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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 16:45

TERRORISME D'ÉTAT



Version française - TERRORISME D'ÉTAT – Marco Valdo M.I. - 2011

Chanson italienne – Terrorismo legalizzato – Infezione – 1989

 

 

Texte trouvé dans « "Nel cuore della bestia" », travail fondamental de Stefano Giaccone et Marco Pandin sur le monde de l'autoproduction musicale dans l'Italie des années 1980.

Nous savons tous qui étaient Bresci, Pinelli e Serantini ... À leur sujet, il y a de nombreuses chansons et beaucoup d'informations, y compris sur ce site.


Pietro Maria Walter Greco, dit Pedro, était un militant antifasciste padouan, d'origine calabraise, qui fut assassiné par la police, dans un véritable traquenard, le 9 mars 1985 à Trieste.

« Dans les premiers jours de mars 1985, la Digos (police politique italienne) de Trieste reçut une information du Sisde (le service secret du ministère de l'Intérieur) signalant la présence de Pedro à Trieste à la Via Giulia 39. Le préfet de police de Trieste était Antonino Allegra, chef de la police politique de Milan quand fut « suicidé » l'anarchiste Pinelli.

 

Samedi 9 mars 1985, 11 heures.

Pedro sort de chez lui, de son appartement au troisième étage, ; une fois en bas, il décide de rentrer.

Postés à l'extérieur, il y a 4 tueurs de l'État italien. Ce sont Nunzio Maurizio Romano, agent du Sisde (qui a comme mission de le reconnaître) ; Giuseppe Guidi, inspecteur à la Digos; Maurizio Bensa e Mario Passanisi, agents de la Digos de Trieste.

Romano, Guidi et Passanisi entrent dans l'immeuble et se mettent en embuscade sous l'escalier. Quand Pedro descend Romano se met devant lui et tire deux coups de calibre 38 à moins d'un mètre-cinquante de distance qui le touchent aux poumons. Immédiatement suivent les tirs croisés des deux autres tueurs de la police qui logent leurs balles de 9 mm dans le dos et les jambes de Pedro.

Dans le petit hall, on comptera par la suite au moins une douzaine d'impacts de balles.

 

Pedro fait appel une dernière fois à son extraordinaire force de volonté, sortant dans la rue et empêchant ainsi que tout cela se déroule sans témoins. Il sort, blessé mortellement. Les passants l'entendent crier : « Ils veulent me tuer, ils veulent me tuer ». Bensa, resté à l'extérieur du bâtiment, dès qu'il voit Pedro lui tire dans le dos. Pedro s'effondre quelques mètres plus loin, nageant dans son sang.

Transporté à l'hôpital – avec un certain retard, il meurt vers 11 h 50.

Il n'y a aucun doute sur la préméditation de cet homicide.


L'agent du Sisde qui n'aurait même pas dû participer à cette opération de police, a au contraire organisé le piège de la Via Giulia. C'est lui qui a décidé d'entrer dans l'immeuble et de tirer le premier.
...

Pietro Maria Walter Greco, alias "Pedro", né à Mileto Porto (Reggio Calabria), le 4 mars 1947 arriva à Padoue à la fin des années 1960 pour étudier. Il y devint ensuite enseignant de mathématique et put ainsi soutenir sa famille.

Inquiété et poursuivi au printemps 1980, puis à nouveau en 1982, il part en exil à Paris.

Assassiné par la police à Trieste le 9 mars 1985. »

 

 

 

Depuis l'enfance, on nous enseigne à distinguer les bons des méchants

C'est pourquoi, celui qui s'écarte des lois de l'État doit être puni.

Car l'État nous protège.

Car il n'est pas vrai que l'État tue.

Et les intimidations policières ?

Et la condition de prisonnier ?

Et la monopolisation culturelle ?

Et les formes d'éducation répressives

N'est-ce pas là du terrorisme ?

Tu dois lui donner ta tête

Tu dois lui donner tes idées

Tu dois lui donner ton cerveau

Et ça, ça n'est pas du terrorisme ?

Et Gaetano Bresci, alors?

Et l'anarchiste Pinelli, alors ?

Et Serantini, alors ?

Et Pedro Greco, alors ?

Ne sont-ils pas des victimes du terrorisme d'État ?

 

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Infezione

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