TROIS QUARTS
Version française – TROIS QUARTS – Marco Valdo M.I. – 2012
Chanson italienne – Tre quarti – Gianmaria Testa
L'album entier de Gianmaria Testa « De ce côté de la mer » mérite d'être signalé pour l'idée autour de la quelle il se développe : les soi-disant « clandestins » – mot odieux à bannir – et plus généralement, les migrations.
« De ce côté de la mer » est un « album-concept », prix Tenco 2007, entièrement dédié à un thème unique, Comme si tout l'album fut un roman et les chansons, les chapitres, qui toutes ensemble racontent une histoire.
Le thème, le fil rouge qui coud et tient ensemble toutes les chansons, est celui des migrations modernes. Une réflexion poétique, ouverte et sans démagogie sur les énormes mouvements de populations qui traversent nos années. Sur les raisons, dures, du départ, sur la décision, difficile, de traverser des déserts et des mers, sur la signification de mots Comme « terre » ou « patrie » et sur le sentiment de déracinement et d'amertume que le déplacé emmène toujours avec lui. Sous n'importe quelle latitude.
« Trois quarts » qui en soi pourrait être seulement une très belle chanson d'amour, de ton intimiste Comme en général chez Testa, "Je ne suis pas un hurleur" est sa déclaration-manifeste.
Loin de la
rhétorique et de l'idéologie, c'est en réalité une chanson d'amour et de courage Comme la définit l'auteur lui-même. Elle raconte un amour hypothétique qui aurait pu éclore entre deux clandestins
qui sont séparés une fois arrivés en Italie.
Je voulais prendre pour toi
La lune de l'après-midi.
Je voulais la prendre pour toi,
Car elle est seule comme est seul le courage.
Je voulais prendre pour toi,
La lumière du jour
Et je voulais que fût pour toi
Même l'attente qui devient retour...
Et je voulais prendre pour toi
La plus vraie de toutes les roses,
Je voulais la prendre pour toi
Comme toutes les choses...
Comme toutes les choses.
Je voulais prendre pour toi,
Une seule de tant de saisons,
Je voulais qu'elle fût pour toi
Pour toi seule et tous les autres dehors.
Et je voulais que fût pour toi
Même le dernier souffle suspendu.
Je voulais le prendre pour toi,
Ce feu qui est allumé...
Ce feu qui est allumé.
Je voulais te prendre pour toi
la lune de l'après-midi.
Je voulais la prendre pour toi,
Car elle est seule comme est seul le courage.
Et je voulais prendre pour toi
La plus vraie de toutes les roses,
Je voulais la prendre pour toi
Comme toutes les choses...
Comme toutes les choses...
Comme toutes les choses.