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29 octobre 2017 7 29 /10 /octobre /2017 21:00

LES ÉTOILES S’EN FOUTENT

Version française – LES ÉTOILES S’EN FOUTENT – Marco Valdo M.I. – 2017

Chanson suédoise – Stjärnorna kvittar det lika - Tor Bergner – s.d.

 

 

 

 

 

Tor Bergner (1913 – 1990) était un poète, chanteur et acteur suédois.

 

 

 

Dialogue maïeutique

 

Ah, dit Lucien l’âne, voilà un titre qu’on comprend sans difficulté, tellement il est plein de vérité. Cependant, il est tellement vrai qu’il demande quand même certaines précisions ; car il peut s’appliquer à peu près à tout.

 

Certes, « les étoiles s’en foutent », c’est le point de vue de Sirius, comme on dit chez nous, répond Marco Valdo M.I. et les étoiles se foutent complètement de ce qui concerne la vie de l’un d’entre nous et même, de nous tous, ancêtres et descendants compris. Elles se foutent aussi complètement de nos guerres, de nos crises, de nos catastrophes tout autant que de nos réussites, de nos paix et de nos bonheurs. Quant à nos amours, même s’il y a des étoiles dans les yeux des amoureux, les vraies, les grandes, les lointaines s’en tapent comme de leur première étincelle, laquelle a dû se produire généralement, il y a quelques milliards d’années, au moins. Et si elles nous voient, ce qui est de la plus extrême improbabilité, ce serait après plus de deux fois cette durée ; quand je dis nous, je veux parler au minimum du système solaire tout entier ou plus sûrement, de la galaxie. Et nous, poussières d’étoiles, que dis-je, événements minusculissimes et instantanissimes, nous donc, ce nous individu ou collection d’individus humains, on n’atteint même pas la taille et la durée d’une particule élémentaire, telle que peut en imaginer le chimiste ou le physicien. On est tout bêtement des riens imperceptibles, même pas du néant – car lui, on peut le percevoir à l’échelle des étoiles et même, ce sont elles qui baignent dedans.

 

Mais où tu vas, Marco Valdo M.I. mon ami. Où tu m’entraînes, dis ? C’est la chanson qui raconte tout ça ?

 

Pas vraiment, Lucien l’âne mon ami, mais si on extrapole, sans doute que oui. Il aurait fallu interroger son auteur, mais il est parti pour les étoiles depuis un certain temps et je ne suis pas sûr de pouvoir le rattraper. Enfin, c’est très conforme au titre et à la fin de la chanson :

 

« Mais les étoiles s’en foutent,
Qu’on vive ou qu’on meure. »

 

M’est avis, Marco Valdo M.I. mon ami, que ce Suédois pensait en athée, car s’il eût été croyant, il aurait dit tout simplement : Dieu, les dieux… s’en foutent qu’on vive ou qu’on meure. Et même cette façon de dire l’aurait rangé dans les descendants d’Épicure. Cela dit, il nous faut retourner à notre tâche et tisser le linceul de ce vieux monde minusculissime, brévissime, tristissime, absurdissime et cacochymissime.

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

On sait et on entend

Depuis la nuit des temps
Qu’une étoile tombera,
Chaque
 fois qu’un homme mourra.

 

Entre les cris des hiboux,
Le vent glacial crie fort ;
J’entends des loups
Hurler à la mort.

 

Les veuves, pour de la soupe,
Pour du pain, les enfants – pleurent 
Mais les étoiles s’en foutent,
Qu’on vive ou qu’on meure.

 

 
LES ÉTOILES S'EN FOUTENT
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Published by Marco Valdo M.I.
27 octobre 2017 5 27 /10 /octobre /2017 20:28

L'HISTOIRE D’ESPAGNE 

(EXPLIQUÉE AUX ESPAGNOLS)

 

Version française – L'HISTOIRE D’ESPAGNE (EXPLIQUÉE AUX ESPAGNOLS) – Marco Valdo M.I. – 2017

d’après la version italienne de Riccardo Venturi

d’une chanson catalane – Història d’Espanya (explicada pels espanyols) – Brams – 2014

Texte : Francesc Ribera

Musique : Xevi Vila

 

 

 

 

 

Hégésippe Simon

 

LE PRÉCURSEUR

 

 

Une « histoire de l’Espagne » ironique des origines à nos jours, avec des moments très significatifs comme lorsque les habitants originaires du continent américain sont si émerveillés par leurs conquérants qu’ils meurent par milliers dans les mines d’or pour se payer le catéchisme et les leçons d’espagnol. Intéressant aussi lorsque le général Franco remporte les élections de 1936 en devenant le fondateur de la démocratie !

 

 

Dialogue maïeutique

 

Évidemment, tout le monde sait que ce n’est pas Franco Bahamonde – Generalísimo Francisco Franco, Caudillo de España por la Gracia de Dios – qui inventa la démocratie, mais bien Hégésippe Simon ; on se souvient encore de l’inauguration de sa statue sur la place principale de la riante commune de Poil, pour célébrer son centenaire le 31 mars 1914, où le grand précurseur de la démocratie qu’était Hégésippe Simon était en effet né à Poil, le 31 mars 1814. Il faut rendre à Hégésippe ce qui lui revient. Répétons-le : l’inventeur de la démocratie n’est pas Franco, c’est Hégésippe. On en fit à l’époque une chanson qui atteste la gloire de ce créateur de la démocratie. Je te propose le refrain de la biographie héroïque d’Hégésippe Simon, le Grand Précurseur de la Démocratie :

 

« Il fit tout jeune ses débuts politiques

En se faisant sous la Révolution

Guillotiner pour la Grande République.

C’est ce qui fit la gloire de son nom.

Un peu plus tard, cet aigle au cœur de bronze

En quarante-huit se faisait fusiller

Et finalement, c’est en soixante et onze

Qu’il succombait parmi les Fédérés.

Ah ! Ah ! mes bons amis chantons

La gloire d’Hégésippe Simon. »

 

Il fallait que ce fut dit ; d’ailleurs, le dénommé Franco n’a jamais participé aux élections de 1936 ; là aussi, c’est un imposteur.

 

C’est bien vrai ça, dit Lucien l’âne en riant.

 

Maintenant, mon ami Lucien l’âne, il s’agit de se souvenir que c’est une chanson catalane et en ce jour de proclamation de l’indépendance, il importe de plaider pour que sans délai et sans discuter, elle lui soit accordée. Les Espagnols, quoi qu’en pense le barbeau madrilène et son chœur national, ont l’habitude de céder aux demandes d’indépendance et ils ont perdu leur vertu coloniale des dizaines de fois et depuis longtemps. J’en tiens pour preuve ce qui suit. Au fil des siècles, les rois espagnols qui se sont succédés ont dû reconnaître l’indépendance ou abandonner la possession de – je ne retiendrai que les possessions les plus importantes : le Sahara espagnol (1976), la Guinée équatoriale (1968), le Gabon (1900), Malte (1530), la Sardaigne (1718), la Sicile (1735), le Royaume de Naples (1714), Cuba (1898) Porto Rico et les îles Vierges (1898), la Floride (1821), une série d’États d’Amérique du Nord en 1803 (Louisiane, Arkansas, Oklahoma, Missouri, Kansas, Texas, Colorado, Nebraska, Iowa, Dakota, Minnesota, Wyoming, Montana, Alberta, Saskatchewan) la Californie en 1821, Hispaniola (Haïti en 1697 + Saint Domingue en 1865), Vancouver, Colombie britannique, Washington, Oregon, Idaho (1819), les Philippines et Guam (1898), etc.

Alors, une indépendance de plus, qu’est-ce que ça changerait ? Au contraire, l’Espagne se grandirait de choisir d’admettre la liberté et de rejeter ses vieux démons coloniaux du passé. Elle se ferait peut-être même une nouvelle virginité.

 

 
 
 

Oh, dit Lucien l’âne, la virginité des vierges est une chose miraculeuse.

 

C’est d’autant plus vrai en Espagne où la vénération pour ces descendantes de Vénus est de plus extrême ; ils ont tué tant de gens en son nom. De plus, la Vierge est censée faire des miracles ; alors, attendons. À propos de miracle, je ne peux m’empêcher de te rappeler l’histoire du rabbin de Bratislava ou de Prague qui avait dû répondre aux comitards locaux du Parti communiste tchécoslovaque (c’était en 1968) inquiets de l’arrivée soudaine de milliers de touristes en chars d’assaut, venus du pays voisin, qui lui posaient avec insistance la question épineuse de savoir quand ces joyeux visiteurs s’en iraient et surtout, comment. Le rabbin, qui n’en menait pas large, réfléchit et répondit. J’ai consulté en haut lieu et Dieu m’a fait connaître deux solutions : une solution normale et une solution miraculeuse. La première, la solution normale est que des milliers d’anges vont descendre du ciel et ramener ces honorables visiteurs chez eux. Ah !, fit le comité. Et la solution miraculeuse, alors ? La solution miraculeuse, dit le rabbin, c’est qu’ils s’en aillent d’eux-mêmes. Comme l’Histoire (encore elle) nous l’a appris, c’est pourtant celle-là qui triompha ; au bout d’un temps, ils s’en allèrent et depuis, ils ne sont jamais revenus. On peut dès lors espérer un miracle espagnol.

 

Dans le fond, conclut Lucien l’âne, miracle pour miracle, ils ont vraiment gagné un mondial et Saint Bernabéu s’en réjouit encore. Avant de terminer, je voudrais rappeler ce que je disais l’autre jour :

 

« les Catalans sont des gens patients. Mais quand même, la seule voie raisonnable serait d’accorder leur indépendance à ces gens et puis, ensuite, trouver les arrangements qui s’imposent entre des voisins égaux ; ce serait d’ailleurs absolument indispensable du fait que les territoires sont immobiles. Voilà ce que je peux dire, moi qui ai vu tant de conflits, de luttes de libération. » 

 

Pour le reste, il nous faut reprendre notre tâche et tisser le linceul de ce vieux monde réactionnaire, colonial, franquiste, débile, stupide et cacochyme.

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 
 

 

Bienvenue à la conférence magistrale

Sur l’histoire officielle de l’Espagne

Qui dégonflera les fables et les contes malséants

Dont les nationalistes abreuvent les enfants.

 

Avec l’aide de gens comme Fabra et Bauzá

Pour combattre les mensonges, finalement parviendra

À toutes les écoles, le cours d’histoire

D’Espagne que les enfants devraient savoir.

 

Trois mille ans d’histoire font de l’Hispania

La nation la plus ancienne du monde, et déjà

Dans les peintures d’Altamira, on voit

Santiago Bernabéu, un tricorne et une tuna.

 

Les Romains et les Wisigoths sont venus ici

Non en conquérants, mais comme touristes

La Dame d’Elche, qui parlait le valencien

Se mit à l’espagnol, un beau matin.

 

Mais ce qui est si

Étrange et si confondant,

C’est malgré une si

Grande Histoire, d’Espagne, pourtant,

Certains veulent foutre le camp.

 

 
 

Le roi Jacques, qui était subtil et lapaoparlant

Sans reconquête, chassa de Majorque et du Levant,

Tous les Maures qui étaient venus

Voler le travail des gens du cru.

 

Plus tard, on a découvert le Nouveau Continent

Et les pauvres de là-bas s’en émerveillèrent tant

Qu’ils moururent par milliers dans les mines

Pour payer les cours d’espagnol et le catéchisme.

 

Et ainsi, on est devenu l’empire

Où le soleil jamais ne se couche

Et si l’empire a fondu, c’est qu’on n’usa pas

De la force contre ceux qui ne l’aimaient pas.

 

Quand l’Europe fit sa première révolution industrielle

D’abord, on a fainéanté et puis, on a couru derrière elle

Et on a évolué jusqu’au moment précis

Où Franco a remporté les élections de trente-six.

 

Franco lui-même est le fondateur

De la démocratie et en détient les droits d’auteur.

Certaines personnes attribuent aux Grecs cette invention,

Mais ce gouvernement du peuple est une perversion.

 

La démocratie et la monarchie séparément

Nous ont donné un résultat si spécial

Qu’on les a unies expérimentalement.

Et qu’on a gagné le mondial.

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Published by Marco Valdo M.I.
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 18:30

VOUS POUVEZ TOUJOURS COURIR

 

Version française – VOUS POUVEZ TOUJOURS COURIR – Marco Valdo M.I. – 2017

Chanson catalane – Espera'm assegut – Brams – 1992

 

 

 

 

 

« Vous pouvez toujours courir ». Quel titre curieux, encore une fois, Marco Valdo M.I. mon ami. Sache que pour ce qui est de courir, nous les ânes, on est assez doués. Plus doué encore que nous, il y a notre cousin d’Asie, l’onagre qui bat aisément à la course les chevaux les plus racés, les plus rapides et il est même plus endurant qu’eux. Ce serait déjà une réponse. Cependant, je suppose que ce n’est pas pour m’inciter à la course que cette chanson a été écrite.

 

 

Certainement pas, Lucien l’âne mon ami, même si cette course imaginaire entre les brillants chevaux du roi et les ânes sauvages peut être une parabole. Nous verrons si cela est possible. En attendant, laisse-moi d’abord préciser le contexte : à savoir qu’il s’agit d’une chanson catalane et qu’elle date de 25 ans déjà et que par certains aspects, elle paraît bien s’inscrire tout naturellement dans les événements récents qui sont, comme tu le sais, marqués par le conflit assez dur entre le gouvernement espagnol – autoritaire et totalitaire, incapable de négocier et la Généralité de Catalogne – assez désarmée face au régime madrilène. Cela dit, j’en viens à la signification de ce titre qu’il eût fallu traduire par « Vous pouvez toujours attendre », mais l’expression usuelle française est celle que j’ai retenue. Si on devait le dire plus crûment, cela donnerait « Vous pouvez toujours aller vous faire foutre » ou une autre expression fleurie du genre.

 

 

Oh, maintenant que tu le dis, Marco Valdo M.I. mon ami, je vois très bien le rapport avec l’actualité. Les Catalans, du moins une grande partie d’entre eux, vouent aux gémonies le sinistre barbeau madrilène.

 

 

Cela étant, Lucien l’âne mon ami, revenons à cette chanson ancienne. Que visait-elle à ses débuts, c’était en 1992 ? Elle mettait en scène un jeune homme (symbole du peuple catalan) auquel le pouvoir espagnol voulait imposer un service militaire. Évidemment, le jeune homme rejette cette proposition et il ajoute qu’il n’accepterait pas plus d’accomplir un service civil pour le compte de ce pouvoir lointain. Bref, si on traduit ses intentions, il ne veut rien céder à ce pouvoir étranger qui invoque le devoir envers le roi, le drapeau et l’État, tous espagnols. Ses réponses sont claires : ce n’est pas mon drapeau, ce n’est pas mon roi, ce n’est pas mon État et il ajoute :

 

« Si on en vient aux armes demain,

Vous pouvez être certains

Qu’on va se retrouver

Des deux côtés opposés. »

 

À part la confrontation armée, on dirait une chanson actuelle, dit Lucien l’âne.

 

C’est bien pourquoi je l’ai mise en langue française afin qu’on comprenne mieux l’enjeu proprement historique des derniers événements et aussi, qu’on comprenne également que quoi qu’il advienne prochainement, la Catalogne ne baissera pas les bras jusqu’à ce qu’elle retrouve son indépendance et qu’elle soit débarrassée de la domination espagnole, dont je te rappelle qu’elle la subit depuis des siècles.

 

En effet, dit Lucien l’âne, les Catalans sont des gens patients. Mais quand même, la seule voie raisonnable serait d’accorder leur indépendance à ces gens et puis, ensuite, trouver les arrangements qui s’imposent entre des voisins égaux ; ce serait d’ailleurs absolument indispensable du fait que les territoires sont immobiles. Voilà ce que je peux dire, moi qui ai vu tant de conflits, de luttes de libération. Maintenant, pour ce qui nous concerne, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde arthrosé, arcbouté sur ses privilèges, accroché à son pouvoir, malade des nationalismes sclérosés et cacochyme.

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

Il y a tant de problèmes chez moi,

Au travail et dans l’enseignement,

Car vous êtes venus me prendre chez moi

Et vous voulez me faire perdre un an.

Vous voulez me faire soldat

Invoquant un inexistant

Devoir envers le roi,

Le drapeau et l’État.

 

 

 

Vous pouvez toujours courir

Que j’aille soldat ;

Vous pouvez toujours courir,

Même au service civil, je n’irai pas.

Vous pouvez toujours courir

Pour me voir devant votre drapeau m’incliner.

Vous pouvez toujours courir

Et vous pouvez même aller vous coucher.

 

 

 

Ce roi est un fantoche

Et l’État est un fantasme,

Ce drapeau n’est pas à moi,

On ne me fera pas soldat,

Et n’allez pas penser

Que je n’y vais pas,

Car j’ai peur d’y aller

Ou que je suis témoin de Jéhova.

 

 

Ne cherchez pas d’alternative

Pour me plaire,

Je ne ferai pas le service militaire

Plus que le service civil.

Ma solidarité

Je la donne à qui je veux

Et c’est de ma seule volonté

Que je me bougerai le cul, si je veux.

 

 

Dans votre armée, je n’irai pas ;

L’Otan, je ne le servirai pas ;

Je ne défendrai pas

Les intérêts des Nord-Américains.

Si on en vient aux armes demain,

Vous pouvez être certains

Qu’on va se retrouver

Des deux côtés opposés.

 

 

 

VOUS POUVEZ TOUJOURS COURIR
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Published by Marco Valdo M.I.
25 octobre 2017 3 25 /10 /octobre /2017 17:10

VIVE L’AMÉRIQUE !

 

Version française – VIVE L’AMÉRIQUE ! – Marco Valdo M.I. – 2017

Chanson italienne – Viva l’America! – Pino Masi – 1987

 

 

 

 

VIVE L’AMÉRIQUE ! 

 

 

 

Viva l’America ! Vive l’Amérique ! Quel titre ! Quel titre !, Marco Valdo M.I. mon ami, dit Lucien l’âne un rien énervé. Quel titre encore une fois ! Un titre si plein enthousiasme et si je ne te connaissais pas comme je te connais, je pourrais penser que cette exclamation juvénile serait une innocente marque d’admiration pour une région lointaine. J’imagine que ce n’est nullement le cas et qu’il faut comprendre différemment ce sursaut d’ardeur patriotique à l’égard d’un continent étranger.

 

Figure-toi, Lucien l’âne mon ami, que j’ai eu la même réaction que toi quand j’ai lu pour a première fois cette chanson italienne pur déterminer si j’allais ou non en donner une version française, car comme tu peux le penser, je choisis ce que je traduis et il me faut souvent renoncer à cet exercice, qui est quand même assez laborieux et demande du temps. Donc, de prime abord, je me méfie toujours des dithyrambes, mais voyant le nom de l’auteur je me suis rassuré sans retard. Pino Masi ne pouvait être qu’un contempteur de pareille puissance : l’Amérique, bien entendu réduite aux seuls États-Unis, excluant ainsi les trois quarts (ou plus) de ce continent double ou triple. Voilà ce dont on parle : un morceau de continent, mais ce sont les Étazuniens eux-mêmes qui se gonflent le col. Et dans cette manière de voir et de se nommer, qu’en est-il de tous les autres Américains ? Considérés ainsi, ils n’existent pas. Cependant, le réel s’empresse de démentir cette vantardise.

 

Certainement et heureusement, dit Lucien l’âne. J’ai toujours ressenti une gêne, une sorte d’embarras devant cette exagération de soi, devant cette superbe et cette prétention. Mais dis-moi, Marco Valdo M.I. mon ami, la chanson.

 

Disons, Lucien l’âne mon ami, que c’est là une histoire américaine qui commence bien tard au moment où, venu d’Espagne, le Génois Christophe Colomb, alias Cristoforo Colombo, Christophorus Columbus, Cristóbal Colón, tteint une île des Caraïbes. Juste une petite incise pour faire remarque que ce personnage portait un nom prédestiné quand on le décortique un peu : Ce serait en quelque sorte le pigeon porteur du Christ, une sorte d’Esprit Saint en chair et en os.

 

À vrai dire, je n’y avais jamais pensé, dit Lucien l’âne en riant. Mais enfin, pourquoi pas ; ce serait une preuve de l’existence de la prédestination. Certains devraient y réfléchir.

 

Ensuite, je veux dire, car on a perdu le fil, dit Marco Valdo M.I., après l’arrivée du pigeon de Dieu, ensuite donc, rapidement, cet immense continent fut progressivement conquis, asservi et ravagé. Après avoir tracé un parcours historique légèrement elliptique, la chanson réduit son attention aux seuls Zétazunis, passe sur la liquidation des Amérindiens – à mon sens, elle ne fait que suivre son époque ; en 1987, date de sa composition, on ne parlait pas trop de cet aspect de la colonisation. À sa décharge, on ne s’est vraiment rendu compte que récemment que ce fut sans doute un des plus grands génocides de l’histoire humaine. Le décompte actuel estime que rien que sur le territoire des États-unis d’Amérique du Nord, il y avait à l’arrivée des envahisseurs venus d’Europe, environ 18 000 000 d’habitants amérindiens et que rapidement, 90 % ont été liquidés.

La chanson note qu’ils furent pour une part remplacés par des Africains transformés en esclaves. De tout cela, il reste des traces qui ne sont pas près d’être effacées. Toujours en chantant Vive l’Amérique !, la chanson célèbre la grande puissance surarmée actuelle et comment elle traite ses « alliés ». Comme on l’aura compris, ce titre est plein d’une virulente ironie.

 

Je m’en suis aperçu, répond Lucien l’âne en souriant. Et je suis, comme nombre de gens de ce côté de l’Océan atlantique, assez d’accord de dénoncer aujourd’hui ce qu’elle dénonçait, de dire mon dégoût de cette arrogance et de cette bêtise impériales. Je veux crier de la même façon : Viva l’America ! Cela dit, il nous faut continuer notre tâche et tisser encore et toujours le linceul de ce vieux monde esclavagiste, génocidaire, arrogant, ambitieux, stupide et cacochyme.

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 
 

Vive l’Amérique ! 
Vive, Vive l’Amérique ! 
Vive l’Amérique ! Vive l’Amérique ! 
Vive, Vive l’Amérique !

 

L’Histoire de l’Amérique est stupéfiante, véritablement !
Quand Christophe Colomb vit au milieu de l’océan
Cette terre splendide, il voulut en faire présent
À la reine pâle d’un royaume d’occident.

 

Qui était-ce encore ? Oui, Isabelle la catholique. Très bien !

 

L’Histoire nous raconte que notre Génois 
Mourut dans la gêne et la misère loin de chez soi
Et que sa belle Amérique aussitôt on démembra
Pour la donner aux barons, aux princes et au roi.

 

Vive l’Amérique ! Vive l’Amérique ! 
Vive, Vive l’Amérique ! 
Vive l’Amérique ! Vive l’Amérique ! 
Vive, Vive l’Amérique !

 

Les siècles passèrent qui la dépouillaient
Et les peuples qui alors l’habitaient,
S’aperçurent qu’ils avaient un brin exagéré,
Mais ils ne pleurèrent pas sur le lait versé.
Alors, sur leurs frêles navires, les négriers 
Volèrent l’Afrique et emplirent leurs voiliers 
De tant d’esclaves agiles, de tant de corps sains
Et firent fortune en vendant de l’humain.

Vive l’Amérique ! Vive l’Amérique !

Vive, Vive l’Amérique !

Vive l’Amérique ! Vive l’Amérique !

Vive, Vive l’Amérique !

 

Ainsi naquit son industrie et naquit sa prospérité : 
D’une main-d’œuvre fournie par des négriers ! 
Et naquirent les usines d’armes américaines,
Pour de nouvelles expéditions en terres lointaines. 
Ainsi naquit le pouvoir de cette grande Nation
Qui a toujours peu de scrupules et trop de prétentions,
Qui veut dominer le monde et mettre les mains 
Sur les biens de peuples qu’elle dit « souverains » !

 

Vive l’Amérique ! 
Vive l’Amérique ! 
Vive, Vive l’Amérique ! 
Vive l’Amérique ! Vive l’Amérique ! 
Vive, Vive l’Amérique !

 

Elle est exceptionnelle cette Histoire des États-Unis ;
Elle nous fait même comprendre que si nous sommes mal ici,
C’est que nous faisons partie de leur grand empire, 
Un peu trop à la périphérie, ici, près du cimetière !

 

Vraiment !

 

Ils nous donnent quatre sous pour montrer comme ils sont bons, 
I
ls nous utilisent comme troupe et nous traitent de couillons, 
Ils nous envoient par-delà les mers et les montagnes 
À leur place, au feu et à la castagne !

 

 

Vive l’Amérique ! 
Vive l’Amérique ! 
Vive, Vive l’Amérique !
Vive l’Amérique ! Vive l’Amérique ! 
Vive, Vive l’Amérique !

VIVE L'AMÉRIQUE !
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Published by Marco Valdo M.I.
21 octobre 2017 6 21 /10 /octobre /2017 20:30

Les Présidents, les Indiens et le Général

 

La question indienne ou comment faire disparaître 18 000 000 de personnes pour prendre leur territoire.

 

Chanson française – Les Présidents, les Indiens et le Général – Marco Valdo M.I. – 2017

 

 

 

 

 

Dialogue maïeutique

 

Donc, Lucien l’âne mon ami, personne ne contestera que les États-Unis d’Amérique soient une grande nation, ni même qu’ils sont une grande puissance qui domine la planète depuis au moins un peu plus d’un demi-siècle, ni qu’ils possèdent la plus puissante force armée du monde.

 

Certes, Marco Valdo M.I. mon ami, je ne contesterai pas ces affirmations qui me paraissent exactes, du moins pur ce que j’en sais.

 

Ça tombe bien, dit Marco Valdo M.I., car la chanson e rapporte directement à leur histoire et singulièrement, à la façon dont ils se sont constitués laquelle est fondée sur la spoliation des terres indiennes et l’élimination physique des populations qui y vivaient.

 

J’avais connaissance de cette expropriation forcée des territoires indiens, dit Lucien l’âne. Ce fut, me semble-t-il, l’application pure et simple de l’adage : « Tire-toi de là que je m’y mette ! » et si j’ai bonne mémoire à peu près l’ensemble de ces expropriés furent tués par les armes ou décimés d’autres façons.

 

C’est en effet ce qui s’est passé, Lucien l’âne mon ami. Tous les moyens ont été utilisés, y compris l’empoisonnement et l’inoculation de maladies. On y ajouta pour faire bonne mesure l’alcool et la drogue. Tout cela est bien connu. Ce qu’on sait moins c’est que les populations indiennes ainsi réduites à néant étaient composées d’un nombre énorme d’individus. Les calculs établis le plus récemment et le plus scientifiquement chiffrent les victimes de ce génocide à 18 000 000 de personnes. Dix-huit millions de personnes ont été rayées des vivants en quelques dizaines d’années. Et pour atteindre un tel résultat, il a fallu le faire systématiquement. Tel est le décor de notre chanson.

 

Un tel génocide est proprement consternant, dit Lucien l’âne en raclant le sol avec mépris. Mais qu’en ont dit les autorités de ce pays qui, si je ne m’abuse, se considère comme un défenseur des droits de l’homme, comme une des plus vertueuses démocraties de tous les temps. Elles ont, par exemple, sans doute voulu empêcher pareils massacres et à tout le moins, ont condamné ces agissements criminels.

 

 

 

Détrompe-toi, Lucien l’âne mon ami. Tout au contraire, elles ont encouragé et justifié ces assassinats massifs. C’est le sujet même de la chanson qui reprend (quasiment) mot à mot les propos de plusieurs Présidents des États-Unis et de plusieurs hauts responsables- tous censément des gens respectables. Elle accuse donc nommément d’avoir cautionné le génocide des populations indiennes :

 

Georges Washington (Président 1)

Benjamin Franklin (Bonhomme Richard)

Thomas Jefferson (Président 3)

James Monroe (Président 5)

John Quincy Adams (Président 6)

Andrew Jackson (Président 7)

John Marshall (Président de la Cour Suprême)

William Henry Harrison (Président 9)

Theodore Roosevelt (Président 26)

Philip Sheridan (général).

 

Enfin, j’ajoute que j’ai trouvé tous ces renseignements dans un ouvrage scientifique publié par le géographe étazunien, Jared Diamond, intitulé « Le troisième chimpanzé ».

 

Voyons cette chanson et reprenons notre tâche et tissons de conserve le linceul de ce vieux monde massacreur, spoliateur, expropriateur, génocidaire, suicidaire et cacochyme.

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

Le Président 1 (1732-1799) dit :

 

Destruction totale de leurs villages,

Dévastation de leurs terres,

Incendier toutes leurs récoltes,

Empêcher leurs moissons nouvelles.

 

Le Bonhomme Richard (1706-1790) dit :

 

Les sauvages doivent disparaître

Dit la Providence

Les Cultivateurs de la terre, c’est l’évidence

Sont les seuls maîtres.

 

Le Président 3 (1743-1826) dit :

 

Cette race de façon inopinée

Contre la civilisation s’est rebellée.

Elle mérite l’extermination,

Telle est notre décision.

 

Le Président 5 (1758-1831) dit :

 

La vie à l’état sauvage est

Incompatible avec le Progrès.

Face au monde civilisé,

Elle doit s’effacer.

 

Le Président 6 (1767-1848) dit :

 

Quel droit a le chasseur sur la forêt

Pour y chasser le gibier,

Où il s’aventure sans respect

De notre propriété ?

 

Le Président 7 (1767-1845) dit :

 

Ni intelligence, ni assiduité au travail,

Ni désir d’amélioration, ni comportement moral,

Contemporains d’une race supérieure – la nôtre,

Ils doivent se replier et disparaître.

 

Le Président de la Cour (1755-1835) dit :

 

La découverte a créé le droit

De mettre fin par conquêtes et achats

À l’occupation par les Indiens

Du territoire américain.

 

 

Le Président 9 (1773-1841) dit :

 

Cette belle partie du globe

Ne peut rester hantée par les sauvages.

Le Créateur lui a donné une destination :

Devenir le siège de la civilisation.

 

Le Président 26 (1858-1919) dit :

 

Le colon, le pionnier

Avaient la Justice de leur côté.

Ce continent n’est pas une réserve

Pour d’ignobles sauvages.

 

 

Conclusion du général (1831-1888) :

 

« Je le redis encore :

Les seuls bons Indiens

Sont les Indiens

Morts ! »

Les Présidents, les Indiens et le Général
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Published by Marco Valdo M.I.
19 octobre 2017 4 19 /10 /octobre /2017 20:21

LA FABRIQUE DE LA DOMINATION

 

 

Version française – LA FABRIQUE DE LA DOMINATION – Marco Valdo M.I. – 2017

d’après la version italienne de Riccardo Venturi – LA FABBRICA DELLA DOMINAZIONE – août 2017

d’une chanson catalane – La factoria de la dominació – Brams – 2011

 

 

Révolte catalane des Faucheurs

1635

 

 

 

Un juge fabrique des condamnations, un policier de la répression, un journaliste

 

 fabrique des mensonges, un militaire fabrique de la peur, un banquier fabrique des  dettes et un évêque de la soumission, c’est fabrique de la domination.

 

 

 

 
 

Dialogue maïeutique

 

Ah, Lucien l’âne mon ami, voici une nouvelle fois une chanson catalane et comme on a déjà pu le constater, les chansons catalanes réservent souvent des surprises. C’est le cas cette fois-ci aussi avec « La factoria de la dominaciò » que j’ai mise en français sous le titre de « LA FABRIQUE DE LA DOMINATION ».

 

Je vois ça, Marco Valdo M.I. mon ami, et je devine sans doute ce qu’elle signifie et qui devrait fortement ressembler à l’Espagne, mais je préférerais que tu me le révèles. Car, vois-tu, j’aime beaucoup découvrir tes explications qui, comme les chansons catalanes, réservent des surprises.

 

Eh bien, Lucien l’âne mon ami, tu as raison de patienter un peu afin de connaître mes explications qui s’éloignent parfois du sujet de la chanson. Parfois même, elles s’en écartent tellement qu’elles n’arrivent pas à y revenir dans les temps. Cependant, il faut s’y faire, car ce sont les mots et la main qui conduisent le texte. Donc, ici, je pense qu’on ne s’éloignera pas trop du sens de cette « fabrique de domination », dont tu as parfaitement deviné qu’elle désignait l’Espagne.

Pour ce faire, il me faut pourtant revenir un peu sur les événements actuels en Catalogne afin de vérifier le rapport qu’il pourrait y avoir entre la chanson et ces événements. Je note d’abord – et c’est important – que la chanson n’a pas été écrite à l’occasion de l’actuel conflit, mais des années avant. Pas beaucoup, mais suffisamment pour qu’elle n’y soit pas directement liée. Elle a du recul, si je puis dire. Elle y est liée pourtant comme on va le voir. Disons qu’elle les anticipe, qu’en quelque sorte elle l’est annonce ou à tout le moins, elle dénonce certain penchant à la domination extrêmement préjudiciable à la bonne entente entre voisins. Deux mots d’explication sur les rétroactes de ce qui se produit actuellement et sur l’ignorance, à mon sens intentionnel, des commentateurs des événements de Barcelone quant à l’histoire de la Catalogne et de sa relation tourmentée avec le colonisateur espagnol, essentiellement le pouvoir arrogant des Grands de Castille, pas du petit peuple qui si on le laissait vivre tranquillement n’aurait aucun penchant à dominer ses voisins. Cette occultation de la dimension historique de l’actuelle revendication catalane et parallèlement, de la conquête par la force de la Catalogne, empêche de comprendre le mouvement de fond que constitue la volonté catalane d’indépendance.

 

Oh, dit Lucien l’âne, c’est toujours comme ça. L’aveuglement du pouvoir n’a d’égal que sa mauvaise foi. Le fait est habituel et les exemples sont nombreux dans l’histoire, mais il y a une constante : sauf à éliminer physiquement les colonisés, le mouvement de libération se poursuit par mille voies ; pacifiques quand c’est possible et un tel combat peut être long, très long. Il peut passer par toutes les phases possibles, y compris des répressions violentes, des épisodes militaires, des guerres civiles, mais finalement il n’en démord pas.

 

Effectivement, reprend Marco Valdo M.I., tu m’ôtes les mots de la bouche. Je rappelle, à cet égard, que les Catalans se sont tenus à l’écart de la colonisation des Amériques hispaniques. Je rappelle aussi que le pouvoir madrilène a envahi la Catalogne et a conquis Barcelone par la force et un bain de sang déjà en 1714 et ce même pouvoir espagnol qui est actuellement sous l’influence franquiste, est l’héritier d’une dictature qui a fusillé le précédent Président de la République catalane en 1940, une République catalane fort progressiste et de fait, peu franquiste, qui résista tant et plus aux troupes du Caudillo. Ce sont des choses qui ne s’oublient pas et des souvenirs qui remontent dès que les événements s’y prêtent. Ce qui est le cas actuellement.

 

Oui mais, la chanson dans tout ça, demande en riant Lucien l’âne.

 

Elle raconte, Lucien l’âne mon ami, une histoire d’une ville ou d’un village tranquille et des scènes de la vie quotidienne heureuse et tranquille. Tout va bien jusqu’au moment où on installe une fabrique de domination à quelques encâblures de la cité. On ne peut plus transparent comme récit. Enfin, tu le liras.

 

J’y compte bien, réplique Lucien l’âne. Cependant, il nous faut reprendre notre tâche et tisser le linceul de ce vieux monde aux relents coloniaux, aux réflexes autoritaires, aux manières dictatoriales, brutal et cacochyme.

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

Un fermier avait des laitues ;

Au marché, il les a vendues

Et est allé acheter du pain

Avec les sous qu’il avait en mains.

Le boulanger fatigué

De bosser tout le matin

S’en fut au café

Boire un verre de vin.

Avec les sous du boulanger

Le troquet s’en est venu ici

Chez le menuisier

Faire réparer son lit.

Chez ce peuple si tranquille

Travailler est naturel, tout va bien

Et tout est facile,

Tout le monde a ce qu’il a besoin.

Le jeune menuisier expédie

Le travail en un rien de temps

Et emmène au théâtre une fille

Qu’il connaît depuis longtemps .

L’actrice sort de scène,

Passe en vitesse au vestiaire

Et file chez l'apothicaire :

Elle a la migraine.

 

Le pharmacien en sandales

Va acheter des bottes

D’herbes médicinales

Au marchand de salades.

 

Mais on a construit une fabrique

En dehors de la ville, une sorte d’Escurial.

Elle ne produit pas la moindre brique,

Ni rien de bon pour la population locale.

 

Le juge y produit de la condamnation,

Le policier de la répression,

Le journaliste y produit des affabulations,

Le militaire y produit de la crainte,

Le banquier y produit des dettes,

L’évêque y produit de la soumission,

C’est la fabrique de la domination.

LA FABRIQUE DE LA DOMINATION
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16 octobre 2017 1 16 /10 /octobre /2017 18:38

BERCEUSE POUR NE PAS DORMIR

 

 

Version française – BERCEUSE POUR NE PAS DORMIR – Marco Valdo M.I. – 2017

Chanson italienne – Ninna nanna per non dormire – Sergio Laccone – 2005

Texte : Franca Mazzei
Musi
que : Sergio Laccone
« La Berceuse de Marmottes » est une création de Plink et Plonk, joyeux artistes suisses.

 

 

 

 

 

Les berceuses, en italien Ninna nanna – ce qui est un très joli mot pour dire la chose, comme tu le sais Lucien l’âne mon ami, ces petites chansons sont des ritournelles que l’on sert aux enfants le soir au moment de les mettre au lit ou devant la cheminée et le feu hypnotique, avant de les emmener dans la chambre où l’on aimerait qu’ils s’endorment. Comme dans toutes les langues et dans toutes les régions et chez tous les peuples de la Terre, comme on peut le supposer, il y en a à profusion. Il y a celles que tout un chacun invente en espérant un résultat, autrement dit que sa comptine plaise au(x) petit(s) – celles-là sont innombrables et pour la plupart inconnues ; il y a celles qui ont une diffusion plus vaste, généralement traditionnelles ; ce sont une partie des premières qui se sont transmises de génération en génération, par manque d’imagination ou par nostalgie ou par conviction de ce qu’elles ont fonctionné et devraient fonctionner encore. Elles sont aux comptines ce que les recettes de grand-mère sont à la cuisine. On veut toujours retrouver le bon goût d’antan, la saveur du nanan en oubliant que c’était celui de sa propre enfance et le miracle fonctionne souvent.

 

C’est heureux, dit Lucien l’âne ne riant. Imagine les soirées et les nuits que connaîtraient les parents si ces lénifiantes chansons douces n’étaient pas somnifères, si les ninna nanna étaient faites pour tenir éveillé.

 

Eh bien, Lucien l’âne mon ami, voici une chanson qui donne vie à ton hypothèse absurde, car c’est une « ninna nanna pour ne pas dormir ». En fait, j’ai bien l’impression que c’est même une berceuse pour réveiller celle ou celui qui dort, chantée par celui qui traverse un moment d’inquiétude, qui vogue sur une vague d’angoisse et une mer de solitude. La berceuse s’adresse à son partenaire.

 

Oh, dit Lucien l’âne, ce sont des moments qui arrivent souvent chez certains. Il y a des gens ainsi qui vivent avec l’inquiétude comme horizon, avec le tracas au milieu de la nuit. De là, à réveiller l’autre, il y a de la marge.

 

Enfin, je ne sais pas trop, Lucien l’âne mon ami, si tu dis juste. Pour la simple raison que la nuit, je dors et à vrai dire, je n’ai pas ces moments d’incertitude. Mais enfin, c’est le thème de la chanson.

 

Note bien, Marco Valdo M.I. mon ami, que la situation du monde a de quoi perturber les meilleurs esprits. Enfin, berceuse pour berceuse, ninna nanna pour ninna nanna, nous reprendrons – avant de nous endormir – notre tâche et nous tisserons un peu encore le linceul de ce vieux monde angoissé, inquiet, perturbé et cacochyme.

 

Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

Ninna ninna nanna

Non, non, ne dors pas
Dans ce monde incolore
Sans dedans et sans dehors
De voix et de parfums estompés
Maintenant que tous s’en sont allés
Et que celui qui reste ne voit pas
Et quand on le touche, ne bouge pas.

Et seul, nous effleure le vent
Qui caresse ce moment.
Nous avons perdu

Et nous avons vaincu,
Nous avons pour âme une grande toile
Avec les couleurs d’une bannière
Trop inutile pour être véritable
Qui ne nous chauffe, ni ne nous console
Dans cette nuit d’une vie solitaire.

 

Réveille-toi mon amour !
Je suis éveillé moi aussi,
Même si entre nous,
Il y a la nuit.
Encore, réveille-toi mon amour !
Reste auprès de moi,
J’ai besoin de toi.

 

Et cette nuit, je voudrais me réveiller
Pour ne pas oublier
D’être le père de tous tes rêves d’enfant,
De tous tes besoins, de tous tes cauchemars
De tous tes doutes dans la nuit noire
Et des parfums du printemps
De ce que j’ai pris et de ce que j’ai donné,
De tout ce que je n’ai pas trouvé.

 

 

Réveille-toi mon amour !
Je suis éveillé moi aussi,
Même si entre nous,
Il y a la nuit.
Encore, 
réveille-toi mon amour !
Reste auprès de moi,
J’ai besoin de toi.

BERCEUSE POUR NE PAS DORMIR
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15 octobre 2017 7 15 /10 /octobre /2017 19:09

Quand on est trump

 

Chanson française – Quand on est trump – Marco valdo M.I. – 2017

Parodie inspirée de « Le temps ne fait rien à l’affaire » de Georges Brassens.

 

 

 

 

Lucien l’âne mon ami, comme tu le sais, j’aime assez les parodies et particulièrement, celles qui s’inspirent d’une chanson de notre Tonton Georges, qui nous a tous élevé dans le monde de la poésie et de la chanson.

 

Au point, Marco Valdo M I. mon ami, je le sais, que ses chansons – comme à moi – te trottent souvent dans la tête.

 

Tu as parfaitement raison ; les chansons de Tonton Georges me trottent dans la tête, elles y font parfois la sarabande. Cela dit, on peut compter sur les doigts de la main ou peut-être des deux mains, ceux qui ont une chanson qui me tourneboule de pareille façon. Disons qu’il y a de fortes chances que tu les trouves rassemblés dans les Chansons contre la Guerre.

 

Comme ça, à première vue, si je devais les citer, je dirais, Marco Valdo M.I. mon ami : Barbara, Béranger, Brel, Boby (Lapointe), Esposito, Fanon, Ferrat, Ferré, Golmann, Léveillée, Ogeret, Tachan, Trenet. Il en est sans doute d’autres, mais…

 

Oui, il en est d’autres, Lucien l’âne mon ami, mais là n’est pas le sujet. Je voulais juste te présenter la parodie que je viens d’écrire et qui est née d’une de ces chansons qui trottent dans la tête. Elle m’est revenue en lisant les dernières nouvelles du monde et la dégoutation qui rient la planète face au Président infantile qui est à la tête d’un des grands pays de ce monde et qui est en train de faire un de ces gâchis à la taille de sa bêtise. Il n’est certes pas le seul, mais il fait très fort. Et voyant tout cela, je me disais : « Quand on est Trump, on est trump ». Voilà comment elle est venue ma chanson. Je l’ai griffonnée et la voici telle qu’elle est sortie de mon clavier. C’est juste une parodie, il ne faudrait pas la prendre pour ce qu’elle n’est pas. Elle sert juste à mettre en garde contre les délires d’un homme aux mains de qui on (Qui?) a confié une part de notre destin. Écoute-moi bien, Lucien l’âne mon ami. Tu aurais dit le tiers du quart des conneries qu’il dit chaque jour, on t’enfermerait vite fait aux fins de te soigner le mental.

 

Oh, dit Lucien l’âne, je le sais. Mais c’est ainsi dans la Guerre de Cent Mille Ans ; on y voit des bandes s’emparer du pouvoir ici ou là et s’y accrocher par tous les moyens. C’est une manière de faire de riches et de puissants qui veulent assouvir leur ambition, imposer leur domination, en tirer mille privilèges et de somptueux bénéfices. Le pire, c’est qu’on les laisse faire, qu’on trouve la chose normale… Nous, nous n’y pouvons pas grand-chose à part reprendre notre tâche et tisser le linceul de ce vieux monde ambitieux, arrogant, amer, absurde et cacochyme.

 

Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

Quand il fut élu,
Qu’il est devenu
Président,
Tous les légalistes
Ont accepté ce turfiste
En grinçant.
Quand il est apparu
Qu’il n’était élu
Que par accident,
Tous les hommes de cœur
Ont dénoncé
Ce tricheur.
Moi, qui ne suis que de passage,
Je leur adresse à tous un message :

 

Le temps ne fait rien à l’affaire,
Quand on est Trump, on est trump.
Qu’on ait vingt ans, qu’on soit grand-père,
Quand on est Trump, on est trump.
Face au Trump, pas d’hésitation,
Trump escroc ou Trump président,
Petit Trump de la dernière élection,
Vieux Trump des affaires d’antan.

 

Vous, les Trumps naissants,
Les Trumps débutants,
Les jeunes Trumps,
Qui ne le niez pas
Marchez sur les pas
Du vieux Trump,
Vous, le Trump âgé,
Le Trump usagé,
L’ancien Trump
Qui, c’est évident
Joue au président
Comme un Trump,
Méditez l’impartial message
Que je vous adresse au passage :

 

Le temps ne fait rien à l’affaire,
Quand on est Trump, on est trump.
Qu’on ait vingt ans, qu’on soit grand-père,
Quand on est Trump, on est trump.
Face au Trump, pas d’hésitation,
Trump escroc ou Trump président,
Petit Trump de la dernière élection,
Vieux Trump des affaires d’antan.

 

Quand il déclenchera la guerre

Ce vieux pépère,

Ce pseudo-Président,

Tous les militaires
S’assiéront par terre
En pleurant.
Quand il tombera
Abattu par accident,
Dans le monde entier

Les gens vont respirer

Bien contents.

Moi, qui n’aime pas les carnages,
Je lui adresse ce message :

 

Le temps ne fait rien à l’affaire,
Quand on est Trump, on est trump.
Qu’on ait vingt ans, qu’on soit grand-père,
Quand on est Trump, on est trump.
Face au Trump, pas d’hésitation,
Trump escroc ou Trump président,
Petit Trump de la dernière élection,
Vieux Trump des affaires d’antan.

 

 
Quand on est trump
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Published by Marco Valdo M.I.
13 octobre 2017 5 13 /10 /octobre /2017 17:31

UNE RÉELLE HISTOIRE ROYALE

Version française – UNE RÉELLE HISTOIRE ROYALE – Marco Valdo M.I. – 2017

d’après la version italienne anonyme UNA STORIA REALE

d’une chanson espagnole – Una historia real – Ardor Destómago – 2010

 

Transition de Franco à Juan Carlos 

 

Nous saluons ici Juan Carlos I de Bourbon, le roi élevé par Franco pour en faire son successeur et qui a dit aujourd’hui vouloir abdiquer et laisser la place à son fils.

 

Les trois membres du groupe punk espagnol « Ardor Destómago » se sont pris 900 Euros d’amende

pour « outrage à la couronne », alors même qu’il est difficile de nier la véracité des faits racontés dans la chanson, qui retrace la vie du monarque, depuis qu’à 18 ans, en un « mystérieux incident », il tua son frère. 

 

 

Dialogue maïeutique

 

 

Mon ami Lucien l’âne, je m’en vais, une fois encore, et en quelque sorte sur demande, nous informer – via une chanson venue de là-bas – de la Vie et des pompes de la monarchie des Bourbons, qui est – comme tu le sais sûrement – la démocratique descendance du Régent d’Ispagna, le « Generalísimo Francisco Franco, Caudillo de España por la Gracia de Dios ».

 

Houlala, dit Lucien l’âne en sautillant, quels cadavres va-t-on encore voir surgir des placards ibériques ? Je sens là comme une odeur de mort, de trahison, de menteries et de corruption. Est-ce que je me trompe ?

 

Pas vraiment, rétorque Marco Valdo M.I., ton flair est étonnant. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet (façon de parler), je vais devoir te faire une réflexion générale sur la vénérable institution monarchie en général (c’est d’ailleurs souvent le cas de le dire). La monarchie est ce type d’organisation d’un État, fortement hiérarchisé, où le pouvoir est incarné par une personne et une seule. Tu connais le grec aussi bien que quiconque et tu peux aisément décomposer le monarque en : monos : un, unique ; archos : pouvoir.

 

D’accord, reprend Lucien l’âne. Un seul au pouvoir ? C’est la définition de la dictature ; le monarque est un dictateur.

 

Exactement, sauf quand on le réduit à un rôle protocolaire, mais c’est une manœuvre risquée ; les débordements sont toujours possibles, répond Marco Valdo M.I. Donc, je reprends, le monarque est un dictateur, mais un dictateur sanctifié soit par un procédé magique ou religieux (ce qui est la même chose), soit par un procédé plus rationnel et vaguement démocratique (en finale, c’est du pareil au même, ou presque).

 

Pour ce que j’en sais, dit Lucien l’âne en souriant, le monarque est sacré et quand on le met en cause, quand on le prend à partie de façon nette et déterminée, on risque fort d’être accusé de « crime de lèse-majesté ». Ce qui empêche et punit par avance toute critique un tant soit peu sérieuse. C’est tout dire.

 

En effet, Lucien l’âne mon ami, le monarque dispose d’une immunité infinie, illimitée et éternelle. Comme le pape, mais sans le dire ouvertement, il est infaillible et il garde le pouvoir jusqu’à ce que mort s’ensuive. C’est pourquoi il faut les assassiner, ont pensé bien des gens dans l’Histoire. L’acte qui consiste à assassiner un monarque s’appelle un régicide. Concrètement, dans le réel, il s’agit d’un geste politique et souvent, louable à bien des égards.

 

Oh, dit Lucien l’âne toujours souriant, tout ça est bel et bon ; mais si tu parlais un peu de la chanson, tu m’en verrais ravi.

 

Un instant encore, Lucien l’âne mon ami, juste un instant encore pour te dire que, comme tu le sais, mais c’est encore mieux en le redisant : on est monarque de père en fils, de mère en fille, de mère en fils, de frère à sœur, d’oncle à neveu et même, parfois, c’est le cas ici, de famille adoptive.

 

Cependant, dit Lucien l’âne en riant, si je résume, le monarque génétique est fort prisé dans les hautes sphères de la société. J’ai entendu dire qu’il existe des monarques d’entreprise ou des monarques-présidents. En fait, comme le capitaine sur son navire, il convient d’être le seul maître à bord ; souvent, ils ajoutent, mais c’est pour la forme : seul maître, après Dieu. C’est de la foutaise destinée à abuser et à rallier les croyants et le plus curieux, c’est que ça marche.

 

Pour notre chanson qui relate des affaires royales de l’Hispanie, continue Marco Valdo M.I., la filiation est simple : Francisco Franco Bahamondo, général, usurpateur, traître, assassin de la République, dictateur s’était instauré « Régent d’Espagne », et bien des années plus tard, sentant venir sa fin, il décida sans témoin de céder le pouvoir à une sorte de fils adopté, un bâtard en quelque sorte : Jean-Charles Ier, alias Juan Carlos Ier, lequel a cédé à son fils fratricide Philippe (alias Felipe VII). Garde bien ça à l’esprit, car la chanson révèle leurs secrets cachés, leurs manœuvres sourdes et dévoile leurs crimes fondateurs et annonce sans doute, ceux qui vont venir encore. Quant à celui qui est visé par la chanson, il s’agit, tu l’auras deviné de Juan Carlos, le père de l’actuel figure de proue de l’Hispanie, dont l'avenir nous réserve probablement des surprises.

 

J’imagine, dit Lucien l’âne. Il a de l’hérédité. En attendant la suite, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde réactionnaire, conservateur, dictatorial, monarchiste et cacochyme.

 

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

 

Qui a tué son propre frère

Avec un pistolet chargé ?

Qui a tiré

Dans ces circonstances obscures ?

 

Qui fut désigné successeur

Par un détestable dictateur ?

Qui était l’Elefante Blanco ?

Qui était toujours de l’avis de Franco ?

 

Ce fils de pute, c’est le Roi !

Ce fils de pute, c’est le Roi !

Ce bâtard de Roi !

 

À qui banquiers et entrepreneurs 

Offrent des barcasses en bois ?

Qui est au-dessus de la loi

Et joue le jovial et l’enjôleur ?

 

Qui trafique des affaires scabreuses ?

Qui fréquente les maisons mafieuses ?

Qui a mal parlé du premier ministre démissionné

Face aux officiers rassemblés ?

 

Ce fils de pute, c’est le Roi !

Ce fils de pute, c’est le Roi !

Ce bâtard de Roi !

 

Qui fomenta le putsch de ces militaires armés

Pour les abandonner quand ça a mal tourné ?

Qui a fait un discours à la télévision

Comme guide de la Transition ?

 

Qui donc on protège comme ça

Avec les secrets d’État ?

Qui traîne des lèche-tout

Qui le suivent partout ?

 

Ce fils de pute, c’est le Roi !

Ce fils de pute, c’est le Roi !

Ce bâtard de Roi !

UNE RÉELLE HISTOIRE ROYALE
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Published by Marco Valdo M.I.
11 octobre 2017 3 11 /10 /octobre /2017 21:07

DIEU SAUVE LE ROI

 

Version française – DIEU SAUVE LE ROI – Marco Valdo M.I. – 2017

d’après la version italienne de Anonimo Toscano del XXI Secolo d’une

Chanson espagnole – Dios salve al rey – Los Muertos de Cristo – 2004

 

 

 

 

Felipe 4 

 

 

 

 

Après les chansons catalanes Jo vull ser rei et Agafant l'horitzóvoici Lucien l’âne mon ami, une chanson espagnole.

 

Ho, Marco Valdo M.I. mon ami, ne me parle pas des Espagnols, ces gens ont un premier ministre et un roi tellement peu crédibles, d’une insondable stupidité et bornés à souhait, leur brutalité coloniale n’a comme vertu que de prolonger l’agonie de leur nation.

Mais enfin, Lucien l’âne mon ami, cette chanson est espagnole et elle est l’œuvre de gens d’Espagne non suspects de collusion avec le régime (post-)franquiste, une chanson dont le titre rappelle l’hymne national britannique, qui comme tu le sais, selon les saisons s’intitule « God save the queen » ou « God save the king » ; évidemment, je le vois à ton œil rigolard, que se passera-t-il le jour où ils auront un roi ou une reine qui se déclarera transexuel(le) ? C’est une question de première importance, même si la réponse n’est pas urgente.

 

Au fait, Marco Valdo M.I. mon ami, tu as raison ; on ne sait jamais, ça pourrait arriver et à ce moment, il sera trop tard pour avoir le temps de réfléchir posément à la question. Dans ces matières, il vaut mieux s’y prendre longtemps à l’avance.

 

Bref, Lucien l’âne mon ami, cette chanson s’intitule tout à fait logiquement « Dios salve al rey » – « Dieu sauve le roi ». C’est une proposition optative, un pur souhait et inutile avec ça. À mon sens, un souhait lancé dans le vide, vu que celui à qui il s’adresse n’existe pas. Elle est d’ailleurs assez baignée d’acide ironique et vise très précisément Philippe, l’actuel roi d’Espagne  (alias Felipe 7; il y en a eu donc 6 avant lui) et son père, Jean Charles. Elle montre aussi le retour de la monarchie dans les caissons d’artillerie du franquisme.

 

En fait, les rois, c’est comme les ours et différents des jours… Je te vois tout ahuri, dit Lucien l’âne. Mais la solution de cette énigme est que les jours se suivent et ne se ressemblent pas ; au contraire des ours, car les ours se suivent et se ressemblent. Enfin, elle m’a bien l’air d’être un cauchemar, cette chanson, Marco Valdo M.I. mon ami. Du moins pour ce malheureux rêveur qui rêve chaque nuit que dieu sauve le roi.

 

Certes, Lucien l’âne mon ami, ce doit être éprouvant de chaque nuit subir un pareil sauvetage, alors qu’on souhaiterait plutôt que le rêve soit celui de la liberté, de la fraternité et de l’égalité. En somme, la meilleure chose qui pourrait arriver à ce rêve c’est qu’il n’ait rien à voir avec des rois, des reines et tous leurs soupirants. On imagine qu’un rêve soit au moins celui d’une république, d’un monde unifié, d’un monde où les riches et l’idée-même de richesse auraient disparu, seraient abolis pour le plus grand bien commun ; un monde où personne n’opprimerait personne, où chaque peuple ou nation ou région admettrait l’autonomie et la liberté des autres, un monde où nul n’aurait l’idée saugrenue d’une intangibilité, un monde où l’autorité s’inclinerait devant l’intelligence, où personne n’aurait le pas sur les autresBref, un monde bien différent du nôtre.

 

Oh, dit Lucien l’âne, c’est évidemment, vu d’ici et d’à présent, et surtout sur le territoire de l’Ibérie et pour les gens qui y vivent, un rêve extraordinaire et bienfaisant, mais en raison de l’attitude des colonisateurs, un rêve difficile à mettre en œuvre. Et pour ce qui nous concerne, il ne nous reste qu’à reprendre notre tâche et à tisser le linceul de ce vieux monde colonial, périmé, suranné, désuet et cacochyme.

 

Heureusement !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 
 

 

Ici, je conte l’histoire, celle qu’impose le vainqueur,
Qui tient le peuple sous le joug de la terreur…
C’est une histoire très simple,
Faites attention quand même,
Celle où le roi descend des cieux
Envoyé par dieu.

 

Divin, intelligent,
Démocrate impénitent,
Avec sa jolie moto,
Il nous a vendu la transition,
Il ne travaille pas ni 
ne produit,
Par la 
grâce de dieu,
C’est la grâce qu’il nous fait,
À nous, le peuple travailleur.

 

Qu’elle est jolie la famille royale,
Et son discours de Noël m’enchante,
Je m’en vais tatouer cette majesté si séduisante,
Sur mon cul, sa tête et la bannière nationale,
Ainsi chaque fois que je vais chier, ça m’enchante
De voir chaque jour la famille royale, de la famille royale,
La famille royaaaale.

 

Et au nom de Franco, du fils et du Saint Esprit,
De Rome en Espagne, ce monarque est revenu au pays,
Régner sur un peuple souverain qui après quarante ans
De bastonnade, a su oublier l'histoire pourtant.

 

DIEU SAUVE LE ROI, DIEU SAUVE LE ROI
QU’
IL L’EMPORTE AU CIEL AVEC LE FRANQUISME
QUI L’
A MIS AU POUVOIR

 

Hier soir, j’ai fait un rêve et je ne pouvait pas me réveiller,
Sonnaient les trompettes du jugement dernier,
Dieu de sa voix profonde n'arrêtait pas d'appeler
Tous les chrétiens honorables et de bonne volonté,
Alors sont arrivés les banquiers et vinrent le militaire,
Et la famille royale tout entière.

 

La terre fut libérée de ce clan infernal,
Qui vit seulement de l'ignorance populaire,
Mais le rêve a cessé et j’ai retrouvé le réel,
Et quelle a été ma surprise au réveil,
De voir que le peuple devait payer encore,
Les frais du mariage du Quartet Royal.

 

Comme je suis bien éduqué, je veux donner,
Une branche de fleurs à sa divine majesté,
Pour qu’elle soit très heureuse dans l'éternité.
Que le dieu des cieux ne la fasse pas lanterner,
Car elle est belle la famille royale, et moi
Je rêve chaque nuit QUE ! Dieu sauve le roi !

 

DIEU SAUVE LE ROI, DIEU SAUVE LE ROI
QU’
IL L’EMPORTE AU CIEL AVEC LE FRANQUISME
QUI L’
A MIS AU POUVOIR

 

 

Telle est l’histoire, celle qu’impose le vainqueur,
Qui tient le peuple sous le joug de la terreur…

DIEU SAUVE LE ROI
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Published by Marco Valdo M.I.

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