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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 22:51

LA LIBERTÉ

 

 

Version française (avec 40 ans de retard) – LA LIBERTÉ – Marco Valdo M.I. – 2013

Chanson italienne – La libertà – Giorgio Gaber – 1973


participation-piege-2.jpg



Je le sais que cette chanson a été moquée plusieurs fois, mais aujourd'hui pendant que j'étais en auto, je la réécoutais (horreur horreur) dans la version d'Emma (de l'album d'hommage à Gaber). Et en la réécoutant, en dépassant la gêne pour « Strillex », j'en ai découvert une nouvelle signification, ou mieux sa signification… Et je crois que ce site peut d'une certaine façon représenter cette liberté dont parle Gaber… La liberté n'est pas de rester à l'écart à faire ce qui nous plaît le plus, n'est pas plus de (j'ajouterais seulement) voter pour ce parti ou quelqu'autre, mais est s'engager pour la collectivité, s'engager chaque jour pour changer notre petit coin de monde. Et alors peut-être vue dans cette optique, elle peut entrer de plein droit parmi CCG....





Oh, mon ami Lucien l'âne aux yeux de braise sauvage, je te le dis, il ne faut pas se moquer des chansons de Gaber avant de les avoir écoutées, de les avoir comprises et surtout, de s'être interrogé sur le sens réel de ce qu'elles véhiculent. Que ceux qui se moquent ainsi s'interrogent sur eux-mêmes et sur le sens de l'humour. Je sais, je sais : « Plaisir d'humour ne dure qu'un moment, chagrin d'humour dure toute la vie... » et c'est ce qui les attend. Prenons la chanson ici intitulée « La Liberté »... La Liberté, il y a des milliers de chansons qui la vantent et qui le font en prenant les choses au premier degré. Personnellement, je n'ai rien contre, même si souvent, le résultat est des plus conformistes. Mais Gaber, Gaber, quand même, c'est autre chose...

 

 

Que veux-tu dire exactement ?, dit Lucien l'âne en se brossant vigoureusement le ventre avec la patte arrière droite. Je connais aussi plein de chansons qui ont pour thème la liberté... Par exemple, celle de Georges Moustaki, reprise par Serge Reggiani... dont je m'étonne d'ailleurs qu'elle ne figure pas dans les CCG, elle aussi. Et je t'invite vivement à l'y mettre.

 

 

D'accord, Lucien l'âne, mon ami, c'est une hérésie que cette chanson de Moustaki ne soit pas ici, mais on ne peut tout faire à la fois et comme tu l'as suggéré, je vais bientôt l'y mettre afin de réparer cet oubli ou tout simplement, ce retard. Mais, revenons à Gaber et à sa chanson. La liberté et l'ironie de Gaber font ici une danse sautillante et tangante qui ne déparerait pas le bar d'un bordel de Buenos-Aires. Au fait, « tangante », je l'ai orthographié ainsi rapport au tango, lequel est né et a fleuri précisément dans les bordels de là-bas... Sans doute eût-il fallu l'écrire « tanguante »..., mais je m'égare. Et je vais te dire un de mes regrets, presque une de mes hontes... Giorgio Gaber est quasiment ignoré en langue française... Un comble... Un peu comme si Brassens ou Brel ou Ferré ou Trenet... Que sais-je ? Étaient inconnus en Italie... Imagine des Chansons contre la Guerre de langue française...

 

 

D'abord, il faudrait qu'elles existent... et la question se pose d'ailleurs de savoir pourquoi elles n'existent pas... Je veux dire avec cette ouverture au monde, ce souhait et l'effort correspondant d'accueillir les autres chansons d’autres langues... avec en plus, un minimum de réflexion... Passons et revenons à Gaber et à sa chanson...

 

 

En effet... Gaber donc traite de la liberté et de l'homme... En somme, il philosophe. Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi la philosophie ne vivrait pas en chanson et devrait se réfugier dans des lieux secrets et finir par être l'apanage de gens tellement sérieux et nombrilistes. La philosophie, le droit de philosopher est à tout le monde et à chacun et j'aime mieux des philosophies quotidiennes et nées dans les « jardins mal fréquentés » plutôt que ces semoules produites par de ternes machines à moudre le néant. La philosophie est une aventure de tous les instants, c'est un impromptu permanent. Certains philosophes patentés, car il en existe et ils sont jaloux de leur statut, me font penser à ces grainetiers eugénistes d'origine américaine – en clair, ces gens de Monsanto – qui entendent se réserver un pré carré exclusif et définitivement hors d'atteinte du commun des mortels. Ils inventent des graines compliquées, spécifiques et stériles que seuls ils ont le droit de répandre et les moyens de les produire... Ensuite, ils s'ingénient à exclure tous les autres de ce joli marché et spécialement, ceux qui auraient l'idée d'avoir des penchants à l'originalité ou à la diversité. Donc, Gaber philosophe et toi, Lucien l'âne, pour ce qui est de philosopher, des philosophes et de la philosophie... depuis le temps que tu les pratiques... je n'ai rien à t'apprendre. Tant il est vrai que philosopher, c'est découvrir, c'est tout simplement penser le monde, la vie, etc... et que chaque nouvelle pensée s'en vient s'agglutiner aux autres. Après, chacun fait son tri. Donc Gaber philosophe et forcément, à la manière de Gaber... Comment aurait-il pu faire autrement ? Et à moi, la manière de Gaber, elle me plaît hautement.

 

 

Oh, mais à moi aussi. J'aime beaucoup Rabelais et Gaber. Par exemple. Je dis ça, car ça me vient comme ça à l'esprit. Deux mots cependant, pour insister un peu sur la dureté incisive, carrément chirurgicale de ce que chante Giorgio Gaber... Certes, il est pour « être libre » et sans doute, n'est-il pas pour la liberté, considérée par l'« homme » qu'il décrit, comme une sorte de marchandise ou d'attitude que l’on adopte car c'est l'usage, le bon ton, la mode ou pour être dans le coup, dans le vent ou du côté du manche. Quant au mot participation, je ne sais trop s'il est là par conviction ou par dérision.

 

 

Oh, Lucien l'âne mon ami, je vais te dire que j'ai le même sentiment. Je ne sais ce que voulais dire Gaber... mais la participation – au moment où il faisait sa chanson – était un thème fort prisé par les hautes couches de la société... En somme, on pouvait très exactement superposer le mot « participation » à ceux de cogestion, collaboration... ; le mot « participation » (ma non troppo) était très en vogue dans le « monde libre », le monde des chantres de la liberté par la force... Il s'agit en fait d'une sorte de récupération.. ; En somme, pour dire les choses clairement : « participation : piège à cons »... Et sachant aussi ce que Giorgio Gaber pensait de ce « monde libre » (made in USA)... J'ai donc l'idée qu'il faut – à moins d'avoir perdu tout esprit – voir dans cette chanson une solide démolition de l'athlète atlantique et de ses supporteurs...

 

 

Mon impression est exactement semblable et si tu le veux bien, recommençons à tisser le linceul de ce monde libre, participatif, enthousiaste, cosmétique, démocratique et cacochyme.

 

 

 

Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.

 

 

 

 

Je voudrais être libre, libre comme un homme.
Je voudrais être libre comme un homme.
Comme un homme nouveau-né
Qui a face à lui seulement la nature
Qui marche dans un pré

Avec la joie de vivre une aventure.
Toujours libre et vital
Il fait l'amour comme un animal
Comme un homme libéré
Heureux de sa liberté.

 

La liberté, ce n'est pas d'être sur un arbre
Ce n'est pas le vol du bourdon
La liberté, ce n'est pas un champ libre
La liberté est participation.

 

Je voudrais être libre, libre comme un homme.
Comme un homme qui à l'audace
De vaguer à sa fantaisie
Et qui trouve son espace
Seulement dans sa démocratie.
Qui a le droit de voter
Et qui passe sa vie à déléguer
Et à se faire commander
A trouvé sa nouvelle liberté.

 

La liberté n'est pas d'être sur un arbre
Ce n'est pas le vol du bourdon
La liberté n'est pas un champ libre
La liberté est participation.

 

Je voudrais être libre, libre comme un homme.
Comme l'homme civilisé
Qui se dresse avec son intelligence
Et qui défie l'univers entier
Avec la force incontestée de la science
Avec en plus le pathos
D'errer sans limites dans le cosmos
Convaincu que la force de la pensée
Est la seule liberté

 

La liberté n'est pas d'être sur un arbre
Ce n'est pas le vol du bourdon
La liberté n'est pas un champ libre
La liberté est participation.

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Giorgio Gaber
15 juin 2013 6 15 /06 /juin /2013 21:01

 

L'ÉGLISE SE RÉNOVE

 

 

Version française – L'ÉGLISE SE RÉNOVE – Marco Valdo M.I. – 2013

Chanson italienne – La Chiesa Si Rinnova – Giorgio Gaber – 1971 (version 1) et 1995 (version 2)

 

 

 

Dieu ce qu'ils nous emmerdent ces foutus calotins et tout ce qu'aussi ils pompent de deniers publics pour boucher le trou de leur culte.

 

 

Oh, oh, oh, Marco Valdo M.I., mon ami, tu y vas fort aujourd’hui. À t'entendre, on croirait que tu es passé dans le camp des bouffeurs de curés...

 

 

Mais voyons, Lucien l'âne mon ami, tu m'as déjà vu bouffer du curé... J'ai même jamais essayé... À mon avis, ce ne doit pas être très bon... Par contre, les curés, et leurs fidèles calotins, mangent eux du Dieu incarné dans l’hostie tous les dimanches, sinon plus souvent. Dès lors, rassure-toi, je ne suis pas plus bouffeur de curés que théophage. Laissons cette triste perspective alimentaire et venons-en aux faits. Si j'avais commencé de cette manière mon propos, c'était justement à propos de la chanson de notre ami Giorgio Gaber et je l'ai fait en citant – quoique très imparfaitement – une chanson de Georges Brassens, qu'il faudra bien mettre à la suite de celle de Gaber dans les Chansons contre la Guerre. Je te la promets pour très bientôt. C'est une chanson à chœur... J'entends encore la jolie voix de basse... « ces fichus calotins »... j'ai eu recours à cette chanson de Tonton Giorgio – Tempête dans un bénitier, gravée en 1976 – car elle est un écho à celle de Georges Gaber et spécialement à la première version de « La Chiesa Si Rinnova », qui date, elle, de 1971. C'était un tout jeune Gaber qui se lançait ainsi dans la dépollution de l’Italie. Et de fait, c'était l'époque où l'Église Catholique, Apostolique et Romaine (Écar) entendait reconquérir le public que son conservatisme lui faisait perdre et depuis longtemps déjà. Non seulement face à la montée lente, mais continue de la laïcité et de l'incroyance, mais aussi face aux autres Églises chrétiennes... car spécialement pour qui vit en Italie, il convient de rappeler qu'il existe bien des églises et même un grand nombre d'églises chrétiennes, qui toutes se baptisent elles-mêmes « L'Église ». Ainsi, sous la houlette de l'énième successeur de Pierre, elle (l'Écar) lança un concile, une sorte de risorgimento clérical. Pour le pape, il s'agissait – il s'agit toujours d'ailleurs – de sauver la mise à son église qui se veut universelle et ne rassemble que quelques centaines de millions de personnes (et encore... en théorie... car c'est le compte des baptisés, pas des pratiquants) sur les milliards d'êtres humains vivants. C'est surtout en Europe que se marque le déclin... Selon les statistiques de l'église catholique de France (car pour la France, on dispose de données chiffrées assez fiables)... le recul est constant et perdure – on est passé de presque 600.000 baptêmes catholiques en 1980 à environ 300.000 en 2009. (http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_catholique_en_France) et ce mouvement n'est pas prêt de s'arrêter... bien au contraire.

 

 

Que voilà une bonne nouvelle..., dit Lucien l'âne en souriant et de mettant en croix ses deux oreilles pour souligner le fait. Mais qu'en est-il de la chanson de Giorgio Gaber, finalement ?

 

 

D'abord, laisse-moi te dire comment je l'ai trouvée cette chanson – qui par parenthèse, aurait dû figurer dans les CCG depuis longtemps. Je lisais un petit texte des amis de l'Uaar, une association italienne des Athées, Agnostiques et Rationalistes , intitulé « La religione se rinnova » [http://www.uaar.it/news/2013/06/13/la-religione-si-rinnova/] et se référait directement à cette chanson de Gaber, qui m'était inconnue. Je l'ai donc cherchée et bien entendu, trouvée. Il y en a deux versions et je les ai retenues toutes les deux.

 

En fait, la chanson illustre à sa manière le mouvement dont je viens de te parler. Ce glissement infernal qui conduit à la décatholicisation de l'Europe... Une évolution lente, mais qui s'accélère. Cette décatholicisation et j'ajouterais même, cette déchristianisation de l'Europe est due certes à l'augmentation de la population sensible à la religion islamique, mais surtout, à la montée de l'incroyance – touchant d'ailleurs aussi bien les populations catholiques, chrétiennes ou musulmanes... Pour en revenir à Gaber, il note ce fait dans deux versions d'une même chanson à près de 25 ans d'intervalle. Et il montre les efforts de l'Église catholique (Écar) pour enrayer – même en Italie, cette décrépitude.

 

 

Et nous voici, encore près de vingt ans après, qu'écrirait-il aujourd’hui ? En as-tu une idée, Marco Valdo M.I. mon ami...?

 

 

Comme ça, là, tout de suite, ex abrupto, illico, à l'instant... Non. Mais je vais y réfléchir. Comme tu en as sans doute entendu parler, on vient encore de changer de pape... et les deux vers du refrain de Gaber me semblent appropriés à ce moment, car on va - à coup sûr, nous les resservir :

"L'Église se renouvelle pour la nouvelle société

L'Église se renouvelle pour sauver l'humanité.".

Mais Giorgio Gaberscik a cessé d'écrire en 2003. Il ne pourra plus rien nous dire à présent, en dépit de toutes les résurrections...

 

 

Quoi qu'il en soit, les évidences énoncées par le bon curé Meslier [[5393]] restent de mise et notamment ceci que nous commentions :

« J'insiste pour qu'on relise la dernière phrase, dit Lucien l'âne, on dirait qu'elle parle de l'Italie actuelle et de bien d'autres pays.

 

Je la relis, Lucien mon ami : « Et en plus, vous vilipendez le pauvre peuple, vous le menacez de l’enfer éternel pour des peccadilles, et vous ne dites rien contre les voleries publiques, ni contre les injustices criantes de ceux qui gouvernent les peuples, qui les pillent, qui les foulent, qui les ruinent, qui les oppriment et qui sont la cause de tous les maux, et de toutes les misères qui les accablent. »

 

 

En effet, dit Lucien l'âne en redressant la tête et en lançant d'un coup de cou sec sa crinière en arrière pour dégager ses yeux, que cela plaise ou non aux cagots, Jean Meslier avait une vision du monde assez lucide. » Ce que disait Meslier situe la position de l'Écar dans cet affrontement de la Guerre de Cent Mille Ans; malgré tous les discours trompeurs et les simagrées évangéliques, l'Église catholique (Écar) a toujours fait le jeu des puissants et des riches, quoi qu'elle s'en défende ! Dès lors,nous qui avons comme devise : « Noi, non siamo cristiani, siamo somari » - « Nous, nous ne sommes pas des chrétiens, nous sommes des bêtes de somme », reprenons mon ami Marco Valdo M.I., notre tâche et tels les Canuts [[7841]], tissons le suaire de ce vieux monde cagot, bigot, pervers, onctueux, oint et cacochyme.

 

 

 

Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

Version de 1971

 

  gaber1972.jpeg

 

Le monde est pressé, il n'arrête pas de changer
Pour rester dans la course, il faut s'adapter
Même l'Église veut toujours mieux faire
Alors, on réunit les pères conciliaires.
Ils arrivent à Rome avec grande conviction
Vingt-cinq mille prêtres de toutes les nations.

L'Église se renouvelle pour la nouvelle société
L'Église se renouvelle pour sauver l'humanité.

 

Ça parle, ça discute de mille questions
On étudie déjà mille solutions.
On parle de divorce sans fausseté
D'autoriser le mariage des pauvres curés
On parle de la pilule et d'autres expédients
Car dans le monde, les gens font trop d'enfants.

 

L'Église se renouvelle pour la nouvelle société
L'Église se renouvelle pour sauver l'humanité.

 

Il faut en donner acte à ces monseigneurs
L'urgence des choses les a rendus meilleurs
Depuis le temps que nous l'espérions en vain
La messe, finalement, se dit en italien.
Et il s'est établi, après mille discussions
que le prêtre, étant un homme, peut porter le pantalon.
Et si le vendredi manger le poisson te débecte
Sans faire d'histoires, tu peux manger un steak !
Et aujourd'hui, pour quelques mots à un journaliste
Tous disent que le pape est devenu communiste.

L'Église se renouvelle pour la nouvelle société
L'Église se renouvelle pour sauver l'humanité.

 

 

 

gaber-95.jpeg

 

 

Version de 1995.

 

Le monde est pressé, il n'arrête pas de changer
Pour rester dans la course, il faut s'adapter
Même l'Église qui semble ne pas se mouvoir

Se repent et démontre son immense savoir

Atteinte soudain de modernisme

Elle vient de sortir un nouveau catéchisme

Où tout est à jour, tout est contemporain

Où on risque l'enfer pour un simple gain
Où toute forme de magie est condamnée
Où même l'astrologie est prohibée..
Où le sens de justice est encore plus fort
Où même parfois, réclamée la peine de mort .

 

L'Église se renouvelle pour la nouvelle société
L'Église se renouvelle pour sauver l'humanité.

 

Pour le peuple italien dans ce climat délétère
Surgit l'acuité de la pensée du Saint Père.
Et tous ont compris combien le Pape est profond
Quand il dit que la mafia est fille du démon.
Ce qui stupéfie, c'est le courage de la C.E.I
Qui vient de réhabiliter Galileo Galilei.
Et maintenant si on divorce, on peut même se remarier
À condition d'être sage et de ne pas baiser.

Mais ce nouveau sacrement pour être immaculé

Il faut aller le quérir chez un autre curé.

 

L'Église se renouvelle pour la nouvelle société
L'Église se renouvelle pour sauver l'humanité.

 

Dorénavant, le pratiquant a une autre perspective
plus gaie, plus désinvolte, presque alternative
Pour l'instant, la pilule ne peut être acceptée
mais elle est admise quand on prévoit d'être violée.
Et plutôt que d'utiliser les préservatifs
Il vaut mieux devenir tous séropositifs.
Après les militaires, et après les docteurs
maintenant nous avons les pharmaciens objecteurs.
D'ailleurs pour l'Église, l'idéal est l'abstinence
Comme une invitation à l'autosuffisance.

 

L'Église se renouvelle pour la nouvelle société
L'Église se renouvelle pour sauver l'humanité.

 

De Rome le Saint Père nous envoie son message
Chaque dimanche à part lorsqu'il est en voyage.
Il voulait aller en Bosnie, il l'avait annoncée
Mais au dernier instant, il y a un peu repensé.
Car l'homme est saint et pieux mais il est aussi très rusé
il le sait lui que mort un Pape, on en fait vite un autre.
Et alors il a écrit un livre qui est devenu un gros événement
Il sera un peu fatigué, mais il ne reste pas en place un instant.
Par son autoritarisme, on peut dire, sans offense
Que le pape Woytila est le Berlusconi de l'Église.
À une Église toujours vigilante, qui combat, qui rutile
Il est juste donner un beau huit pour mille.
Même si les trafics louches du Saint-Siège
Sont une partie intégrante des mystères de la foi.

 

L'Église se renouvelle pour la nouvelle société
L'Église se renouvelle pour sauver l'humanité.

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Giorgio Gaber
11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 21:06

 

ET TOI, TU VIENS ME DIRE

 

Version française - ET TOI, TU VIENS ME DIRE – Marco Valdo M.I. – 2013

Chanson italienne – E tu mi vieni a dire – Giorgio Gaber - 1973

Texte de Sandro Luporini

Musique de Giorgio Gaber

 

 

 

À Milan, meurent en des circonstances mystérieuses
Certains témoins du massacre d'État
Entretemps à la télévision le Président
Exhorte au calme le peuple italien .

 

Et toi tu viens me dire « Moi, j'aime » comme si l'amour…
Et toi, tu viens me dire « Moi, je meurs » comme si la mort…
Et toi, tu viens me dire « Moi, je souffre » comme si la douleur…

 

À Rome, les huissiers chamarrés du Parlement

Font une cérémonie solennelle
Est venue du Vietnam du Sud une délégation
Pour confirmer leur amitié à notre nation.

Et toi tu viens me dire « Moi, j'aime » comme si l'amour…
Et toi, tu viens me dire « Moi, je meurs » comme si la mort…
Et toi, tu viens me dire « Moi, je souffre » comme si la douleur…

 

Comprendre ce qu'il y a derrière la douleur
Savoir l'analyser et motiver
Alors cette douleur, c'est ma rage
Face à des répressions toujours plus alarmantes
La rage d'un, la rage de tellement.

À Naples, comme si de rien n'était, Devant un étal
Rempli de cocardes tricolores
Il y avait des garçons qui demandaient des fonds
Pour le Mouvement Social Italien.

Et toi tu viens me dire « Moi, j'aime » comme si l'amour…
Et toi, tu viens me dire « Moi, je meurs » comme si la mort…
Et toi, tu viens me dire « Moi, je souffre » comme si la douleur…


Comprendre ce qu'il y a derrière la douleur
Savoir l'analyser et motiver
Alors cette douleur, c'est ma rage
Face à des répressions toujours plus alarmantes
La rage d'un, la rage de tellement.

Comprendre ce qu'il y a derrière la douleur
Savoir l'analyser et motiver
Alors cette douleur, c'est ma rage
Face à des répressions toujours plus alarmantes
La rage d'un, la rage de tellement.

 

 
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Published by Marco Valdo M.I. - dans Giorgio Gaber
11 février 2013 1 11 /02 /février /2013 20:39

GUÉRI

 

Version française – GUÉRI – Marco Valdo M.I. – 2013

Chanson italienne – Il Guarito – Giorgio Gaber - 1973

 

Texte de Sandro Luporini

Musique de Giorgio Gaber

 

 

 

Cher docteur, je vous suis très reconnaissant,
De tout ce que vous avez fait pour moi.
Je vivais avec ma famille et avec ma tante
Et je me perdais, et je ne savais pas pourquoi.
Vous m'avez dit : « Votre maladie est un cas de schizophrénie ».

En effet, j'étais vraiment hors de moi.

 

Ma pauvre maman
Mon pauvre papa
Tout ce qu'ils ont fait
Pour mon bonheur.
Même ma pauvre tante
Combien elle m'a aimé
Et mes parents quelle peine
Quelles larmes pour moi.

 

Cher docteur, je vous suis très reconnaissant,
Vous m'avez sauvé pour toujours de la folie.
Je suis vraiment bien, j'ai les idées plus claires
Je comprends presque tout, même ma tante.
Maintenant je suis lucide et conscient
Je contrôle bien mon esprit
Je vous écris d'un bureau de police.

J'ai tué ma maman
J'ai tué mon papa
J'ai même tué ma tante
Pour mon bonheur

J'ai tué mes parents
Vous seul pouvez me comprendre
J'aurais dû le faire enfant
Mieux vaut tard que jamais.

[parlé] :
Merci docteur, maintenant je suis vraiment bien :

Je suis vraiment guéri !

 

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Giorgio Gaber
31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 15:15

RAISONNE, MON AMI

 

Version française – RAISONNE, MON AMI – Marco Valdo M.I. – 2012

Chanson italienne – Ragiona amico mio – Giorgio Gaber – 1970

 

 

 

Chanson extraite de l'album « Sexus e politica ».

 

Musique et paroles d'Anton Virgilio Savona, inspirées de la lecture des « Méditations (Τὰ εἰς ἑαυτόν) » ou « Pensées pour moi-même », de l'empereur romain par ailleurs philosophe stoïcien Marc Aurèle, plus exactement connu sous le titre d'IMPERATOR•CAESAR•MARCVS•AVRELIVS•ANTONINVS•AVGVSTVS•ARMENIACVS•MEDICVS•PARTHICVS•MAXIMVS•GERMANICVS•SARMATICVS, TRIBVNICIAE•POTESTATIS•XXIV, IMPERATOR•X, CONSVL•III, PATER•PATRIAE

 

et comme tel, divinisé par le Sénat de Rome.

 

 

 

 

Autant lui qu'un cheval, dit Lucien l'âne en brayant... Et puis, autant un empereur pensant qu'un Duce ou un Reichführer délirant...

 

Bien raisonné, mon ami Lucien l'âne.

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

 

 

Raisonne mon ami, cela peut sembler étrange

Mais aux temps de l'empire du grand Vespasien

On trouvait les mêmes choses qu'inévitablement

Arrivent inexorablement maintenant.

 

Raisonne mon ami, réfléchis-y un moment

Et cherche honnêtement à en tirer enseignement.

On trouve à présent autant de gens qui s'aiment et qui se marient

Qui font des enfants, qui prennent soin de leur maison

On trouve celui qui tombe malade, celui qui fait la fête

Le riche, le paysan, des gens malhonnêtes

 

Raisonne mon ami, réfléchis-y un moment

Et cherche honnêtement à en tirer enseignement.

On trouvait alors le présomptueux et le traître

Celui qui désespère et qui meurt, celui qui crie et celui qui chuchote,

Celui qui a confiance, celui qui soupçonne

Celui qui va à la guerre, qui se tait et qui complote.‎

 

Raisonne mon ami, réfléchis-y un moment

Et cherche honnêtement à en tirer enseignement.

Tu dois convenir qu'inexorablement

Il ne reste rien de tous ces gens

Et de ceux qui ont vécu sous Tite et Trajan

Tous sont sous terre depuis longtemps.

 

Raisonne mon ami, réfléchis-y un moment

Et cherche honnêtement à en tirer enseignement.

Et puis regarde autour de toi, observe le monde vivant

Observe-le consciencieusement, il est plein d'enseignements

Tu verras qu'à présent, il y a toujours celui qui aime et celui qui fait la guerre

Qui pleure, qui fait la fête, qui meurt et qui est sous terre.

 

Raisonne mon ami, réfléchis-y un moment

Et cherche honnêtement à en tirer enseignement.

Alors tu comprendras qu'il n'y a pas d'issue

Si tu veux donner une valeur à ta vie

Je ne te dis pas qu'il faut vivre en héros

Mais au moins refuse d'être un zéro.

 

Raisonne mon ami, réfléchis-y un moment

Et cherche honnêtement à en tirer enseignement.

 

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Giorgio Gaber
31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 14:02

CHANSON CONTRE LA PEUR

 

Version française - CHANSON CONTRE LA PEUR - Marco Valdo M.I. – 2012

Chanson italienne - Canta che ti passa la paura - Giorgio Gaber – 1965

 


Le manifeste politique et artistique de Giorgio Gaber

 

 

 

Sans une tune,  je me suis mis en chemin

J'avais mes vingt ans et mon courage à la main

Mes oreilles pour entendre, mes yeux pour regarder

Un coeur pour comprendre et ma voix pour chanter.

 

J'ai tant vu de gens qui luttaient pour le pain

J'ai vu saluer celui qui part et celui qui revient

Se battre et s'aimer des filles et des garçons

Pour tous et pour chacun, je chante ma chanson.

 

Chanson contre la peur

Chanson contre le malheur

Chanson pour que soit mieux demain

Chanson pour égayer le chemin

 

Il faut des chansons qui puissent atteindre

Le haut des gratte-ciel et le fond des minières

Chansons pour les mères qui restent à attendre

Chansons pour celui qui part et qui espère.

 

Chanson contre la peur

Chanson contre le malheur

Chanson pour que soit mieux demain

Chanson pour égayer le chemin

 

Passent les années,  je poursuis le voyage

Pour aimer le monde, il en faut du courage

Mais celui qui me reste,  j'entends le donner

Tant que j'aurai du souffle,  je continuerai à chanter.

 

Chanson contre la peur

Chanson contre le malheur

Chanson pour que soit mieux demain

Chanson pour égayer le chemin

 



Chanson contre la peur

Chanson contre le malheur

Chanson pour que soit mieux demain

Chanson pour égayer le chemin.


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Published by Marco Valdo M.I. - dans Giorgio Gaber
20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 15:25

LE TIC

 

Version française – LE TIC – Marco Valdo M.I. – 2012

Chanson italienne – Il Tic – Giorgio Gaber – 1968

 

Texte de Walter Valdi

 

 

Mort au Travail !

 

 

 

Je travaillais chez Baggio

À la chaîne de montage

Je tournais une manivelle,

La même toujours, toujours elle.
Et un jour ainsi

Un tic me prit.

 

Je travaillais chez Baggio

Sur un tapis d'assemblage

Le moteur passait

Ma tête se tournait

Pour le suivre et ainsi

Un autre tic me prit.

 

On n'est pas si mal

Avec un tic horizontal

Mais il passait trop haut

Je l'atteignais d'un saut

Ainsi, ce tapis tyrannique

Compliqua encore mon tic.

 

Ils m'ont changé de secteur

Résultat : un infar au cœur

Le tapis était bien là

Dans l'autre sens, cette fois

Je me retrouvais mal barré

Avec mon tic modifié

 

Pour faire mon devoir

Il me fallait me mettre de biais

Et comme on peut voir,

J'ai hérité d'un tic à un pied

Et pour freiner cette pédale

J'avais vraiment du mal !

 

Je travaillais chez Baggio

En mai, quand ils m'ont viré

Le directeur m'a déclaré :

Avec vos tics, espèce d' idiot

Arrêtez de faire le malin

Vous n'êtes plus bon à rien.

 

 

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Giorgio Gaber
14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 20:37

LA COURSE



Version française – LA COURSE – Marco Valdo M.I. – 2012

Chanson italienne – La corsa – Giorgio Gaber – 1965

 



Ce texte de Gaber, comme d'autres, anticipait d'autres chansons comme L'ingranaggio qui naîtront de la collaboration avec Sandro Luporini.

 

*****


On ne saurait laisser passer une fois encore une chanson où il est question de robot, mon ami Marco Valdo M.I., sans rendre à Karel Čapek ce qui lui est dû. C'est-à-dire l'invention du robot, du moins en gros... En somme, l'idée du robot.



Tu as parfaitement raison, Lucien l'âne mon ami. J'aurais déjà dû le faire pour la chanson de La Mort du Robot [[19043]] du chanteur français Daniel Balavoine... Mais cela étant, rattrapons notre omission tant qu'il est temps encore... Ainsi, le robot (mot slave... désignant le « travailleur ») est venu au monde dans l'univers de l'anticipation ou de ce qui sera plus tard appelé la science-fiction. Et celui qui a porté le plus loin, me semble-t-il, la personnalité du robot, c'est le biologiste Isaac Asimov... lui-même auteur de science-fiction. Comme tu le sais, peut-être, il a carrément imaginé un monde rempli de robots, fondé sur la science de la robotique et les lois de la robotique.



Tu parles de personnalité du robot... Que faut-il comprendre ? Le robot serait-il un être vivant, complexe et doué de psychologie...



Sur ce point, la réponse est simple... Certains, dont Asimov, pensent que c'est, en effet, possible et pas nécessairement plus effrayant que certains membres de l'espèce humaine... Je dirais même, bien au contraire. Ne fût-ce que par la première loi de la robotique : un robot (il s'agit de robots évolués – des androïdes) ne peut pas tuer un humain (a fortiori... plusieurs) de son propre chef. Mais il y a autre chose, c'est qu'il y a également des robots animaux et pourquoi pas, un robot-âne qui tournerait la noria à la place de l'âne de chair et de sang.



« Noi, non siamo robot, siamo somari », s'écrie Lucien l'âne en brayant comme barrit un éléphant. Et le voilà parti dans un éclat de rire inextinguible...

 

Tu ne crois pas si bien dire, dit Marco Valdo M.I. Sans entrer dans tout le délire du démiurge, de l'homme donnant naissance à certaine créature... C'est assez romantique, effrayant [[http://www.dailymotion.com/video/x54d9t_frankenstein-1932-bande-annonce_shortfilms]] et ça peut même être drôle...


 

 

Cela dit, je reviens sur l'idée de départ de « robot », qui provient directement de la façon où dans les langues populaires slaves, on dénomme le « travailleur »... Ce qui donne toute sa dimension à la chanson et confirme son sens profond... Un travailleur italien se prend pour un robot et se rend compte qu'il n'est en finale qu'un robot... Juste retour de l'histoire sociale sur elle-même. Le « robot » est la démonstration vivante de l'absurdité du principe libéral de l'Arbeit macht frei... Non le travail ne rend pas libre, il « robotise » l'homme, il l'esclavagise derrière le délicat paravent du contrat social... Et puis, depuis un certain temps déjà, mais de façon de plus en plus évidente, de plus en plus répandue, de plus en plus étendue, dans les usines, dans les labos, le robot remplace le travailleur. Cela dit, je n'ai personnellement rien contre le robot et même contre les robots dans la mesure où ils font disparaître le travail, où ils prennent réellement la place et le fardeau de l'esclave. C'est même merveilleux... à la condition que le temps et l'effort humains libérés par les robots puissent servir à une vie débarrassée des contraintes, une vie où l'homme puisse vivre pleinement sans plus subir la dictature du travail. Vive le robot libérateur, celui qui délivre l'homme de l'obligation du travail, de l'obligation de « gagner sa vie », de l'obsession de la richesse, de l'infantilisme de la possession et de la domination. Ce serait la fin de la course jamais finie, qui jamais ne se termine sauf par la mort du coureur.

 

Mais seule la fin de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres pour les transformer en robots afin, comme dit de loup, de mieux les exploiter, pourrait mettre un terme à cette chaîne sans fin du travail qui tue la vie de celui qui y est contraint. On lui prend son temps (c'est-à-dire la substance de sa vie-même) contre un peu d'argent... C'est une ignominie. C'est ainsi que l'on arrive à comprendre que la naissance de l'homme passe par la fin du travail... Lors donc, Marco Valdo M.I., mon ami, tissons le linceul de ce vieux monde stakhanoviste, stressé, fordiste, financier, obèsement riche et cacochyme (heureusement).





Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.











Je suis un robot . Si on veut, je remue la tête,

Fidèle à mon patron, je ne fais jamais de fête.
Je travaille tout le jour, je n'ai jamais de temps perdu

Mais au fond, ça me convient, ça me rapporte plus

Vas-y fonce, continue ta course qui vaut plus que ta vie.

Vas-y fonce, continue ta course, la course n'est jamais finie.


Continue, tu n'as pas d'échappatoire et cherche à faire de l'argent

Qu'importe si tu ne vois pas tes enfants depuis longtemps

Si tu ne reconnais plus un arbre dans un pré

Si, pour aller plus vite, tu renverses un estropié.

Vas-y fonce, continue ta course qui vaut plus que ta vie.

Vas-y fonce, continue ta course, la course n'est jamais finie.


Je suis un robot à chaque commandement

Je bouge par à coups.

Mais je suis normal, je ne suis pas fou du tout.


Je travaille tout le jour, je n'ai jamais de temps perdu

Oui, mais au fond, ça me convient, ça me rapporte plus

 

Vas-y fonce, continue ta course qui vaut plus que ta vie.

Vas-y fonce, continue ta course, la course n'est jamais finie.


Ainsi, de jour en jour, tu deviens plus important

Mais regarde-toi dans le miroir : ne vois-tu pas que tu es vieux ?

Tu es vivant et tu sembles mort,

La course est déjà finie

Tu avais malheureusement tort,

Tu as aussi perdu la vie !

Vas-y fonce, continue ta course qui vaut plus que ta vie.

Vas-y fonce, continue ta course, la course n'est jamais finie.

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 22:44
L'ÉLASTIQUE

 

Version française – L'ÉLASTIQUE – Marco Valdo M.I. – 2011

Chanson italienne – L'elastico – Giorgio Gaber – 1973

 

 

 

Étendu sur le lit

Je ne sais pas bien par où commencer

La pièce est silencieuse

On a entendu le clic d'un enregistreur

Pourquoi je suis ici

Que suis-je venu faire

Je suis désolé

Je n'en sens plus le besoin

Je ne sais que dire

Que raconter

Une histoire ou un rêve

Moi, au dedans de moi, au dedans de moi, dedans de moi...

Moi, au dedans de moi, au dedans de moi, dedans de moi...

 

Je me souviens que je courais

Mon corps me suivait

C'était un corps primitif

Mais mon esprit le tirait

Mon esprit qui tirait mon corps nu

Nous étions deux, entre moi et moi, l'élastique

Moi, au dehors de moi, au dehors de moi, dehors de moi...

 

Il y avait mon corps humain

Qui s'efforçait de me suivre

Qui demandait d'aller lentement

mais l'esprit le tirait

Et mon corps qui me semblait si pensant

Se fatiguait, traîné par l'élastique.

 

Dieu, quel sensation de peur

Voir ce fil tendu

près déjà de la rupture

L'élastique ne tient plus, l'élastique ne tient plus...

D'un coup, dehors et dedans

L'accident.

 

Un enfant s'est brisé

Ne poussez pas,vous me faites mal

Je ne peux sortir, il fait trop noir

Vous, vous m'écrasez contre le mur

Lui marchait sans fil

J'ai peur de mourir

Il avait vu un soleil noir

On ne peut me toucher

Je suis dans une bouteille

Je suis enfermé dedans et je ne veux pas sortir

Il y a trop d'espace enter moi et moi

Je me sens en dehors de moi

Ma tête en dehors de moi

Mon corps en dehors de moi.

 

Mon esprit flottait

Dans une étrange dimension

Et je me rappelle avec peur

Une vision lumineuse

Mon corps si lointain comme mort

Était abandonné et il n'y avait plus d'élastique.

Moi, au dehors de moi, au dehors de moi, dehors de moi...

Moi, au dehors de moi, au dehors de moi, dehors de moi...

Moi, au dehors de moi, au dehors de moi, dehors de moi...

Moi, au dehors de moi, au dehors de moi, dehors de moi...

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 21:44
ON PEUT

 

Version française – ON PEUT – Marco Valdo M.I. – 2011

Chanson italienne – Si può – Giorgio Gaber – 1992

 

 

 

On peut

On peut

On peut, nous sommes libres comme l'air

On peut

On peut, c'est nous qui faisons l'histoire

On peut

 

On peut, je m'habille comme je veux

On peut, je suis libre de créer

On peut, je suis maître de mon destin

On peut, je peux mettre une boucle d'oreille

 

On peut critiquer l'étranger

On peut décrier le gouvernement

On peut ne pas faire usage des subjonctifs

On peut, nous sommes libres et transgressifs

 

Il suffit d'une occasion

Et notre imagination n'a pas de limites

Il suffit d'un pinceau, d'une couleur

Et nous sommes prêts

À perpétuer les créativité des pays latins

 

On peut faire les jeunes à soixante ans

On peut offrir des jeans aux grands-parents

On peut dans d'horribles émissions

On peut se gifler comme des couillons

 

On peut faire la politique en bédés

On peut s'amuser d'Andreotti

On peut avec la satire qui déborde

On peut imiter jusqu'au Pape

 

Avec cette humeur de la race italienne

Qui est vivace et batailleuse

Il est naturel que nous soyons nous

Que nous puissions changer tout

À condition que tout reste comme il était

 

On peut, nous sommes libres comme l'air, on peut

On peut, c'est nous qui faisons l'histoire, on peut

Liberté, liberté, liberté, liberté obligatoire.

 

Je suis assez changé, je suis émancipé

Je suis infidèle, je suis fou, je peux faire tout

Arrive la peur d'un vertige total,

Arrive la volonté un peu anormale d'inventer une morale

Utopie, utopie, utopie-pie-pie.

 

On peut ignorer les intellectuels

On peut prendre le parti des animaux

On peut faire al guerre pour des causes justes

On peut, nous sommes d'authentiques pacifistes

 

Pour chaque hantise, colère sociale, on dirait que les gens jouissent

Tous disent leur mot, nous faisons un beau chœur

D'opinions jusqu'à ce que le fait passe de mode.

 

On peut intervertir la nuit et le jour

On peut s'exciter avec un film porno

On peut négocier la prison

On peut rechanter « Facetta nera »

 

On peut transgresser n'importe quel mythe

On peut s'enticher d'un travesti

On peut consulter une sorcière

On peut se faire chacun une belle ligue

 

Dans cette liberté illimitée

D'expression et de mots

L'unique révolution que nous ayons faite

A un défaut

C'est la révolution du Coca-cola

 

On peut, nous sommes libres comme l'air, on peut

On peut, c'est nous qui faisons l'histoire, on peut

 

Mais quoi ? Avec toutes les libertés que vous avez, vous voulez aussi

La liberté de penser ?

 

Utopie, utopie, utopie-pie-pie.

 

Liberté, liberté, liberté, liberté

Liberté, liberté, liberté, liberté

Liberté, liberté, liberté, liberté

Liberté, liberté, liberté, liberté ...

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