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28 mars 2009 6 28 /03 /mars /2009 22:33

LA DERNIÈRE LUNE

Version française - LA DERNIÈRE LUNE – Marco Valdo M.I. – 2009

Chanson italienne – L'Ultima Luna – Lucio Dalla.



La Dernière Lune de Lucio Dalla est une chanson un peu énigmatique, un peu cinématographique, On retiendra ici spécialement la quatrième lune et cet étrange convoi de prisonniers, marchant pieds nus le long des voies. Ils rappellent ceux qui, libérés des camps, tentaient de rejoindre le pays.

Ce furent des millions d'hommes et de femmes qui errèrent pareillement au travers de l'Europe... il n'y a pas si longtemps. Il fait penser à l'étrange cortège des aveugles de Pierre Breughel ou à ces convois de lépreux ou de pestiférés qui sillonnaient eux aussi les routes du continent.

Et ce mouvement digne des plus grands moments du millénarisme que sont les trois dernières lunes.


Oh ! Elle a dû en voir des choses, la lune ! Même si, comme dans la chanson de Trenet, elle attend le soleil au rendez-vous qu'il lui avait fixé.


« Le soleil a rendez-vous avec la lune
Mais la lune n'est pas là et le soleil l'attend
Ici-bas souvent chacun pour sa chacune
Chacun doit en faire autant
La lune est là, la lune est là
La lune est là, mais le soleil ne la voit pas
Pour la trouver il faut la nuit
Il faut la nuit mais le soleil ne le sait pas et toujours luit
Le soleil a rendez-vous avec la lune
Mais la lune n'est pas là et le soleil l'attend
Papa dit qu'il a vu ça lui... »


Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.


La septième lune

Était celle du luna-park.

Le grand singe allait

Du carrousel au bar

Tandis que l'ange de Dieu blasphémait

En roulant des mécaniques

Grands muscles et peu de chair

Pauvre ange béni.


La sixième lune

C'était le cœur d'un malheureux

Qui, maudit le jour où il était né,

Riait toujours

Mais depuis des années ne voyait pas ses draps.

Avec ses mains noires de charbon

Il touchait le cul d'une femme

Et il riait et touchait.

Il semblait le maître.


La cinquième lune

Fit peur à tous

C'était la tête d'un monsieur

Qui avec la mort à ses côtés jouait au flipper.

Il était grand et élégant

Ni jeune, ni vieux

Sans doute malade

Sûrement malade

Car il perdait du sang par l'oreille.


La quatrième lune

C'était une file de prisonniers

Qui cheminant

Suivaient les voies du train.

Ils avaient les pieds ensanglantés

Et les mains sans gants. Mais ne te tracasse pas

Le ciel est serein

Aujourd'hui, il n'y en a plus autant.


La troisième lune, tous sortirent pour la regarder.

Elle était si grande

Que plus d'un pensa au Père Éternel.

On suspendit les jeux et on éteignit les lumières.

Alors commença l'enfer.

Les coururent chez eux car cette nuit

Revînt l'hiver.


La deuxième lune

Apporta le désespoir chez les gitans

L'un d'eux s'amputa directement un doigt.

Ils allèrent à la banque faire des opérations

Mais quelle confusion

La plus grande partie prit chiens et enfants

Et courut à la gare.


La dernière lune

Seul la vit un enfant à peine né.

Il avait des yeux ronds et noirs et profonds

Et il ne pleurait pas.

Avec ses grandes ailes, il prit la lune entre ses mains

Et il s'envola et vola au loin.

C'était l'homme de demain, l'homme de demain.

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Dalla Lucio
21 novembre 2008 5 21 /11 /novembre /2008 11:40

1983


Chanson de Lucio Dalla – 1983 – 1983

Version française – 1983 – Marco Valdo M.I. - 2008


Il est dix heures du matin et ma tête cogne

comme si j'avais bu un tonneau de vin

ou que ç'avait été ma fête,

j'ouvre la fenêtre, il fait encore noir.

Je lance un cri dans la rue, et personne ne répond.

Mon cœur s'est rompu comme un miroir s'est rompu;

elle s'est rompue cette belle montre te rappelles-tu

comment tu l'appelais.

Le silence continue, il est à peine sept heures

J'ouvre la radio, la télé, les oreilles

mais personne n'émet.

La pièce est pleine d'animaux qui semblent des moustiques

gros comme des chiens, mais les chiens au moins ne savent pas voler

Peut-être, que quelqu'un m'entend, quelque vieil ami m'entend

J'essaye de hurler si fort

si fort qu'au moins tu m'entendes

Quel jour, quelle année est-ce, c'est lundi, mardi mais quelle vie c'est.

D'une photo de ma mère, elle commence à parler

Elle dit « Te souviens-tu comme ton père savait faire ? »

C'étaient les années de guerre, tous avec le cul par terre,

on mangeait avec les chiens, te rappelles-tu à Bologne quelle fête

quand les Américains arrivèrent

Eh, en 43, les gens partaient, partaient et mouraient et ne savaient pas le pourquoi

mais après deux ans, tous jusqu'aux fascistes attendaient

Les Américains, comme à Ricccione, ils attendent les touristes

et justement toi, cette nuit sur la place sur les épaules de ton père tu semblais un roi

Finis les bombardements, tous à se faire des compliments

Seuls les morts étaient tristes et mangeaient du jamais.

Pas parce qu' ils étaient morts mais parce qu'ils ne s'éveilleraient pas demain

Te rappelles-tu comme cette brune était triste car elle savait qu'elle ne verrait pas

les fusées sur la lune – lune

Les fusées sur la lune sont un fait normal, on en voit tellement

plantées à la file qui semblent des arbres de noël

Puis en déplaçant le télescope, tu peux donner un nom aux étoiles

tu peux jouer avec tout, avec rien, tu peux aussi jouer ta peau,

mais quelque chose nous manque et quelque chose nous fatigue

nous fatigue avec toutes ces choses qui nous manquent quand nous ne les avons plus

Rencontrer les gens et s'ennuyer est un complot

Puis tu vois comme ils vivent pressés, l'ennui est seulement de la peur

Une peur qui agresse , qui chaque matin nous prend;

la peur d'être une viande à compter et que la vie, ta vie

ne change plus
Quelle année est-ce, quel jour c'est, lundi mardi, mais quelle vie c'est

du ciel tombe un journal aucune nouveauté

tout semble normal qui peut dire combien ça durera

tournera encore la terre ? Qui sait si elle s'arrêtera...

excuse-moi, c'est de quel côté la guerre ? Tourne un peu plus loin...

Ben, nous nous verrons demain, je fais deux sauts dans le vent et si tu m'entends

Demain je reviens ici, car

Eh 83, tu es là comme un miroir, tu nous fais sentir différents, personne ne sait pourquoi

ni meilleur ni pire mais tous, jusqu'aux plus tristes

nous attendons de nous éveiller ensemble, de nous garder, de nous toucher et de nous regarder

comme si nous ne nous étions jamais vus

et justement toi, cette nuit sur cette place sur les épaules de personne tu seras un roi

Sans bombardements.


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Published by Marco Valdo M.I. - dans Dalla Lucio

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