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20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 23:08

 

QUAND LA PATRIE M'INVITERA

Version française – QUAND LA PATRIE M'INVITERA – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson grecque - Σαν θα με καλέσει η πατρίδα - Νικόλας Άσιμος/ Nikolas Asimos d'après la version italienne QUANDO LA PATRIA MI INVITERÀ de Gian Piero Testa.

 


Que les (hiér)Arches et les visiteurs de ces pages prennent en compte que ma connaissance de cet auteur – par ailleurs, je le dis, très intéressant – avance du même pas que la leur. Très récemment, j'ai acquis quelques dizaines d'extraits, je les écoute un peu à la fois, et pour ceux qui me « touchent » musicalement, je vais à al recherche du texte. Si d'une certaine manière, ils me semblent pouvoir être accueillis dans les CCG, je traduis et j'envoie. Je veux dire que je n'ai aps une vision préliminaire d'ensemble de mon auteur, duquel je me suis manifestement affectionné. Il y a quelques jours, Bartelby a usé du mot « génial » pour une chanson que j'avais envoyée, et selon moi, il avait raison. Peut-être pour celle-ci, la louange doit-elle être quelque peu tempérée. Pour moi, elle ressemble plus à un catéchisme rouge et noir qui résonne d'anciens mots d'ordre du mouvement ouvrier et révolutionnaire, dans le style de l'époque, et elle me donne la sensation de quelque chose de vieux et de trop « normatif » dans la bouche d'un homme qui ne veut avoir aucune contrainte. On dirai qu'Asimos « rêve les rêveurs qui attendaient le printemps », mais les mots n'arrivent aps au niveau d'un songe. C'est mon point de vue à propos du texte, même si je sens que la musique toujours belle et dolente d'Asimos rachète tout. Il va sans dire que des textes comme celui-ci (je pense aussi à celui sur le drapeau blancbleu) isolaient et isolent encore Asimos de presque tout le reste des Grecs, y compris ceux de gauche, qui ont la Grèce comme religion. Mais il n'y pas de doute qu'il recueillait et continue à le faire autour de lui une forte minorité de jeunes assez fatigués d'attendre un futur qui ne se décide pas à venir. Débat ouvert. [gpt]







Débat ouvert... En effet, Gpt (alias Gian Piero Testa) a l'air de beaucoup apprécier Asimos et Riccardo Venturi aussi..., dit Marco Valdo M.I.



Ils ne sont pas les seuls, ajoute Lucien l'âne en hochant la tête sur son cou d'âne. Outre tous ceux que je ne connais pas, il y a moi. Moi, Lucien l'âne. Il est vrai que je dois être un des seuls à avoir porté Asimos sur mon échine; il en riait d'être sur mon dos et plus encore de m'entendre lui parler et lui confier ce que nous les ânes, on pense des patries, des guerres, des guerriers et de tous leurs patrons. Je le faisais tout en trottinant et en laissant sur le chemin des souvenirs des plus odorants. Mais là n'est pas l'essentiel du débat.



Quoique, dit Marco Valdo M.I. Tu touches sans doute au cœur de ce débat. Mais revenons un instant sur certaine appréciation que fait Gian Piero Testa à propos de la chanson elle-même... Il lui trouve un goût assez peu poétique, trop mot d'ordre. De fait, il n'a pas tort. Oui, le texte de cette chanson est très engagé et a des senteurs de mots d'ordre. On trouve des textes de cette même teneur chez Ivan Della Mea, par exemple. Cela arrive aux auteurs qui s'engagent un peu, qui s'engagent beaucoup et qui c'est vrai, pour certaines chansons, dans certaines chansons parlent au premier degré et laissent percer une volonté politique... et alors ? Où serait le problème ? Y en a-t-il un seulement ? Personnellement, je ne le crois pas. Quand le temps est aux mots d'ordre... Il suffit de ne pas confondre chanson de salon et chanson de (combat) de rue, il convient de voir aussi le « public » auquel le chanteur s'adresse; il faut aussi prendre en compte le moment, le lieu, les circonstances. Ainsi, dans la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres afin d'accroître leurs richesses, leurs pouvoirs, leurs prérogatives, leurs domaines et leur domination, d'accroître finalement leurs égos malades, il y a des moments, des circonstances, des lieux qui nécessitent des langages différents, des modes de perception et d'action sur la réalité qui sont nécessairement différents. Tout comme il y a des niveaux de conscience, il y a – y compris en poésie, en chanson – des niveaux de création différents. Va-t-on reprocher à Zola de faire parler ou penser les personnages de ses romans – dans Germinal, par exemple, comme des prolétaires, comme des ouvriers ? Sans parler de Brecht, de Gorki... Va-t-on dès lors reprendre Asimos quand il présente le discours révolutionnaire réel, celui qui est vraiment tenu dans certains cas, en certains lieux, à certains moments, pour certaines raisons... Mais de fait, cela date... On dirait, selon certains qui aimeraient que cela soit vrai, que cela n'est plus de mise... On peut regarder cette chanson comme certaines chansons, certains textes de la révolution espagnole de 1936, des révolutions sud-américaines, de la révolution russe... De grands textes de moments d'affrontements. Comment exprimer cela ? Et puis, est-on sûr que c'est passé ? Que se passe-t-il en Grèce, ne parle-t-on pas comme çà dans les rues d'Athènes ? Aujourd'hui ?



M'est avis, dit Lucien l'âne, que toi aussi tu touches là au fond du débat. Elle montre, cette chanson, comment les riches mènent leur Guerre de Cent Mille Ans contre les pauvres et comment ils s'essaient à les opposer les uns aux autres afin d'assurer leur domination, en mystifiant ou se ralliant (et à quel prix ?) jusque et y compris la gauche – disons parlementaire ou intégrée à leur société, une gauche bien-pensante, en quelque sorte. Une gauche qui ne veut pas mettre vraiment en cause le système, le régime. On connait la chanson : il faut respecter les institutions... Et aussi, bien évidemment, par la même occasion et encore une fois,les riches vont s'enrichir sur les cadavres des pauvres (Canons à vendre ! disait Boris Vian ), à étendre leur pouvoir au détriment d'autre riches.



Parenthèse, dit Marco Valdo M.I., elle me semble être une version prolétarienne du Déserteur de notre bon Boris Vian. Une version du Déserteur mais qui aurait au passage rompu avec la société des riches, qui aurait dévoilé le consensualisme social, que recèle l'idée de patrie. Et puis qui crierait À bas le Capital, à bas le travail... Là, il n'est plus seulement question de ne pas faire la guerre, mais il est tout bonnement question de révolution... Un mot qu'ils ont voulu discréditer, mais qui revient porté par l'histoire, porté par la réalité ...



En somme, pour dire ce que je ressens, c'est que cette rudesse de la chanson d'Asimos correspond très exactement à comment dire un « état d'âme », une manière de désigner le véritable ennemi, une façon de voir le monde et de vouloir le changer; d'ailleurs, l'Internationale ne dit pas autre chose (Ils verront bientôt que nos balles sont pour nos propres généraux...). En somme, une manière de tisser le linceul de ce vieux monde patriotard, nationaliste et cacochyme.



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.







Quand la patrie m'invitera

À aller combattre l'ennemi

Je leur dirai, je n'ai pas de patrie moi

Et encore moins, je ne m'immolerai

Pour le caprices de bourgeois

Pour les mandibules de bourgeois



Je leur dirai , je ne marche pas, cette fable ne m'enchante pas

Vous ne ferez pas de moi le boucher de mes frères

C'est vous mes ennemis qui êtes délirants

Vos sales intérêts teintent de sang la terre

Le domaine du capital pourrit désormais

Et les soldats qui se sont réveillés ne veulent plus combattre.


Nous voulons nos fusils, nous les voulons

Pour vos poitrines, juste pour vos poitrines

Et les peuples, les peuples fraternels

Vous mettront, vous mettront toujours au mur.

Quand vous commencerez, vous commencerez des guerres

Alors le combat sera de classes

Alors le combat vous abattra sur vos capitaux

Alors ce sera un combat de classe

Turcs, Grecs, Arabes et Noirs

Tous se sont, tous se sont , tous se sont révoltés

Et notre victoire se rapproche chaque jour un peu plus.



Quand la patrie m'invitera

À aller combattre l'ennemi

Je leur dirai, je n'ai pas de patrie moi

Mes mains servent seulement au travail.

Et quand ces deux mains seront des poings levés

Les rues se rempliront de vies humaines.

Où de leurs tailles elles écraseront le moindre de vos parasites.

Rien, rien ne pourra les arrêter

On ne peut, on ne peut arrêter la rumeur, la rumeur

Des affamés, les voix, les voix des esclaves,

Qui ont soif, qui ont soif de liberté, qui ont soif, qui ont soif

De fraternité, qui ont soif, qui ont soif de liberté

Rien ne peut arrêter notre cours

Les damnés de la terre, les damnés de la te...

Les prolétaires de la te... les prolétaires de la terre

Les prolétaires de la terre quand ils trouveront

Quand ils rencontreront leurs ennemis, ne feront pas un pas en arrière

Rien ne pourra arrêter notre cours

Le temps, le temps est avec nous.

Et la révolution viendra

Une petite étincelle déclenche un incendie.



Nous voulons nos fusils, nous les voulons

Pour vos poitrines, précisément les vôtres.

Et les peuples, oui, les peuples fraternels

Vous mettront, vous mettront au mur.



Ceux qui ont isolé leurs avoirs dans une patrie

Au-dedans de frontières, nous ont enclos comme des bêtes dans une cage

À chacun de nos réveils, ils ont riposté avec violence.

À bas le capital. Oui, à bas le travail.

Notre révolution sera, sera, sera

Le grand bond vers la liberté.


Nous le savons, nous l'avons appris, nous n'avons pas de patrie

La classe ouvrière lui pendra ses têtes.

Notre révolution sera, sera, sera

Le grand bond vers la liberté.

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Published by Marco Valdo M.I.

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