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29 novembre 2020 7 29 /11 /novembre /2020 18:24


 

L’AMÉRIQUE, LE RIZ ET LES

 HARICOTS

 

 

Version française – L’AMÉRIQUE, LE RIZ ET LES HARICOTS – Marco Valdo M.I. – 2020

Chanson italienne – America, riso e fagioliAntonio Infantino – 1976

 

Album : « La Morte Bianca – Tarantata dell'Italsider », con il Gruppo di Tricarico (o I Tarantolati di Tricarico), Fonit Cetra / Folkstudio.

 

 

 

 

Metro NY

Lily Furedi – 1934

 

 

 

 

 

 

 

Dialogue Maïeutique

 

 

Tout en faisant la version française de cette chanson d’Infantino, au titre éloquent et moqueur, canzone dont je parlerai un peu plus après, dit Marco Valdo M.I. il m’est revenu en une série de vagues les multiples chansons qui parlent de l’exil, de l’émigration, ce long voyage aller et souvent même, aller-retour entre l’Italie et l’Amérique, toue l’Amérique, l’Amérique considérée comme un tout, ce dernier comprenant autant le Canada, le Brésil, le Honduras, le Mexique, le Panama, l’Argentine, le Venezuela, Cuba que les États-Unis. Cependant, comme souvent, dans cette chanson, il faut centrer le regard sur ces derniers, qui ont monopolisé indûment le nom du continent tout entier (alors que même rien qu’en Amérique du Nord, le Canada est plus grand qu’eux) et ont distillé et diffusé dans le monde l’idée de l’« American way of Life », sorte de paradis terrestre à la portée de tous – sous certaines conditions.

 

Oui, dit Lucien l’âne, j’en ai entendu parler et même depuis longtemps de cette émigration vers le « nouveau monde », qui a frappé depuis des siècles tout le Vieux Continent. L’Amérique, tous pays confondus, incarnait un futur de rêve. C’est sans doute la première « fake news ». J’ai entendu dire aussi qu’il fut le lieu de multiples ruées vers l’or, vers le pétrole, vers le caoutchouc, vers quoi encore ? Vers le bonheur ? Vers la richesse ? Vers quoi, vers quoi ?

 

Vers tout ça et vers une vie meilleure, répond Marco Valdo M.I., par exemple, Angelo Giusti déjà avant 1900 fit une chanson « Merica, Merica », que j’avais rendue en français sous le titre « MÉRIQUE, MÉRIQUE », qui disait :

 

« Mérique, Mérique, Mérique,

Que sera cette Mérique ?

Mérique, Mérique, Mérique,

Un beau bouquet de fleurs. »,

 

mais – pour beaucoup, il a fallu déchanter. Ainsi, à la même époque encore, une chanson anonyme pareillement intitulée « Merica, Merica », que j’avais mise en français sous un titre un peu différent et significatif de son amertume par rapport au rêve grandiose, « AH ! MÉRIQUE, MÉRIQUE ! », disait :

 

« Ah ! Mérique, Mérique, Mérique !

Mérique, Mérique, Mérique,

Mérique, Mérique, Mérique,

Mérique… au travail !

Mérique… au travail !

Mérique… au travail ! »

 

 

C’était là déjà le fond de cette histoire et c’est ce qu’on retrouve ici. Le paradis américain, c’est comme la loterie, pays de l’illusion, continent d’Alice au pays des merveilles. Tout le monde peut jouer, et avec de la patience et de l’abnégation, tout le monde a sa chance, mais réellement, très peu finissent par gagner. Cependant, il y a une grande différence, c’est que dans America, riso e fagioli (L’AMÉRIQUE, LE RIZ ET LES HARICOTS), il y a s’appuyant sur la constatation fondamentale de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font la guerre aux pauvres pour les dominer, pour les exploiter, une réflexion qui aboutit à la volonté explicite de changer le monde et l’idée que :

 

 

« cette expérience vivante de, de, de,

De ce nouveau monde

M’a appris que, que, que

Dans le monde entier,

Oui, entier, il faut changer,

Il faut changer.

Pour changer le monde entier. »

 

Comme on le voit, on est très loin du beau bouquet de fleurs de Merica,Merica d’Angelo Giusti.

 

Oui, dit Lucien l’âne, il y a là une vérité qui me plaît. Cette idée de changer pour changer le monde, si elle n’est pas sans une certaine cohérence devrait indiquer que le début de ce changement vers la fin de la Guerre de Cent Mille Ans passe par un changement de la conscience humaine, de l’homme individuel lui-même. Hors ce changement, on retombe au pas précédent. C’est du moins comme ça que je vois le monde, mais il est vrai que je suis Lucien et un âne. Quoi qu’il en soit, tissons le linceul de ce vieux monde global, prometteur, vantard et cacochyme.

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane


 

 

Je suis arrivé,

Je suis arrivé,

Ici en Amérique,

Ici en Amérique,

 

Comme un qui ne compte pas,

Un qui compte pour rien,

Qui ne compte pas,

Qui compte pour rien.

 

Ici en Amérique,

Ici en Amérique.

 

Le premier mot que j’ai appris

C’était « Très bien

Très bien, très bien.

Très bien, très bien, très bien ».

 

Ici en Amérique,

Ici en Amérique.

 

Ensuite, j’ai appris

À manger tout le jour, tous les jours,

Manger toujours

Des haricots et du riz riz riz riz.

 

Haricots et riz,

Haricots et riz.

 

Les gens que je rencontrais

Me parlaient et souriaient aussi

Ils me parlaient et me disaient

Ils me disaient ainsi :

 

Tout pousse, tout grandit

Vite, vite, tout pousse

Tout pousse, tout pousse

En Amérique, ici.

 

Ici en Amérique,

Ici en Amérique.

 

Moi j’ai travaillé, travaillé tant

Travaillé dur, travaillé tellement

Pour changer ma vie avec vaillance,

Avec patience, pour changer mon existence.

 

Ma vie, mon existence,

Ma vie, mon existence.

 

Mais c’est là que j’ai appris

Okay okay okay : oui, oui, oui,

Ce que je savais déjà,

Je savais déjà

 

Que partout dans le monde

Partout dans le monde,

Il y a un maître qui veut faire

Veut faire de nous.

 

Veut, veut, veut faire

Ses esclaves, ses serviteurs ;

Faire de nous, faire

Ses esclaves, ses serviteurs.

 

Excusez mes amis et camarades si,

Cette chanson n’est pas de la poésie

Mais c’est une chanson qui

De l’âme, qui de l’âme de l’âme, qui

 

Vient de l’âme,

Vient de l’âme.

 

Et en pleurs, je vois pendre, sans rémission,

Je vois, je vois se balancer

Tous les camarades qui n’ont, n’ont

Rien à, rien à, rien à manger.

 

Et pour manger,

Et pour manger,

 

Ils n’ont pas la force,

Ils n’ont pas la force, oui

Ils n’ont pas vraiment pas la force

De lever les bras et ainsi, amis,

Oui, ils ont vraiment faim, oui.

 

Pour de vrai, oui,

Pour de vrai, oui.

 

Mais cette expérience réelle de, de, de,

De ce nouveau monde

Mais cette expérience vivante de, de, de,

De ce nouveau monde

M’a appris que, que, que

 

Dans le monde entier,

Oui, entier, il faut changer,

Il faut changer.

Il faut changer

Dans le monde entier, pour changer,

Pour changer le monde entier.

 

Pour changer le monde,

Pour changer le monde.


 

L’AMÉRIQUE, LE RIZ ET LES  HARICOTS
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Published by Marco Valdo M.I.

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