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5 janvier 2009 1 05 /01 /janvier /2009 21:11

BIEN LE BONJOUR DE BAGDAD !

Version française – Bien le bonjour de Bagdad ! – Marco Valdo M.I.

Chanson italienne – Good morning Baghdad - Casa del Vento.



D'abord, une petite explication sur le titre français. Pourquoi ne pas avoir conservé le titre anglais de la chanson italienne. On aurait pu penser, en effet, que ce serait une excellente solution. Voire !

Casa del Vento a sûrement choisi ce titre en anglais par ironie.

Mais justement, la question est l'ironie et en même temps aussi, une résistance à l'envahissement, si ce n'est à l'envahisseur étazunien, jusqu'au cœur-même de l'Europe.

Donc, la question est l'ironie. Traduire : Bonjour Bagdad, ce qui eût été exact, manquait singulièrement d'ironie. D'où, le Bien le bonjour, formule populaire et familière et pour mettre une pincée d'ironie supplémentaire, ce point d'exclamation que nous sommes quelques-uns à considérer comme ce fameux « point d'ironie », dont on a tellement besoin quand on écrit - lequel point d'ironie existe en typographie française depuis le 19ième siècle, introduit par le poète Alcanter de Brahm.

Il restait à en faire une carte postale, genre petit mot de vacances, petit mot souvenir... Question d'accentuer encore la dérision... Une carte postale de Bagdad qui se rappelle au bon souvenir de ses bourreaux – libérateurs.

Dès lors, le titre est : « Bien le bonjour de Bagdad ! ».

Autre petite touche d'ironie, une apostrophe à la Prévert : Rappelle-toi América... D'accord, il pleuvait sans cesse sur Brest... À Bagdad aussi, le malheur pleut sans cesse depuis un certain temps...

Une autre encore dans l'expression « musi gialli da stanare », qui en bonne logique se traduirait par « visages jaunes à débusquer » et qui par ironie – assimilant pour la cause le muso italien au « mouse » de l'anglais (par homophonoie, en quelque sorte), est traduite : des « souris jaunes à débucher » ( ce dernier verbe d'un usage un peu plus rare que débusquer).

L'ironie se retrouve d'ailleurs dans le commentaire introductif en italien : « On continue, même après le 11 septembre 2001, à user de violence comme instrument de domination, dans une guerre « formellement » finie, mais qui continue à tuer des civils innocents et des soldats. »

L'Empire (version étazunienne de l'Imperium romain ou de l'Impero fasciste et du Reich nazi, de l'Empire du Soleil levant ou de l'Empire soviétique) n'en finit pas (comme ses illustrissimes prédécesseurs) de vouloir s'étendre. Il y a des métastases un peu partout. À se demander si l'humanité toute entière pourra longtemps survivre à pareil cancer...



La conclusion de Stefano Tassinari est parfaitement éclairante sur ce point et aussi, sur la façon dont il convient de traiter l'Empire : Allez vous faire foutre, Etazunis ! Meglio : Affanculo USA !



Ainsi parlait Marco Valdo M.I.





Rappelle-toi América

Les vies exsangues de Mi Lay

Les enfants sans visage

Tenus par les pieds par tes héros.

Bourrés d'héroïne, tes héros

Brûlaient dans les champs les personnes

Que tu considérais

Seulement comme des souris jaunes à débucher

Rappelle-toi América

Ta fuite express de Saïgon

Et le napalm que tu déversais

De tes hélicoptères sur les paysans.

Face à un monde

Qui pour toi est seulement une terre à aplanir

Babel de culture

Qui assassine et ne peut comprendre.


On t'offre la vie.

Tu continue à dire au monde

Que la guerre est finie.


Bien le bonjour de Bagdad ! Bien le bonjour de Bagdad !

Rappelle-toi América

Belgrade et ses trains bombardés par erreur

Et ta démocratie

Importée au canon à Kaboul.


Et toutes tes armes intelligentes

De la liberté

Sur les corps des enfants

Dans les feux des nuits de Bagdad.

Rappelle-toi América

La main de ton boucher à Santiogo

Et le souffle moribond

Des desaparecidos argentins.


Les photos trophées

Sur les trous de la peau de Guevara

Lui qui restait beau

Car un Guevara ne peut jamais mourir.

On t'offre la vie.

Tu continue à dire au monde

Que la guerre est finie.


Bien le bonjour de Bagdad ! Bien le bonjour de Bagdad !


Rappelle-toi América

L'horreur soudaine d'un matin

Et tes regards apeurés

Dans l'air empoussiéré de New York.


Et maintenant que tu as enseveli tes innocents

Sous des mètres de terreur

Ne comprends-tu pas encore

Ce que ça veut dire.

On t'offre la vie.

Tu continue à dire au monde

Que la guerre est finie.


Bien le bonjour de Bagdad ! Bien le bonjour de Bagdad !


Texte dit par Stefano Tassinari :


Dommage América, si tu n'as pas encore compris maintenant, et alors, va te faire foutre América, avec tes guerres humanitaires, tes vengeances corporelles, ton Dow Jones qui joue à la balançoire, ton KKK, tes hamburgers, tes révolvers dans chaque maison, tes représailles, tes marines, tes bombes sur les civils, et ton hymne chanté la main sur le cœur, quand tu ne connais même pas le cœur, ni de quel côté il se trouve... Va te faire foutre, América....

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Casa del vento

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