ALMIRANTE
Version française – Almirante – Marco Valdo M.I. – 2009
Chanson italienne – Almirante – Roberto Benigni – 1972
Pour résumer les chapitres précédents : L'Italie avait connu vingt ans d'un régime assez douteux, dont les relents méphitiques avaient empoisonné le monde entier et failli le faire crever. De ce magma en putréfaction, on vit ressurgir, parmi bien d'autres qu'on avait épargnés, Giorgio Almirante qui recréa ( dès 1946) le parti fasciste – officiellement interdit – sous le nom de Mouvement Social Italien. Mêmes méthodes, mêmes odeurs. Mêmes prétentions, mêmes ambitions. L'objectif d'Almirante était de faire renaître l'Italie fasciste, de réimplanter les semences de la bête immonde. L'affaire allait bon train déjà. Nous étions en 1972. Almirante rebâtissait l'avenir du fascisme. Du M.S.I., on passa à l'Alliance Nationale et comme pour paraphraser le divin marquis, on conclura : « Italiens encore un effort pour réinstaurer le régime... »
Roberto Benigni, jeune artiste toscan, crachait toute sa colère contre Almirante et tout ce qu'il représentait. C'était en 1972. Pour le reste, voir le commentaire de Riccardo Venturi sur Canzoni contro la guerra (http://www.prato.linux.it/~lmasetti/canzonicontrolaguerra/index.php?lang=it)... Nous sommes en 2009.
Moi aussi, j'aimais beaucoup Benigni.
Allons donc relire « Non Mollare » publié à Florence le 12 avril 1925 et ses principes essentiels. Résumons : ne jamais se commettre avec le régime ou avec ses affidés.
Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.
Petite note explicative : Les personnages cités : Terracini, Pajetta, Natta ou Ingrao, Lama et Berlinguer étaient tous des responsables en vue du Parti Communiste Italien.
Fils de la lupa – jeune fasciste, équivalent du louveteau chez les scouts; Ballila : idem, scout fasciste.
Maudite soit l'heure,
Le jour, la seconde
Où deux emmerdeurs
Te mirent au monde.
Maudite, l'heure soit,
Le jour et l'année
Où ta mamma te donna
Ta première tétée.
Maudite soit l'heure de la nuit
Et plus encore la nuit de sabbat
Où un crétin te convainquit
D'être un fils de la lupa.
Si fallait te maudire
Je ne saurais comment en finir
Maudit soit ce jour-là
qui te fit ballila.
Maudite soit l'heure
de cette année calendaire
où mille crétins de malheur
te firent secrétaire.
Maudite la personne de choix
Qu'elle se sente toujours mal
Qui pour la première fois te parla
De la Droite Nationale.
La porte s'ouvrira.
Sans que tu t'en aperçoives encor
Entrèront les femmes et les amis
de tous les partisans morts.
Ils t'ouvriront la bouche
Et de mai au carnaval
Ils te feront sous la douche
Chanter l'Internationale.
Puis viendra; comment s'appelle-t-il ?
Terracini, non, Pajetta, Natta ou Ingrao
Qui te chiera sur les cils
Tout en chantant Bella Ciao.
À la fin, il s'en ira
Et te voilà content
Mais te pisse dessus Lama
Tout en chantant Siffle le vent.
Un malheur frappera ton ego
Ce sera un accident
Les hommes sont tous égaux
Mais toi, tu es différent.
Ta vessie éclatera (boum !)
Tes couilles éclateront (poum ! Poum !)
En un mois t'éclateront
Trente-trois révolutions.
Que la fièvre te prenne !
Qu'un abcès te tienne !
Que dans ton cul explosent
Toutes les bombes que tu poses !
Tous les morts des guerres
Sauteront ta moukère
et un fils te naîtra
Qui à Berlinguer ressemblera !