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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 21:35
LA MONTGOLFIÈRE


Chanson italienne – La Mongolfiera – Ivan Della Mea - 1997

Version française – La Montgolfière – Marco Valdo M.I. – 2008


En ces temps d'apologie du travail, en ces temps de chômage exponentiel, il est temps de redécouvrir que la seule vraie richesse humaine est le temps de vivre. Il est temps de dire et de marteler doucement que le travail n'a rien de spécialement héroïque, n'a rien de véritablement intéressant, que cet esclavage n'est pas digne d'un être humain et qu'il faut donc l'abolir.
Arrêtons tout de suite les délires des censeurs du système en affirmant que certes, un certain nombre de tâches sont nécessaires à la vie, qu'elles sont la charge commune et qu'il convient de ce fait de les effectuer et d'en partager le poids de façon commune. Mais on ne voit là aucune raison pour que certains en tirent profit au détriment des autres. Remarquons une fois pour toutes, que le profit des uns se fait toujours sur le dos des autres. C'est logique, sinon où serait le profit ?



Venons-en au caractère proprement révolutionnaire de cette chanson au titre anodin de Montgolfière, animal tranquille sorti de l'imagination d'un marquis aussi pacifique qu'inventif. La note marginale de la traduction indique : Faut-il rappeler que Saint-Just avait lancé « le droit au bonheur », Paul Lafargue « Le droit à la paresse », Jules Destrée « Le droit au loisir »... Voici donc que Della Mea lance « le droit à la joie ». Ce sont de robustes revendications.

« Le droit à la joie » devrait être la devise de l'Union Européenne, le complément naturel de « L'Hymne à la joie » qui lui sert de devise musicale. Voilà qui donnerait à notre continent – avant que tels la colonisation, l'influenza, la tuberculose, l'esclavage et autres joyeusetés civilisatrices, cette solide devise n'embrase le monde, de quoi se réconcilier avec Rabelais, Breughel, Boccacio... et un programme de civilisation des plus réjouissants avec ses quatre droits: droit au bonheur, droit à la paresse, droit au loisir et droit à la joie...

Une de ces révolutions pacifiques (on veut l'espérer... sinon quoi ?) qui pourrait nous sauver du gigantesque désastre qui nous guette, si l'on persiste dans la trilogie divine : production, profit, travail.

Dès lors, jetez vos téléviseurs, ouvrez vos fenêtres, mettez-vous au balcon, zyeutez la montgolfière et oyez la chanson libertaire, la chanson bien douce qui ne chante que pour vous plaire...

Elle dit, la voix reconnue,
Que la bonté c'est notre vie,
Que de la haine et de l'envie
Rien ne reste, la mort venue. (Paul Verlaine)





smile



Je vais vous chanter l'histoire d'un beau gars

et je vous prie de l'écouter un peu

car il lui faut comprendre s'il peut vivre ou mourir

si on peut donner un espoir à son propre non.

Il s'appelait, je ne m'en souviens plus, peu importe

C'était un netesouvienspasdemoi.
Comme un songe d'une heure légère, d'une heure courte

Comme la saveur d'un bon vin ou d'un bon café.


Lui, il était beau, beau comme un vrai artiste

qui sait dire et qui sait donner en liberté

Ce n'est pas”, disait-il, “car je veux faire l'extrémiste

mais je n'aime pas déléguer, même un peu.”

Lui, il était beau, beau comme un vrai artiste

qui a conscience de son oui et de son non,

Ce n'est pas”, disait-il, “car je veux faire le moraliste

mais je n'aime pas déléguer, même un peu.”

Lui, il était beau comme celui qui est serein,

qui sait dire non aux sirènes du pouvoir,

il construisait des montgolfières couleur d'arc-en-ciel

qu'avec au dedans son savoir, il lâchait le soir .

Puis quelqu'un dit non à son téléviseur

et décide de se mettre au balcon

et découvre la montgolfière comme si c'était un premier amour

libéré par sa libération.

Puis quelqu'un prit tous les drapeaux

d'une vie et avec le fil de la joie

les cousit et insultant les dieux de tous les pouvoirs

fit siennes et sans ennui ses heures


Vous comprenez que tout cela était assez grave,

chaque soir, il y en avait qui se libéraient

et croulaient les audiences, la publicité et le navire

du régime des assemblées coulait.

Il fut interdit de construire des montgolfières

et de rêver de se mettre à la fenêtre.

Il fut interdit de se donner du temps et de l'espace pour comprendre

que l'ennemi, nous l'avions dans notre tête.

Mais si vous vous mettez au balcon ce soir
parmi les couleurs, les fantaisies et les sons dans l'air

vous verrez notre ami, sa dernière montgolfière,

vous entendrez une chanson libertaire.


Un sourire peut suffire pour dire

que pour lui et avec lui, on veut s'en aller

nous redonner une vie contre ceux qui nous font mourir

Le droit à la joie est à inventer.(1)

Un sourire peut suffire pour dire

que pour lui et avec lui, on veut s'en aller

nous redonner une vie contre ceux qui nous font mourir

Le droit à la joie est à inventer.

Pour nous redonner une vie contre ceux qui nous font mourir

Le droit à la joie est à inventer.

Le droit à la joie est à inventer.

Le droit à la joie est à inventer.




(1) Faut-il rappeler que Saint-Just avait lancé « le droit au bonheur », Paul Lafargue « Le droit à la paresse », Jules Destrée « Le droit au loisir »... Voici donc que Della Mea lance « le droit à la joie »... Ce sont de robustes revendications.

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Ivan Della Mea

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