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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 12:56
DON QUICHOTTE

 

Version française – DON QUICHOTTE – Marco Valdo M.I. – 2012

Chanson piémontaise (italien) – Don Chisciotte – Archensiel – 1989

 

 

 

«  Arc en Ciel était une formation provenant d'Asti, qui dans un certain sens, a anticipé le phénomène du néo folk rock italien; ils ont gravé deux albums (1987-89), et ce Piöva est le plus abouti. Maria Rosa Negro a une voix qui s'adapte à ces atmosphères parfaitement folk rocks électriques, accompagnée du violon de Roberta Tuis et des guitares acoustiques et électriques de Massimo Brignolo, Marco Maldarizzi et Sergio Poisson, ces derniers jouant aussi de la mandoline. » Comet Records

Quoi, dit Lucien l'âne en riant de toutes ses grandes dents, voilà-t-y pas que tu viens encore avec une chanson consacrée à Don Quichotte... Pas plus tard qu'hier, tu nous as fourgué celle des Modena City Ramblers [[41504]], avant ça, tu avais traduit celle de Gianni Rodari [[41501]], avant encore celle de Guccini [[39052]], ou il faudrait voir encore, la Confessione di Alonso Chisciano d'Anna Lamberti Bocconi [[5967]] ou le Girano le pale de Folkabbestia [[37033]]... et tu avais en plus fait un beau cadeau aux CCG en amenant L'Homme de la Mancha [[39065]] de Jacques Brel... Il ne manquerait plus que tu en écrives une...



Et pourquoi pas ? Ce n'est pas un hasard si dans mes antécédents ou mon Panthéon, comme tu préfères, outre Carlo Levi, Italo Calvino, Laurence Sterne, Alexandre Vialatte, Franz Kafka, Joseph Roth, José Saramago... il y avait Cervantès... On pourrait sans crainte y ajouter Günter Grass ou Karl Kraus... Sans oublier, Boris Vian, Raymond Queneau et quelques autres... Par exemple, Gontcharov, le narrateur d'Oblomov... et le philosophe au front haut. Quant au monde de la chanson ou de la poésie, la liste en serait terriblement allongée...



Bon sang de bonsoir, en voilà une litanie... Et en plus tu as oublié le principal, encore bien... Où as-tu donc la tête ce matin ? Qu'as-tu fais de Lucien et d'Apulée ?



Mais, Lucien l'âne mon ami, je ne les oubliais pas... je te laissais le soin de les présenter...



Cela étant, dit Lucien l'âne en riant toujours, il ne faudrait pas s'éloigner trop de notre tâche et tout comme Don Quichotte et l'âne, allons nous-mêmes dans cette Guerre de Cent Mille Ans que les riches mènent durement contre les pauvres afin de mieux les asservir, de plus les exploiter, d'accroître leurs propres richesses, de multiplier leurs propriétés, d'étendre leurs pouvoirs, de faire triompher leurs ambitions, de combler leurs avidités, de renforcer leur domination... et de satisfaire d'insensés caprices infantiles... Dans cette Guerre de cent Mille Ans, nosotros, comme il est dit plus haut, allons notre chemin et accomplissons notre tâche ardue et obstinée qui est de tisser, comme des canuts, dans la soie blanche de la mer et du ciel, le linceul de ce vieux monde croulant, tremblant comme de la jelly rose, incertain, perclus de gâtisme et cacochyme (heureusement !).



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

http://cache2.allpostersimages.com/p/LRG/8/847/BXMY000Z/affiches/daumier-honore-don-quichotte.jpg

 

Sur un grand cheval blanc

Il défendait son honnêteté

Et faisait la guerre

À tous les moulins qui effrayaient la liberté.

Leurs grosses pales et leur courant d'air

Faisaient très peur aux gens

Qui croyaient avoir comme destin

De les avoir comme souverain

Et quand ils en avaient marre

Et ne voulaient plus se laisser écraser

Ils appelaient Don Quichotte toujours disposé

À combattre les ennemis des pauvres.

Maintenant baste, finis les temps où pour se faire respecter

Il suffisait de tirer la lance et tâcher de ne se pas faire tuer

Pourtant, rien n'a changé dans ce monde de riches

Sans armes, de moins en moins contents et pauvres toujours

Nos bras forts mais courts

N'y peuvent pas grand chose car les forts

Ont des armes de feu et tirent à travers et à tort

Dans le cœur du peuple, il y a trop envie de liberté

De vivre, de travailler, de remuer et de penser

De s'aimer et de respirer

Et si tout cela ne se peut, alors il faut lutter

Contre les puissants et tâcher de les tuer.





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Published by Marco Valdo M.I.
24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 21:41

DON QUICHOTTE

 

Version française – DON QUICHOTTE – Marco Valdo M.I. – 2012

Chanson italienne – Don Chisciotte - Gianni Rodari - 1981

 

 

Juste pour apporter un peu d'eau à mon moulin (ceux à vent, je les combats), un autre morceau sur Don Quichotte, pour tous ceux qui se sont battus contre les moulins à vent.

Gianni Rodari - Tiré de 'Gianni Rodari' di Petrini, Argilli, Bonardi - Edizioni Giunti Marzocco (1981)

 

 

 

Ô cher Don Quichotte

Ô Cavalier à la Triste Figure

Tu parcourus le monde en quête d'aventure,

Avec Rossinante et Sancho ton écuyer,

Prêt à combattre sans peur

Pour chaque cause pure.

 

Mages et sorciers te faisaient la guerre,

Et de leurs ailes, les moulins enchantés

Te jetaient à terre;

Toi, malgré tes os brisés,

Noble Don Quichotte,

Tu remontais en selle et, lance baissée,

Tu revenais te faire casser la tête.

 

Au fond du cœur, nous avons tous un Chevalier

Rempli de courage,

Toujours prêt à se remettre en voyage

Et un écuyer somnolent,

Qui a peur des moulins au vent...

Mais si la cause est juste, tu peux m'appeler,

Car - même avec une épée de bois -

Allons-y, Don Quichotte, je suis avec toi !

 

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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 18:43

DON QUICHOTTE

 

Version française – DON QUICHOTTE – Marco Valdo M.I. – 2012

Chanson italienne – Don Chisciotte – Modena City Ramblers – 1997

 

 

Salut à toi, l'âne Lucien mon ami, toi qui fus un moment le compagnon d'équipée de Sancho courant après Rossinante, qui courait – un peu forcée par son cavalier – vers les moulins qu'il convenait de détruire ou de réduire à leur premier état... Toi qui vis les magiciens, toi qui assistas à la bagarre dans l'auberge... Voici encore une chanson intitulée Don Quichotte et cette fois, c'est lui qui raconte , c'est lui qui parle et qui semble – hélas ! - bien las. Ceci dit, on en a déjà parcouru quelques autres de chansons qui parlaient de Don Quichotte... Souviens-toi, par exemple, de L'Homme de la Mancha...[[39065]], où Brel chantait à pleine voix : « Car j'ai l'honneur d'être moi, Don Quichotte de la Mancha... »

 

Sans doute, sans doute... je m'en souviens très bien. Mais ici, Don Quichotte parle un autre langage... Il dit qu'il a perdu la boussole... C'est le moins qu'on peut en dire... Mais je crois bien qu'il faut comprendre les choses différemment. Ce n'est pas lui qui perd la boussole dans cette parabole, c'est la société environnante... Comme c'est d'ailleurs le cas actuellement encore. Le monde, ce monde, leur monde, ce monde des riches qui mène cette foutue Guerre de Cent Mille Ans est en effet privé de boussole et fonce droit vers d'insondables abîmes. Cette Guerre de Cent Mille Ans que les riches mènent contre les pauvres pour de mesquines raisons d'enrichissement, de domination, d'exploitation... Des raisons mesquines et honteuses... Moi, tout âne que je suis, je serais couvert de honte s'il me venait à l'idée de vouloir exploiter d'autres ânes ou même des humains... aux fins de m'enrichir afin de satisfaire de délirantes lubies comme de posséder plus que nécessaire, comme de tirer profit en imposant à d'autres de travailler pour quelque misérable solde... Je n'oserais plus trop me mirer dans la rivière ou dans la mare à l'idée de faire partie de la mafia des riches... ou même, de servir ses desseins. Je me préfère âne et ainsi, je reste. Cela dit, il nous faut, mon ami Marco Valdo M.I., reprendre notre tâche quotidienne de tisser le linceul de ce vieux monde indécent, injuste, insensé et cacochyme (heureusement !)

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


 

 

http://www.3e-and-more.com/wp-content/uploads/2005/dali2.JPG

 

 

Je vois des ombres et des fantômes

Mes ennemis qui dansent

Les diables et les spectres m'entourent.
Les voix se pourchassent

Les bruits me confondent

Et autour de moi, le monde s'évanouit
L'orchestre a fini

Le concert depuis un moment

Et personne n'est resté à danser ici.
Nous sommes les derniers, Sancho

À marcher dans cette rue de débris

Et de vieux drapeaux.

 

Dis-moi ce que je fais ici.

(Ma route d'un coup s'est perdue )

Dis-moi ce que je fais ici.
(Mon rêve est en pièces).
J'ai perdu la boussole

Mes pensées se perdent dans la brume

Je suis fatigué, perdu et je me demande

Ce que je fais ici.
De leurs salons et leurs cellules

Me regardent mes amis

Ils sourient et secouent la tête.
Les moulins m'attendent

Mes cibles m'ont reconnu

Je cours éperdu

J'ai perdu la boussole.

 

Les mégaphones hurlent

Leurs sons retentissent

Mais il ne reste plus personne

pour écouter.
Nous sommes les derniers,

Sancho, à errer

Dans ce désert énigmatique

De souvenirs pathétiques.

 

 

Dis-moi ce que je fais ici.

(Ma route d'un coup s'est perdue )

Dis-moi ce que je fais ici.
(Mon rêve est en pièces).
J'ai perdu la boussole

Mes pensées se perdent dans la brume

Je suis fatigué, perdu et je me demande

Ce que je fais ici.

L'orchestre a fini

Le concert depuis un moment

Et personne n'est resté ici à danser.
Nous sommes les derniers, Sancho

À marcher dans cette rue

De débris et de vieux drapeaux.

 

Dis-moi ce que je fais ici.

(Ma route d'un coup s'est perdue )

Dis-moi ce que je fais ici.
(Mon rêve est en pièces).
J'ai perdu la boussole

Mes pensées se perdent dans la brume

Je suis fatigué, perdu et je me demande

Ce que je fais ici.

L'orchestre a fini...

 

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Modena City Ramblers
23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 21:27
DANSE MACABRE EN FLANDRE

 

 

Version française – DANSE MACABRE EN FLANDRE – Marco Valdo M.I. – 2012

Chanson allemande - Flandrischer Totentanz - Elsa Laura Seemann - 1917

 




 

Celle que je tiens pour une des chansons les plus extraordinaires de tous les temps est dédiée précisément à la guerre des gaz, en racontant comment le corbeau noir descend du ciel et il se fait sentir dans le cœur et dans la peau.

Elle fut composée par Elsa Laura Seemann, Freifrau von Wolzogen, chanteuse, poétesse et joueuse de luth née et morte à Dresde, le 25 avril fatidique 1945.

Je n'ai pas réussi à savoir beaucoup d'elle ; de la liste de ses œuvres, elle semble se situer dans la grande tradition romantique des collectionneurs de chants populaires, chers au mouvement du Bündische Jugend, mis déjà hors-la-loi à l'été de 1933, mais qui continua clandestinement. Elsa von Wolzogen ne fut jamais inscrite au parti national-socialiste, mais elle faisait évidemment fièrement partie d'une culture nationale.

La Flandrischer Totentanz, la "Danse macabre des Flandres" fut rapidement comprise probablement comme l'exact contraire de ce que l'auteure aurait voulu.

 

La musique irrésistible basée sur une vraie danse macabre médiévale se combine avec une technique typiquement allemande: mots simples, qui transmettent des images fortes sans besoin de commentaire. C'est une description de l'horreur qui porte en soi une dénonciation implicite et qui peut ensuite être vue comme une exaltation de la guerre. Une équivoque induite aussi de l'usage, dans la chanson, du terme Landsknecht, probablement pour unir des époques historiques différentes à la grande tragédie.

Je ne connais pas le sort de la chanson durant la période nazie; dans les années soixante, le Botho Lucas Chor l'inséra dans un disques de "chants" des lansquenets, quelques-uns vraiment du seizième, d'autres plus récents. Un disque copié et transmis par des circuits informels que le marché, qui en Italie et ailleurs, fut bientôt repris par milieux d'extrême droite.

En Italie, la chanson fut traduite par Pino Tosca de Modugno, mort en 2001, auteur de talent indubitable, traducteur de nombreuses chansons d'autres langues. Je ne sais s'il fût conscient du sens original du texte, mais certainement celui qui reprend aujourd'hui sa traduction, en l'imaginant comme vaguement "médiévale" ou "nazi" a souvent compris bien peu; comme probablement ont compris peu des groupes de métal ou proches qui en ont fait des versions plutôt bruyantes.



Miguel Martinez, da Kelebeklerblog


 


 


 

Mon autre grand-père, dit Marco Valdo M.I., était de planton sur l'Yser quand l'ypérite (et pourquoi pas, l'ysérite ?) s'en vint recouvrir la tranchée où il jouait sa millième partie d'échecs. Il finit la guerre, les poumons brûlés, le pancréas définitivement ravagé, dans un hôpital, loin derrière le front... Où il fut soigné et sans doute, bien entouré, par celle qui allait l'accompagner le reste de sa vie et lui donner cinq enfants... Lui était fils de paysans de la banlieue de Bruxelles, du côté d'Helmet ou Évère, qui vivaient du maraîchage ; elle était la treizième enfant d'un berger de Champagne... Mais c'est bien la lente destruction due aux gaz qui finira par l'emporter, le brave homme... Ainsi, en effet, la mort chevauchait la Flandre, en ce temps-là. On en parle encore...


 

Oui, dit Lucien l'âne, j'en ai entendu parler de ces obus ou autres engins disséminateurs de gaz... et pas seulement en Flandre... et pas seulement ces années-là... À ma connaissance, on les utilise encore... Et pas seulement dans la version « douce » qu'on envoie très régulièrement sur les gens qui manifestent, généralement pour la paix, pour un monde plus juste... Mais aussi dans ces guerres locales ou régionales... Les Kurdes, par exemple, s'en plaignent... Je me souviens aussi que tu en avais fait une chanson...intitulée « Alerte au gaz ! Gaaz ! Gaaaz ! » [[37777]]


http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/10/Thetriumphofdeath.jpg/800px-Thetriumphofdeath.jpg

 

 

Le Triomphe de la Mort

Pierre Breugel l'Ancien


 

Mais cette chanson-ci, due à une poétesse allemande au temps de Weimar, trace comme un tableau de la marche de la mort dans les champs de Flandre... Elle a toutes les allures d'une poésie allemande et se réfère à la tradition des Danses Macabres , si terriblement illustrée par Pierre Breugel dans un tableau intitulé « Le Triomphe de la Mort », lui-même renvoyant aux triomphes des empereurs romains. Dès lors, ce triomphe de la mort est, en fait, aussi, la marche triomphale de la Mort... Dans la chanson, le triomphateur, tel Alexandre sur Bucéphale, comme le firent tous les vainqueurs depuis des siècles, arrive fièrement campé sur son cheval... Cette chanson sent l'air de la mer du Nord et rappelle ces danses macabres de Breugel, d'Holbein à Ensor et Saint-Saens... ou à Ghelderode et sa fameuse Balade du grand Macabre. Elle rappelle aussi toutes ces danses macabres qui peuplaient les murs des églises du Moyen-Âge au travers de toute l'Europe...


 

Bien sûr, on dirait bien une chanson de par ici... Et puis elle rappelle ce passage de Victor Hugo : « Mon père ce héros au sourire si doux... Parcourait à cheval, le soir d'une bataille, Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit... » (Après la Bataille). Mais il y a aussi une autre chanson que tu as écrite et qui a cette même ambiance de danse macabre ou de balade macabre et qui elle, se réfère à une tradition espagnole... Il est vrai aussi qu'il fut un temps où l'Espagne et son Empire – celui de Charles Quint précisément, furent souvent pilotés à partir de Flandre et de Brabant. Mais j'en reviens à cette chanson qui raconte une balade macabre à Oristano en Sardaigne : Les Quatre Chevaliers Noirs de Sardaigne. [[7861]] Comme quoi, la Mort accompagne bien des épisodes de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres sans trop se soucier des moyens qu'ils emploient, ni des malheurs qu'ils engendrent... et tout ça pour s'emplir la panse, pour se goberger, pour être les maîtres de tout et de rien, bref, pour satisfaire les plus absurdes caprices de leurs égos infantiles. Crois-moi, Marco Valdo M.I., mon ami, il est de toute première importance et nécessité que nous tissions sans relâche le linceul de ce vieux monde cruel, macabre, triste, asphyxiant et cacochyme.


 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.


 


 


 

 

La mort paraît sur un cheval noir charbon

Elle porte une capuche opaque.

Les fantassins marchent dans le champ

Elle lance sur eux sa rosse au galop.

Flandre danger !

En Flandre court la mort !

En Flandre court la mort !

 

La mort paraît sur un cheval blanc luisant

Beau comme un ange dans le ciel flamand,

Quand les filles dansent leurs rondes,

Elle se glisse parmi elles dans la danse.

Falalala, falalala.

Falalala, falalala.

 

La mort peut aussi battre tambour,

Tu peux sentir le vertige au coeur.

Il roule longtemps, il roule fort,

Elle tape sur une peau de mort.

Flandre danger !

En Flandre court la mort !

En Flandre court la mort !

 

Quand frappe le premier vertige,

Le sang du cœur est emporté

Quand frappe le second vertige,

Le fantassin est presque enterré.

Flandre danger !

En Flandre court la mort !

En Flandre court la mort !

 

Le troisième vertige dure si longtemps,

Que le fantassin reçoit la bénédiction de dieu

Le troisième vertige est léger et affectueux

Mère dans le sommeil qui berce l'enfant.

Flandre danger !

En Flandre court la mort !

En Flandre court la mort !

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Published by Marco Valdo M.I.
22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 21:26

FRÈRES DES VILLES

 

Version française – FRÈRES DES VILLES – Marco Valdo M.I. – 2012

Chanson autrichienne de langue allemande – Ihr Brüder in den Städten dort – Sylvester Heider - 1943


Chanson de la Résistance autrichienne; sur l'air d'un vieux chant populaire tyrolien.

L'Autriche fut annexée à l'Allemagne, devenant une simple province du Reich allemand, le 12 mars 1938, après l'invasion du pays par l'armée nazie. Un des principaux responsables de l'Anschluss, fut le chancelier autrichien Kurt von Schuschnigg qui, plutôt que de s'opposer aux objectifs expansionnistes de Hitler, avait avalisé de sa signature, le 12 février à Berchtesgaden, résidence du Führer, la fin de l'indépendance du propre pays.

L
e même jour, quatre ans auparavant, le gouvernement réactionnaire d'Engelbert Dollfuss (qui peu après, le 25 juillet 1934, tombera victime d'une tentative de putsch nazi) avait réprimé dans le sang la révolte socialiste commencée Linz et rapidement étendue à Vienne (12-15 février1934).

 

Dollfuss envoya l'armée autrichienne contre les ouvriers: 17.000 hommes, soldats et miliciens, appuyés par l'artillerie, donnèrent l'assaut aux cités ouvrières de la capitale en massacrant en trois jours d'affrontements sanglants plus de mille personnes, hommes, femmes et enfants, et en blessant quatre mille; il en profita pour détruire toute l'organisation socialiste, liquidant le parti et les syndicats, déclarant déchus les députés socialistes, et pour faire ratifier du Parlement une nouvelle constitution.

 

Des centaines d'Autrichiens antifascistes se battirent dans les brigades internationales en Espagne et une brigade autrichienne se battit aux côtés des partisans tchécoslovaques; le mouvement clandestin commença à s'organiser dès 1940, renforcée par la suite par les groupes "Paulin", "Siegel" et "Puschmann", dirigé par le parti communiste autrichien, tandis que les résistants de tendances conservatrices se retrouvaient dans l' "Osterreichische Freiheitbewegung", le Mouvement Autrichien de la Liberté.

La Résistance autrichienne porta son attention surtout à l'activité syndicale, avec de l'agitation et de la propagande dans les usines, mais réussit à développer une propagande parmi les militaires de la Wehrmacht.

Sylvester Heider né en 1906, militant syndical et politique du bassin industriel du Danube rejoint la lutte partisane sous les noms de "Ferdl" et "Wastl". Il tomba en Styrie en 1944, à la tête de ses hommes, en combattant contre des détachements de SS et de gendarmes autrichiens.


De La musica dell'altra Italia

 

 

On ne peut aborder la question autrichienne aujourd'hui sans se souvenir de ces événements et de la destruction morale de ce pays – naguère à la pointe de la modernité dans les domaines les plus divers : scientifiques, médicaux, techniques, philosophiques, musicaux et littéraires. L'Autriche est encore toujours malade de la peste brune – « La honte qui tous nous désespère », dont elle fut un des foyers d'infection les plus virulents. Il est heureux de constater, comme aurait dit Karl Kraus (écrivain aux initiales rappelant une Autriche disparue dans la première tourmente mondiale), qu'il y eut des Autrichiens – dont K.K. lui-même – pour refuser cette diarrhée politique, née des dysfonctionnements intestinaux d'un de leurs (ex-)compatriotes. On aime à penser qu'il y en ait à présent... On a d'ailleurs comme l'impression, qu'au-delà de l'Autriche aussi, certaines rumeurs, certains mouvements et diverses proclamations centripètes menacent. L'Europe vacille et dès lors, pour plaire à ses mentors – elle exige propitiatoire rigueur, discipline et strict alignement.

 

« VOYEZ CE QU'ILS FONT AUX GRECS. ILS VOUS LE FERONT DEMAIN ».

 

Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.

 

 

 

Frères des villes et des ports
Des villages et des puits.
Frères du sud, de l'ouest et du nord
De l'est, le soleil nous sourit.

Rejoignez-nous dans la forêt et les champs
Fusil à la main et fidèles au serment :
Lutter et mourir
Jusqu'à libérer l'Autriche de la honte

Lutter et mourir
Jusqu'à libérer l'Autriche de la honte.

 

La honte qui tous nous désespère
C'est la tyrannie de Hitler.
Seul notre combat pour la libérer
Rendra à l'Autriche sa liberté.
La seule liberté à laquelle on tienne
C'est la tienne paysan, ouvrier, c'est la tienne
C'est sûr, le soleil brillera pour nous

Tant que notre drapeau flottera.
C'est sûr, le soleil brillera pour nous

Tant que notre drapeau flottera.

 

Le drapeau que nous portons
Éclaire de rouge l'horizon
Et indique dans les jours de peine
Le chemin à la femme et à l'homme.
Son flambeau en nous rayonne

Pour que le monde fleurisse dans la paix.
Jusqu'à ce que la liberté revienne
Pour toi paysan et prolétaire.

Jusqu'à ce que la liberté revienne
Pour toi paysan et prolétaire.

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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 13:42

FLEUR DES CHAMPS



Version française – FLEUR DES CHAMPS – Marco Valdo M.I. – 2012

d'après la version italienne FIORE DI CAMPO d'une chanson sicilienne – Ciuri di campi – Peppino Impastato

Musique et interprétation : Carmen Consoli e i Lautari

 

Je reprends ici le commentaire de la chanson Cent Pas [[4266]] des Modena City Ramblers :

 

La lutte de Peppino Impastato, assassiné par la mafia car il avait le don d'être courageux, honnête et cohérent avant tout avec lui-même pour être généreux avec les autres. (fragment du dialogue du film Les Cent Pas de Marco Tullio Giordana).


« Entre la maison de Peppino Impastato et celle de Gaetano Badalamenti, il y a cent pas. Je les ai parcourus pour la première fois un après-midi de janvier, avec un sirocco glacé qui lavait les trottoirs et gonflait les vestes. Je me rappelle le ciel oppressant et la route blanche qui coupait en deux le village dans toute sa longueur, de la mer jusqu'aux premières pierres du mont Pecoraro. Cent pas, cent secondes : je m'efforçai de les compter et je pensai à Peppino. Combien de fois était-il passé devant les persiennes de Don Tano (Gaetano Badalamenti) quand il ne savait pas comment il allait finir. Je pensai à Peppino, avec ses poings en poche, entre ces maisons, perdu avec ses fantômes. Enfin, je pensai qu'il est facile de mourir au fond de la Sicile. » (Claudio Fava, “Cinque delitti imperfetti”, Mondatori 1994, p.9)

Gaetano Badalamenti est un galantuomo, même de l'avis des carabiniers, un homme respectable et respecté, chef mafieux assez célèbre – dans son genre : capo de tutti i capi de 1974 à 1976, parrain de Cinisi et par ailleurs, oncle de Peppino, mais tout le monde est oncle en Sicile, comme disait Sciascia.

Mais l'important est Peppino, socialiste (au sens profond du terme), membre du P.S.I.U.P., il milite en faveur des ouvriers, des paysans et des chômeurs. Sa plus grande « erreur » qui le conduisit à la mort, fut de s'en prendre à la mafia, notamment par sa radio « libre », Radio Aut. Il avait une hérédité lourde : son oncle et son père furent assassinés avant lui – par les mêmes.
Candidat sur la liste « Democrazia Proletaria » (Démocratie prolétaire), il est assassiné le 9 mai 1978 – attaché sur la voie ferrée et plastiqué. Il sera quand même élu deux jours plus tard par les gens de Cinisi.

Il faudra attendre 2001 pour qu'un jugement soit rendu condamnant ses assassins.
(voir aussi l'assassinat de Salvatore Carnevale et la chanson Salvamort [[7734]] et le commentaire quant au procès des assassins).

 

 

 

 

Fleur des champs qui naît

Heureux les yeux de qui te fait grandir

Fleur des champs qui pousse

Et l'abeille hante les buissons

Fleur des champs quand tu meurs

Pleure la terre, pleure le cœur

Comme fleur des champs tu naquis

Et cette terre te fut mère

Comme fleur des champs tu grandis

Et la lutte te servit de père

Comme fleur des champs tu mourus

Un soir de mai parmi les étoiles tristes

Fleur tu naquis

Fleur tu grandis

Fleur tu meurs

Pleure la terre, pleure le cœur

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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 20:35
LE BARBIER

 

 

Version française – LE BARBIER – Marco Valdo M.I. – 2012

Chanson italienne – Il barbiere – Stormy Six - 1977

 


Une chanson du temps où on pouvait encore devenir fou ou mourir... du service militaire … Une chanson, qui par moments, rappelle la splendide Emigrato su in Germaniade Gianni Nebbiosi.

 

 

Mesure élémentaire d'hygiène,

Règle de discipline,

Je tiens mes mains, sous le tablier,

Je cherche ma convocation,

Pendant que le barbier,

Moustaches et rouflaquettes,

Taille une bavette

Brillantine et lotion.

 

Pendant que le barbier

Repasse le rasoir

Sur la bande de cuir,

Je serre plus fort

Le cheval tendu,

Mon crâne rasé

Multiplié par mille le soir

À partir du cou dans le miroir,

À demi guillotiné.

 

« À qui le tour, monsieur est servi ! »

Et le blaireau est reparti.
Accompli le rite,

J'ai disparu, à l'instant

Soldat du contingent.
Dans une Italie détraquée et féroce

Sans forme et sans voix,

Je traîne mon embarras.

 

Pendant que l'Italie gratte sa gale,

Hurle en sept dialectes,

Nous partageons le silence et la colère,

Les bandes dessinées et le léninisme.
Tous à chanter entre le mur et les plumards

Quarante merles et leurs calbars

Dans la même cage.

 

Trois sont à Gaeta, pour politique

Quatre sont devenus phtisiques.
Cinq tués par une remorque en septembre

Un Sarde et un analphabète.
Dur de tête et lourd de main,

A remercié le capitaine

De ses deux poings.

 

Mesure élémentaire d'hygiène,

Dormir pour ne pas penser,

quelqu'un seul se coupe les veines,

Les autres savent patienter.
Douze mois tous présents

Pour se retrouver et serrer les dents

À se comprendre sans parler.

 

 

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Published by Marco Valdo M.I.
20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 15:25

LE TIC

 

Version française – LE TIC – Marco Valdo M.I. – 2012

Chanson italienne – Il Tic – Giorgio Gaber – 1968

 

Texte de Walter Valdi

 

 

Mort au Travail !

 

 

 

Je travaillais chez Baggio

À la chaîne de montage

Je tournais une manivelle,

La même toujours, toujours elle.
Et un jour ainsi

Un tic me prit.

 

Je travaillais chez Baggio

Sur un tapis d'assemblage

Le moteur passait

Ma tête se tournait

Pour le suivre et ainsi

Un autre tic me prit.

 

On n'est pas si mal

Avec un tic horizontal

Mais il passait trop haut

Je l'atteignais d'un saut

Ainsi, ce tapis tyrannique

Compliqua encore mon tic.

 

Ils m'ont changé de secteur

Résultat : un infar au cœur

Le tapis était bien là

Dans l'autre sens, cette fois

Je me retrouvais mal barré

Avec mon tic modifié

 

Pour faire mon devoir

Il me fallait me mettre de biais

Et comme on peut voir,

J'ai hérité d'un tic à un pied

Et pour freiner cette pédale

J'avais vraiment du mal !

 

Je travaillais chez Baggio

En mai, quand ils m'ont viré

Le directeur m'a déclaré :

Avec vos tics, espèce d' idiot

Arrêtez de faire le malin

Vous n'êtes plus bon à rien.

 

 

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Giorgio Gaber
18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 14:55

LES CHATS

 

 

Version française – LES CHATS – Marco Valdo M.I. – 2012

Chanson italienne – I Gatti – Don Backy – 2003

 

 

 

 

Vois-tu mon ami Lucien l'âne aux sabots et aux yeux de braise volcanique, si l'âne est admiré et bien aimé ici, il est un autre animal domestique – au sens, d'animal de la maison – qui est aussi très apprécié et tout comme lui, depuis la plus haute Antiquité. C'était le grand protecteur des récoltes, le gardien du garde-manger des hommes. Un animal aimé et recherché dans les campagnes et dans les villes et jusque dans la marine... Pour les voyages au long cours, on ne partait jamais sans lui. Il a tant rendu de services, tant aidé l'humaine nation – tout comme l'âne d'ailleurs – qu'on lui réserve à présent une place de premier choix dans la maison, où parfois encore, il rend quelque menu service croquant un rat ici, une souris là. Comme tu l'as deviné, je pense, c'est...

 

Le chat... dit Lucien l'âne tout rigolard. À nous les ânes aussi, il rend moult services et nous tient agréable compagnie. Jeune, il est jouette, plus ancien, il est chouette. Il nous débarrasse de ces casse-couilles de rats qui nous réveillent toutes les nuits... Quand Raminagrobis n'est pas là , les rats font la sarabande dans nos étables que c'en est un véritable sabbat. Et pendant ce temps-là, nous, on n'en dort pas. Et puis, ils ont des habitudes charmantes, comme de venir ronronner près de nos têtes pour nous bercer. Décidément, moi, j'aime beaucoup les chats. On dit qu'à certaines saisons, ils font un raffut du diable... mais ce sont toutes menteries... Nous, les ânes, à ces saisins-là, on fait bien plus de bruit que ça. Et puis, ce sont des chansons d'amour... Et nous les ânes, on aime ça.

 

Ah, Lucien l'âne mon ami, je vois que tu connais bien les chats et depuis la plus haute Antiquité, comme aurait dit celui qui nous fit aimer la chronique et à qui nous devons de finir toutes nos parlottes par cet « Ainsi Parlaient... ». Je ne puis résister à t'en lire quelques mots, je t'en fais un résumé – il s'agit de tigres et de chats : « On conseille beaucoup aujourd'hui de mettre un tigre dans son moteur. C'est une idée parfaitement ridicule. Et même un procédé cruel. Un tigre mis dans un moteur souffre aussitôt de claustrophobie. Il n'entre jamais sans qu'on force, même avec un écouvillon. Tous les zoologistes le savent... Il est avantageux d'y remplacer le tigre par le chat. On peut le mettre dans son moteur beaucoup plus facilement que le tigre. Mais c'est une idée saugrenue. La place du chat est sur les genoux de son maître... » Tu auras reconnu Alexandre Vialatte, lequel disait encore du chat comme dans la chanson de Don Backy : « Les chats n'ont pas les souvenirs des hommes. Ils courent après leurs propres songes, suivant des odeurs qui les guident, les font méditer ou bondir, sans que leur univers croise le nôtre.... Que peut savoir un chat d'un homme qui donné son nom à une rue ? Il y a pourtant des gens qui travaillent toute leur vie pour qu'un chat puisse passer un jour dans un espace mélancolique bordé d'un asphalte brûlant, auquel une assemblée distraite aura décidé finalement de donner leur nom... ». Je m'arrête là, le chat est un sujet inépuisable.


 

http://lesanimauxducinema.l.e.pic.centerblog.net/o/a5624adb.jpg

 

Et si le tigre n'est pas d'accord ?

 


 

En effet, tu causes, tu causes des chats, ces joyeux félidés et pendant ce temps-là, les riches continuent à mener la Guerre de Cent Mille Ans qu'ils font aux pauvres en Grèce (REGARDEZ CE QU'ILS FONT AUX GRECS, ILS VOUS LE FERONT BIENTÔT) et ailleurs, et chat ou pas chat [[39163]], il nous faut avec nos doigts ou même, avec des griffes, tisser le linceul de ce vieux monde morose, grisouillard, empli de noirceur et cacochyme (Heureusement !).

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

Les chats sont des animaux étranges

Divins et magiques pour les Égyptiens

Ce sont des magistères en philosophie

Leur vertu, c'est un égoïsme souverain

Ils ne donnent leur confiance à personne et le cas échéant,

Ils mordent la main de leurs fines dents

En eux, la nuit coule comme un fleuve

Ils disparaissent en un instant

Puis, ils sortent d'un coup des ténèbres

Comme des coulisses, un acteur célèbre

Cruels, ils sont prêts à dégainer leurs griffes

Comme les tigres, leurs lointains parents.

Ils se promènent parmi les livres et les nuages

Et tiennent une part active dans les fables

Ils passent dédaigneux au milieu des sorcières et des mages

Ils snobent ceux qui les méprisent

Sì, ce sont des Narcisse

Et des traîtres aux airs d'ermite

Ils font des mines de chattemite

Ils ont des cœurs sanguinaires, jamais serviles

Et une conscience terriblement strabique

Un œil semble regarder le cuisinier

Pendant qu'ils feignent de sommeiller

L'autre œil observe le ragoût de reste.

Mais si je devais faire confiance

À mon prochain ou à ce traître majuscule

Je me fierais à l'animal exotique

Je saurais au moins à quoi m'attendre.

 

Puis, ils sortent d'un coup des ténèbres

Comme des coulisses, un acteur célèbre

Cruels , ils sont prêts à dégainer leurs griffes

Comme les tigres, leurs lointains parents.

Ils se promènent parmi les livres et les nuages.

Mais si je devais faire confiance

À mon prochain ou à ce traître majuscule

Je me fierais à l'animal exotique

Je saurais au moins à quoi m'attendre.


 

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Published by Marco Valdo M.I.
18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 08:52

IMAGINATION


Version française – IMAGINATION – Marco Valdo M.I. – 2012

Chanson italienne – Fantasia – Don Backy – 1971

Texte et musique : Aldo Caponi (Don Backy)


L'Impératrice fut appelée Imagination. Ce n'est pas par hasard si en 68, nous la voulions au pouvoir.. Baguette magique contre grands pouvoirs. Université sans frontières qui pénètre « l'intériorité » de la pluie et du temps. Prêtresse qui célèbre le mariage de l'eau et du feu. Énergie qui transforme le matériel en plume-voyageuse dans le cosmos, et même au-delà, sans limites. Poussée transformatrice des jambes et des bras déshabitués de monter. Fée qui convainc le rouge-gorge de ne pas fuir quand l'homme s'approche. Intermédiaire avec le dieu des arbres qui agit au près de lui, pour qu'il offre de l'amitié et montre la naissance d'un lilas. Couronne d'une tristesse plus populaire et symbole des tristesses en voyage. Compagne qui devient maladie: sève précieuse qui semble un « état pathologique » dès qu'elle est entrée dans la pierre de viande où fut sculpté l'homme. Potentialité immense sans données personnelles, encore renfermés dans les Archives de l'avenir. Idée cosmopolite qui dessine le corps de la Géographie avec l'encre de l'Assistance Mutuelle. Elle fut appelée Imagination .
Le possesseur révèle tout, privilégié. Le coeur éclate, reconnaissant: "Et je peux donner au monde aussi mon corps, pour qu'on puisse écrire sur lui un mot : Amour."

 

 

 



Que ferais-je – sans ma maladie bleue ?

Que ferais-je – sans cette imagination immense ?

Je ne pourrais certes pas voir les fenêtres pleurer de pluie dans le soir

Je ne pourrais certes jamais savoir

De quelle couleur est une heure...

Je ne pourrais certes pas imaginer

Que l'air qui te touche ne respire pas.

Je ne pourrais certes jamais voir l'eau

Vivre heureuse avec le feu !

Que ferais-je – sans ma maladie bleue,

Sans une imagination infinie...

 

Je peux pour une heure

Voler dans l'éternité du ciel.

Et chaque minute de cette heure

Je vis comme dans une éternité.

Je peux grimper sur les branches

Réchauffer les rouge-gorge avec mes mains,

Prier le dieu des arbres

Qu'il me fasse voir naître un lilas..

 

Avec ma grande, immense, maladie bleue

Dans les champs, je vois aller ma tristesse

Vêtue de neige et solitude

Et je peux baigner mon corps

Comme s'il était le monde...

L'Europe est ma tête et pense

L'Amérique est ma poitrine qui respire...

Mes bras l'Asie et l'Afrique

Et mes jambes l'Arctique et l'Australie

Qui serais-je, sans ma maladie bleue

Et je peux aussi donner au monde mon cœur

Pour qu'on puisse écrire sur lui un mot: Amour.

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