MALATESTA
Version française – MALATESTA – Marco Valdo M.I. – 2012
Chanson italienne – Malatesta – Alessio Lega – 2012
Dans quelques jours, le vingt-deux juillet, il y aura quatre-vingts ans qu'Errico Malatesta est mort relégué, avec sa famille, dans une maison de Rome. Jusqu'à quelques années avant, il avait réussi encore, pourtant vieux, à continuer son activité, en publiant clandestinement, tous les quinze jours, Pensiero e volontà(Pensée et volonté); puis le régime fasciste avait serré l'étau autour de lui. Trop connu dans le monde entier pour être éliminé; il fut ainsi, à la lettre « incarcéré dans une pièce », comme Alessio Lega écrit dans cette chanson, consacrée à ses derniers jours. C'est la définition la meilleure pour les "arrêts domiciliaires" qui encore maintenant sont dispensées à profusion par des magistrats diligents à ceux qui s'opposent (Il suffit de prendre le TAV...).
Gardé à vue par des agents armés, sans pouvoir sortir ni avoir de contacts avec le monde extérieur. Il réussit, pour la énième fois, à s'échapper seulement par sa mort le vieux Malatesta ce 22 juillet de 1932 ; et jusque dans sa mort, il faisait peur. Tant que sa tombe fut elle aussi isolée. Les agents de police reçurent l'ordre de se déporter, toujours en armes, de la porte de maison au cimetière où il avait été enterré. Ils furent commis à la garde d'une tombe, pour empêcher que quelqu'un ne s'en approchât pour déposer une fleur, qu'on soupçonnait d'avoir les pétales de l'idée et de la résistance. [RV]
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Elle me rappelle, cette chanson, une chanson amérindienne qui commence elle aussi par Dors, dors... Bien sûr, elle parle d'autre chose... D'une mère qui va travailler aux champs pendant que dort l'enfant... Elle est en espagnol... Du moins, la version que je connais. « Duerme, duerme »... Et elle a toute sa place dans Les chansons contre la Guerre... Elle parle du travail et de la mort... Du métis, de la négritude, de l'oppression des patrons blancs... Je la proposerai bientôt... Elle aurait bien plu à Errico Malatesta...
Et dans la traduction, j'ai écrit Réveille, réveille... en souvenir des Cajuns... des Acadiens massacrés par les envahisseurs et déportés [[40252]]
Pour le reste, on s'en remet au commentaire de Riccardo Venturi... et reprenons notre tâche quotidienne et tissons le linceul de ce vieux monde rabougri, dispendieux, fol, mortifère et cacochyme (Heureusement !)
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
ERRICO MALATESTA
" Est anarchiste, par définition,
Celui qui ne veut ni être opprimé
Ni ne souhaite être oppresseur.
Celui qui revendique le plus grand bien-être,
La plus grande liberté,
Le plus grand bonheur possible
Pour tous les êtres humains. »
Dors dors Malatesta
Car l'histoire tournoie
Comme un corbeau de la lune
Déclinant
Dors dors dans ton lit
Cette caisse galvanisée
Ils te surveillent de près
Et mettent la nuit sous scellés
Dors dors Malatesta
Ici maintenant tout est en ordre
Chaque nuit, on se réveille
Chaque chose a son coût
La justice est un uniforme
On l'enfile et on se tire
L'égalité est un bien énorme
Elle est même cotée en Bourse.
Elle est même cotée en Bourse...
Dors dors Malatesta
Les gratte-ciel de douleur
Dressés comme des pierres
Sur le cœur
De ce chaos si malade
Que nous appelons notre vie
Dans l'idée que la joie
Soit notre énième blessure.
Dors dors Malatesta
Pensèrent les dirigeants
Pour la fête
En digérant même les fragments
De la terre crue en motte serrée
Et à court de respiration
Tandis qu'un bourreau que rien n’apitoie
Te garrotte encore un tour.
Dors tranquille Malatesta
Comme tu vois tout va bien
Sur l'abîme du futur
L'obligation des chaînes
On ne devrait plus y penser
Car celui qui part ne revient plus
Dans cette solitude
Ultramoderne
Réveille réveille Malatesta
Pietro Gori, Bakounine
Au son de la trompe
Faites renaître le matin
Caps de bonne espérance
Pour redoubler la passion
Emprisonnés dans une pièce
Bientôt la révolution
Bientôt la révolution....