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18 janvier 2009 7 18 /01 /janvier /2009 09:45

LE TANGO DE LA MORT

Version française – Le tango de la Mort – Marco Valdo M.I. – 2009

d'après la version italienne de Riccardo Venturi

Chanson allemande - Das Todestango – Aleksander Kulisiewicz


Des Juifs qui attendaient d'être sélectionnés pour être tués au camp d'extermination nazi de Lemberg (Pologne – Lwow, alors partie de l'Est de la Pologne, aujourd'hui en Ukraine) furent forcés sur ordre du Lieutenant SS Stephan Rokita d'écouter un violoniste très connu du nom de Schatz jouer ce tango « à succès ». Ancienne prisonnière Anna Muzycka s'en souvint et écrivit plus tard les paroles.





Entends-tu ce violon qui se lamente ?

Il résonne de notes sanglantes.

Son cœur déjà présage la fin de l'attente.

Il joue le tango de la mort

Tu ne dois pas avoir peur, mon trésor.

Ils couvriront de sable ton corps

Les étoiles en tremblant te veilleront

Une dure pierre sera ton coussin

Et tu seras tout seul. Pas plus mal, au fond.

Loin des balles qui sifflent, des coups de tocsin,

Ségrégation ! Poison ! Et eux joueront.

Alors, si la mort te prend par la main

Sois prêt à l'accompagner sous le gazon.

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16 janvier 2009 5 16 /01 /janvier /2009 21:28

LE CAMP

Version française – Le Camp – Marco Valdo M.I. – 2009

à partir de la version italienne de Riccardo Venturi.

D'une chanson polonaise d'Aleksander Kulisiewicz – 1942


Dans les camps de concentration nazis, de nombreux aristocrates, des généraux, des évêques et de hauts représentants des églises et des états se trouvèrent parmi les prisonniers. La satire a été écrite en 1942 au camp de Sachsenhausen (nord de Berlin). La chanson fut présentée au cours d'une rencontre clandestine à laquelle des personnes antérieurement éminentes (à ce moment, comme les autres prisonniers, habillés de la veste de prisonnier) furent invités – parmi elles le général hollandais Eugen van Strick.




Le camp est un chien galeux

Célèbre par sa réputation diabolique.

Là-bas, personne ne doit faire le fier

Même blouse, même merde, même colique.


Et là, le diplôme ne vaut pas un fifrelin

Et les évêques doivent vider leur seau

Il y a des lords, des marquis, des ducs et des généraux

Ah ah ah ! Ah ah ah !

Mais maintenant, c'en est fini de l'escalade sociale

(mmm, mmm, mmm...)


Et les évêques doivent vider leur seau

(Si, si, mon cher !)

Tralala, tralala, tralalahitou...

Tralala, tralala

Et généraux, lords, marquis et ducs

Peuvent se mettre leurs titres au cul.



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13 janvier 2009 2 13 /01 /janvier /2009 09:07

CHARLES MARTEL RETOUR DE LA BATAILLE DE POITIERS

 

Version française – Charles Martel de retour de la bataille de Poitiers – Marco Valdo M.I. – 2009

 

Chanson italienne – Carlo Martello torna dalla battaglia di Poitiers – Fabrizio De André - 1962

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Riccardo Venturi avait fait une version de cette chanson dans un « françois d’époque », enfin disons, une manière de grommelot amélioré ; c’est une version très amusante. Celle, ici proposée, est plus contemporaine ; j’ose l’espérer assez distrayante.

 

On a tous dans l’oreille la chanson du Roi Renaud et de son lugubre destin : « Le Roi Renaud de guerre s’en revînt portant ses tripes dans ses mains… ». J’aime à penser que Fabrizio connaissait ce destin du pauvre Renaud ; un destin de roi. Ceci donne tout le sel à sa chanson « Charles Martel de retour de la bataille de Poitiers », car – ainsi qu’on le verra – Charles revînt vainqueur en portant tout autre chose que ses tripes dans ses mains. La donzelle l’apprit à ses dépens. De première part, en étant contrainte de laisser Charles et son fameux marteau honorer sa (disons) pudeur, à moins que ce ne fut son (disons) postérieur ; de seconde part, en voyant l’ignoble séducteur s’enfuir sans honorer sa dette.

Mais il y a quand même une justice dans ce monde, il y a quand même une morale dans la chanson : le roi penaud s’en alla finir sa guerre dans les taillis – cul par-dessus tête – c’était bien son tour.

Voilà une vision moins glorieuse de Charles et de son marteau, duquel on nous a tant rebattu les oreilles et cassé nos enfantines roubignoles en de grands élans européoxénophobes.

Rappelez-vous, en ces temps-là, on enfonçait la chrétienté dans nos têtes à coups de marteau… Le fait-on encore aujourd’hui ? C’est à craindre.

 

Cela dit, ne vous mettez pas martel en tête avec tout ça, voilà une chanson revigorante et rabelaisienne, dont tout un chacun se réjouira hautement.

 

 

Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Roi Charles de guerre s’en revînt.

Fut accueilli sur ses terres d’une couronne de laurier.

Au chaud soleil du printemps angevin,

Scintille l’armure du vainqueur de Poitiers.

 

 

 

Le sang du Prince, le sang du Maure

Arrosent le cimier de mêmes atours,

Mais plus que des blessures corporelles,

Charles ressent les affres de l’amour.

 

 

 

« Si la guerre étanche chez le vainqueur

La passion de la gloire et la soif d’honneur,

Elle ne te concède pas un moment pour faire l’amour.

Celui qui impose la ceinture de chasteté

À sa suave épouse, commet un geste bien lourd

Et court le risque à la bataille d’en perdre la clé. »

 

 

 

Ainsi se lamentait ce roi chrétien.

Le blé s’incline, les fleurs le décorent.

Le miroir de la fontaine d’étain

Reflète le fier vainqueur des Mores.

 

 

 

Quand voici que dans l’eau débonde,

Admirable vision, le symbole de l’amour.

Au cœur de longues tresses blondes

Paraît en plein soleil son sein nu.

 

 

 

« Je n’ai jamais vu chose plus belle

Jamais je ne vis si jolie pucelle »,

dit le roi en descendant rapidement de selle.

« Hé, chevalier, ne vous approchez pas,

D’autres déjà ont joui de celle-là,

À d’autres fontaines plus faciles, apaisez votre émoi. »

 

 

 

Surpris de mots si décidés,

Charles s’arrêta en s’entendant ainsi moqué.

Mais le jeûne pèse plus que l’honneur,

Tout tremblant le roi offrit son cœur.

 

 

 

C’était là le répertoire caché

Dont usait Charles dans les grandes difficultés.

À la dame, il montra un grand nez

Un visage de bouc, mais c’était Sa Majesté.

 

 

 

« Si vous n’étiez mon souverain ».

Charles dégagea sa grande rapière.

« Je ne cèlerais pas mon désir de fuir au loin,

Mais puisque vous êtes mon seigneur »

Charles relève sa bannière.

« Je dois vous concéder toute ma pudeur ».

 

 

 

C’était un cavalier des plus vaillants,

Dans cette passe d’honneur, il se redressa

Et arrivé à l’acmé tout fringant,

Il tenta de remonter encore une fois.

 

 

 

Rapide, la pucelle le harponna

Et présenta ses honoraires à son seigneur :

« C’est bon que vous êtes le roi,

Cinquante mille, c’est un prix de faveur. »

 

 

 

« C’est pas Dieu possible, nom d’un chien,

Qu’en ce royaume, toutes les aventures

Se déroulent avec de grandes putains !

Même sur le prix, il y a à redire. Pour sûr,

Je me souviens très bien qu’avant mon départ,

Les tarifs étaient inférieurs à trente mille patards ».

 

 

 

Cela dit, comme un grand saligaud,

D’un bond de lion, en selle, il sauta.

Fouettant son cheval comme un bourricot,

Dans les glycines et le sureau, le roi s’étala.

 

 

 

Le Roi Charles de guerre s’en revenant

Fut accueilli sur ses terres d’une couronne de laurier.

Au soleil d’un chaud printemps

 

Scintille l’armure du vainqueur de Poitiers.

CHARLES MARTEL DE RETOUR DE LA BATAILLE DE POITIERS
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10 janvier 2009 6 10 /01 /janvier /2009 10:08

 

BERCEUSE DU CRÉMATOIRE

 

Version française – BERCEUSE DU CRÉMATOIRE – Marco Valdo M.I. – 2009

Version italienne – NINNA NANNA DEL CREMATORIO – Leoncarlo Settimeli – 2006

d’une chanson en yiddish

Kołysanka dla synka w krematorium

de Aaron Liebeskind, traduite et chantée en polonais par

Alex Kulisiewicz

 

 

 

 

 

 

En 1942, Aaron Liebeskind, un jeune horloger de Bilgoraj en Pologne avait été contraint de connaître l’assassinat de sa femme, Edith, et de son fils de 3 ans au camp de concentration de Treblinka . Il supplia le contremaître du crématoire de le laisser passer la nuit à veiller le corps de son fils. Aaron s’agenouilla à côté du corps de son enfant et composa les paroles de sa berceuse dans sa tête. Durant la nuit, cet homme de vingt-quatre ans devint tout gris. Il réussit miraculeusement à s’échapper de Treblinka, mais il fut capturé à nouveau et envoyé à Sachsenhausen où il rencontra et devint l’ami d’ Alex Kulisiewicz. Aaron raconta à Alex son histoire et lui chanta la chanson en yiddish, qu’Alex traduisit immédiatement en polonais. La mélodie est celle d’un air populaire, bien connu en Pologne, composé par le fameux chantauteur russe, Alexander Wertyński (1889-1957). À Sachsenhausen, Liebeskind chantait avec une voix basse profonde dans le chœur illégal de Rosebery d’Arguto. Aaron Liebeskind fut parmi ces prisonniers juifs qui en 1942, furent transportés à Auschwitz-Birkenau. Il y mourut en 1942-1943. Pour commémorer la tragédie de son ami, Kulisiewicz chanta la « Berceuse » en polonais jusqu’à la fin de son séjour à Sachsenhausen (Avril 1945).

Aleksander Kulisiewicz (1918-1982) (dit Alex) était étudiant en droit dans la partie de la Pologne occupée par les Allemands quand, en octobre 1939, il fut dénoncé pour des écrits anti-fascistes, arrêté par la Gestapo et envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen, près de Berlin. Chanteur amateur et chantauteur, Aleksander Kulisiewicz composa 54 chansons durant les près de six ans de son emprisonnement à Sachsenhausen. Après la libération, il se remémora ces chansons ainsi que celles apprises de camarades prisonniers, dictant des centaines de pages de textes à son infirmière polonaise.

 

 

 

Crématoire porte noire

Qui à l’enfer mènera ;

On y traîne des corps noirs

Que la flamme brûlera.

On y traîne mon fiston

Aux cheveux d’or fin.

Avec en bouche tes mains,

Comment ferai-je, fiston ?

 

Oh, je me trompe et tu dors

Et alors mon fils, tu dors.

Fais dodo, mon petit et

Moi, moi, je te bercerai.

 

Et toi soleil, pourquoi tu te tais ?

Toi qui sais la vérité.

À peine, trois ans qu’il avait,

Mais ils n’eurent pas pitié.

Ses yeux de cimetière

Qui te regardent d’ici-bas

Font des larmes de pierre

Qui ne coulent pas.


Oh, je me trompe et tu dors

Et alors mon fils, tu dors

Fais dodo, mon petit et

Moi, moi, je te bercerai.

 

 

BERCEUSE DU CRÉMATOIRE
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9 janvier 2009 5 09 /01 /janvier /2009 22:24

LE SEUL BON FASCISTE EST UN FASCISTE MORT


Version française – Le seul bon fasciste est un fasciste mort – Marco Valdo M.I. – 2009

Chanson italienne - L'UNICO FASCISTA BUONO È UN FASCISTA BELLO MORTO – Propaghandi – 1996



Dédiée au porc Almirante et à ses sbires frappeurs qui aujourd'hui, s'assoyant sur les sièges du pouvoir, ont dédouané les centurions qui errent ici et là en Italie pour tuer et massacrer et à brûler les camps des Roms, comme dans la meilleure tradition nazie.

Et au père de tous ces porcs, Giorgio Almirante, son fils préféré, Gianni Alemanno, aujourd'hui général de l'Urbe (maire de Rome), voudrait dédier une rue....

Une rue dédiée à un des auteurs des lois raciales fascistes (il fut même le secrétaire de rédaction de la revue « La défense de la race »), à un capomanipule (commandant d'un manipule fasciste) de la République de Salò (la bien nommée...), un officier des Brigades Noires, un des persécuteurs les plus acharnés de partisans, un qui dans les années 70 fut impliqué dans le stragisme (stratégie du massacre des civils italiens mise en œuvre par les fascistes, la droite et les services secrets italiens et étazuniens) – condamné pour complicité et ensuite amnistié dans le cadre du procès de l'attentat de Peteano (attentat fasciste qui marque le début de la « stratégie de la tension »), un qui soutint et encouragea les cogneurs qui en 1966 tuèrent l'étudiant Paolo Rossi devant la Sapienza (Université romaine) – et voudraient recommencer aujourd'hui.

Une rue à Almirante ? D'accord.

Voici la plaque :

« Giorgio Almirante – 1914 – 1988

Fasciste et terroriste.

Que le Diable l'emporte en sa gloire ! »


À l'été 1938, le régime fasciste se rendit compte de la nécessité de soutenir par une série d'instruments culturels efficaces et de façon capillaire diffuse la politique raciste inaugurée dès après la conquête de l'Empire. Telesio Interlandi (1894 – 1965) – déjà directeur du quotidien fasciste Il Tevere – fut placé à la tête de la nouvelle revue, qui sortit son premier numéro le 5 août 1938.

À partir du quatrième numéro, près d'Interlandi fut placé Giorgio Almirante.
Nous savons très bien qu'un titre pareil est vraiment fort pour un tel site, mais, comme on dit, à mal extrême, remède extrême. Dès lors, nous dédions cette chanson non seulement à Almirante et à ses disciples et descendants, mais – une fois n'est pas coutume – à ce démocrate qui a lu face à Fini des passages de « La défense de la race », en le contraignant (ce Fini – président del Chambre et numéro deux du groupe de Berlusconi) à se mordre la langue et Alemanno (Maire fasciste de Rome) à freiner ses envies et à faire marche arrière, mais aussi à ces fascistoïdes et compagnie qui depuis un temps infestent ce site en r épandant des commentaires qui sont régulièrement archivés à la poubelle. Peut-être n'ont-ils pas encore compris; et une chanson comme celle-ci put toujours servir à leur faire comprendre un peu mieux – All you fascists n'était peut-être pas suffisante.

Un titre fort ?

Aucun titre n'est assez fort contre ceux qui ont déclenché la guerre mondiale et la destruction du monde entier. Car nous ne devrions jamais l'oublier, en dépit du joli climat actuel où la soi-disant « pacification » rime avec « restauration ». (Note de Marco Valdo M.I. : Ora e sempre : Resistenza ! MAINTENANT ET TOUJOURS : RESISTANCE !).


« La défense de la race » accueillit des contributions d'intellectuels, pas toujours d'accord entre eux pour définir le concept de race (Note de Marco Valdo M.I. : notez qu'on les comprend, ces jeunes gens. Comment , en effet, définir quelque chose qui n'existe pas dans la réalité et qui n'a aucun sens, ni – a fortiori – aucun fondement scientifique ? Personne n'est dès lors capable de fixer la chose ou tous les participants la fixent différemment, ce qui revient au même...). La ligne prédominante fut
la biologique, établie par Landra dans le Manifeste des Scientifiques racistes, qui ne fut pas publié par hasard dans le premier numéro de la revue. Dans les premières années, le périodique eut un tirage très élevé, oscillant entre 140.000 et 150.000 exemplaires mensuels. Une pareille diffusion fut sans doute facilitée par l'intervention personnelle du ministre Giuseppe Bottai, qui en sa qualité de responsable de l'Éducation nationale obligea toutes les bibliothèques scolaires et universitaires à s'y abonner. Par la suite, à compter de la seconde moitié de l'année 1940, le tirage subit une drastique contraction descendant à 9.000 exemplaires.

Les gibiers privilégiés de « La défense de la race » étaient les Noirs et les Juifs. Des premiers, on mettait constamment en avant la barbarie et l'infériorité par rapport à l'homme blanc. Dans le cas des Juifs, l'image la plus fréquente était celle de l'araignée, métaphore qui évoquait l'effort tenace et patient accompli par les Juifs pour arriver à dominer le monde. »

Swastikas et tuniques du KKK

Sexistes, racistes, homophobes

Nations aryennes et Hammerskins :

Vous pouvez porter mes couilles sur vos mentons nazis !

Ciel, j'aime un homme en uniforme !

(Mais, bof, seulement avant d'être trop intimes, mon gros loup) :

Quelles sont les grandes conquêtes historiques de votre “race”

qui vous rendent si fiers d'être blancs ?

Le capitalisme ?

L'esclavage ?

Le génocide ?

Les sitcoms ?

Les armes ?

La guerre ?

La pollution ?

L'assuétude ?

La drogue ?

L'ALÉNA ?

Le Thigh-Master ?

La voilà, ton histoire blanche de merdre, “amigo”.

Et alors, pourquoi ne développerions-nous pas une histoire

de laquelle nous pourrions être dignes

et ne commencerions-nous pas à lutter contre ce putain d'ennemi :

le mâle blanc capitaliste et dominateur.

Swastikas et tuniques du KKK

Sexistes, racistes, homophobes.

Voici mon cadeau pour la “Race élue” :

Mon cul noir sur ta face blanche !

Tuons-les tous et renvoyons-les à leur Dieu !


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9 janvier 2009 5 09 /01 /janvier /2009 22:23

LE FILS À MAMAN AU CAMP.

Version française – Le fils à maman au camp – Marco Valdo M.I. – 2009

à partir de la version italienne – Figlio di mamma in KZ, d'une chanson d' Aleksander Kulisiewicz, écrite en 1942, intitulée "Mamysinek w koncentratku".





Dans la chanson apparaît le terme Volksdeutscher, qui est un terme nazi qui désignait une personne d'ascendance allemande qui vivait à l'extérieur de l'Allemagne; et celui de Häftling, qui désigne un prisonnier dans un camp de concentration et/ou d'extermination.

À la lecture, cette chanson apparaît dans toute sa puissance d'ironie et de dérision. Une sorte d'humour décapant, destiné en effet à décaper toute la terreur et toute l'horreur qu'ont ressenties ceux qui sont passés au travers des tortures, des horreurs, des douleurs, des privations et de la folie de leur être d'humain à un être de fumée et de cendres.



Une maman avait trois fils.

Deux étaient des Volksdeutschers et ramollissaient à la maison.
Le troisième – qui était sain –

Creva dans un camp de concentration.


Un jour vinrent lui rendre visite

Les anges de la Gestapo

Qui gentiment présentèrent leurs respects

À sa mâchoire gauche.

Ils le prirent par la main

Et firent avec lui un long voyage.

Dans le car, il fut gentil avec eux,

Il ne se lassa jamais de les louer.


Puis, ils le lavèrent, sûr qu'ils le lavèrent

Et tout rouge à cause du gel,

Le garçon resta ainsi

Nu et rempli de stupeur.

Puis, il lui donnèrent, sûr, ils lui donnèrent

Un numéro et une chemise rayée

Et un robuste coup de pied

Afin qu'il puisse se plaindre chez sa maman.

Maintenant il pouvait se dire vraiment heureux et comblé

(frappé au visage et au cul)

Par sa condition particulière et privilégiée

De Häftling d'un camp culturel.

Il retourna, si, un jour, chez sa propre mère

Tranquille et dévoué ;

Par le biais de la Poste et sous forme de cendres

Dans une urne d'argent.

Depuis l'urne, amoureusement rangée

Dans la chambre de sa mère, toutes les nuits

Il put alors à loisir compter et recompter

Les amis libres qu'elle reçoit dans son lit.


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8 janvier 2009 4 08 /01 /janvier /2009 14:09

CHOEUR DU FOND DE L'ENFER

Version française – Chœur du fond de l'enfer – Marco Valdo M.I. – 2009

Version italienne – Corale dal profondo del inferno - Riccardo Venturi – 2009

Chanson polonaise - Chorał z piekła dna - Aleksander Kulisiewicz – Paroles : Leonard Krasnodębski – 1942



Le jeune poète et journaliste de Varsovie, Leonard Krasnodębski, écrivit le texte de ce « Chœur » en 1942 au camp de concentration de Sachsenhausen (au nord de Berlin). Il était infirmier à « l'hôpital » du camp, où il fut témoin des expérimentations bestiales menées par le Dr. Paul Schmitz, SS, qui testait les effets de gaz empoisonnés nouveaux sur les prisonniers. Krasnodębski, qui avait vu et connaissait trop la nature de ces expériences, fut forcé par les SS à se suicider en 1943. Kulisiewicz composa cette mélodie en octobre 1944 pour commémorer le compositeur juif allemand, Rosebery D'Arguto, qui mourut à Auschwitz en 1943. Alex chanta pour la première fois cette chanson pour les patients de « l'hôpital » du camp. À ce moment, il était temporairement aveugle.



Aleksander Kulisiewicz (1918-1982) était étudiant en droit dans la partie de la Pologne occupée par les Allemands quand, en octobre 1939, il fut dénoncé pour des écrits anti-fascistes, arrêté par la Gestapo et envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen, près de Berlin. Chanteur amateur et chantauteur, Aleksander Kulisiewicz composa 54 chansons durant les près de six ans de son emprisonnement à Sachsenhausen. Après la libération, il se remémora ces chansons ainsi que celles apprises de camarades prisonniers, dictant des centaines de pages de textes à son infirmière polonaise.



La présente version est établie à partir de la version italienne de Riccardo Venturi.



Écoutez notre choeur des profondeurs de l'enfer !

Qui peut empêcher nos assassins de dormir tranquilles.

Choeur ! Choeur de l'enfer,

Qui empêche nos assassins

De dormir tranquilles.


Écoutez notre chorale des profondeurs de l'enfer !

Qui peut empêcher nos assassins de dormir tranquilles.

Nous sommes des gens qui meurent, si, des gens là-dedans,

Nous sommes des gens là-dedans !





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8 janvier 2009 4 08 /01 /janvier /2009 14:08

HÉCATOMBE 1941.

Version française – Hécatombe 1941 – Marco Valdo M.I. – 2009

Version italienne (Chanson russe, version polonaise : Aleksander Kulisiewicz) – Ecatombe 1941 – Riccardo Venturi





Aleksander Kulisiewicz (1918-1982) était étudiant en droit dans la partie de la Pologne occupée par les Allemands quand, en octobre 1939, il fut dénoncé pour des écrits anti-fascistes, arrêté par la Gestapo et envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen, près de Berlin. Chanteur amateur et chantauteur, Aleksander Kulisiewicz composa 54 chansons durant les près de six ans de son emprisonnement à Sachsenhausen. Après la libération, il se remémora ces chansons ainsi que celles apprises de camarades prisonniers, dictant des centaines de pages de textes à son infirmière polonaise.

Dans les années 1941 – 1942, près de 18,000 prisonniers de guerre soviétiques furent assassinés dans le camp de concentration de Sachsenhausen. Un d'entre eux était le soldat volontaire de 17 ans, mécanicien, de la ville de Gorki, Aleksjej Sazonow. Il fut choisi pour travailler dans la fabrique de chaussures SS, où Alex Kulisiewicz le rencontra. Vers la fin de novembre 1941, l'air se remplit de l'odeur des corps brûlés des camarades de Sazonow. La fabrique de chaussures était située non loin du site des exécutions. Le jeune Russe apprit que son tour était proche. Il écrivit cette chanson la nuit qui précéda son écartement et sa mort. Le médecin du camp, le prisonnier Stanisław Kelles-Krauz, en prenant de grands risques, nota le texte original en russe sur des bouts de papier. Des années après la mort de Sazonow, Alex traduisit cette chanson en polonais.



La présente version française a été établie à partir de la version italienne de Riccardo Venturi.








Je pleure, je pleure … Écoute mes pleurs

Crématoire noir et fumant

Peine, j'ai de la peine, une terrible peine

Et le feu m'attend !

Eh ! Eh ! Eh ! Mes frères

Nus, la mort attend couverte de blessures

Fumée, fumée... la fumée crasseuse

Étouffe mes cris et atténue mes pleurs.

Mère bien aimée, je te prie maintenant

Que ma mort ne vienne pas au pas.

Fumée, fumée... que la fumée

Vous suffoque, Allemands de merde !


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6 janvier 2009 2 06 /01 /janvier /2009 16:51

LES PASSANTES

Version française – Les Passantes – Marco Valdo M.I. – 2009

Chanson italienne – Le Passanti – Fabrizio De André


Disons-le tout de suite, ce titre Les Passantes est celui d'une chanson de Georges Brassens, dont le texte (publié en 1908) était d'Antoine Pol. L'histoire en est connue.

Simplement, un chanteur italien, traducteur de Brassens, passeur de Brassens en italien, et lui-même un des plus intéressants et plus fabuleux cantauteurs, Fabrizio De André en fit une version italienne : Le Passanti.

Et c'est là que le jeu de miroirs commence.

Marco Valdo M.I., familier des chansons de Brassens et qui a traduit quelques-unes des chansons de De André, a comparé les deux versions et s'est dit qu'il serait intéressant qu'elles soient mises en présence l'une de l'autre dans une même langue : le français. Excluons tout de suite l'hypothèse que la version en français de la chanson de Fabrizio De André ne se ressente pas du traducteur : elle s'est voulue au contraire la plus littérale possible pour monter comment dans ce mouvement de va et vient de la traduction, adaptation, recréation... la plastique des langues est intervenue.

L'occasion était trop belle avec deux maîtres pareils....

Qu'on n'y voie aucune autre prétention que celle-là.


Ainsi parlait Marco Valdo M.I.


Je dédie cette chanson

À chaque femme sentie comme amour

dans un moment de liberté.

À celle connue à peine

On n'avait pas de temps et elle valait la peine

d'y perdre un siècle de plus.



À celle qu'il faut presque imaginer

Tant tu l'as vue vite passer

De son balcon à un secret au-delà

et il te plaît de te remémorer le sourire

qu'elle ne t'a pas fait et que tu lui a imposé

dans un vide de bonheur.


À la compagne de voyage

Ses yeux le plus beau paysage

Font sembler plus court le chemin

et peut-être es-tu l'unique à la comprendre

et la fais-tu descendre sans la suivre

Sans lui avoir effleuré la main.


À celles qui sont déjà prises

Et qui vivant des heures désolées

Avec un homme désormais trop changé

t'ont laissé, inutile folie,

voir le fond de la mélancolie

D'un avenir désespéré.

Images chères pour un instant

vous serez bientôt une foule distante

Dépassées par un souvenir plus récent

Pour peu que le bonheur revienne

il est fort rare qu'on se souvienne

Des épisodes du chemin.

Mais si la vie te fait faux bond

Il t'est plus difficile d'oublier

ces bonheurs entrevus

Ces baisers qu'on n'osa pas donner

ces occasions laissées en attente

ces yeux plus jamais revus.

Alors dans les moments de solitude

Quand le regret devient habitude,

Une manière de vivre ensemble,

On pleure les lèvres absentes

de toutes les belles passantes

Que nous n'avons pas réussi à retenir.




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3 janvier 2009 6 03 /01 /janvier /2009 12:19


ANDREA


Fabrizio de André – Andrea – 1978

Version française – Andrea – Marco Valdo M.I. – 2009



Andrea s'est perdu et il ne peut plus revenir

Andrea s'est perdu et il ne pourra plus revenir

Andrea avait un amour Boucles Noires

Andrea avait une douleur Boucles Noires


Sur la feuille, il était écrit qu'il était mort sur le drapeau

C'était écrit et la signature était d'or, une signature de roi.


Tué sur les monts de Trente par la mitraille
Tué sur les monts de Trente par la mitraille


Yeux des bois, paysan du royaume, profil français

Yeux des bois, soldat du roi, profil français

Et Andrea a perdu son amour, sa perle la plus rare

Et Andrea a en bouche une douleur, sa perle la plus noire


Andrea cueillait des violettes au bord du puits

Andrea jetait des boucles noires dans le cercle du puits

Le seau lui dit : Monsieur, le puits est profond

plus profond que le fond des yeux de la Nuit du Pleur.

Lui dit : ça me va, ça me va qu'il soit plus profond que moi.

Lui dit : ça me va, ça me va qu'il soit plus profond que moi.


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