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10 novembre 2014 1 10 /11 /novembre /2014 23:46

CHANT DES PAVEURS

 

Version française – CHANT DES PAVEURS – Marco Valdo M.I. – 2014

Chanson allemande – Lied der Steinklopfer – Kurt Tucholsky – 1929

 

 

 

 

 

 

 

 

Poème de Kurt Tucholsky, dans “Deutschland, Deutschland über alles” en 1929, un « journal de lutte comportant des photographie de tendance » avec les écrits de Tucholsky et l’apparatus iconographique (photographie et montages photographiquesd' Helmut Herzfeld, alias John Heartfield.

Une poésie mise en musique par The Ex, célèbre band anarco-punk néerlandais.
Seul e 1989 (en collaboration avec les Écossais Dog Faced Hermans) ensuite inclus en diverses formations successives. La photo de couverture est la même que celle que John Heartfield utilisa pour illustrer les poèmes de Tucholsky.

 

 

 

Oh, Lucien l'âne mon ami, cette fois-ci, il me faut vraiment donner quelque éclaircissement, même si, je peux te l'assurer et à la rigueur, le démontrer, ma version est conforme au texte et à son sens, ainsi d'ailleurs qu'à l'esprit de ce « lied ».

 

 

Quoi, quoi, que dis-tu ? Déjà, je n'ai rien encore dit que te voilà sur tes grands chevaux lancés à plein galop dans une sarabande insensée. Car, en vérité, je te le dis, ton propos me paraît insensé.

 

 

Rassure-toi, Lucien l'âne mon ami. Il ne l'est en rien, même si l'apparence est trompeuse. C'est d'ailleurs une des caractéristiques de l'apparence que d'être trompeuse. Laisse-moi te conter l'affaire. D'abord, ce chant des paveurs est bien évidemment un chant qu'il faut interpréter à la lanterne politique – tu connais assez Kurt Tucholsky et Theobald Tiger pour savoir cela. Donc, ces paveurs pavent la route de l'avenir ; on les y pousse, on les y force. Et ils le savent et ils le disent. Ils savent qu'on les manipule, ils savent aussi qu'ils ne peuvent l'être indéfiniment. Ils attendent l'heure…

 

 

Je vois mieux maintenant de quoi il retourne . Cependant, à lire la canzone, on le comprend. Et 1929 est tellement près des sinistres années 30.

 

 

En effet, l'affrontement final (remarque, je n'ai pas dit la lutte finale...car c'est une autre histoire…) est provisoirement circonscrit à l'Allemagne et ses territoires de linguistique extension – premier pas impérialiste que cette revendication territoriale linguistique… Je dis ça tout à fait fortuitement et comme on dit souvent : Toute ressemblance ou coïncidence avec des événements contemporains est rigoureusement à exclure et spécialement, en ce qui concerne la territorialisation linguistique dans certain petit État où nous demeurons. Je ne voudrais pas qu'on assimile certaines circonstances présentes avec des circonstances passées. Quoique… Même si, pour citer, Alfred Abdank Skarbeck Korzybski, ex-officier de l'armée polonaise ou russe, finalement peu importe : « La carte n'est pas le territoire », il n'en reste pas moins que l'effet et la cause sont liés, comme disait Pangloss. Bref, que les choses s'ensuivent et s'embrouillent pareillement.

 

Mais enfin Marco Valdo M.I. mon ami, vas-tu enfin arrêter de digresser et me dire tout dret ce que tu as en tête ?

 

 

Donc, j'en reviens à la canzone, aux paveurs et à ce que je voulais vraiment dire… à savoir que je trouve que le dernier couplet est – dans sa forme française – assez joli et demande deux mots d'explication à propos de la hie précisément.

 

« La hie danse.
Et frappe en cadence :
Patience.
Patience.
Patience. »

 

Je l'avais en tête cette hie du paveur, mais il me fallut vérifier et en vérifiant, j'ai trouvé cette citation… une merveille, que je ne puis passer sous silence :

« L'ouvrier à mine terreuse (...)

Qui dans sa besogne haïe,

Sent parfois sa force trahie,

Alors qu'il fait danser la hie,

La demoiselle du paveur. » (Pommier, Paris,1866 )

Ce me semblait comme un écho antérieur à la formulation de Tucholsky… Cette hie, cette demoiselle, cette dame que le paveur tient au bout des bras dans cette danse infernale qui finit par le démantibuler. Je vois bien que tu crois que je déraisonne et c'est bien le contraire qui se passe : la hie danse au cœur de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres obstinément et inlassablement à seule fin de conserver et d'étendre leur imperium et les privilèges qu'ils en tirent. La hie tape, tape, tape le sol comme le lièvre et tam-tam des villes tentaculaires répète à l'infini : patience, patience… On les aura...

 

 

Admettons l'augure de la hie. Elle me fait penser à certaine taupe, à la route de Louviers [[43226]]… et comme la hie, la dame, la demoiselle et ces paveurs… dansons nous aussi, dansons la Carmagnole , la Ravachole [[36944]] et tissons le linceul de ce vieux monde [[7841]] inculte, oublieux, borné et cacochyme.

 

 

 

Heureusement !

 

 

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

 

 

 

Si chaque pierre était un juge,
Un général de notre armée,
Monsieur Hilferding (*) en frac – :
Alors, nous damerions avec une belle force,
La route serait vite faite –
Rack –
Pickepack –
Tack-tack.

 

Que chaque pierre et chaque pierre
Pénètre si difficilement la terre..
Comme toutes jour après jour,
Elle enseigne que le travailleur
Ne peut plus bosser seulement pour d'autres –
Rack –
Pickepack –
Tack-tack.


Pour celui qui marche avec des fifres, qui hurle
Sur la rue, qui nous manipule ?
Et qui est coupable ?
La hie danse.
Et frappe en cadence :
Patience.
Patience.
Patience.

 
 
 
CHANT DES PAVEURS
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Published by Marco Valdo M.I.

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