M.I.

 

 

 

Des histoires de fous vraiment !

Mais il veut faire cette chose ?

Je dis, pourquoi ne se tait-il pas ?

Que fait-il ? Il se met à protester !

 

Mais comment ? Il vit bien,

Il a une auto, il va à la mer,

et il veut être employé

Et il se permet de parler.

Mais qu'il s'occupe de ses affaires,

Qu'il se contente de vivre, mais de quoi il va se mêler ?

Celui-là veut se perdre

Ce sont des choses délicates

On ne doit pas y toucher !

Qu'il aille au carrousel,

Qu'il chante à la télévision,

Qu'il n'aille pas s'immiscer

dans la contestation

 

Mais celui-là, comment il se permet

de toucher aux choses sérieuses

Alors que depuis l'enfance, il a fait

Le bouffon et la marionnette, ah !

 

Mais qu'il s'occupe de ses affaires,

Qu'il se contente de vivre, mais de quoi il va se mêler ?

Celui-là veut se perdre

Ce sont des choses délicates

On ne doit pas y toucher !

Personne ne dit que c'est interdit

S'il veut écrire des chansons,

Mais qu'il les écrive avec prudence

Sans casser les couilles.

Et qu'il se rappelle que d'accord

La liberté d'opinions,

Quand même il ne doit pas exagérer

Quoi, Il nous prend pour des cons, ah ?

Mais qu'il s'occupe de ses affaires,

Qu'il se contente de vivre, mais de quoi il va se mêler ?

Celui-là veut se perdre

Ce sont des choses délicates

On ne doit pas y toucher !

Tant qu'il se limite à chanter

Celle-là – comment ? - « La fabrique »,

Qu'il le fasse, nous l'écoutons...

Il chante ? Patience ! Et amen.

Mais cette loi, qu'est-ce qu'il pense,

Il veut faire le communiste...

Que fait-il ? Il se met à parodier

Les intellectuels de gauche, ah !

 

Mais qu'il s'occupe de ses affaires,

Qu'il se contente de vivre, mais de quoi il va se mêler ?

Celui-là veut se perdre

Ce sont des choses délicates

On ne doit pas y toucher !

Mais qu'il s'occupe de ses affaires,

Qu'il se contente de vivre, mais de quoi il va se mêler ?

Celui-là veut se perdre

Ce sont des choses délicates

S'il insiste encore

Et qu'il continue à faire chier

On le mettra un peu au repos

À penser et à méditer

Sur les choses délicates

Qui ne doivent pas être … touchées.

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Anton Virgilio Savona
7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 19:37

BALLADE POUR ALFREDO ZARDINI

 

Version française – BALLADE POUR ALFREDO ZARDINI – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson italienne – Ballata per Alfredo Zardini – Franco Trincale – 1971

 

 

« Quand les Albanais ou les Roumains, c'étaient nous... », il y a seulement quelques années...

Alfredo Zardini (Province de Belluno, 1931 – Zurich, 20 mars 1971) était un travailleur italien émigré en Suisse, tombé victime d'une agression xénophobe.

Après avoir grandi et appris son métier de menuisier dans son pays natal dans le Cadore (Vénétie), à 40 ans Zardini trouva une opportunité de travail comme charpentier dans une entreprise de Zurich.


Ces années-là, la Suisse accueillait un million cent mille travailleurs étrangers, dont environ 650.000 italiens. …

Marié et père d'un enfant, arrivé depuis quelques jours dans la ville et n'ayant pas encore appris un mot d'allemand, à cinq heures du matin le 20 mars 19781, Zardini sortit pour se rendre au rendez-vous avec son futur patron. Le long de la Langstrasse, il s'arrêta pour boire un café... À une table se trouvait Gerhard Schwitzgebel, 35 ans, fiché par la police, comme militant « contre les étrangers ».
Schwitzgebel, carrément bourré et fort de sa prestance (136 kg), attaqua Zardini et le frappa à mort dans l'indifférence des spectateurs. Privé de vie, Zardini fut déposé sur le trottoir et laissé sans secours. Il mourut dans l'ambulance qu'on appela finalement bien plus tard. .

 

Ce n'est que deux jours plus tard que la presse suisse rapporta l'événement, en tenant à souligner qu'il n'avait rien à voir avec la xénophobie. La plupart des quotidiens plutôt que de condamner le cynisme glacial avec lequel on avait abandonné la victime sur le trottoir, crut opportun de stigmatiser le comportement des italiens, qui pour protester, n'avaient pas travaillé le lundi suivant. La municipalité suisse se limita à clore l'affaire en remboursant les frais de rapatriement du corps.

Grâce à des témoignages du tenancier et des autres témoins, Schwitzgebel fut condamné en 1974 à seulement 18 mois de réclusion....

 

Quel étrange pays, la Suisse, mon ami Lucien l'âne. Très accueillant seulement si tu as de l'argent... Je veux dire beaucoup d'argent... Pour ce qui est de l'argent, en effet, la Suisse n'est en rien xénophobe; elle serait même farouchement xénophile...

 

Quel étrange et méchant pays en effet, dit Lucien l'âne en grattant furieusement le sol de ses petits sabots noirs comme le deuil, que cette Suisse qui condamne quasiment à vie (c'est-à-dire à la mort lente en prison) quelqu'un qui n'a pas tué (tous les témoignages concordent) – en l'occurrence, Marco Camenisch, toujours en prison actuellement (l'affaire date de 1982), dont le tort principal est d'être écolo-anarchiste, anticapitaliste, libertaire, défenseur des alpages contre l'invasion des rupins et des bétonnages touristiques... et (cette même Suisse) qui n'inflige que quelques mois de prison à un assassin raciste, avéré.

 

Comme quoi, Lucien l'âne mon ami, il importe vivement de continuer à tisser tranquillement mais obstinément le suaire de ce vieux monde xénophobe et cacochyme.

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

Oh ma chère femme, mes chers petits,

Mon cœur pleure de devoir vous laisser

Je vais en Suisse chercher du travail

Pour vous donner un lendemain meilleur.

 

Ne pleure pas ma chérie, ce n'est qu'une question de jours

De Zurich, Alfredo écrivait ainsi

Tandis qu'il cherchait chaque jour un logement

Pour recueillir les siens près de lui.

 

Et chaque soir, il serrait sur sa poitrine

Le portrait de sa femme et de ses enfants

Pour trouver la force et le courage

De supporter les insultes des étrangers.

 

Vous êtes des Tziganes, vous autres Italiens

S'entendait-il dire par ces gens étrangers,

Vous êtes des rôdeurs à la recherche de pain !

Il était traité comme un chien

Et un soir dans un bar de Zurich

Contre Alfredo la furie raciste

Se déchaîna avec une violence jamais vue

Et il fut tabassé jusqu'au sang.

Et,laissé mourir, à l'abandon

Par ces lâches et cruels assassins

Qui déshonorent les citoyens

Et les sentiments de l'humanité.

Et à présent Alfredo est rentré en Italie

Dans un cercueil avec le billet payé

Par ce gouvernement qui l'avait insulté

Maltraité et laissé tuer.

Suisse, tu offenses les traditions

Des gens honnêtes et travailleurs.

Et pour çà, tu pleures. Honte à toi ! Répare !

Sinon demain, prépare ton cercueil.

Il y a chaque jour un train à la gare

Qui a l'enfer comme destination

Pour l'émigrant, c'est son destin :

Aller chercher du travail et trouver la mort.

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Published by Marco Valdo M.I. - dans TRINCALE FRANCO
7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 19:35

LE LÂCHE



Version française – LE LÂCHE – Marco Valdo M.I. - 2010

Chanson italienne – Il Vigliacco – Mercanti di Liquore – 2002

 

Et criez, criez, criez, que m'importe …

Et parlez, parlez, parlez, je feindrai de vous écouter

Pour l'ixième fois.

 

Vous êtes une auto de course et il n'y a pas moyen de vous ralentir

Et vous n'avez jamais rien à dire car vous ne savez pas écouter.

Et combien de douleur gratuite, jetez-vous par le monde

Au lieu de nager vous râlez au fond.

Je suis un lâche, le cœur me faut

J'ai trop à faire... Je fais pousser une fleur !

Vous feriez n'importe quoi pour vous faire une réputation

Et il vous plaît de vous entourer de gens qui vous donnent raison

Le sang, mon sang, ne vous a jamais tourmenté

Le sang de vos mains, vous l'ôtez au savon.

 

Je suis un lâche, le cœur me faut

J'ai trop à faire... Je fais pousser une fleur !

Je suis fragile en dedans et vous le savez bien

Et de vous observer, me frappe d'effroi

Vous vous mordez forcenés pour savoir qui est le plus fort

Prêts à violenter la vie en vous vêtant de mort.

 

Je suis un lâche, le cœur me faut

J'ai trop à faire... Je fais pousser une fleur !

Vous n'y croirez pas mais vous me comblez de tendresse

Car la main la plus forte oublie la caresse

Dès lors, je vous abandonne à votre sereine tuerie

Ma présence ne vous serait d'aucune utilité

 

Je suis un lâche, le cœur me faut

J'ai trop à faire... Je fais pousser une fleur !

Je suis un lâche et je ne vous porte pas rancœur

J'ai bien autre chose à faire... Je dois vous cacher une fleur !

Et criez, criez, criez, que m'importe …

Et parlez, parlez, parlez, je feindrai de vous écouter

Pour l'ixième fois.

 

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Mercanti di Liquore
6 avril 2010 2 06 /04 /avril /2010 20:14

La Colline

 

La Colline – Marco Valdo M.I. – 2010
Cycle du Cahier ligné – 103

 

La Colline est la cent-troisième chanson du Cycle du Cahier ligné, constitué d'éléments tirés du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi.



Il y a toujours une colline devant, il faut évidemment l'aller conquérir et comme toujours, dans les guerres, les autres avec une invariable inhumanité tirent et tirent encore. Et la colline « ouvre ses flancs » à ces visiteurs d'en bas que nous sommes. Dans le château là-haut, ce château où l'on n'arrive pas, on ne sait trop ce qu'il y a.



Oui, dit Lucien l'âne, c'est toujours comme çà. Une colline, un château, des soldats en haut, des soldats en bas et entre les deux, des cadavres. J'ai vu çà des dizaines de fois. Et comme tu sais, nous les ânes, on ne s'en mêle pas de ces histoires-là. C'est comme çà que j'ai survécu à bien des collines, à commencer par celles de Troie et de Borodino.



Donc, dit Marco Valdo M.I, je te disais, Lucien mon ami, ces choses à propos des collines mortifères, car c'est le sujet de la canzone et du rêve à demi-éveillé de notre ami le songeur. C'est un retour sur son passé de guerrier et de blessé étendu presque mort sur la contrescarpe. Comme tu pourras le voir, il n'y a là aucune condamnation apparente de la guerre, aucune proclamation, rien... Rien que le constat désabusé de ce jeu de massacre auquel se complaisent certains humains.



Crois-moi, Marco Valdo M.I mon camarade, cette façon sèche de dire les choses, de décrire cette colline, c'est pire encore... La condamnation vient toute seule, prononcée par celui qui découvre la canzone...



Ainsi parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane







Souvenirs de guerre, souvenirs d'autrefois

Quelle est cette foule, où va-t-elle et pourquoi ?

En avançant dans l'air piquant, un peu froid

Au crépuscule, la troupe grise en mouvement,

Va où va le vent

Elle serpente irisée d'écailles vermeil.

Elle apparaît et resplendit au soleil,

La colline s'élève à l'horizon,

On y va; tous y vont

Nous avançons vers où nous devons aller

À peine sortis du sommeil et de l'obscurité,

Le froid de l'aube nous glace le dos

Une gêne se glisse dans la gorge, entre les dents.

On entrevoit sur l'étendue d'eau

Une lueur orangée aux reflets safran

Tout est à sa place comme au temps de l'enfance,

Quand joyeux, on partait en vacances

L'ordre est venu, c'est le dernier combat

Tous Chvéïk, tous soldats,

Au-delà de la plaine, s'élève, verte, la colline.

Avec son château dans le soleil orange.

Soudain sonnent les clarines,

Elle attend et sourit d'un air étrange

Comme un seul homme, on y va,

Elle ouvre ses flancs à nos derniers pas

En échos redondants, sonne le glas.



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Published by Marco Valdo M.I. - dans Marco Valdo M.I.
6 avril 2010 2 06 /04 /avril /2010 20:13

OUFTI ! OUFTI !

Version française – OUFTI ! OUFTI ! – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson italienne – Uffà! Uffà! – Edoardo Bennato – 1980

 

 

OUFTI ! OUFTI ! , dit Lucien l'âne en riant de tout son piano aqueux, quel étrange titre... et ce n'est pas français, je crois.

 

Juste deux mots d'explication à propos du titre. Comment rendre en français le « Uffà ! Uffà ! » ? Telle est ta question. Tu me parais bien puriste, mon ami l'âne rieur. Mais en effet, OUFTI ! OUFTI ! , ce n'est pas français. Du moins, français de France et même d'Île de France... Mais c'est notre français à nous, les gens de Wallonie. En réalité, OUFTI ! est une expression plus que courante en région de Liège et même, elle est tellement courante qu'elle permet de situer la provenance géographique de celui qui l'utilise. Du moins quand elle vient « naturellement » dans ses propos. Et elle s'est progressivement répandue dans le reste de la région wallonne un peu pour se moquer des tics de langage de nos amis liégeois, un peu aussi car c'est une expression sympathique et éminemment populaire.

 

 

OUFTI !, quelle belle explication !, dit Lucien l'âne en pissant de rire.

 

 

Cela dit, sur le fond, cette chanson dit ce que beaucoup d'entre nous pensent : Nous n'irons pas refaire les Pierre l'Ermite, les Godefroid de Bouillon, les Saints Louis et autres massacreurs... Pour rien au monde, ni pour tout l'or, ni pour le pétrole, ni même pour les couilles du Pape (Nous ne sommes pas gérontophiles, nous ...). OUFTI ! La Croisade, non merci !

 

 

OUFTI !, je te suis complètement, Marco Valdo M.I. Restons bien ici à converser et au lieu d'aller courir aux quatre coins du monde après notre agonie, d'aller casser de l'humain...OUFTI ! Restons bien ici, à tisser le linceul de ce monde puant et cacochyme.

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.

 

 

 

Oufti ! Oufti ! Quel ennui !

Cette guerre ne me plaît pas, je ne veux pas la faire !

Je me fous du pétrole, je préfère être un vil, un anormal

Mais cette fois à la Croisade

Je ne veux pas, je ne veux pas, je ne veux pas y aller !

 

 

Oufti ! Oufti ! Accablez-moi !

Dites même ce que vous voulez, sur vos télévisions, sur vos journaux !

Mais cette fois à la Croisade

Je ne veux pas, je ne veux pas, je ne veux pas y aller !

 

 

Oufti ! Oufti ! Faites-les éclater !

Dans le sable et dans le pétrole, faites-les s'enliser !

Élevez les prix, faites ce qu'il vous paraît

Mais cette fois à la Croisade

Je ne veux pas, je ne veux pas, je ne veux pas y aller !

 

Oufti ! Oufti ! Ils étaient bien étranges ceux-là

Peut-être par hérédité ou par constitution !

Mais avec les mirages du pays des merveilles, vous les avez

Rendu méchants, et alors maintenant tous à pieds

Et ne me, et ne me, et ne me faites pas de chantage

 

Pourquoi n'essayez-vous pas d'exploiter l'énergie solaire ?

Ou alors, essayez de prendre l'énergie de la mer !

Ou d'où vous voulez ! … Je me dissocie

De l'affaire, mais cette fois à la Croisade

Je ne veux pas, je ne veux pas, je ne veux pas y aller !

 

 

Oufti ! Oufti ! Vaudrait encore mieux tous dans le noir !

Tous dans le froid et sans essence dans le moteur !

Oui j'admets, ce sont des douleurs, on ne rit pas, ce sont des ennuis

Mais allez-y vous en Terre Sainte

Pour chasser, pour chasser, pour chasser les Maures ...

 

 

Oufti ! Oufti ! quelle arnaque !

Tôt ou tard j'y serai mêlé, mais au moins laissez-moi cracher

Sur ceux qui sont attelé à la réalisation

De cette maudite

De cette maudite

De cette maudite troisième guerre mondiale !...

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6 avril 2010 2 06 /04 /avril /2010 20:11

JENNY EST FOLLE



Version française – JENNY EST FOLLE – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson italienne – Jenny è pazza – Vasco Rossi – 1978



Jenny ne veut plus parler

Elle en veut plus jouer

Elle voudrait seulement dormir


Jenny ne veut plus comprendre

Elle baille seulement

Elle ne veut même plus manger


Jenny est fatiguée

Elle veut dormir

Jenny est fatiguée

Elle veut dormir

Jenny a laissé les gens

Pour se regarder étonnée

Pour chercher à comprendre les choses


Jenny ne sent plus rien

Elle n'entend plus les voix que lui porte le vent


Jenny est fatiguée

Elle veut dormir

Jenny est fatiguée

Elle veut dormir

Moi qui l'ai vue pleurer

De joie et rire

Que personne plus qu'elle

Jamais, je crois, n'a aimé la vie

Moi je ne vous crois pas

Laisser-là être là

Vous vous ne pouvez rien.


Jenny ne peut plus rester

Emmenez-la

Elle ruine le moral des gens

Jenny va bien

Elle est loin … Ils la soignent

Peut-être pourra-t-elle même guérir un jour

Jenny est folle

Ils disent aussi cela

Jenny est folle

Ils disent aussi cela.


Jenny a payé pour tous

Elle a payé pour nous

Qui restons maintenant à la regarder

Jenny est seulement un souvenir

Quelque chose d'amer à repousser tout au fond.


Jenny est fatiguée

Elle veut dormir

Jenny est fatiguée

Elle veut dormir

Jenny est fatiguée

Elle veut dormir

Jenny est fatiguée

Elle veut dormir


 

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4 avril 2010 7 04 /04 /avril /2010 18:38

SENSIBLE

Version française – SENSIBLE – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson italienne – Sensibile – Offlaga Disco Pax - 2008

 

Le mot « sensible » est vague comme les étoiles de l'Ourse

Francesca Mambro, protagoniste de la subversion noire des années 70,

S'est payée quelques années de taule,

Pour homicides organisés,réalisés, revendiqués, confessés,

Mais elle s'est déclarée innocente pour ce qui est de l'attentat de Bologne.

 

Francesca Mambro était alors comme aujourd'hui la femme de Giusva Fioravanti,

Un type coupable de dizaines de crimes à fond vaguement politique,

Crimes fameux par leur férocité et la facilité avec laquelle ils furent commis

Souvent au détriment de gens qui n'avaient rien à voir avec leurs causes,

Et souvent frappé de la folie plutôt que d'un quelconque crédo néofasciste.

Un gars dont la jeunesse fut détruite par trop de télévision.

Giusva était prêt pour la Uno Bianca avant même l'Uno Bianca.

Il y a une année, un juge demande à Francesca

Pourquoi elle l'a choisi pour compagnon de vie

 

À cette question, elle a répondu d'une phrase de collégien nihiliste, lapidaire,

Sec comme la pierre :

« Giusva était le gars le plus sensible que j'aie jamais rencontré »

Quelle race de types furent les autres gars qu'elle avait fréquentés

On ne nous l'a pas dit.

 

C'est sûr, Francesca, avec les hommes n'a pas eu de chance

Et le mot « sensible » reste douteux et ambivalent

Comme son implication dans les NAR pour les faits du 2 août 1980.

 

Francesca Mambro est citée dans les remerciements d'un disque intitulé :

« Nous avons attendu 40 ans, maintenant basta! »

Sensibles eux-aussi.

 

Pour éviter de confondre la sensibilité avec la subversion fasciste et stragiste,

Nous établirons des limites.

Nous définissons donc néosensibilisme notre façon d'être sensibles.

Et on s'écarte ainsi tout-à-fait des ambiguïtés de Francesca Mambro

Dont nous nous distinguons aussi de son usage inconsidéré et irresponsable du vocabulaire.

Madame Mambro et son camarade Fioravanti sont hors de prison...

On a mal de penser qu'ils gagnent pour l'instant deux à zéro...

 

 

 

 

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3 avril 2010 6 03 /04 /avril /2010 20:07

Le Jour de l'Évasion

Le Jour de l'Évasion – Marco Valdo M.I. – 2010
Cycle du Cahier ligné – 102

 

Le Jour de l'Évasion est la cent-deuxième chanson du Cycle du Cahier ligné, constitué d'éléments tirés du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi.



Tu vois, Lucien l'âne épris de liberté, c'est une manie des hommes d'inventer des jours consacrés tantôt aux dieux, tantôt aux grands événements de leur histoire, tantôt à des moments de la vie... Il y a ainsi toute une série de jours, de journées ou de fêtes, c'est selon : la journée des femmes, le jour des morts, la fête des mères, des pères, des moissons, la journée de l'eau, la fête des travailleurs... et bien d'autres encore, on en invente tous les jours. Alors, notre ami le songeur a eu l'idée d'une fête de l'évasion, une journée de l'évasion, un carnaval des prisons... Où tous les prisonniers, tous les gens que la vie oppresse comme avant un orage se mettraient en route pour fuir cette civilisation, pour fuir ce monde de l'enfermement et du travail obligatoire et cela ferait une magnifique fête et un grand cortège polychrome, qui s'en irait vers l'infini.



Quelle belle et bonne idée, quelle superbe invention, quelle libération pour notre ami le songeur..., dit Lucien l'âne en sautillant sur ses pieds noirs comme le destin. Et si ce n'était même qu'un rêve, ce serait déjà un des plus beaux moments de la vie. Quelque chose comme la révolte de Spartacus... À propos, le dernier vers... « Les plébéiens répètent l'insurrection » me rappelle quelque chose... J'ai déjà entendu çà quelque part...



Tu as raison, mon ami Lucien l'âne, tu as bonne mémoire et comme on dit, de bonnes lectures – ce qui devient rare ces temps-ci sous le règne débilitant de la télévision. C'est en effet voulu... C'est le titre de la traduction française d'une pièce de Günther Grass, lequel est sans aucun doute un des plus intéressants écrivains que je connaisse. En allemand : « Die Plebejer proben den Aufstand ». En somme, il y a là comme une invitation à aller voir et lire ce sculpteur de livres.



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



C'est le jour de l'évasion

Dans la nuit tous fuient la prison

C'est la fête de l'évasion

En habits de soie et d'or, en haillons,

Migration médiévale marchant contre le vent,

Foule bigarrée, par dix, par cent

À pieds, portant sacs à l'épaule,

Des pieux, des piques, des gaules,

Des fagots, des enfants à califourchon,

Yeux noirs, chiffons

Hommes hirsutes, femmes échevelées,

Tziganes dans leurs manteaux emmitouflées

C'est le jour de l'évasion

Dans la nuit tous fuient la prison

C'est la fête de l'évasion

En habits de soie et d'or, en haillons,

Seigneurs à cheval en manteaux de velours,

Armures rouillées, les chevaux fatigués

Se cabrent et hennissent apeurés

Une armée multicolore de troubadours

Multitude grouillante, polychrome marée de plébéiens,

Des visages et des costumes d'Orient, chinois, arabes, indiens.

Hommes et femmes d'aujourd'hui,

On se bouscule, on crie, on rit

C'est le jour de l'évasion

Dans la nuit tous fuient la prison

C'est la fête de l'évasion

En habits de soie et d'or, en haillons,

Les plébéiens répètent l'insurrection.

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3 avril 2010 6 03 /04 /avril /2010 20:07

BRAVES GARS

 

Version française – BRAVES GARS – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson italienne – Bravi Ragazzi – Edoardo Bennato – 1974

 

 

Une heure du matin, c'est le couvre-feu.

Faut se rappeler qu'au commencement

Cela semblait presque un jeu...

mais on n'a plus le temps de penser

Tous à l'intérieur, enfermés à attendre...

 

Chacun a reçu ses rations

Pauvres et riches, mauvais et bons

Chacun a fait ses prières

maintenant, il suffit d'attendre...

Calmes... ! Calmes, les gars

Ce n'est pas le moment de s'agiter...

Calmes... ! Soyez de braves gars

Vous verrez qu'ensuite

Nous arrangerons tout...

Pour affronter la situation

On a mis un programme à la télévision

Tous les avocats ont parlé

De tous les camps, de tous les partis...

 

Et ce fut réellement émouvant, voir

Tous ces grands sacrifier leurs propres

Idées au nom du bien des gens...

Puis, ils ont donné de sévères instructions

Qu'on reste calmes, d'être sages...

 

Calmes... ! Calmes, les gars

Ce n'est pas le moment de s'agiter...

Calmes... ! Soyez de braves gars

Vous verrez qu'ensuite

Nous arrangerons tout...

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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 21:06

ON PEUT MOURIR

Version française – ON PEUT MOURIR – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson italienne – Si può morire – Gufi – 1963

 

On peut mourir en étant président

On peut mourir en creusant une mine

On peut mourir d'infarctus à l'auberge

Ou par vengeance de celui qui n'a rien.



On peut mourir tués par le régime

On peut mourir ensevelis sous la boue,

On peut mourir en traversant le Congo,

Ou en travaillant en hauteur sur un chantier.

On peut mourir à force d'être mère,

On peut mourir en cherchant un hôpital,

On peut mourir au service militaire,

Ou par le seul fait d'être nègre.

On peut mourir en récitant l'Ave Maria

On peut mourir en criant : Putain de monde !

On peut mourir d'un dépassement raté

Ou sous le feu de la police.

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Gufi

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