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28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 19:21

IL N'Y A PAS DE DANGER

Version française – IL N'Y A PAS DE DANGER – Marco Valdo M.I.– 2010

Chanson italienne – Non c'è pericolo – Lino Volpe – 2007

 

 

« Le 24 octobre 2007 est mort électrocuté à l'intérieur d'une station de haute tension mon ami Antonio Corcione. Antonio était allé travailler et n'est plus revenu chez lui. À lui et à tous les morts au travail , je dédie cette chanson... C'est une de ces chansons que je n'aurais jamais voulu devoir écrire. » Lino Volpe.

Antonio Corcione était un technicien spécialisé de 44 ans, marié et père d'un petit enfant. Il avait été chargé d'un contrôle sur l'émetteur FM d'une station parténopéenne. Il travaillait en noir et la station n'était pas aux normes. Il a été électrocuté par ces câbles avec lesquels il avait passé toute sa vie de travail...


Sergio Castelletti au contraire était un footballiste et ensuite, un entraîneur de football. Peu se souviennent de lui, mais en 1955, Castelletti débuta à Casale Montferrato, sa ville natale...

Sergio Castelletti mourut ni vieux ni jeune en 2004, mais mourut de mésothéliome malin, la terrible maladie donnée par les fibres d'amiante qui, avec l'asbeste, a fait tant de morts parmi les ouvriers de la tristement célèbre société Éternit et parmi les habitants de Casale Montferrato, où cette terrible production avait un siège. Avant de mourir, Castelletti écrivit : « Quand je m'entraînais à Casale, les trous qui s'ouvraient dans le terrain étaient recouverts avec des matériaux de rebut d'Éternit ». Et continue la journaliste Lorenza Pleuteri dans son article de la Repubblica de ce 25 avril 2010 : « Les poussières données en cadeau et les résidus des travaux ont tout pollué : les maisons, les écoles, les locaux publics, les planchers, les aires, les cortils, les cheminées, les niches des chiens, les rives des cours d'eau... Et ils ont fini même là, dans le terrain où les gamins et les adultes tapaient dans le ballon... »


À la fin des années 60, les dirigeants d'Éternit de Casale Montferrato (Alessandria) et de la Fibronit de Broni (Pavia) connaissaient bien la dangerosité des fibres d'amiante, mais tous continuèrent leur production (jusqu'en 1986 à Casale, jusque 1992 à Broni) sans informer leurs propres salariés des probables dommages à la santé qu'il y aurait à long terme et, pire, ils dotèrent leurs établissements de puissants aspirateurs qui eurent l'effet de contaminer avec leurs poussières une zone bien plus vaste que celle de production. Si on ajoute à cela que les produits en « éternit »se trouvaient partout dans les tubulures, dans les cheminées, dans les éviers et les bassins, dans les couvertures des toits, dans le matériau d'isolation et de revêtement, alors on comprend pourquoi le magnat suisse Stephan Schmidheiny et le baron belge Louis de Cartier de Marchienne, ex-dirigeants d'Éternit, sont sous procès à Turin, accusés de désastre écologique intentionnel permanent et d'omission intentionnelle des normes de sécurité... En somme l'habituelle « Guerre de Cent Mille Ans que les riches mènent contre les pauvres pour les exploiter encore et encore plus, au besoin jusqu'à la mort » comme dirait « il nostro Marco Valdo M.I. » (notre Marco Valdo M.I.).





Oh, Marco Valdo M.I. mon ami, ne vois-tu pas qu'on parle de toi et qu'on te cite comme si tu étais un de ces auteurs qu'on apprécie... Je trouve çà surprenant... Qu'est-ce que toi, tu en penses ? Je me le demande...



Écoute, Lucien l'âne mon ami, je suis très content, surtout du « il nostro Marco Valdo M.I. », car vois-tu, ça me donne un peu l'impression d'être adopté par des amis et çà, c'est énorme. Et puis, il y a autre chose qui me plaît beaucoup et qui, je n'en doute pas, te plaira tout autant, c'est cette référence à la « Guerre de Cent Mille Ans que les riches mènent contre les pauvres pour les exploiter encore et encore plus, au besoin jusqu'à la mort », car c'est vraiment là, le cœur, je veux dire l'élément central de la dénonciation sociale. Nous sommes en guerre et on ne saurait être neutres. J'aime surtout que l'on parle de cette Guerre de Cent Mille Ans que les riches mènent contre les pauvres, car elle contient et explique toutes les guerres et qu'on en parle comme le fondement de la « mort blanche », de la mort par le travail. Tu sais, Lucien, toi qui es un âne, que la mort par le travail est une des plus meurtrière de toutes, mais elle est silencieuse, elle avance masquée, elle est menteuse aussi, elle se cache, elle se dissimule, elle fuit dès qu'on veut la saisir... Mais elle tue encore et toujours. Si on y adjoint ses sœurs que sont la mort par la faim, la mort par la maladie... On trouve le plus grand des massacres que l'homme (riche) exécute contre l'homme (pauvre) depuis la nuit des temps.



Je le crois bien volontiers pour l'avoir vu, de mes yeux vu, dit Lucien l'âne. Par exemple, quand on a construit les pyramides, quand on a fait les routes de l'empire, quand on a fait courir le chemin de fer à travers les forêts, les montagnes, les déserts... Et j'en dirais, et j'en dirais... Et l'amiante...



Justement, Lucien l'âne mon ami... Deux mots à propos de l'amiante et des ravages que cette poussière a produits... Ils sont considérables et on n'a pas fini d'en voir... On s'attend à un pic de morts causées par l'amiante et l'asbeste (avant que le nombre de cancers et de morts causés par cette poussière ne commence à diminuer) vers 2050... Ce fut et c'est toujours la même chose avec le charbon, mais aussi avec le zinc, avec les carrières de pierre, avec le ciment, la chaux, avec, tiens-toi bien, avec la farine... Même avec la farine... la farine tue le boulanger... Et comme tu dis, j'en dirais, j'en dirais... Cette Guerre-là est redoutable et aux jeux olympiques de la mort, elle a gagné la médaille d'or. Une dernière chose, certains s'en vont faire la paix en Afghanistan pour enrayer le fléau de l'opium et de ses dérivés... Quand donc iront-ils faire la paix en tous les lieux nécessaires pour enrayer le fléau du travail et de ses dérivés ? Du pétrole et de ses dérivés ? Du charbon et de ses dérivés ?... Et là, curieusement, personne ne bouge...



Mais alors, mais alors, Marco Valdo M.I.,c'est avec plus d'énergie encore qu'il nous faut tisser le linceul de ce vieux monde assassin et cacochyme...



Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.



Il n'y a pas de danger

Mais quels dégâts !

Le travail est le travail,

Il suffit de faire attention

Nous sommes ici depuis cent ans.

 

Il n'y a pas de danger

Qu'on me licencie

Personne ne m'a chargé

Mais tous me connaissent

Ils savent où me trouver.

Et s'il y en a un qui meurt

Ce pourrait être moi

Il n'y a pas de danger

Il n'y a pas de danger

Pour l'amour de Dieu.

Et s'il y en a un qui tombe

Du mauvais côté

Il n'y a pas de danger

Il n'y a pas de danger

C'est seulement une mauvaise journée

 

Et s'il y en a un qui ne rentre pas chez lui

Il n'y a pas de danger

Il n'y a pas de danger

Il est ici qui gagne sa paye.

Il n'y a pas de danger

Il faut se lever

Le travail est le travail

Sûr que je ferai attention

Mon fils a trois ans...

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Published by Marco Valdo M.I.

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