ADIEU, MON AMI
Version française – ADIEU, MON AMI – Marco Valdo M.I. – 2011
Chanson tchèque de langue allemande - Ade, Kamerad! – Ilse Weber – 1944
d'après la version italienne ADDIO, AMICO MIO de Ferdinando Albeggiani da The Lied, Art Song and Choral Texts Page
Ilse Herlinger Weber était une poétesse et écrivaine d'origine tchèque et de religion juive.
À Prague, où elle vivait, elle écrivit de nombreux récits pour l'enfance et réalisa de nombreux programmes radiophoniques pour les enfants. Après l'occupation nazie, en 1939, elle réussit à sauver son aîné Hanuš en l'envoyant en Suède par un « kindertransport » [[http://fr.wikipedia.org/wiki/Kindertransport]]. Ensuite, elle, son mari et le plus jeune des enfants furent enfermés dans le ghetto de Prague et ensuite, internés au camp de Theresienstadt. Là, où furent déportés de très nombreux enfants, Ilse Weber fut infirmière dans le département enfants de l'infirmerie locale. Durant cette période, pour atténuer les peines des petits, elle composa de nombreuses poésies qu'elle improvisait en chansons en les accompagnant à la guitare. En octobre 1944, son mari Willi fut choisi pour le transfert à Auschwitz et Ilse demanda à le suivre. Elle et son fils Tommy furent tués dès leur arrivée. Willi survécut et put ensuite embrasser son fils Hanuš.
Juste une remarque à propos de la présente version française. J'ai considéré que ce message d'avant le voyage de la mort était écrit par une femme (Ilse Weber) et supposé qu'elle l'adressait à son compagnon... Ce que ne faisait pas la version italienne et il est vrai que le texte original en allemand ne permet pas de lever le doute... Sauf une certaine pudeur du texte, l'évocation d'une relation profonde, ancienne, comme vitale... le contexte... et ce « Ensemble, nous ... J'ai été si bien avec toi...»
Adieu, mon ami
Ici se séparent nos routes
Car demain il me faut partir
Me séparer de toi,
Car je suis sur le point d'être chassée
Et déportée en Pologne.
Tu m'as souvent donné courage
Tu as été bon et loyal,
Toujours prêt à m'aider.
Une pression de ta main
Suffisait à éloigner l'angoisse
Et ensemble nous supportions toute peine.
Adieu, mon ami,
Tu me manqueras tant,
Et il m'est difficile de te laisser
Il ne faut pas perdre courage
J'ai été si bien avec toi
Nous ne nous reverrons jamais plus.