PLOMB
Version française – PLOMB – Marco Valdo M.I. – 2009
Chanson italienne – Piombo – Subsonica
Dédiée à Roberto Saviano
Te souvient-il, Lucien l'âne mon ami, d'une chanson intitulée Plomb, de Corrado Sannucci celle-là, qui racontait les ravages que le plomb, ce métal mou, fait dans l'organisme travailleurs humains - et le ferait sans doute de même façon, pour les autres vivants qui y seraient exposés. Le plomb, ainsi considéré, est un poison; il tue assez lentement.
Oui, oui, parfaitement. Je m'en souviens parfaitement. Mais pourquoi me demandes-tu cela ?
Tout simplement, car voici une autre chanson avec le même titre et pourtant, elle ne raconte pas tout-à-fait la même histoire, même si c'est une histoire de mort. Le plomb cette fois est envoyé tout chaud et en petite quantité, mais directement dans la tête ou dans le corps de celui qui doit mourir. Le plomb, vois-tu, ici, entre dans l'être sous forme de balle et a pour but de l'éliminer de la surface de la terre. Bref, il s'agit tout simplement d'exécutions crapuleuses, d'assassinats programmés par une bande organisée ou par une autre. Et cette chanson est dédiée à un journaliste qui a fait profession de dénoncer ces bandes... et donc, de devenir lui également le gibier de ces tueurs, qui décidément n'aiment pas qu'on leur dise leur vérité ou qu'on la dise à la face du vent et du monde. C'est pourquoi nous le disons ici aussi; ici aussi, toi et moi, nous dénonçons la bêtise bestiale de ces crétins assassins.
Évidemment, dit Lucien l'âne,... Dans la Guerre de Cent Mille Ans, ces mafieux sont dans l'autre camp... du côté des riches et des puissants. Nous tisserons un linceul à leur vieux monde puant et cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
« Taches de sang, journées de soleil
Les doigts sur l'asphalte, l'arme déjà déchargée.
Jeune vie en plâtre fragile
Tout finit, à terre reste une forme.
Valets et pions, échiquier de mort
Dans le système, la marchandise est la seule règle
Risquer tout et n'être rien
Dans le mal obscur qui rejette toute pitié.
L'air est plus pesant que jamais quand un fantôme nous prend l'oxygène
Quand le plomb est le seul futur de cette ville
Sous une coupole qui semble la normalité.
L'air est plus pesant que jamais et brûle tant que manque l'oxygène
Trop de silences dans ce béton qui saigne déjà
Trop d'espérances dans le viseur qui scintille à présent.
Si un rêve n'atteint même pas le matin
Si les illusions sont des scories d'humanité
Comment conjuguer un verbe au futur
Quand le futur est seulement l'adjudication des ténèbres.
Dans une terre de soleil et de poisons
Il y a un paradis infesté de démons
De spectres redoutés avec noms et prénoms
Qui tremblent seulement en face de la vérité
Celle du courage qui défie l'obscurité
Celle de celui qui écrit en dénonçant sa réalité.
Les âmes rampantes qui protègent le cauchemar
Sous l'ombre d'un lendemain qui brûlera. »
L'air est plus pesant que jamais quand un fantôme nous prend l'oxygène
Quand le plomb est le seul futur de cette ville
Sous une coupole qui semble la normalité.
L'air est plus pesant que jamais et brûle tant que manque l'oxygène
Trop de silences dans ce béton qui saigne déjà
Trop d'espérances dans le viseur qui scintille à présent.