LES VAMPIRES
Version française – LES VAMPIRES – Marco Valdo M.I. – 2009
d'après la version italienne – I VAMPIRI – Riccardo Venturi – 2008
de la chanson portugaise – Os Vampiros – José « Zeca » Afonso - 1958
« Os Vampiros » est une des chansons les plus fameuses de José « Zeca » Afonso. Il l'a composée en 1958 au temps où le salazarisme, cette variante portugaise du fascisme, était florissant. Car, vois-tu mon ami Lucien, même un âne peut le comprendre, il y a fascisme et fascisme, tout comme il y a libéralisme et libéralisme. Parfois même, ils se confondent. Comme pour les vins, il en est de doux, il en est de demi-secs, il en est de secs et même, il en est de bruts. Comme pour les vins aussi, il en est de diverses provenances, de grands et de petits crus, des fascismes locaux, des nationaux; il en est même qui ont des prétentions internationales; certains vont jusqu'à vouloir régenter le monde.
C'est inquiétant ça, dit Lucien l'âne. Cette perspective me désole, surtout pour vous les humains. Nous les ânes, on n'est pas aussi directement concernés.
« Les Vampires » est une chanson descriptive. Elle décrit très exactement cette couche de population, cette bande qui – tel le gang du chou-fleur d'Arturo Ui – veut mettre la main sur la cité, sur le pays, sur le monde afin d'en sucer toutes les richesses et toutes les gloires et comme dit la chanson : « danser en rond dans la pinède de leur roi » (comme des candidates aux élections ou de jeunes pucelles...) – fût-il d'opérette.
Oh, oh, dit Lucien l'âne, je comprends tes allusions. Opérette et gomina, je vois ça...
Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.
Dans le ciel gris, sous l'astre sourd
Battant de leurs ailes le silence de la nuit
Ils viennent en bandes avec des pieds de velours
Pour sucer le sang frais des brebis.
Ils mangent tout, ils mangent tout
Ils mangent tout et ne laissent rien.
Ils mangent tout, ils mangent tout
Ils mangent tout et ne laissent rien.
Les vampires arrivent de partout
Ils se posent sur les trottoirs et sur les toits
Ils portent dans leur ventre de très anciens égouts
Rien ne les relie à leurs vies brisées.
Ils mangent tout, ils mangent tout
Ils mangent tout et ne laissent rien.
Ils mangent tout, ils mangent tout
Ils mangent tout et ne laissent rien.
Il y en a qui se fient à leur aspect sérieux
Et quand ils arrivent leur ouvrent leur porte.
Ils mangent tout, ils mangent tout
Ils mangent tout et ne laissent rien.
Ils mangent tout, ils mangent tout
Ils mangent tout et ne laissent rien.
Les vaincus tombent à terre apeurés
On entend leurs cris dans la nuit étouffée
Dans les fossés, gisent les victimes d'une idée
Et du sang du troupeau, jamais ils n'ont assez.
Ils mangent tout, ils mangent tout
Ils mangent tout et ne laissent rien.
Ils mangent tout, ils mangent tout
Ils mangent tout et ne laissent rien.
Ce sont les maîtres de tout l'Univers
Seigneurs par la force, dominateurs sans lois.
Ils s'emplissent de blé et boivent le vin vert
Ils dansent en rond dans la pinède du roi.
Il y en a qui se fient à leur aspect sérieux
Et quand ils arrivent leur ouvrent leur porte.
Ils mangent tout, ils mangent tout
Ils mangent tout et ne laissent rien.
Ils mangent tout, ils mangent tout
Ils mangent tout et ne laissent rien.