Version française - SENTIERS DE POÉSIE (1) – LA GUERRE EST FINIE (?) – Marco Valdo M.I. – 2012
Chanson italienne – Sentieri di versi (pt. 1) – La guerra è finita (?) – U.N.O. (Unidentified Noisy Object)– 2010
Puis on dit que UNO est de gauche.
On dit que UNO est de gauche.(ou le déclin du capitalisme réel) est un disque marxiste ; certes, mais dans un double sens:il renvoie aux théories du philosophe allemand (Karl Marx), mais aussi à l'ironie des frères Marx (Leonard Marx, Arthur Marx, Julius Marx, Milton Marx, Herbert Marx – respectivement Chico, Harpo, Groucho, Gummo et Zeppo) ; l'ironie est fondamentale quand on veut traiter certains thèmes dans un lieu peu adéquat comme la chanson. Ce n'est pas un disque politique, dans le sens qu'il ne prend aucune position politique, aussi car la politique a cessé déjà depuis un temps de donner des réponses aux interrogations que le monde actuel pose à l'homme. « Puis on dit qu'untel est de gauche » est une réplique du grand Antonio De Curtis (Antonio Griffo Focas Flavio Ducas Commeno Porfirogenito Gagliardi De Curtis di Bisanzio, altezza imperiale, conte palatino, cavaliere del Sacro Romano Impero, esarca di Ravenna, duca di Macedonia e di Illiria, principe di Costantinopoli, di Cilicia, di Tessaglia, di Ponte di Moldavia, di Dardania, del Peloponneso, conte di Cipro e di Epiro, conte e duca di Drivasto e Durazzo, dit Totò) dans « Totò e i re di Roma » répète de nombreuses fois. Une réplique pour des gens battus. Être de gauche signifie pour nous se reconnaître dans tous les réalités historiques (hommes, mouvements ou partis) qui ont lutté afin que la raison de quelques-uns ne prévale pas sur les droits de tous les autres. C'est un disque dans lequel à parler d'endroits et de temps différents,il y a les vaincus : Géronimo qui s'en vient récupérer son crâne, un des 81 passagers qui perdit la vie dans le ciel au-dessus d'Ustica, un rescapé des années de plomb, un docteur argentin connu qui, devenu soldat, montra au monde qu'on ne doit pas toujours courber la tête devant les puissants et puis, un paysan bolivien qui a lutté dans la « première guerre de l'eau » à Cochabamba. Au centre de chaque discours, il y a toujours le point de vue des marginaux ; de celui qui ne rentre pas dans l'histoire, étant irréductiblement différent, le point de vue des peuples qui habitent les « Républiques sans histoire », comme dirait Rimbaud. L'histoire est protagoniste aussi dans la suite finale. L'histoire d'Italie d'après-guerre à aujourd'hui, qui est relue – autant que ce soit possible dans l'espace synthétique d'un disque – du point de vue de ces sensibilités marginalisées.
Italiens votez ! La guerre est finie,
République ou monarchie.
Le partisan descend des montagnes,
Le politique monte sur les collines.
Et San Lorenzo à présent n'est qu'un cimetière
Mais un un jour il resplendira
Comme les chaussures de ce capitaine
Lustrées par ce petit gars.
Comme un squelette, un homme
Dépose dans l'armoire son fez*
Tandis que les Yankees entrent à Rome
Marchant sur tempo de jazz.
* Le fez noir était la coiffure des milices fascistes.