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29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 17:35

UNE PETITE HISTOIRE SORDIDE


Chanson italienne – Piccola storia ignobile – Francesco Guccini – 1976

Version française – Petite histoire sordide – Marco Valdo M.I. – 2008




C'est arrivé près de vous, de chez nous, ici, là-bas, ailleurs, avant, maintenant et rares, en effet, sont ceux qui ont assumé leur devoir d'homme, c'est-à-dire ne pas laisser la femme – même la passagère du destin, celle de passage, celle qu'on a croisée un peu par hasard et qu'on a un peu par hasard marquée pour toujours – seule face à la douleur, seule face au remords. Même si dans certains pays, il n'y a plus la honte légale.


Bon sang de bonsoir, elle ne l'a pas fait toute seule et si tu t'es rapproché d'elle – même si tu n'es pas le seul à avoir goûté à ses charmes, à avoir partagé avec elle le plaisir de vie, si elle t'appelle (au secours) et elle t'appelle, sinon tu ne le saurais même pas... Si elle t'appelle, tu dois (impératif moral...), homme, l'accompagner, la secourir, l'aider et partager avec elle et face au monde, la douleur de l'enfantement rompu.

Il y a peut-être de bonnes ou de mauvaises raisons pour rompre le processus de vie, mais voilà, vous l'avez mis en branle ensemble et s'il faut l'arrêter – c'est là une décision intime et singulière – elle ne doit pas être seule face à l'angoisse. Tiens-lui la main, mon frère ! C'est la meilleure chose que tu puisses faire...

Car la comme ailleurs, l'argent ne suffit pas; l'argent ne suffit jamais à faire un homme. Il a « payé », dit la chanson. La belle affaire... Tu rigoles ? Ça change quoi ? Il a payé pour évacuer son angoisse propre, mais l'angoisse de celle qu'il laisse souffrir seule, cette angoisse-là demeure. Si tu as participé à l'action, ta simple dignité d'être humain te commande d'être là, tout entier, et de tenir la main de cette « mater dolorosa ».

Bien sûr, depuis 1974, quand cette chanson fut écrite et courage d'un homme, elle fut chantée, les choses ont évolué dans certains pays et dans le bon sens.

Certains pourtant voudraient enclencher la marche arrière.... Ne l'oublions pas, non plus.

Face à ceux là, comme face à d'autres nostalgiques de la restauration, un seul mot d'ordre : Ora et sempre : Resistenza !








Quelle petite histoire sordide qu'il m'échoit de vous conter

Si commune, si banale

qu'elle ne mérite même pas deux colonnes dans un journal

ou une musique ou des paroles un peu rimées

qu'elle ne mérite même pas l'attention des gens

Tant ils ont de choses plus importantes à faire.

Si tu l'as voulu, cela ne leur importe en rien,

Ils te l'avaient dit que tu finirais mal.


Mais si ton père savait quelle a été ta faute

Il suffoquerait de douleur.

Quelqu'un qui pouvait dire : “Je regarde tout le monde la tête haute”.

Il imagine à peine son déshonneur,

lui qui, quand tu es née, mit de côté cette bouteille

pour l'ouvrir le jour de ton mariage.

Il te voyait diplômée, il était fier de sa fille.

Si seulement il imaginait la honte.

Si seulement il imaginait la honte.

Si seulement il imaginait la honte.

Et penser à ce qu'il a fait pour ton éducation

De bonnes écoles, et peu mais de bonnes fréquentations,

élevée dans les valeurs de la famille et de la religion

d'obéissance, de chasteté et de bonnes manières.

Dis-moi alors ce que tu as fait, qui te l'as mis en tête

ou dis-moi où et quand tu l'as appris

toi qui n'a jamais vu à la maison une chose qui ne fût pas honnête

Et de certaines choses, on n'a même jamais parlé.

Et de certaines choses, on n'a même jamais parlé.

Et de certaines choses, on n'a même jamais parlé.


Et ta mère, ta mère, comme mère l'a deviné,

Elle sait lire comme mère dans chacun de tes regards.

Tu dois lui demander pardon, dire que tu t'es repentie,

que tu as compris, que tu regrettes ton erreur.

Mais comment vas-tu faire pour lui dire que personne ne t'a forcée

Ou lui dire que tu éprouvais même du plaisir.

Cela elle ne pourra pas le comprendre, car elle, en femme honnête,

elle l'a presque toujours fait par devoir.

Elle l'a presque toujours fait par devoir.

Elle l'a presque toujours fait par devoir.


Et ne dis pas de mal de lui, tu as encore eu de la chance.

Dans ce cas-là, tu sais, beaucoup le font.

Si, je le sais, dès que tu l'as dit, comme ça se fait, il t'a laissée

Mais il t'a trouvé l'adresse et les sous.
Puis, il a raison, tu ne peux pas démontrer que c'était de lui,

et puis, tu n'es même plus mineure

et dès lors, cette faute est entièrement la tienne.

Nous la loi ne nous poursuit pas.

Nous la loi ne nous poursuit pas.

Nous la loi ne nous poursuit pas.

Et ainsi tu t'es retrouvée sur une table de marbre

désirant presque mourir

comme un animal à l'abattoir, tu hurlais

mais ton cri ne pouvait presque pas sortir

et ainsi entre peur et remords, tu te retrouvais

vraiment seule entre les mains d'autrui

Et tu pensais en sentant ces morsures dans ta chair

à ton père, à ta mère et à lui aussi.

À ton père, à ta mère et à lui aussi.

À ton père, à ta mère et à lui aussi.

Mais quelle petite histoire sordide, tu es venue me raconter,

Je ne vois vraiment pas ce que je peux faire.

Te dire une phrase d'usage pour essayer de te consoler

Ou te dire : “Désormais, c'est fait, n'y pensons plus !”

C'est une chose qui ne peut faire une chanson à succès.

Elle ne vaut pas deux colonnes dans un journal.

Toi, tu l'as voulu, mais que veux-tu y faire maintenant

et les politiciens ont bien d 'autres choses à penser.

Et les politiciens ont bien d 'autres choses à penser.

Et les politiciens ont bien d 'autres choses à penser.

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Francesco Guccini

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