Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 mai 2009 2 12 /05 /mai /2009 10:40

FUME ET BOIS

Version française – FUME ET BOIS – Marco Valdo M.I. – 2009

Chanson italienne – Fuma e Bevi – Riccardo Venturi – 2003

 

Il se pourrait bien que Fume et Bois soit la chose la plus hallucinée, la plus bizarre et macabre que j'aie jamais écrite. Elle fait partie des trois « chansons en train », vraiment écrites en train, sur des billets de train; une habitude que j'ai encore à présent quand je voyage en train. Il m'est venu à l'idée en 2003 d'envoyer les trois « chansons en train » (les deux autres sont Litani sur le Pontino et La Maison de la Douane) au groupe Guccini; je me trouvais loin, ce groupe et d'autres choses étaient ce qui me liait à un monde que j'avais voulu éloigner de moi, et j'écrivais, j'écrivais. Cette chanson parlait de la mort de Francesco Guccini; Francesco Guccini est, heureusement, encore bien vivant, gaillard et nous voulons dire qu'il lutte aussi avec nous. Peut-être, écrivant sur la liste d'un cantauteur vraiment mort, un Génois, entendais-je éloigner les spectres. Ou bien n'était-ce qu'un étrange exercice de style. Ou peut-être encore autre chose, comme par exemple nous autres qui avons attribué trop aux fabricants de chansons, et peut-être trop. Longue vie à Guccini, on dit qu'en parlant de la mort de quelqu'un, on prolonge son existence. Mais, cependant toujours,en écrivant ces mots, il devait y avoir quelque chose dans mon esprit, et, dans ma tête, j'ai des choses qui avec régularité m'échappent, s'en allant pour leur propre compte. Si un jour, donc, par hasard, Guccini lit cette chose, il est autorisé à me bastonner du mieux qu'il lui semblera. À quelqu'un qui a écrit Quattro Stracci , ce ne devrait pas être trop difficile. Par ailleurs, il apparaît que Guccini a cessé de fumer et peut-être même, de boire. [R.V.]


 

Quatorze et vingt et un. Ils le trouvèrent

Du vomi plein la barbe, sur un divan

Dehors, il ne neigeait pas. Aucun miracle, rien

Juste l'implacable passage du temps.

Il chantait encore et depuis longtemps

Nous ne savions pas s'il fallait lever le poing ou rester muets.

En tout cas, pas de larmes. Les larmes

Sont une excuse pour ne pas se remémorer.

Fume et bois, compagnon. Et la mort

A un sens aller dont on ne revient jamais.

Tendu, plié, l'air innaturel

Et la congélation de la pensée.

Comme partout, des parfums et des puanteurs semblables.

Les feuilles entassées sur les chaises

Et depuis longtemps, nous ne savons pas encore

S'il fallait te dire de te relever et, debout, de chanter.

Le voyage a été dur et compliqué

Et la sagesse, et la simplicité

Ne sont pas des choses qu'on achète au poids.

On ne les vend nulle part

Même si tu n'avais pas existé

On aurait entendu ta voix

Un jour, nous croyons être vivants,

D'avoir partager ton illusion.

Fume et bois, compagnon. Il n'y a pas de remède.

Surtout pas la modération, ce chien mort

Et hier de la nuit, la dernière baise

Et le dernier sommeil offusque les sens

Et aucune phrase ne s'enfle, rien, rien

La musique s'évanouit et reste le rien.

Et peu à peu s'en ria de notre esprit...

Seulement... Seulement... Etcétéra, etcétéra, à peine...


 


 

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by Marco Valdo M.I. - dans Riccardo Venturi

Présentation

  • : CANZONES
  • : Carnet de chansons contre la guerre en langue française ou de versions françaises de chansons du monde
  • Contact

Recherche