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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 23:58

LA MORT

 

Version française - LA MORT – Marco Valdo M.I. – 2010

Chanson italienne – La Morte – Fabrizio De André (Musique de Georges Brassens) – 1967

 

Pour cette chanson, un classique de De André, il choisit d'utiliser la musique écrite par Georges Brassens pour Le verger du Roi Louisde Théodore de Banville, en y proposant un texte tout-à-fait original. Dans le texte, il est possible de pressentir une influence de Verrà la morte e avrà i tuoi occhide Cesare Pavese.

 

 

Pour cette chanson, un classique de De André, il choisit d'utiliser la musique écrite par Georges Brassens pour Le Verger du Roi Louis de Théodore de Banville, en y proposant un texte tout-à-fait original. Dans le texte, il est possible de pressentir une influence de Verrà la morte e avrà i tuoi occhi de Cesare Pavese.

 

 

Comme tu le verras, mon ami Lucien l'âne, pour cette chanson aussi Riccardo Venturi a proposé une « réécriture », une « réinterprétation »... C'était une excellente idée et elle nous – en vérité, elle me laissait l'opportunité d'en proposer une autre version, plus proche de la chanson de De André. Comme tu le verras, on se trouve toujours devant les mêmes dilemmes : du littéral à l'évocation lointaine... entre les deux, mille façons s'offrent à l'envi. Cela dit, cette chanson sur la mort rejoint toutes celles dont Brassens parsema son répertoire : depuis Oncle Archibald aux Funérailles d'antan en passant par Le Testament, Le Codicille, le Fossoyeur et le Vieux Léon... On ne saurait les citer toutes ici...

 

Je te crois..., dit Lucien l'âne en hochant son grand front d'âne stirnérien.

 

Donc, ici, j'ai essayé de rester au plus près du texte de Fabrizio De André, tout en tentant une versification assez serrée pour rendre à mon tour un petit hommage latéral au grand Théodore de Banville, lequel est bien oublié de ces temps-ci où l'on marmonne à peu près n'importe quoi, n’importe comment du moment où l'allitération s'en va vaguer vaguement de vagissements et vagissements telles des vagues molles divaguant aux rives d'un étang moussu, du moment où elle s'en vient frapper les oreilles qui n'en peuvent, mais... Cela dit, voici juste un souvenir de Paul Verlaine et de son Art Poétique – dont Léo Ferré fit une des plus merveilleuses chansons qui soit (comme d'habitude, je cite de mémoire): « Mais qui dira les torts de la rime / quel enfant sourd ou quel nègre fou / nous a forgé ce bijou d'un sou / qui sonne creux et faux sous la lime... »

Et puis, tant qu'à faire, le voici tout entier cet Art Poétique :

 

« De la musique avant toute chose,

Et pour cela préfère l'Impair

Plus vague et plus soluble dans l'air,

Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

 

Il faut aussi que tu n'ailles point

Choisir tes mots sans quelque méprise

Rien de plus cher que la chanson grise

Où l'Indécis au Précis se joint.

 

C'est des beaux yeux derrière des voiles

C'est le grand jour tremblant de midi,

C'est par un ciel d'automne attiédi

Le bleu fouillis des claires étoiles!

 

Car nous voulons la Nuance encor,

Pas la Couleur, rien que la nuance!

Oh! la nuance seule fiance

Le rêve au rêve et la flûte au cor !

 

Fuis du plus loin la Pointe assassine,

L'Esprit cruel et le Rire impur,

Qui font pleurer les yeux de l'Azur

Et tout cet ail de basse cuisine !

 

Prends l'éloquence et tords-lui son cou !

Tu feras bien, en train d'énergie,

De rendre un peu la Rime assagie.

Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où ?

 

Ô qui dira les torts de la Rime ?

Quel enfant sourd ou quel nègre fou

Nous a forgé ce bijou d'un sou

Qui sonne creux et faux sous la lime ?

 

De la musique encore et toujours !

Que ton vers soit la chose envolée

Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée

Vers d'autres cieux à d'autres amours.

 

Que ton vers soit la bonne aventure

Eparse au vent crispé du matin

Qui va fleurant la menthe et le thym...

Et tout le reste est littérature. »

 

 

Oh oui, dit Lucien l'âne en tendant ses oreilles comme de noirs héliotropes au cœur de l'été, c'est une bonne idée de me le déclamer ainsi tout entier... je le connais bien cet Art-là, mais j'aime aussi le retrouver qui sonne à mes oreilles d'âne.

 

Quant à la Camarde, nous l'attendons de pied ferme... et elle sera, à son heure, la bienvenue pour mettre un point final à cette belle aventure de la vie. En attendant Sauve qui peut, le vin et le pastis d'abord !

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.

 

 

 

Ta mort à l'improviste viendra

Tes yeux et tes lèvres, elle prendra

Elle te couvrira d'un voile blanc

Et s'endormira à ton flanc.

 

À la bataille, pendant ton sommeil, dans ton congé

Elle viendra sans s'annoncer

La mort va et vient sans détour

Elle ne sonne ni du cor, ni du tambour

 

Madone qui dans les sources magiques

Raffermit tes membres magnifiques

Tu ne verras pas quand ta mort viendra

Elle prendra ton sein et tes bras.

 

Prélats, notables et marquis

Sur le seuil pleurez bien fort;

Celui qui mène bien sa vie,

Supportera mal sa mort.

 

Loqueteux qui sans honte

Portez le cilice ou la honte

Vous en aller ne fut pas un effort,

Car toujours vous fut amie la mort.

 

Guerrier qui au bout de ta lance

Du sol d'Orient à la France

Mena les massacres à grand bruit
Et sema le deuil et le pleur parmi tant d'ennemis

 

Face à une ennemie si fatale

Ni courage ni force ne valent

Il ne sert à rien de la frapper au cœur

Car la mort jamais ne meurt.

 

Il ne sert à rien de la frapper au cœur

Car la mort jamais ne meurt.

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Published by Marco Valdo M.I. - dans Fabrizio De André

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