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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 22:34

 

Calcutta, ô Calcutta !



Canzone française – Calcutta, ô Calcutta !– Marco Valdo M.I. – 2013

Histoires d'Allemagne 86

An de Grass 87

Au travers du kaléidoscope de Günter Grass : « Mon Siècle » (Mein Jahrhundert, publié à Göttingen en 1999 – l'édition française au Seuil à Paris en 1999 également) et de ses traducteurs français : Claude Porcell et Bernard Lortholary.

 

 

 


 

 

 

Un petit video sur Calcutta : http://www.youtube.com/watch?v=J-cTrLQB7GY

 

 

 

023Calcutta.jpg

 

 

Calcutta, ô Calcutta !... Quel cul t'as ! Ô Quel cul t'as ! Je t'en prie, avec un titre pareil, on croirait que tu es devenu pornographe, dit Lucien l'âne en levant un œil froid comme un vent de Sibérie. Tu ne vas quand même pas me dire que tu te complais à de tels jeux de mots laids ?

 

 

Je n'ai certes rien d'un cycliste et Günter Grass encore moins... Je sais bien qu'un tel titre renvoie d'une certaine façon à Clovis Trouille, à son fameux tableau et à la comédie musicale déshabillée qui s'ensuivit aux Zétazunis, puis à Paris. Et bien évidemment, qu'il y a là une évocation dont le but est d'établir un contraste avec la ville capitale du Bengale occidental. Mais cette évocation n'est venue que parce que l'Histoire d'Allemagne de l'année 1987, où le narrateur et un des protagonistes est Günter Grass lui-même, raconte précisément le voyage qu'il y fit avec Ute, son épouse.

 

 

Ah, je comprends mieux maintenant, dit Lucien l'âne en souriant de son piano à bouche. Mais parle-moi un peu de la canzone...

 

 

Et bien, Lucien l'âne mon ami, je m'en vais satisfaire ta demande. Tout d'abord, Calcutta en elle-même avec ses presque vingt millions d'habitants, ces quatorze universités, son fleuve gigantesque, ses ponts et ses gares démentiellement énormes et bondés... Calcutta justifie à elle seule une chanson, même si elle se fait par l'entremise d'un couple de voyageurs venus de l'autre côté du monde. Il n'y aurait que cette seule raison que ce serait déjà indiscutable.

 

 

À t'entendre, il y a autre chose...

 

 

Si fait. Il y a le grand retour de Fontane dans le monde de Grass par l'entremise (encore une) de Ute, qui meuble les temps morts du voyage et comble l'ennui qu'elle semble ressentir là-bas, par des lectures systématiques du grand écrivain huguenot. Ce retour de Fontane n'est pas innocent, car c'est de là que surgira un des grands romans de Günter Grass qui – quelques années plus tard – mit l'accent sur la dérive née de la chute du mur, qui dénoncera la destruction programmée de l'Allemagne de l'Est et de sa population – roman intitulé Toute une histoire (Ein weites Feld). Un roman dont Fontane est un des protagonistes et qui expose dans les détails tout le système de démolition de l'économie par le libéralisme et le développement concomitant du fameux « rêve d'Otto » (von Bismarck, c'est-à-dire la Grande Allemagne). On est là dans les débuts de ce qui se passe actuellement en Europe ; on y trouve le système, le régime ( et sa tristement célèbre et ubuesque Treuhand) qui pour le moment, écrase les Grecs, les Espagnols, les Portugais... En attendant les autres... Dis, Mère Grand, pourquoi tu as de si grandes dents ?, demandait le Chaperon rouge.

 

 

C'est pour mieux te manger... Je sais, je connais cela aussi. cependant, il y a tellement d'autres harmoniques dans cette chanson que si j'en distingue bien certaines, j'en pressens d'autres sans pouvoir véritablement les nommer. Je pense que comme pour bien d'autres de tes Histoires d'Allemagne et de tes canzones, il m'y faudra du temps, de la méditation et peut-être même, n'y arriverais-je jamais. Quoi qu'il en soit, Marco Valdo M.I. mon ami, reprenons notre tâche sans discontinuer et tissons, comme tu le fais si bien ici, le linceul de ce vieux monde phagocytaire, destructeur, parasite, vampirisé par les riches et la richesse et cacochyme.

 

 

Heureusement !

 

 

Marco Valdo M.I.

 

 

 

 

Calcutta, ô Calcutta

Kalikata, Kolikata, Kolkata

Calcutta, ô Calcutta

Kalikata, Kolikata, Kolkata

 

Calcutta, ô Calcutta

Mon pauvre ami, je m' ennuie déjà

Calcutta, ô Calcutta

Fontane est là pour remédier à tout ça

 

Calcutta, ô Calcutta

Je n'en suis plus, mon cher, à belle ou laide

Calcutta, ô Calcutta

J'en suis à homard ou écrevisse

 

Calcutta, ô Calcutta

Homard ou écrevisse, tout est question de dimension.

Calcutta, ô Calcutta

Impossible à Calcutta de trouver le bon ton

 

Calcutta, ô Calcutta

Entre ces mendiants qui dorment dans la rue à terre

Calcutta, ô Calcutta

J'en suis toujours, à blonde ou brune, ma chère,

 

Calcutta, ô Calcutta

C'est délicat ce choix entre deux bières

Calcutta, ô Calcutta

On ne saurait iouler ici si loin des monts de Bavière

 

Calcutta, ô Calcutta

Je rêve l'après-midi entier sous la moustiquaire

Calcutta, ô Calcutta

De splendeurs frigides et de courants d'air

 

Calcutta, ô Calcutta

Deux Bengales séparés si longtemps déjà

Calcutta, ô Calcutta

Kali calcule qu'on les réunira

 

Calcutta, ô Calcutta

Kalikata, Kolikata, Kolkata

Calcutta, ô Calcutta

Kalikata, Kolikata, Kolkata

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Marco Valdo M.I.

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