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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 20:49

LA FILLE ET LA MINE

 

Version française – LA FILLE ET LA MINE – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson italienne – La Donna e la miniera – Francesco De Gregori – 1983


 

L'utilisation et l'extraction du charbon fossile en Belgique et plus particulièrement en Wallonie, remonte à la nuit des temps. Dans le pays, il y a les plus anciennes mines du monde. L'extraction du charbon fut pendant longtemps une activité saisonnière; les travaux des champs alternaient avec ceux de la mine.
Le développement de l'industrie charbonnière a été fondé sur l'exploitation sauvage de masses d'ouvriers, dont les conditions de travail et de vie furent les plus difficiles et les plus précaires. Jusqu'à la Première Guerre mondiale, être mineur était une activité familiale qui se transmettait d'une génération à l'autre. Puis, suivit le reflux, jusqu'au refus quasi-total des Belges de descendre dans la mine. Raison pour laquelle le gouvernement belge favorisa et promut par tous les moyens l'immigration. Léonard Louis Bertollin, Valdôtain de Saint-Christophe fut le premier mineur italien officiellement recensé. Ironie du sort, il commença à travailler la veille de Noël de 1888 dans la mine de Bois-du-Luc, la plus vieille société minière belge.

Ainsi commençait le dur chemin de l'émigration italienne vers la Belgique, remplie d'événements dramatiques ( 867 mineurs italiens morts par accident entre 1946 et 1963) auxquels il faut ajouter la longue liste des mineurs décédés silencieusement de la silicose ( reconnue seulement en 1964 comme maladie professionnelle).

Dans les années où furent conclus les accords bilatéraux entre l'Italie et la Belgique, comme le protocole du 23 juin 1946 et celui du 11 décembre 1957, les immigrés italiens rejoignirent de nombre considérable les mines de charbon de Belgique : 24000 en 1946 et plus de 46000 en 1948.

Pour convaincre les personnes à aller travailler dans la mine en Belgique, l'Italie fut tapissée d'affiches de couleur rose qui présentaient uniquement les avantages du métier de mineur : salaire élevé, charbon et voyages en train gratuits, chèques famille, congés payés, pension anticipée...En 1961, les Italiens représentaient 44,2 % de la population étrangère en Belgique, atteignait les 200.000 unités.
Enfin, la tragédie. Le 8 Août 1956, dix ans après la signature de cet accord, 262 mineurs restèrent coincés dans la mine de Marcinelle; parmi ceux-ci, 136 Italiens. Ce désastre passa à l'histoire comme le tragédie de Marcinelle. Une explosion et immédiatement, les flammes envahirent les galeries de la mine, des galeries pas plus hautes que 50 cm (par endroits) où ils étaient contraints de travailler.

Le 11 août, trois jours plus tard, les sauveteurs réussirent à extraire de la mine les deux premiers corps à la cote 835 mètres. Mais c'est seulement après onze jours de dur labeur que les corps des 260 autres mineurs furent rendus à leurs familles. Le travail à la mine repris en avril 1957.

La mine fut fermée définitivement en 1967.

Ces travailleurs venaient principalement des régions du Sud. Des 136 mineurs italiens qui périrent à Marcinelle dans les entrailles de la mine du « Bois du Cazier », 60 étaient des Abruzzais, 22 Pouillais, 12 Marchisans, 7 Molisans, 5 Vénitiens et 4 Calabrais, pour citer les régions les plus frappées. Trente personnes étaient originaires de Manoppello et Lettomanoppello dans la province de Pescara.

Maman qui sait s'il valait la peine

De faire tant tant de route et d'arriver là.

Les gens sont les mêmes, et la scène ne change pas,

La même que j'ai laissée, il y a un temps

Ils ont faim de sous, ils ont faim d'amour

Et ils courent à cent à l'heure.

Leurs enfants ne ressemblent à rien,

L'adolescence les dévore d'un coup.

 

Et si je pouvais retourner en arrière,

En arrière, je retournerais,

Si je pouvais recommencer au début,

Je ne referais pas ce que j'ai fait.

 

À présent, il y a une fille de vingt ans qui vit ici,

Avec elle, je dors la nuit, je partage la nuit

Et une nuit sans doute, elle m'épousera.

À présent, c'est une mine qui nous donne mille lires l'heure pour descendre.

Quand nous sortons, nous trébuchons dans les étoiles,

Car les étoiles désormais nous ne les voyons presque plus.

 

C'est pas plus mal qu'il y ait toujours quelqu'un pour chanter

et nous fasse passer notre tristesse?

Sinon, notre vie serait une barquette au milieu de la mer,

Où entre la fille et la mine, il n'y a apparemment pas de frontières,

où la vie est un travail à la pièce

Et notre cœur un buisson d'épines.

 

C'est pas plus mal qu'il y ait toujours quelqu'un pour chanter

et nous fasse passer notre tristesse?

Sinon, notre vie serait une barquette au milieu de la mer,

Où entre la fille et la mine, il n'y a apparemment pas de frontières,

où la vie est un travail à la pièce

Et notre cœur un buisson d'épines.

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Francesco De Gregori

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