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21 octobre 2012 7 21 /10 /octobre /2012 09:22

LE MAÎTRE DU MONDE

 

 

 

 

Version française – LE MAÎTRE DU MONDE – Marco Valdo M.I. – 2012
Chanson italienne – Il padrone del mondo – Grazia Di Michele (2005)

Texte d'Italo Calvino - Musique de Sergio Liberovici (1959)

Ce n'est pas à proprement parler une chanson contre la guerre, mais sûrement contre le Pouvoir et les puissants.
Il me plaît de la dédier à Mario Monti et à ses sbires, qui affament les affamés, tout en choyant les riches... ‎Encore un épisode de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres, comme dirait notre Marco Valdo M.I.

Quand donc commencerons-nous à perturber sérieusement le repos de ceux qui tiennent entre leurs mains les commandes du pouvoir ou même n'ont que l'illusion de le faire ?

Holà, Marco Valdo M.I., quelle histoire ! Voilà que Bartleby te fait un cadeau extraordinaire... Une chanson de Calvino... Autant t'inviter à traduire cette chanson dont le texte est de Calvino, Italo Calvino et ce dernier est comme on sait, ton géniteur ou en tous cas, un de ceux-là...

En effet, Marcovaldo était un enfant d'Italo Calvino et son personnage m'a tellement plu et était tellement proche de ce que la vie me réservait, des aventures qu'il m'arrivait de vivre que j'ai eu comme l'impression d'être en quelque sorte un sosie de ce manœuvre à six enfants. Dès lors, il m'a semblé naturel, d'une certaine manière, normal d'emprunter son patronyme... Enfin, étant Marco Valdo M.I., comme tu le vois, à peu près. D'ailleurs, je suis un homme de l'à peu près, une sorte de fuzzy concept égaré dans ce monde de chiffres, de comptables, de calculateurs et de fausse exactitude. Un monde Potemkine, si tu vois ce dont il pourrait bien s'agir. Sinon, adresse-toi à la Grande Catherine qui s'y laissait prendre – avec tant de complaisance, cependant. Je te rappelle que j'y ai adjoint un titre, que je dois être le seul à porter, mon petit appendice, ce M.I. auquel je tiens véritablement beaucoup... signifiant Manovale Intellettuale – en français : Manœuvre (comme Marcovaldo) Intellectuel (comme pouvait l'être Calvino). En somme, les deux qualités nécessaires à faire un humain potable. Et donc, c'est ainsi que j'ai traduit cette chanson.

Et de quoi parle-t-elle, cette chanson ?

En premier lieu son titre est déjà une indication : le maître du monde... Quant à son interprétation, il me paraît qu'il s'agit là d'un maître bien aimable, un de ces maîtres rêvés comme les dieux d'Épicure. Rien à voir avec le personnage délirant de la Bible, avec ce Dieu unique et tonitruant, ce potentat de l'univers, ce mégalomane imbécile qui se prend pour le créateur du monde... Non, ici, ce dieu cycliste n'est maître du monde qu'à ses propres yeux et pour son propre compte. Il n'entend ne régenter rien, si ce n'est sa course matinale et ses petits plaisirs simples, quotidiennement répétés. En somme, une sorte de Marcovaldo.

Mais que vient-il faire ici, alors ?, dit Lucien l'âne très surpris. Il m'a l'air du plus pacifique des hommes et n'avoir que très peu de goût pour les affaires guerrières...

Bien sûr, il n'en a cure de la guerre, ni du pouvoir, ni de la puissance, ni de l'ambition, ni de l'avidité, ni de l'arrogance, ni de rien du genre... Son chant est tout de dérision, ciselé aux points d'ironie... Il passe sur la route semant les graines de liberté au vent du matin... « ...le maître du monde, ah! le maître » . Et dans un certain sens, il l'est... N'étant rien d'autre que lui-même, c'est à dire - en ce qui le concerne au plus profond, le maître du monde. En somme, comme pour résumer la chose et te donner un autre éclairage, je dirais que comme tout un chacun – à condition de s'en rendre compte – il est unique et le monde est sa propriété.

On ne peut que souhaiter à chacun d'arriver à pareille compréhension des choses de la vie. En attendant qu'ils en viennent tous là, tissons, Marco Valdo M.I., mon ami, le linceul de ce vieux monde horrible, indécent, qui force au suicide les vieux pharmaciens grecs (REGARDEZ CE QU'ILS FONT AUX GRECS !) et décidément cacochyme.


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.

LE MAÎTRE DU MONDE

C'est moi
Le cycliste qui passe dans la rue tôt le matin en chantant
Tandis qu'au lit vous vous retournez dans votre avant-dernier sommeil
Ce chant dont vous n'arrivez pas à entendre la fin et se perd
Et vous n'avez pas réussi à comprendre si je chante la joie ou la colère:
Je suis le maître du monde, ah! le maître
Et il me suffit d'un levier et je vous éteins la lune.
Je rends le feu au soleil en y jetant du charbon,
Je sais lire les étoiles, il y est écrit : la la la la.

C'est moi
Le cycliste qui crie en roulant à la femme qui passe et ne regarde pas :
« Belle brune » et il lui vole un regard qui dure une seconde seulement.
Mais durant cet instant, elle est plus mienne qu'à vous autres tous.
Et je continue ma route en avalant l'air glacial et je chante en toussant:
Je suis le maître du monde, ah! le maître
Et il me suffit d'un levier et je vous éteins la lune.
Je rends le feu au soleil en y jetant du charbon,
Je sais lire les étoiles, il y est écrit : la la la la.

C'est moi
Qui perturbe votre repos à vous autres qui tenez en mains les commandes
Du pouvoir ou peut-être seulement, n'en avez-vous que l'illusion
Et vous vous dites : « Cette chanson annonce que nous ne compterons
Plus ou au contraire, est-ce quelqu'un qui se chansonne lui-même ? »
Je suis le maître du monde, ah! le maître
Et il me suffit d'un levier et je vous éteins la lune.
Je rends le feu au soleil en y jetant du charbon,
Je sais lire les étoiles, il y est écrit : la la la la.





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Published by Marco Valdo M.I.

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