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21 novembre 2008 5 21 /11 /novembre /2008 12:16

VENT DU NÉANT.



Chanson italienne – Vento del nulla – Francesco De Gregori – 1989

Version française – Vent du néant – Marco Valdo M.I. – 2008


Francesco De Gregori avec ce vent du néant a fait un authentique poème, et ce vent de là-bas, de nulle part, vent de rien... n'est autre finalement que le souffle, n'est autre que la vie qui va, qui vient et qui ravage tout, partout où il passe.


La poésie est comme le vent, elle va, elle vient, elle ravage tout, y compris la guerre, y compris la peur.


Alors, savoir si la chanson de Francesco De Gregori parle ou non de la guerre, n'a qu'un intérêt très ténu. Car comme Le Déserteur de Boris Vian, si elle n'est (ouvertement) une chanson antimilitariste, elle est assurément une chanson procivile, une chanson de paix, une chanson paisible.


Pour le traducteur, elle évoque quelques grandes chansons de la langue française. Celle-ci que je cite de mémoire (ô, je pourrais aller vérifier le texte exact, mais çà me gêne de vérifier si ma mémoire est fidèle à Tonton Georges; elle doit l'être) :


« J'ai perdu la tramontane en perdant Margot,

princesse vêtue de laine, déesse en sabots

Si les fleurs le long des routes se mettaient à marcher,

C'est à la Margot sans doute qu'elles feraient songer »


et puis, cet autre pur soleil poétique, lumière parmi les lumières, voix parmi les voix, voix d'Apollinaire, cet apatride (polonais, né à Rome, soldat français...) de Paris, chanté si merveilleusement par Léo Ferré, qui toujours reste en l'esprit comme une vague qui va qui vient, comme le vent de néant.


« Tu n'en reviendras pas, toi qui courait les fille

Jeune homme dont j'ai vu battre le cœur à nu... » (Louis Aragon),

il en était revenu pourtant; mais trépané à la guerre, Guillaume ne survivra pas longtemps... et qu'on ne vienne pas me dire que le Pont Mirabeau (1912) n'est pas un chant de paix.


Comment ne pas évoquer non plus, cette chanson d'avant-guerre – de la suivante, « Le vent m'a dit une chanson » (1937) [A.Mauprey – Lothar-Brühme]... Sinistre à souhait, comme une prémonition...


Je finirai par croire que le vent est rempli de présages et que la chanson est une sorte de Cassandre...


Sous le pont, passe la tramontane

Elle me bat le front, passe la tramontane,

Elle frappe la poitrine, passe la tramontane

On meurt déjà de froid, passe la tramontane.

Personne ne peut m'expliquer d'où elle vient,

On ne respire pas quand passe la tramontane.

Passe la tramontane qui chante une chanson

et dans cette chanson, il y a ton nom.



Dedans cette chanson, il y a un peu d'amour,

et mon cœur bat quand passe la tramontane.

Personne ne peut m'expliquer ce discours,

qui s'en va quand passe la tramontane.

Elle balaye la terre, passe la tramontane

Arrive la guerre, passe la tramontane.

On ferme les fenêtres, on parle un peu plus bas

Je te prendrai la main quand la tramontane passera.


Quand passe la tramontane, sous le pont,

il n'y a plus un nuage dans tout le ciel, pour tout l'horizon.

On actionne la sirène, on clôt les ventaux,

notre souper sera d'ailes de passereau.

Et ensemble, on rendra la nuit moins sombre

Et nous ôterons de nos yeux la peur de l'ombre.


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Published by Marco Valdo M.I. - dans Francesco De Gregori

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